Le bâton, la canne, la baguette et la badine.

Merveilleuses et merveilleux

« De tout temps, j’ay apprins de charger ma main, et à cheval et à pied, d’une baguette ou d’un baston, jusques à y chercher de l’elegance et de m’en sejourner, d’une contenance affettée. » écrit Michel de Montaigne (1533 – 1592).

Merveilleuses et merveilleux

Un des premiers articles de mon blog était sur le sujet de ce titre (voir ici).  Le bâton, la canne, la baguette et la badine sont les principaux bâtons de l’accessorie (comme on dit au Moyen-Âge) de l’élégance. Pour l’élégant, le bâton (et ses dérivés) est comme un mât de navire dans la tempête, une machette dans la jungle, un flambeau dans l’obscurité, l’irréductible marqueur du rythme de la démarche et de la pensée : des rythmes du corps et de l’âme dans l’espace. Il est la colonne vertébrale de la main et de l’âme à travers elle. Il est stabilité, un compagnon qui soutient si nécessaire, illumine la marche et le maintien, dessine l’espace. Au théâtre, il annonce la pièce ; en danse il rythme les pas. C’est un ‘cadenceur’ de pas, un créateur de réalité qu’il respire dans la pure élégance. Il ‘fige’ le mouvement (comme le fait la photographie ou même le cinéma…), le prend dans son lasso, comme le fait la baguette magique, et joue avec les apparences. Il fait le lien entre la terre et le ciel et vice et versa, entre l’Un et le Tout. Il est le foudre ; il est la foudre. Il est le bâton de vieillesse. Il guide l'aveugle. Il est l’expression du sans vie dans le mouvement, du mouvement dans le sans vie et du sans mouvement dans la vie. Du Un il fait le Deux, s’étirant vers les contraires. Il donne du sens à ceux qui en ont besoin, de quoi s’agripper dans l’immensité. Il est un réconfort qui rend stable, une partenaire de danse. Il donne de la contenance. Il est la colonne vertébrale de l’élégant. Ce dernier ne peut offrir davantage…

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Évidemment on ajoute le parapluie comme accessoire de l’élégance.

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La nature en juillet en Île-de-France

Dans mon dernier livre auto-édité, sorti en mai 2022, je présente la nature en Île-de-France en suivant les mois. Cliquez sur les images ci-dessous pour lire ce qui y est écrit pour le mois de juillet. Il s’agit de captures d’écran, d’où le flou qui ne facilite malheureusement pas la lecture. Mais je vous encourage à acheter cet ouvrage, assez volumineux (631 pages, format 15,8 x 24 cm)), qui contient aussi des gravures pastorales du XVIIIe siècle et bien d’autres choses…

Il est non seulement un bel objet, mais il se goûte, permet de goûter la nature, de s'ouvrir à l'espace dans lequel nous évoluons et acquérir davantage d'autonomie. Il nous 'libère' de carcans que la société actuelle nous impose, par exemple aux niveaux médical et alimentaire, en montrant qu'il existe des moyens gratuits et très sains de se soigner et de se nourrir, tout en prônant une vie en commun plus harmonieuse et saine, une société plus éveillée.

Cette lecture intéresse non seulement ceux qui habitent en Île-de-France, mais aussi les autres, car donnant des clés pour s'ouvrir au milieu ambiant auquel nous appartenons et à une culture qui accompagne l'être humain depuis des temps immémoriaux. La démarche s'inscrit dans un processus de 'décroissance', mot que l'on critique beaucoup mais qui signifie avant tout une alternative plus douce, humaine, belle, naturelle, ouverte à l'instant présent et à la terre que l'on foule et tout ce qui en naît... une 'manière', une 'façon', un 'mode' qui essaie de ne pas nuire... une simplicité naturelle d'ouverture de nos sens, du sentiment, qui prouve que l'on peut vraiment très bien vivre d'amour et d'eau fraîche.

Ecologie du Sentimentt
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Clarté, musique et couleurs

Merveilleuses et merveilleux

Estampe gravée par Eugène Gaujean (1850 – 1900).

La réalité… on l’écrit aussi… Le mouvement crée la réalité et l’écriture est un de ses rythmes. Que l’on trouve ce que je dis stupide ou pas, dans tous les cas, on contribue à la création de la réalité…

Évidemment, tout cela n’est que tergiversations… Je n’ai jamais été autrement qu’au premier jour de ma naissance ! C’est un peu comme la respiration : Finalement elle ne change pas tant que cela avec le temps… mais elle est nécessaire. C’est ainsi que j’écris par nécessité… comme je respire… J’écris au rythme de ma respiration et de mon coeur… parce que tout bouge et change dans l’immuable…

Dans un précédent article, j’évoque la question du simulacre décrit par les épicuriens, ce qui consiste en une image (simulacrum) extrêmement ténue émanant de l’objet ou se situant entre lui et nous comme un miroir, ou se reflétant en nous, ou la manifestation de deux ou trois de ces éléments à la fois… généralement les trois.

Une des manifestations qui résultent de ces simulacra est la réalisation d’associations qui se font dans notre esprit. En psychologie moderne on considère cela comme des expressions neurologiques auxquelles pour certaines on donne des noms et des définitions comme « synesthésie » ou « chromesthésie ». Ces phénomènes peuvent permettre de comprendre les liens qui se font et les réalités qui s’opèrent, certes de manière extrêmement parcellaire… mais c’est déjà ça !

La synesthésie est littéralement une union de sensations, ce qui consiste à lier de manière non intentionnelle une sensation à un autre sens, par exemple des notes de musique entendues à une couleur, un graphème (lettre ou nombre) à une couleur, un nombre à une position dans l’espace…   Des sensations, visions (personnalités, jours, mois…) se trouvent ainsi associées à des couleurs, ou des positions dans l’espace, ou des formes particulières, etc. Davantage que de simples sensations, il faut parler d’une harmonie de sensations (ou expériences) associée à une ou plusieurs autres harmonies. Les rêves expriment ces images avec un lien plus libre à la réalité, mais agissant aussi avec cette dernière, par imprégnations de la réalité sur le rêve et du rêve sur la réalité.

D’après Diogène Laërce, chez Zénon et les stoïciens on distingue la représentation (φαντασία) de l’image (φάντασμα). Le mot φάντασμα est dans la représentation, l’action de montrer, l’apparence, ainsi que l’action de se figurer par l’imagination. Le terme de φάντασμα correspond à l’image qui se forme dans l’esprit que l’objet renvoie. Il signifie aussi « songe », « vision », « apparition », « fantôme ». Les deux termes ont pour racine φαντάζω (faire voir en apparence, donner l’illusion. Se montrer, apparaître, jouer le rôle de…). Cette même racine a donné φανταστής, voulant dire « qui aime la parure, l’étalage ». On y trouve une idée de lumière, φανός, (lumineux, brillant, lampe). Voici ce passage reproduit sur le site Remacle :

« Joignons-y quelques détails particuliers sur leur science introductrice, et citons les paroles mêmes de Dioclès de Magnésie ; il s’exprime ainsi dans l’Excursion des Philosophes : “Les stoïciens traitent en premier lieu de la représentation et de la sensation, parce que le critérium, ce par quoi nous connaissons la vérité des choses, est un mode de la représentation, et aussi parce que le jugement qui exprime la croyance, l’aperception, la notion, jugement qui précède tous les autres, ne peut s’accomplir sans la représentation. En effet, ce qui précède dans les phénomènes internes, c’est la représentation; vient ensuite la pensée, dont le propre est d’exprimer les impressions qui résultent de la représentation et de les rendre sensibles par la parole.”

La représentation diffère de l’image : l’image est une conception de l’intelligence, telle que celles qui se produisent dans le sommeil ; la représentation est une impression faite sur l’âme, et par là il faut entendre une simple affection, comme le dit Chrysippe dans le dixième livre du traité de l’Âme ; car on ne peut admettre que l’impression ressemble à l’empreinte d’un cachet, puisqu’il est impossible de concevoir qu’il y ait eu en même temps plusieurs empreintes superposées en un même point. La représentation vraie est celle qui, produite par un objet réel, est gravée, empreinte, imprimée dans l’esprit de telle sorte qu’elle ne puisse être produite également par un objet non réel. Parmi les représentations, les unes sont sensibles, les autres non : sensibles celles qui nous sont fournies par un ou plusieurs sens ; non sensibles celles qui émanent directement de la pensée, par exemple celles qui portent sur les choses immatérielles et sur tous les objets qu’embrasse la raison. Les représentations sensibles sont produites par un objet réel qui s’impose à l’intelligence et force son acquiescement ; toutefois il y a aussi des représentations purement apparentes, des ombres, qui ressemblent à celles produites par des objets réels.

Les représentations se divisent encore en rationnelles et irrationnelles : rationnelles, celles des animaux raisonnables ; irrationnelles, celles des êtres dépourvus de raison. Les représentations rationnelles sont les pensées; les autres n’ont pas de nom particulier. Ils les distinguent aussi en artistiques et non artistiques ; en effet, une image est vue tout autrement par un artiste que par celui qui ne l’est pas. »

Dans l’article sur les simulacres, j’insiste sur l’importance de l’image dans notre société et cela depuis très longtemps.

Il me semble que chacun est en interprétation (représentation ou image) continuelle de la réalité, de manière le plus souvent inconsciente… et je ne parle pas là d’une interprétation intellectuelle… mais dans des simulacres de réalité individuels et collectifs. Comme l’écrit Épicure : « La fausseté ou l’erreur sont toujours dans l’opinion que nous avons sur l’objet qui vient émouvoir nos sens ». Il ne s’agit pas de juger quel qu’être vivant que ce soit qui voit la réalité selon sa représentation, son image ou un simulacre, ni la représentation, l’image ou le simulacre qui lui est envoyé, mais d’envisager ce phénomène général du simulacrum et de voir comment chacun crée son harmonie à partir d’une base commune qui est sans doute simplement lumineuse : une clarté se ‘concrétisant’ en divers éléments des plus subtils aux plus grossiers.

Certains philosophes de l’Antiquité considèrent que le monde est créé à partir du feu. Peut-être par « feu » entendent-ils « lumière ». Nous serions tous, et les choses dans leur ensemble, des êtres ou manifestations de lumière ‘concrétisés’. Il se dégage de cela une harmonie, ou plutôt des harmonies, que je trouve intéressant d’étudier.

Cette lumière se scinde par le rythme et ainsi se décompose, notamment de trois manières : en sons, couleurs et formes.

La même lumière est source d’apparences différentes, un peu comme celle du projecteur permet de voir divers films. Avant de se concrétiser, la lumière elle-même se divise. Par exemple, celle qui donne le kaloskagathos grec est la même que celle à l’origine de la fin’amor du Moyen-Âge ou de l’élégance à la française du XVIIe siècle… Dans ces mêmes cas on se dirige vers, ou se laisse diriger par la même lumière, elle-même une fragmentation de la lumière primordiale. Dans la religion chrétienne on donne à diverses manifestations de cette fragmentation lumineuse des noms d’anges et de démons… pour en arriver à ce qui est de l’ordre de la matière. Les anges sont l’expression des sirènes dont parle Platon… musiques célestes…

Il faudra que je parle plus en détail de la musique et des couleurs et de tous les autres rythmes qui font la mode et des modes (au masculin). J'aime beaucoup cela, mais ne suis pas du tout un spécialiste, et n'ai même pas l'intelligence pour les aborder. Par exemple, je n'ai jamais rien compris à la musique, aux tons, demi-tons, etc. C'est une des raisons pour laquelle je m'intéresse tellement aux petits-maîtres, car ils vivent les rythmes pour beaucoup sans vraiment les comprendre et pour beaucoup aussi faisant semblant de bien les connaître.

Étudier ou se laisser fondre dans la musique, l’harmonie des couleurs, les mouvements de l’âme, la danse, la nature… être soi-même… enfin tous les rythmes harmonieux, c’est être dans la lumière. Évidemment qui dit « lumière » dit aussi « obscurité ». Ce jeu-là même est harmonie. Et quand on se perd, on retourne à l’humilité première…

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Modes gothiques

Merveilleuses et merveilleux

À proprement parler, le terme de « gothique » se réfère aux Goths, peuplade germanique, constituée des Ostrogoths et des Wisigoths, qui envahit une partie de l’Europe à la fin de l’Antiquité et au Haut-Moyen Âge. À partir de la Renaissance, ce terme est utilisé péjorativement pour désigner la culture qui la précède, née au XIIe siècle dans le Royaume de France, et que l’on appelle lors de son rayonnement dans toute l’Europe : Francigenum opus, c’est-à-dire « Art français » (voir cet article notamment). À partir du XIVe siècle la Renaissance italienne est la nouvelle modernité ; le mot « gothique » devient le synonyme de « barbare », faisant référence à tout ce qui est ainsi considéré, comme dans le domaine de la mode à ce qui est ancien, passé de mode. Alors qu'aux XVIIe et XVIIIe siècle on appelle donc « modes gothiques » des modes passées de mode, au milieu du XVIIIe l'Angleterre crée le néogothique dans un mouvement très nouveau : le romantisme. Durant la Révolution française, ceux que l'on appelle « les noirs », souvent de jeunes aristocrates, s'habillent tout de noir afin d'exprimer leur mécontentement face aux massacres révolutionnaires. Ils marquent les débuts d'un mouvement de résistance face à la nouvelle culture qui se met en place et qui est rapidement qualifiée de « bourgeoise » par une partie de la jeunesse post-révolutionnaire française dite « romantique ». Dès la première moitié du XIXe, le gothique, c’est-à-dire le Francigenum opus, revient à la mode en France, et certains jeunes romantiques s'habillent et vivent à la façon du Moyen-Âge (voir mes livres sur les petits-maîtres). À partir du début des années 1980, les modes dites « gothiques » reprennent des vêtements du XIXe, notamment chinés aux puces, et le noir est de rigueur. Cette fois cela s'inscrit dans un mouvement post-punk anglais dit new-wave (nouvelle vague) qui, face à la décadence de la société moderne ne proposant plus de futur valable, se tourne vers des modes passées voire fantomatiques. Cette mode est à l'opposé de la new-wave second degré, lisse et purement technologique, bien qu'étant dans la même démarche critique. Par la suite, on observe que souvent le second degré s'efface face au purement glauque. Mais des mouvements comme le steampunk et la visual kei ou la gothic lolita japonaise (voir cet article) redonnent de la vigueur et de la fraîcheur à l'esprit gothique des adolescents et jeunes adultes de la fin du XXe siècle et du début du XXIe. Ces mouvements sont encore en vigueur, et la dentelle et autres froufrous toujours d'actualité, comme ils l'ont constamment été depuis la fin du Moyen Âge. Plus que jamais, face à la technologie qui gère nos vies et face à la soupe mondialiste, il faut chercher à être de plus en plus fin, comme on l'est à l'époque du Francigenum opus qui est aussi celle de la fin'amor, abandonner toutes les grossièretés ainsi que les faux-semblants, et conserver cette capacité à créer du merveilleux.

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Ci-dessus : une femme du XVIIIe siècle
 

Ci-dessous : Une femme de la fin du XIXe siècle, au temps des gommeux. Des éléments de ce genre de vêtement sont repris par les filles gothiques post-punks (à partir de vers 1978).

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Ci-dessous : Photographies de gothiques, nouveaux romantiques et steampunks provenant de trois livres : 50 ans de looks (Ouvrage collectif, Nova, 2004), Street Culture 50 years of subculture style (de Gavin Baddeley, 2014) et Style Tribes The fashion of subcultures (de Caroline Young, 2016).

Gothiques
Gothiques
Gothiques
Gothiques

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La mode et les simulacres

Merveilleuses et merveilleux

Ci-dessus : Première de couverture de la revue Le Miroir du 17 mai 1914. La photographie pourrait très bien être celle d’une jeune femme à la mode de la première moitié des années 1970.

Dernièrement j’ai lu deux fois l’oeuvre de Diogène Laërce (IIIe siècle) traduite en français par Robert Genaille (deux tomes, Garnier Frères, Paris, 1965), intitulée Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres, et régulièrement le soir en consulte quelques lignes qui sont toujours pour moi un ravissement. Cependant l’auteur ne fait qu’y effleurer ces « vies, doctrines et sentences » des philosophes qui le précédent, ce qui donne une idée de l’immense richesse de ceux-ci. On le constate partout, et particulièrement en consultant le passage sur Platon. De lui il nous reste de nombreux écrits, et pourtant en lisant Diogène Laërce on a l’impression d’en découvrir une autre partie. Dans le chapitre sur Épicure (vers 342 - 270 av. J.-C.), l’auteur retranscrit entièrement une lettre envoyée par ce philosophe à Hérodote, résumant sa doctrine. C’est ahurissant de constater la finesse intellectuelle d’Épicure qui, simplement par le raisonnement, en déduit la présence d’atomes en mouvement dans le vide, l’infinité de l’univers et des mondes qui le constituent et bien d’autres choses. Dans cet article il est question de sa théorie sur les « simulacres », phénomènes que j’expérimente, il me semble, tout le temps, et qui est importante pour envisager les modes. Une traduction de cette lettre est visible sur le site de remacle.org. Pour nommer ce phénomène, il évoque une image (τύπος : image, empreinte…) toute particulière qu’il nomme εἴδωλον (simulacre, image, portrait, image réfléchie comme dans un miroir ou conçue dans l’esprit…), ce qui peut se traduire ici par « simulacre ». Ces simulacres sont des sortes de représentations des corps que nos sens appréhendent et qui émanent tout à la fois de ces corps, d’une substance très ténue servant de miroir et de notre esprit par l’intermédiaire des sens, âme comprise. Du moins, c’est comme cela que j’envisage cela.

Voici le passage où Épicure explique ce qu’il entend par le phénomène du simulacre (εἴδωλον) dans la traduction de 1933 de Robert Genaille reproduite sur le site Remacle :

« De plus, il existe des images, semblables pour la forme aux corps solides que nous voyons, mais qui en diffèrent beaucoup par la ténuité de leur substance. En effet, il n’est pas impossible qu’il y ait dans l’espace des espèces de sécrétions de ce genre, une aptitude à former des surfaces sans profondeur et d’une extrême ténuité, ou bien que des solides il émane des particules qui conservent la continuité, la disposition et le mouvement qu’elles avalent dans le corps. Je donne le nom de simulacres à ces images. Lorsque leur mouvement à travers le vide a lieu sans obstacle et sans choc, elles franchissent dans un temps insaisissable à la pensée toute étendue concevable ; car c’est le choc ou l’absence de choc qui produisent la rapidité ou la lenteur du mouvement. Toutefois, un corps en mouvement ne se trouve pas, dans un temps saisissable à la pensée, en plusieurs lieux à là fois ; cela ne saurait se concevoir ; de quelque point de l’infini qu’il arrive dans un temps appréciable, et quel que soit le lieu de sa course où nous saisissons son mouvement, il a déjà quitté ce lieu au moment de la pensée. Car ce mouvement que nous avons admis jusqu’ici ne rencontrer aucun obstacle à sa vitesse, est absolument dans les mêmes conditions que celui dont la rapidité est ralentie par le choc.

Il est utile aussi de retenir ce principe, à savoir que les Images ont une ténuité incomparable, — ce qui, du reste, n’est nullement contredit par les apparences sensibles; — d’où il suit que leur vitesse est aussi incomparable ; car elles trouvent partout un passage facile, et de plus leur infinie petitesse fait qu’elles n’éprouvent aucun choc ou n’en éprouvent que fort peu, tandis qu’une multitude infinie d’éléments rencontre bientôt quelque obstacle.

Il ne faut pas oublier non plus que la production des images est simultanée a la pensée, car de la surface des corps s’écoulent continuellement des Images de ce genre, d’une manière Insensible cependant, parce qu’elles sont immédiatement remplacées. Elles conservent longtemps la même disposition et le même arrangement que les atomes dans le solide, quoique pourtant leur forme puisse quelquefois être altérée. La production directe des Images dans l’espace est également instantanée, parce que ces images ne sont que des surfaces légères et sans profondeur.

Du reste, on verra clairement qu’il n’y a rien là qui soit contredit par les données sensibles, si l’on fait attention au mode d’exercice des sens, et si on veut expliquer les rapports qui s’établissent entre les objets extérieurs et nous-mêmes. Ainsi, Il faut admettre que quelque chose passe des objets extérieurs en nous pour produire la vue et la connaissance des formes. Car il est difficile de concevoir que les objets externes puissent nous donner par l’Intermédiaire de l’air qui est entre eux et nous, ou au moyen de rayons, d’émissions quelconques allant de nous à eux, une empreinte de leur forme et de leur couleur ; ce phénomène, au contraire, s’explique parfaitement si l’on admet que certains simulacres de même couleur, de même forme et d’une grandeur proportionnelle passent de ces objets à nous et arrivent ainsi à la vue et à l’intelligence. Ces simulacres sont animés d’une grande vitesse, et comme d’un autre côté l’objet solide formant une masse compacte et renfermant une grande quantité d’atomes, émet toujours la même quantité de particules, la vision est continue, et il ne se produit en nous qu’une seule représentation qui conserve toujours le même rapport avec l’objet.

Toute conception, toute perception sensible, qu’elle porte sur la forme ou sur d’autres attributs, n’est que la forme même du solide perçue directement, soit en vertu d’une sorte de condensation actuelle et continue de l’image, soit par suite des traces qu’elle a laissées en nous.

L’erreur, les faux jugements tiennent toujours à ce qu’on suppose qu’une Idée préconçue sera confirmée ou ne sera pas démentie par l’évidence ; ensuite, lorsqu’elle n’est pas confirmée, nous formons notre jugement en vertu d’une sorte d’initiative de la pensée, liée, il est vrai, à la perception et à la représentation directe, mais à laquelle se joint une conception à nous propre, de laquelle résulte l’erreur. En effet, les représentations que l’intelligence réfléchit comme un miroir, soit qu’on les perçoive dans le songe, soit qu’on les embrasse par un acte personnel de la pensée ou par quelque autre faculté judiciaire, ne ressembleraient pas aux objets qu’on appelle réels et vrais, s’il n’y avait pas des objets de ce genre perçus directement ; et, d’un autre côté, l’erreur ne serait pas possible s’il n’y avait pas un acte personnel, une sorte d’initiative de l’Intelligence, liée, Il est vrai, a la représentation directe, mais allant au-delà de cette représentation. Celte conception, liée a la perception directe que produit la représentation, mais allant au-delà, grâce à un acte propre de la pensée individuelle, produit l’erreur lorsque l’évidence ne la confirme pas ou la contredit ; lorsque l’évidence la confirme ou ne la contredit pas, elle donne la vérité. Il faut retenir soigneusement ces principes afin de ne point rejeter l’autorité des facultés qui perçoivent directement la vérité, et pour ne pas jeter d’un autre côté le trouble dans l’intelligence en accordant au faux la même confiance qu’au vrai. »

Notre propre expérience, du moins c’est ce que je vois à mon niveau, nous montre que nous composons constamment avec les choses, leur simulacre et notre esprit. Il faut donc savoir cela et être attentif à ne pas laisser notre esprit être d’un côté manipulé de l’extérieur et de l’autre subjugué par des simulacres qui eux-mêmes peuvent nous arriver déformés (ces images peuvent aussi être fidèles à l’objet qu’elles représentent) notamment à cause de diverses pollutions comme les multiples que nous subissons de nos jours, voire occultés. Être attentif à cela consiste à reposer l’âme en y enlevant, ou du moins relativisant la peur et la torpeur, par son ouverture… en quelque sorte en sortant de la caverne décrite par Platon, afin de s’extirper de la simple vue des ombres des idées, pour les atteindre directement selon un ‘processus’ qui n’a rien de contraignant, ni d’intellectuel, et qui n’est même pas un processus, un peu comme lorsque l’on se repose dans un lieu de paix, profondément agréable, le locus amoenus que décrit Lucrèce (Titus Lucretius Carus, vers 98 – 55 av. J.-C.), auteur, philosophe et poète qui reprend une explication de ces simulacres (simulacra en latin, simulacrum au singulier, qui sont des représentations, des émanations, des image des corps) dans son De natura rerum ( ou De rerum natura De la nature des choses) dont on trouve une traduction de Henri Clouard sur le site de Remacle, et une autre par André Lefèvre publiée en vers français en 1899.

L’être humain peut-il toucher à la vérité, alors qu’il est borné et sujet à de nombreux éléments qu’il ne peut même envisager ? Des simulacres il en a cependant une intuition et une expérience, et ce que nous considérons comme véritable n’est qu’une image de vérité que la présence des ‘objets’ reflétés et la réflexion personnelle soutiennent comme tangible. Afin de ne pas perdre pied dans ce jeu de miroir, des modes de vie sont créés individuels et communautaires, apportant une sorte de réconfort. La mode en fait partie, et peut permettre de trouver le locus amoenus ; mais elle n'est pas le seul moyen, le seul mode.

La mode joue beaucoup avec la représentation, l’image et encore plus avec la rythmique. Images et rythmes sont deux notions fondamentales de la société occidentale, depuis au moins l’Antiquité grecque. Dans l’image il faut inclure l’imagination, cette dernière étant aussi création, la poésie en étant un exemple parmi les autres arts.

Émanations, représentations et imaginations… En latin, le simulacrum est de l’ordre de l’émanation, l’imago de la représentation par l’imitation et la species de la représentation par la pensée, tout cela n’étant qu’une translatio : une transposition de la réalité.

Ci-dessous : Miroir de vers 1824 sur lequel ont été collées des gravures d’époque, découpées et peintes, avec ajouts de peintures. Ma photographie n’est pas nette, mais c’est difficile de ne pas avoir de reflets lorsque l’on photographie un miroir.

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Petits-maîtres en mode bucolique

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Images : Détail d’une gravure de mode de 1790 présentant différentes coiffures. Ici il s’agit du « Bon[n]et paysanne ».

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Ci-dessous : Lithographie sans doute de Paul Gavarni (1804 – 1866) de la série Musée pour rire. Un jeune romantique écrit à sa bien-aimée son expérience pastorale : « Adieu mon bon ange. Je me hâte de terminer ce récit car voici venir un montagnard qui redescend dans la vallée et qui va porter cette lettre à la poste. Ô mon Amélie que ces montagnards sont beaux ! Si tu voyais quelle fière mine ils ont ! Ces longs cheveux de jais qui tombent sous le béret écarlate, ces vastes poitrines nues, ces ceintures flottantes ! Ces jambes nerveuses ! Et comme ils posent hardiment sur ces âpres rochers leurs sandales romaines !… »

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Ci-dessous : Certains petits-maîtres vont beaucoup moins loin et se contentent de promenades au bois de Boulogne, un lieu très à la mode jusqu'au début du XXe siècle. « AU BOIS, -  par Comba ». Peut-être s’agit-il de l’artiste Pierre-Paul Comba (1834 – 1872). On remarque le gilet à très gros boutons du petit-maître, sa coiffure en cornes, ses rouflaquettes, son col lâche, ses manches très larges, son pantalon serré et ses chaussures fines à gros noeud.

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Ci-dessous : « Le Dandy au Bois ».

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Ci-dessous : Carte postale de vers 1910 : « La Mode nouvelle -  Les Jupes-Pantalons ». Des mannequins musent au bois de Boulogne.

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Ci-dessous : « La Biche au Bois ». Centre d’une assiette du XIXe siècle déjà présentée ici et ici. Les petites-maîtresses que l'on croise dans la nature, en particulier au Bois, ou qui ont de jolies allures, sont appelées des « biches ».

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Ci-dessous : « Première apparition d'un gommeux à Fouilly-l'sec ». Centre d’une assiette du XIXe siècle déjà présentée ici.

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Ci-dessous : « V'la l'chic des cocottes de Paris ». Centre d’une assiette du XIXe siècle déjà présentée ici.

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Ci-dessous : La vie bucolique des petits-maîtres n'est pas toujours idylique : « Allez donc avec vos cocottes de Parisiennes enjoleux ! ». Centre d’une assiette du XIXe siècle déjà présentée ici.

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Montres de poche des XVIIe et XVIIIe siècles

Montre du XVIIIe siècle du Musée du Louvre: Portrait médaillon de petite maîtresse
Montre du XVIIIe siècle du Musée du Louvre: Portrait médaillon de petite maîtresse
Montre du XVIIIe siècle du Musée du Louvre: Portrait en médaillon de femme
Montre du XVIIIe siècle du Musée du Louvre: Portrait en médaillon de femme

Dans les premières années de mes visites au musée du Louvre, j’ai été très agréablement surpris de découvrir de merveilleuses montres de poche des siècles précédents le XIXe. Celles-ci étaient d’une beauté époustouflante, des bijoux d’une qualité remarquable. Selon moi, aux XVIe – XVIIIe siècles, certaines montres étaient les plus beaux bijoux portés par les hommes. On parle de montre de poche ou montre gousset (petite poche), mais il me semble que le plus souvent celle-ci était tenue par un ruban ou une autre attache, pendante à la hanche pour les hommes ou suspendue à une châtelaine pour les femmes.

Ci-dessus et ci-dessous : Montres des XVIIe et XVIIIe siècle des collections du Musée du Louvre. Cliquez sur la photographie pour accéder à la description.

Montre bleue et or du XVIIIe siècle du Musée du Louvre
Montre  bleue du XVIIIe siècle du Musée du Louvre
Montre du XVIIIe siècle du Musée du Louvre Email, fleur bleue
Montre du XVIIe siècle du Musée du Louvre. Saint Hubert.
Montre du XVIIIe siècle du Musée du Louvre : Antiquités égyptiennes
Montre rocaille du XVIIIe siècle du Musée du Louvre

Ci-dessous : Montres du XVIIIe siècle suspendues à une châtelaine. La description de la première est visible ici, et de la seconde ici.

Montre rocaille du XVIIIe siècle du Musée du Louvre

Ci-dessous : Montres du XVIIIe siècle vendues dans des prochaines ventes aux enchères. Cliquez sur la photographie pour accéder à la description de l'objet.

Montre du XVIIIe siècle
Montre du XVIIIe siècle
Montre du XVIIIe siècle
Montre du XVIIIe siècle
Montre du XVIIIe siècle
Montre du XVIIIe siècle
Montre du XVIIIe siècle
Ci-après des liens vers d’autres articles de ce blog sur le sujet de l’horlogerie ancienne :
 L’Horlogerie à Genève : Magie des métiers, trésors d’or et d’émail
– Les mécanismes du temps
– Objets phares des prochaines ventes à Drouot, troisième partie : Porte-montre en céramique polychrome du XVIIIe siècle et montre bassine du XVIIe
– Inventaire à la Prévert estival

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Écologie du sentiment : Promenades sur une année aux rythmes naturels des forêts d’Île-de-France

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Je vous présente mon nouveau livre, seulement édité sous forme papier, fruit de mes promenades dans les forêts des environs de Paris, avec des photographies et surtout des notes des propriétés des plantes que j’ai croisées au fil des mois. Très largement illustré, il fait 631 pages. De nombreuses gravures du XVIIIe siècle de ma propre collection accompagnent de leur âme antique cette lecture.

Cliquer sur une photographie pour davantage d’informations.

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Écologie du sentiment : Promenades sur une année aux rythmes naturels des forêts d’Île-de-France
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La drôlesse

Drôlesses

Ci-dessus : « Mode de Paris » en 1911.

Une drôlesse est une fille émancipée, gaie, drôle. Elle est généralement jolie, intelligente et plutôt coquette, ce qui fait peur à certains hommes et émoustille d’autres. Il s’agit d’une petite maîtresse des campagnes. En ville les drôlesses sont davantage confondues avec des jeunes femmes faciles voire des prostituées.

Dans le livre Trois roses dans la rue Vivienne (Paris : G. Charpentier, 1877) de l’écrivain boulvardier Gustave Claudin (1823 – 1896), dont je fais rapidement écho dans l’article intitulé Gommeux… toujours…, un passage est consacré aux drôlesses du bois de Boulogne :

« Quant aux demoiselles à l’air tapageur et à l’attitude provocante qu’on voit autour du lac, elles ne forment dans cette constellation que les étoiles de petite grandeur. Plus elles affectent d’être ce qu’elles ne sont pas, plus elles ressemblent à ce qu’elles sont. Elles persistent, on ne sait pourquoi, à passer près des jeunes filles et des femmes honnêtes qui peuvent être les sœurs et les mères des beaux messieurs qui les dispensent de marcher à pied, et qui les font aller au bois en attendant, comme dit M. Barrière, qu’elles aillent à la falourde. Le bois de Boulogne rappelle aux étrangers les jardins d'Armide. Il y de tout dans ce lieu profane, peigné, ratissé, tiré à quatre épingles, et maquillé comme une coquette. Les violettes qui y poussent sentent l'oppopanax [oppopanax chironium : Il s’agit d’un encens, une gomme qui est récoltée sur des arbustes poussant naturellement dans le sud-est de la France et dans des pays plus au sud].

Comment pourrait-il en être autrement ? Ce bois, bien que très-pittoresque, a été, pour ainsi dire, perverti par la mascarade qui s’est installée dans ses bosquets et dans ses allées. Les grandes impures à la mode, celles qu’on a si justement appelées les archi-drôlesses [cette expression viendrait d’Émile Zola mais je ne l’ai pas trouvée dans ses textes], en ont fait leur jardin. C’est là qu’elles viennent se promener, rêver et retrouver ceux qu’elles ne pourraient sans danger voir ailleurs.

Drôlesses

Elles se sont établies au pied des chênes, comme saint Louis, non pour y rendre la justice, mais pour y tenir leur cour d’amour, y entendre les soupirs des postulants, et trahir les serments qu’elles ont faits aux naïfs et aux fats qui payent leurs toilettes. Aussi, les oiseaux ont dû quitter les rameaux de ces arbres et céder la place aux effrontées qui viennent y faire le sabbat. Les insectes ont eu le même sort que les oiseaux, et ont déserté, chassés par les cosmétiques violents de ces demoiselles. Les petites fleurs aux modestes parfums se sont flétries, asphyxiées par le musc et les autres ingrédients dont sont toujours si fortement imprégnées les vierges folles qui flânent dans ces parages.

Drôlesses

Des botanistes et des naturalistes, qui explorent le bois de Boulogne, ont, en effet, constaté qu’il ne renfermait ni insectes, ni oiseaux, ni plantes simples, et ils ont été unanimes à attribuer ce phénomène aux odeurs et aux parfums que répandent autour d’elles les demoiselles archi-maquillées qui traversent sans cesse les allées de ce bois.

Des lapins tués vers la porte d’Auteuil ont été mis en gibelotte, et, malgré les épices qu’on y avait ajoutées, sentaient très-distinctement l’eau de Lubin. Quant aux poissons et aux cygnes des lacs, ils n’ont pas été plus préservés. Les poissons perdaient leurs écailles, et les cygnes perdaient leurs plumes, après s’être gavés des pâtisseries et des bonbons offerts par les passants à leur voracité. »

Drôlesses

Ci-dessus : Carte postale envoyée en 1905, avec pour légende : « TYPE OLÉRONNAIS – As-tu fini, drôle, de teurjoo [toujours] caresser ma drôlesse ». Deux femmes sont habillées à la manière traditionnelle de l’île d’Oléron. La plus vieille, dont le visage est effacé, tient un bâton de ses deux mains. La plus jeune (la drôlesse) est abordée par un prétendant (le drôle).

Drôlesses

Ci-dessus : Carte postale signée « C. Lestin » et datée de 1902 (le cachet de La Poste est de 1911) : « Les Amoureux d’chez nous – Belle drôlesse la Cat’line !!… cré mâtin, me semb’ille qu’avec elle i m’pass’rai bé d’une femme !!!... »

Drôlesses

Ci-dessus : Carte postale avec un cachet de La Poste au dos de 1911, signée « AJ. » et intitulée « Conseille de Vieille » : « –Attention !. Lé drolêsses, ol é l’printemps ! La sévrr’ bouloune, et lé piniés pinant !… » Je suppose que cela peut se traduire par : « –Attention les drôlesses, c'est le printemps ! La sève monte et les épines de pins piquent ! »… Si vous voyez ce qu'elle veut dire…

Drôlesses

La drôlesse fait penser aux drôles de pistolets, sujets sur lesquels j’ai écrit plus d'une vingtaine d'articles dans ce blog.

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Apprendre aux enfants à tisser

Ci-dessus : Cette image provient de la lettre d’information du Musée du Tissage de Bussières que j’ai reçue en avril.

Les enfants aiment faire des objets de leurs mains, par exemples des scoubidous et autres petites constructions ressemblant à du tissage. Pourquoi ne pas leur apprendre à tisser eux-mêmes leurs bracelets et autres petites pièces de tissu ? Le tissage est à la base extrêmement simple : faire s’entrecroiser un fil horizontal (fil de chaîne) et un fil vertical (fil de trame). Dans l’Ancien Régime, presque chaque famille avait son métier à tisser, et beaucoup d'entre elles cultivaient leur matière première (lin, chanvre, ortie…) ou élevaient des animaux qui leur en procuraient comme les moutons. On cardait, filait, tissait… soi-même !

Se protéger des intempéries a toujours été une des premières préoccupations de l’homme, et la fabrication de vêtements est une caractéristique humaine par rapport aux autres êtres vivants. Sans doute aux temps préhistoriques utilisait-on des peaux pour cela, mais des formes de tissage existaient déjà, bien qu’il ne nous en reste que très peu de témoignages, les matières textiles ne survivant que très rarement aux millénaires qui passent.

Je le répète, tisser est une chose très simple. Dans notre monde où tout est compliqué, et nous rend dépendants de l’industrie, il est important de connaître et d’enseigner des choses essentielles et naturelles à l’être humain… les plus basiques… qui sont aussi les plus simples. Je me suis efforcé de le faire personnellement ces dernières années en prenant comme base la nature en Île-de-France. Je devrais vous présenter dans les jours ou les semaines qui viennent (il ne reste plus qu'à l'imprimer) un livre papier sur cette expérience.

L'image ci-dessous est une illustration d'une partition intitulée La Reine joyeuse. Elle est originellement signée LM !

 
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Gommeux… toujours…

Si tout se passe bien, je sortirai dans quelques jours un nouveau livre sur un sujet différent de celui des petits-maîtres, sur la nature avec aussi une partie présentant des gravures du XVIIIe siècle imprégnées d’un certain esprit… C’est la raison pour laquelle cet article et le précédent sont particulièrement légers… comme le sont les petits-maîtres… comme les gommeux… tous ces merveilleux qui sont pour moi... aussi... une bouffée d’oxygène… tellement superficiels qu’ils en sont aériens !

Dans une page d’un almanach de 1878 (sans doute Grand Almanach Paul Dupont) présentée ci-dessous (cliquer sur la photographie pour accéder au texte), j’ai appris que l’écrivain boulvardier Gustave Claudin (1823 – 1896) avait consacré un passage au gommeux dans son livre Trois roses dans la rue Vivienne (Paris : G. Charpentier, 1877) qui se déroule en partie dans l’univers de la mode de l'époque : modistes de la rue Vivienne, gommeux, Longchamp et le bois de Boulogne… J'en reparlerai !

Gommeux

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Il faut bien rigoler un p’tit brin !

La partition ci-dessous, de la chanson Il faut bien rigoler un p’tit brin !.., est illustrée par Émile Butscha (1847 – 1887). Sur cet artiste, voir notamment ici.

Merveilleuses et merveilleux

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Boilly et Boldini

Autoportrait de Louis-Léopold Boilly (1761 – 1845)

Deux expositions parisiennes nous font actuellement voyager dans des élégances 1800 et 1900.
La première a lieu du 29 mars au 24 juillet 2022 au musée du Petit-Palais. Son titre,
Boldini : Les plaisirs et les jours, reprend celui d’un recueil de Marcel Proust (1871 – 1922) publié en 1896.

L’artiste italien Giovanni Boldini ( (1842 – 1931) était un artiste parisien de la Belle Époque (autour de 1900). Je l’ai découvert à travers un portrait d’Henri de Toulouse-Lautrec (voir ici) en gant jaune et comme gant jaune (voir ici ce qu’on appelle un gant jaune) conservé au Norton Simon Museum. J’en ai parlé dans cet article sur Jean-Gabriel Domergue.  Ce tableau présente un aspect de la personnalité de Toulouse-Lautrec peu connu. Apprenant qu’il y avait cette exposition, je me suis dit que j’y trouverais d’autres perles d’élégance… surtout sachant que le dandin (terme à prendre dans son sens ancien, en ancien-français, comme origine du mot anglais dandy) Robert de Montesquiou-Fezensac (1855 – 1921) l’avait aussi choisi comme portraitiste. L’exposition exhibe cette peinture, mais pas celle de Toulouse-Lautrec, et je n’ai pas trouvé ce que je pensais y voir. J’en ai conclu que si Boldini a peint avec autant de distinction Toulouse-Lautrec, c’est qu’il s’identifiait sans doute un peu à lui, les deux ayant des caractères physiques communs, comme leur petite taille. On le voit dans la photographie ci-dessous présentée au début de l’exposition : L’artiste s’est mis sur un piédestal pour être à hauteur de ses acolytes.

Cette image est surtout intéressante, il me semble, parce que Boldini y est entouré de masques (personnages de carnaval), ce qui est selon moi le symbole de son œuvre : Une toile de soie posée sur la lumière pour mieux la montrer ; ce qui est peut-être un objectif de l’art, non ? C’est-à-dire montrer ce qui ne se voit pas et qui pourtant est là tout le temps. Ce qui est très visible devient invisible, et c’est sans doute cela que l’on appelle la vulgarité : rendre ou croire invisible le très visible.

Chez Boilly (autre exposition) c’est différent. On est encore en un temps où la couleur est une musique très subtile… où on déchiffre tous les spectres de la lumière, consciencieusement et avec délectation… où on continue à trouver de nouvelles teintes et à leur donner des noms poétiques, où l'on est toujours dans l’authenticité esthétique, artistique et scientifique des Lumières.

Ci-dessous : Les images numérotées proviennent du dossier de presse.

 
 
 
 

Ce qui m’a plu dans cette exposition c’est la légèreté de l’oeuvre de Boldini, ses touches de peinture ressemblant à des plumes d’oiseau. Une jubilation italienne se mêle à un certain raffinement français. On est dans le masque… la pure représentation de la toile épaisse comme celle d'un manteau. Le plus souvent ce sont les parures qui donnent du relief à la peinture… sa matière : bijoux, dentelles, rubans, froufrous, et autres éléments textiles… Ce caractère fin seulement attaché à l’apparence et sans plus de consistance est particulièrement bien rendu dans les grands portraits en pied, de pastel et sur papier marouflé sur toile. Le pastel donne beaucoup de légèreté à cette ‘grandeur’ qui semble s’envoler… la Belle Époque étant aussi la fin de toute une époque. Les couleurs utilisées sont souvent un mélange de blanc-cassé, gris-bleuté ou marron-chair faisant ressortir de l’arrière-plan la lumière là où l’artiste le souhaite. Cela met aussi en avant les autres couleurs utilisées, comme le bleu du pommeau de la canne de Robert de Montesquiou-Fezensac. La musique de cette peinture se ressent de même dans les mouvements des touches qui tourbillonnent comme le font les papillons, ou jaillissent, avec un mélange de droiture et de sinuosités propre à l’élégance, selon l’expression que j’utilise souvent du negligentia diligens :  une décontraction  pétillante profondément encrée, une solide délicatesse. À cela s’ajoute une utilisation de contrastes, en particulier un blanc et un noir très purs.

Il est à noter que cette exposition est chère en plein tarif, davantage que celle de Boilly. Les deux ont toutefois une collection permanente somptueuse et gratuite pour tous.

Photographies ci-dessous : Toutes les images des œuvres de Louis-Léopold Boilly proviennent du catalogue électronique de l’exposition. Pour l’anecdote : Maintenant la communication de la plupart des musées publics est laissée à des sociétés privées. J’ai demandé à celle s’occupant du Musée Cognac-Jay de m’envoyer le catalogue papier afin que je fasse un article, leur disant que mon blog traitait beaucoup des incroyables et des merveilleuses dont le peintre avait été un des témoins, mais je n’ai eu le droit qu’au pdf… Je n’ai même pas reçu de réponse pour pouvoir voir l’exposition gratuitement. Je préfère de beaucoup m’adresser à une personne travaillant dans un musée même et s’occupant de sa communication, comme c’était tout le temps le cas avant, car on parlait alors à des gens davantage passionnés et connaisseurs du domaine particulier de leur musée… et un dialogue esthétique pouvait s’établir ; ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

L’exposition sur Louis-Léopold Boilly (1761 – 1845), du Musée Cognac-Jay et intitulée Boilly. Chroniques parisiennes, est d’un autre genre. On y rencontre des caractères, le plus souvent soit grimaçant, soit au contraire à la face doucement dessinée. Les essaims de Parisiens sont le plus souvent en scène avec des projections de lumière paraissant venir d’un studio de cinéma. Il faut dire que jusqu’au XXe siècle, les Parisiens étaient beaucoup dans le jeu des apparences, des sentiments, de l’amour, de la mode… des réflexions multiples et chamarrées… et les petits-maîtres en étaient en partie le résultat. L'exposition contient une partie présentant l'intérêt que Boilly portait à l'actualité scientifique et les innovations techniques à travers des instruments d'optique dont il faisait lui-même la collection. Certaines de ses peintures peuvent même être comparées à des photographies, avec des trompe-l’œil qui sont autant de mises en abîme, comme la merveilleuse huile sur toile en grisaille feignant une gravure de lui-même intitulée Mes Petits soldats (photographie ci-dessous). On a l’impression d’une photographie prise d’une estampe tellement cette huile est réaliste et lisse. Le plus intéressant est l’utilisation des lignes de fuite qui créent une harmonie méditative centrée sur le visage rond de l’enfant du centre aux yeux en lemniscate légèrement penchée faisant penser à une oscillation tout à fait gracieuse qu’essaye de contenir et replacer (activer ou retenir) les deux mains du grand frère afin de faire ressembler cette équipée à un ‘vrai’ petit régiment de soldats français. Il s’ensuit une profonde communication entre ce sujet central et le peintre (le père)… une compréhension intime de cette beauté qui ne se maîtrise pas, tout en se laissant dessinée par l’adulte incarnation de la société… une lumière tout à fait intérieure transmise directement au coeur du spectateur depuis le coeur de l’artiste. Ce dernier conduit vers ce tendre éclat par l’utilisation de tourbillons délicats. Pour envisager cette très fine spirale lumineuse il faut voir de visu cette œuvre, car le trompe l’oeil apporte un plus : la peinture enluminant ce qui est censé être une gravure. La confrontation de ces deux supports crée une confusion dans l’esprit du spectateur ouvrant son esprit vers ces lignes comme autant de rayons de lumière scintillant et tourbillonnant en une très fine musique qui est celle d’une enfance heureuse. Le peintre dévoile ainsi l’âme de ses enfants à travers leurs caractère et gentillesse, et tout l’amour qu’il leur portait et la joie que ceux-ci lui apportaient. Boilly a mis beaucoup d’amour et de tact dans cette représentation… et aussi énormément d’âme et de lumière. Ce regard est un vrai chef d'oeuvre !

L’exposition débute par plusieurs autoportraits de Boilly, dont deux petits peints en buste, où dans l’un il est en muscadin et sur l’autre en sans-culotte (voir ci-dessous). Ils sont datés par le musée de vers 1793. À l’époque de la Révolution, les muscadins ressemblaient souvent à des chats mouillés que l’on martyrise, et leur massacre par Bonaparte sur le parvis de l’église Saint-Roch à Paris le 5 octobre 1795 a marqué leur fin.

Louis-Léopold Boilly, Carle Vernet (1758 – 1836), Horace Vernet (1789 – 1863) son fils, Philibert-Louis Debucourt (1755 – 1832) sont parmi les principaux artistes ayant représenté des merveilleuses et des incroyables. En voici quelques exemples attribués à Boilly ici et ici (par Tresca d’après Boilly) et d'autres ci-dessous exposés par le musé.

La peinture ci-dessous, intitulée La Marche incroyable (vers 1797), présente un mélange en particulier de merveilleux et de sans-culottes.

Ci-dessous un portrait de Guillaume Guillon dit Lethière (1760 – 1832) et Carle Vernet, de vers 1798 (Lille, Palais des Beaux-Arts).

Boilly a aussi peint de très beaux petits portraits dont ceux ci-dessous.

Je pourrais encore beaucoup écrire sur cet artiste, sa peinture faisant penser parfois à celle d'un miniaturiste sur porcelaines ou bien à celle d'un peintre à la Joseph Vernet (1714 – 1789), conservant certains aspects de ce qui la précédait tout en étant dans la modernité de son époque...

Photographie ci-dessous que j’ai prise au café du Petit-Palais qui se trouve dans un très gracieux jardin rempli d’euphorbes au vert tendre. Invité surprise à la table de deux jeunes hommes.

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Les macaronis, ancêtres des mods

Merveilleuses et merveilleux

Les mods ou modernists anglais sont apparus à la fin des années 1950, un peu après les teddy boys qui s’inspiraient de la mode vestimentaire de l’époque édouardienne, alors que les mods regardaient du côté du Continent avec ses minets français et autres ragazzi italiens. Déjà avant eux, dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, les macaronis faisaient de même, trouvant leurs références chez les Italiens, d’où le nom, et surtout chez les petits-maîtres français.

Cet article présente des gravures anglaises d’époque de ma collection de macaronis.

Ci-dessus : « The Macaronies. »

Ci-dessous : « Now Sr Your a compleat macaroni. » Le chignon est porté par le coiffeur alors que le macaroni salue avec son petit chapeau.

Merveilleuses et merveilleux

Ci-dessous : « A Macaroni Footman. » Ici il s’agit d’un vieux macaroni faisant le Continental, et prisant du tabac.

Merveilleuses et merveilleux

Ci-dessous : « Docking the Macaroni. » Peut-être le père boucher d’un macaroni veut lui couper sa coiffure.

Merveilleuses et merveilleux

Ci-dessous : « The preposterous head dress or the featherd lady. » Une macaroni est coiffée à la mode française.

Merveilleuses et merveilleux

Ci-dessous : Des mods des années 1960-70. On n'est plus bien sûr dans la gavotte, la contredanse, la musette et le cotillon du temps des macaronis, qui furent des danses modernes alors, mais dans des rythmes de l'époque, modernists, électriques, avec toujours un goût pour le style, la nouveauté, une manière empruntée au Continent et une musique inspirée par la soul nord-américaine et le ska jamaïcain, et pourtant très originaux et un état d'esprit créant son monde parallèle plus libre à l'intérieur même d'une société d'adultes qui à force de se protéger du vent n'y est plus... « dans le vent »... comme on dit en France à l'époque.

Ci-dessous : Figurines d'un mod et de son scooter par Laurent-ex-Laurent.

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Le frère, le camarade, le copain, le complotiste et le tricard du covid

Sous l’ère chrétienne, nous étions tous FRÈRES et SOEURS… ou du moins presque. Ces termes nous mettaient sur un plan d’égalité. Aux époques plus marxistes, nous sommes devenus des CAMARADES, et à partir de 1986 (projet de loi Devaquet) des COPAINS et des COPINES, termes toujours utilisés par exemple par les gilets jaunes.

Nous sommes tous différents mais aussi tous égaux, tous frères ! Si nous devons nous prendre par la main, cela ne veut pas dire nous soumettre.  Rassembler tout le monde sous une même bannière pour que le monde soit en paix dans une pax romana est un mythe. D’abord parce que celle-ci est le fruit d’une conquête militaire qui commence par diviser les peuples avant d’envoyer son armée. Ensuite parce qu’elle ne connaît que l’extension… devenant une prédation et amenant le déséquilibre. Aussi car elle concentre un immense pouvoir sur seulement quelques personnes. Et puis parce qu'elle apporte une uniformisation, donc destructrice de variété. Dès le départ la fondation est pourrie. À la limite elle pourrait s’envisager par une charte de base commune, mais seulement si chaque pays garde son autonomie entière, et si à cette charte ne s'ajoutent pas d'autres éléments par la suite, comme aujourd'hui dans notre 'démocratie' française qui croule sous des lois s’amoncelant toujours davantage. Par exemple convenir d’une fin généralisée dans le monde du nucléaire civil comme militaire, serait une base commune qui ‘imposerait’ naturellement la paix dans le monde, alors que l’équilibre de la terreur du nucléaire est une illusion, un déséquilibre continuel qui ne fait et ne fera que s’amplifier jusqu’à l’explosion… De nos jours on ressent cela à chaque respiration, à moins de faire l’autruche ce que font les gens pour la plupart jusqu’à accepter de s’auto-mutiler… par exemple de mutiler leur liberté. Croire que restreindre des libertés apporte la paix est une aberration. Je ne parle pas bien sûr de ce qui est de l’ordre purement technique assurant par exemple la sécurité et le bien vivre ensemble. Si ces restrictions viennent de gens de pouvoir, elles s’accompagnent toujours d’autres… et ainsi de suite… formant progressivement un fascisme. On est en plein dedans.

De même l'unanimité est un mythe… ou du moins rien de bon. Le Parlement français, surtout ces deux dernières années, en est un exemple. Les parlementaires on accepté presque unanimement l'inacceptable… la folie… L'unanimité est une marque du mal. Le mal existe… il est en beaucoup d'hommes… de même que la bêtise, car il en est le résultat. Une personne qui demande de faire quelque chose de vraiment bon et intelligent ne récoltera jamais l'unanimité, car il sera toujours confronté au mal et à la bêtise… toujours… Un pays où toutes les institutions disent la même chose n'est pas sain. Et quand on entend les mêmes discours, souvent burlesques, la même propagande dans le monde entier, cela est immensément inquiétant et triste. Il faut ajouter que lorsque je parle d’opposition, il ne s'agit pas de celle qui est contrôlée voire fabriquée pour servir de valorisation ou d’autres intérêts de la pensée dominante.

Bien sûr, il est possible que tout soit géré en communauté comme un merveilleux concert… mais cela seulement si les plus compétents ne sont pas mis de côté bien sûr… comme c'est le cas de nos jours… autre signe…

Aujourd’hui sont considérés comme COMPLOTISTES ceux qui réfléchissent, ne prennent rien comme acquis, mais remettent constamment en question les dogmes ; ce qui est indispensable dans un monde qui dépasse tout entendement par nature, mais qui l’appelle continuellement (l’entendement bien sûr). Qu’importe si le mot a été inventé par des détracteurs voire des détraqués. Cela est souvent le cas quand il est question d’avancer positivement, ce que détestent les gens de pouvoir.

Les TRICARDS et TRICARDES sont des personnes interdites de séjour dans un endroit. Pour le dire moins familièrement, ils sont personae non gratae. Non vaccinés, récalcitrants au masque, pudiques avec un sens de l’honneur et de la logique marqués, ils sont considérés comme d’infâmes complotistes.

Une fenêtre toute simple mais très importante est à ouvrir individuellement : Le bien ne vient pas de l’extérieur, mais de soi. De cette manière on devient bon et apporte naturellement du bonheur. Le bien ne peut venir que de soi.

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Petit dictionnaire de la novlangue contemporaine: Quatrième partie.

Ci-dessus : Cette affichette contient un condensé du lexique de la novlangue : « violences », « inégalités », « extrême », « extrême droite », « antisémitisme », « sexisme », « hystérie sécuritaire », « homophobie », « danger », « nationalisme », « racisme », « mortel » « combattons ». On puise dans un discours antifasciste primaire afin d’entretenir la guerre et la peur. En même temps on invoque la solidarité (« Solidaires »), alors que tout le reste du discours divise et oppose. La novlangue utilise ce genre de rhétorique d’opposition qui n’est jamais d’un haut niveau intellectuel et qui permet de censurer toute mise en lumière, entretenant l’obscurité et la confusion tout en maintenant dans la grisaille de son vocabulaire toutes velléités de clarté et de lucidité systématiquement embrumées négativement afin de susciter la répulsion.

D’après Diogène Laërce, le philosophe grec antique Ménédème disait de son confrère Bion sans cesse en lutte contre les devins, qu’il égorgeait des cadavres. C’est un peu ce que j’ai l’impression de faire en parlant de novlangue et de ceux qui la véhiculent. Mais il faut tout de même le faire, ne serait-ce que par respect de soi. Et puis, comme je le répète souvent : « Qui se tait est considéré comme consentant » (Qui tacet consentire videtur). Pourtant, en tant que pyrrhonien, et comme le dit Sextus Empiricus dans ses Esquisses pyrrhoniennes, je considère que : « de rien de ce qui sera dit je n’assure que cela est complètement comme je le dis, mais pour chaque chose je fais en en historien-chroniqueur un rapport conformément à ce qui m’apparaît sur le moment. » (d’après la traduction de Pierre Pellegrin, Éditions du Seuil, 1997). « Ce qui apparaît sur le moment » reste très subjectif, et j’en ai d’autant plus conscience qu’en plus chacun subit une multitude de pollutions dont le nombre et la force ne cessent de croître. Déjà que l’être humain est naturellement limité ! Je me dis que moi aussi suis sans doute atteint par la débilité ambiante… et le miroir de ces légumes masqués que je croise quotidiennement ne me rassure pas du tout ! Mais il faut mettre de l’amour dans ce que l’on fait, de l’espoir aussi… et j’incite chacun à trouver son point de douceur et baigner dans la recherche de sagesse… ou même la sagesse !

Dans la novlangue, le mal et le crétinisme sont à l’honneur… J’emploie le mot « honneur » mais ceux qui utilisent cette langue ne savent pas ce que c’est. Le mal y est partout sous de multiples formes : dissimulation, couardise, mensonge, diffamation, manipulation, etc. Il est l’expression de la bêtise. Évidemment, comme je viens de le dire, l’être humain est par essence très limité. Envisagé de manière darwinienne, on pourrait dire qu’il n’est vraiment qu’au commencement de son évolution. Prendre conscience de ses propres limites, est une étape vers davantage de sagesse. Comme le dit l’adage antique : « Connais-toi toi-même » Γνῶθι σαυτόν (Gnauthi seauton) en grec et Nosce te ipsum en latin. La novlangue ne connaît pas ce genre d’humilité. Au contraire, non seulement elle dit aux autres ce qu’ils doivent faire, mais les oblige à suivre. Comme son discours est formaté et ne se remet jamais en question, sa bêtise se voit particulièrement. Comme ceux qui l’utilisent refusent de se regarder dans leur miroir, ils cherchent par tous les moyens de la cacher, allant jusqu’à faire usage de la méchanceté et de la cruauté… avec pour cela la force, qui pour eux est l’ultime preuve de leur supériorité. Elle est comme ce que l’on appelait au Moyen-Âge « une gueule d’enfer ». C’est un peu cela ce que l’on nomme « une société de consommation » : Elle fait consommer et consomme ceux qui consomment. Elle cherche à consommer et consumer tout et tous !

Cet article est donc le quatrième du Petit dictionnaire de la novlangue publié dans ce blog, après 1. celui-ci, 2. celui-ci et 3. celui-ci. Je l’écris, car je me suis rendu compte que la novlangue est très présente dans le service ferroviaire d’Île-de-France. Dans les gares du RER des messages continuels sont distillés dans les hauts parleurs demandant de faire attention aux bagages abandonnés et autres « objets suspects laissés sans surveillance », de les signaler ainsi que les « situations à risques », d’être « vigilant » et même de « signaler les comportements inhabituels » ! Pendant le covid en plus se déversaient (encore au moment où j’écris ces lignes) des messages sur l’obligation du port du masque couvrant la bouche et le nez sous peine d’une amende de 135 € sauf pour boire et manger ce qui n’était même pas admis il y a encore quelques jours, et cela même pour les enfants de plus de six ans. Tout cela n’est pas nouveau, ayant commencé avec les « vigipirates », mais est devenu continuel maintenant et à grosse dose. Non seulement les hauts-parleurs scandent continuellement la peur, la répression et la délation, mais des messages équivalents sont affichés partout.

Ci-dessous : Des photographies que j’ai prises lors d’UN SEUL TRAJET, en ce début du mois de mars !

Non port du masque « une incivilité » qui « peut vite coûter cher ».

 
 
 

On en appelle à toutes les surveillances :

À votre surveillance. « Attentifs ensemble » !…

 
 
 
 

À la surveillance robotisée, avec dans certains endroits des bornes d’alarme à tous les 40 ou 50 mètres…

 
 

À la surveillance vidéo…

 

À la surveillance du personnel et de la police. À la fin de ce voyage, un employé m’ayant remarqué m’a dit qu’il était interdit de prendre des photographies. Pourtant la SNCF est une entreprise publique. De plus elle ne se gêne pas pour filmer tous les usagers. Et les messages que j’ai photographiés sont adressés à tous, non ? Mais Big Brother aime interdire… tout interdire… et de le faire en cachette, sans transparence du tout…

Ci-dessous : Lors d’un autre voyage…

 
 
 
 
 
 

 

Pour finir et compléter le dictionnaire :

ANTISÉMITISME. Mot magique, porte de sortie de bien des situations embarrassantes.

 

ARGENT. Il en est souvent question dans la novlangue. Il y est avant tout envisagé comme un outil de spéculation et qui s’imprime à qui mieux mieux. Il a de moins en moins de matière et progressivement se dématérialise. Le rapport à l’argent est devenu complètement fou. On le voit distribué par les gens au pouvoir à leurs amis les plus riches pendant qu’ils rabotent toutes les prestations et droits sociaux (chômage, retraite, justice, hôpital…). La novlangue met sur le même plan cent euros donné à un chômeur et un milliard alloué par l’État à un milliardaire. Pour les plus riches, l’argent ne se gagne plus, il se fait imprimer. Les faux monnayeurs sont aujourd’hui au gouvernement. Un autre exemple est la manière dont dernièrement nos gouvernants ont dépensé des milliards pour acheter des vaccins, des tests, et entretenir une politique sanitaire suicidaire (confinements…) tout cela pour ne pas aider l’hôpital public et le système de santé français.

CARBONE VERT. Voir OXYMORES.

CONSPIRATIONNISTE. Plu ou moins synonyme de « complotiste ». Voir COMPLOTISTE.

CROISSANCE NÉGATIVE. Voir OXYMORES.

DÉVELOPPEMENT DURABLE. Voir OXYMORES.

ÉCOLOGIE DE PRODUCTION. Voir OXYMORES.

EUPHÉMISMES. La novlangue fait usage de nombreuses distorsions sémantiques et réductions syntaxiques qui appauvrissent la langue afin de limiter un raisonnement trop complexe et/ou critique. Par exemple, l’usage banalisé des euphémismes, qui sont souvent des oxymores (voir OXYMORES) neutralisent la pensée critique. Un euphémisme consiste à utiliser des mots et expressions qui atténuent une réalité choquante ou désagréable, voire qui falsifient des faits négatifs en les faisant passer pour positif. Dans un article du site bienpublic.com daté du 1er avril 2012 et intitulé Parlez-vous la novlangue économique ?, Mme Amanda Mars en donne plusieurs exemples : « N’ayez pas peur, les amis, votre fiche de paie ne sera pas amputée : la Banque centrale européenne propose juste une “DÉVALUATION COMPÉTITIVE DES SALAIRES”. Il faut dire que nous sommes en période de crise, ou plutôt de “SÉVÈRE DÉCÉLÉRATION”, et que les coupes budgétaires – euh, non pardon : je voulais dire les “RÉFORMES” ou les “AJUSTEMENTS” – sont nécessaires. Mais tout n’est pas perdu, le gouvernement n’a pas augmenté l’impôt sur le revenu, il avait promis pendant la campagne électorale qu’il n’y toucherait pas, cette modification de l’impôt n’est qu’une “MAJORATION TEMPORAIRE DE SOLIDARITÉ”. Et si cette période de “croissance économique négative” est plus dure pour les ouvriers que pour les nantis, c’est en raison de l’“IMPACT ASYMÉTRIQUE DE LA CRISE”. Quand les travailleurs viennent grossir les rangs des chômeurs, ce n’est pas parce que leur entreprise les a licenciés, mais parce qu’ils vivent une période de “RATIONALISATION DES SITES” comme, par exemple, après la fusion des Caisses d’épargne (régionales). […] Circonlocutions, périphrases, détours, ambiguïtés, vocabulaire technique incompréhensible, anglicismes inutiles… rien ne nous est épargné. Le procédé est aussi ancien que le pouvoir. La rhétorique fait partie du discours public depuis la nuit des temps, même si la frontière entre un simple embellissement de la réalité et un mensonge éhonté est parfois ténue. L’emploi des euphémismes s’intensifie en temps de crise et cet abus de langage a parfois des effets comiques (voire pathétiques) involontaires. “La guerre des mots a pour effet d’anesthésier les consciences, surtout en période de récession”, souligne Antón Costas, professeur d’économie et de politiques publiques à l’université de Barcelone. “L’euphémisme a pour fonction d’endormir, et c’est justement pour exploiter au mieux cet effet qu’on peut abuser des euphémismes de manière cynique, grotesque et même perverse.” […] Pour Darío Villanueva, secrétaire général de la Real Academia Española, “parler de “CROISSANCE NÉGATIVE” [Voir OXYMORES.] est un comble, c’est une antiphrase absurde. Le poète peut jouer avec les figures de style et évoquer une “solitude habitée” mais parler de croissance négative, c’est se moquer du monde”. Luis de Guindos, le jour de sa prise de fonction comme ministre de l’Économie, le 26 décembre dernier, a fait une première démonstration de sa parfaite maîtrise de la langue de bois. De Guindos a prévenu, sans jamais prononcer le mot “récession”, que l’Espagne allait commencer l’année 2012 avec un “taux de croissance négative” qui allait “déterminer le profil de la période dans laquelle nous allons entrer” qui, évidemment, allait être “relativement décélérée” (sic). Mais que cela ne devrait pas nous empêcher, bien au contraire, dit-il, d’entreprendre l’“agenda des réformes”. […] Les médias ne sont pas non plus épargnés par cette vague d’euphémismes. “Ils sont complètement contaminés. On parle ainsi de “SERVICES DE RENSEIGNEMENTS” et non plus d’espionnage”, dit-il. Il cite aussi le Diario de Burgos, qui titrait en novembre dernier : Les établissements financiers redéfinissent leur présence dans les petits villages. Et il y a peu, la compagnie aérienne Spanair (en faillite) annonçait qu’elle arrêtait son activité par “MANQUE DE VISIBILITÉ FINANCIÈRE” : c’est-à-dire qu’elle n’avait plus d’argent et que personne ne voulait plus lui en prêter. »

FLEXIBILITÉ. Dans la novlangue, être flexible signifie être corvéable à merci.

FOLIE. C'est devenu franchement bizarre. Voir PROGRÈS.

HÉROS. Voir VOLODYMYR ZELENSKY.

HUMILIATION. Le vocabulaire de la novlangue est parfois emprunté au sado-masochisme, et non seulement le vocabulaire mais aussi le discours. On utilise l'humiliation notamment par la stigmatisation ou en créant des contextes avilissants. C'est aussi très humiliant pour les 'réfractaires' de devoir se rabaisser au niveau imposé par l’État actuel. Alors qu'une démocratie digne de ce nom donne les outils à tous ses citoyens pour s'élever, la tyrannie utilise tous les moyens pour les rabaisser, les humilier, leur faire faire des choses dégradantes comme se surveiller les uns les autres, porter des signes de soumission tel le masque médical, sanctionner les 'déviants', passer outre les lois, la morale… La novlangue manipule ce qu'il y a de pire dans l'être humain tout en affichant le contraire.

IDENTITÉ NUMÉRIQUE. Identité virtuelle. Perte d'identité. Voir INFORMATIQUE.

IGNORANCE. La novlangue sait tout ! Elle ne voit l’ignorance que chez les autres. Lors de la crise orchestrée autour du covid on a pu constater la manière dont la novlangue utilise un langage scientifique monopolistique pour mener une politique ressemblant à celle d’une secte. Une des manières récurrentes consiste à confondre intentionnellement cohésion sociale et ignorance. Pour cela on noie l’individu dans un déluge de rhétorique à la « mors-moi le nœud » qui n’admet aucune contradiction. On maintient ainsi la population dans un état d’hébétude, comme on le fait dans une secte. Les religions elles-mêmes utilisent parfois cette novlangue pour prouver ce qu’elles ignorent, par exemple ce qu’est Dieu ou un dieu, ou bien pour montrer que l’ignorance est la preuve de leur démonstration.

 

IMMERGER. Tenter de noyer.

INFORMATIQUE. Informe uniformisation en réalité digitalisée. Perte du 'je' qui se dissout dans le 'nous' qui est le 'ils'.

INFOX. La novlangue chasse les fausses informations afin de faire oublier qu’elle en est la première dispensatrice.

JOB. Dans le monde de la novlangue, ceux qui travaillent représentent une élite. Les autres, soit ils ne travaillent pas, soit ils ont un job. Le job est un petit boulot, un travail précaire, ce qui permet de survivre. C’est une chose impressionnante de voir avec quelle rigueur les divers gouvernements français de ces dernières années ont tués le travail. D’abord on a incité à délocaliser ; on a détruit notre industrie ; puis on a créé les 35 heures et le Revenu minimum d’insertion plutôt que des emplois ; après on a importé massivement une main d’oeuvre bon marché et facilement manipulable ; on détruit progressivement tous les emplois de proximité ; on a favorisé les multinationales plutôt que les entreprises nationales ; et dernièrement sous prétexte de covid, on a détruit la plus grande partie des derniers métiers libéraux et indépendants comme la médecine libérale ou les restaurants et cafés n’appartenant pas à une chaîne, ainsi qu’un des principaux secteurs qui n’était pas encore moribond : le tourisme. Aujourd’hui on ne travaille plus, on brasse du vent. Et il faut voir avec quelle énergie certains, comme la plupart des politiques, en brasse !

L’ÉRADICATEUR. Vladimir Poutine. Voir VOLODYMYR ZELENSKY.

 

LA JOURNÉE DE(S). La mondialisation a inventé les journées commémoratives pour imposer son calendrier doctrinal.

LIBERTÉ SURVEILLÉE. Cet oxymore se comprend pour la libération conditionnelle dans le cadre de mesures pénales, mais lorsqu’il s’agit de promettre la liberté à tous les Français en les surveillant, voire en les enfermant (confinements, couvres-feu…) c’est autre chose. Cela consiste alors à réadapter toute une société, à supprimer certains droits fondamentaux à sa population comme on le fait à un condamné. Comme pour la libération conditionnelle de la personne incarcérée, on invoque le comportement de l’individu, son degré de compréhension et de responsabilisation, son désir d’intégration… Voir OXYMORES.

MONDIALISATION HEUREUSE. Voir OXYMORES.

OXYMORES. Un oxymore est une association de deux mots de sens contraires. Dans la novlangue, cette figure de style permet notamment d’éluder un danger. On dit que l’on rassemble la gauche et la droite pour ne pas dire que l’on veut détruire la politique et l’opposition. Par exemple Macron qui s’est présenté comme un grand rassembleur n’a fait que fracturer davantage la société française. On affirme que la France sort grandit de son adhésion à l’Union européenne alors que dans la réalité on voit tout à fait le contraire. On veut « transformer la démocratie » alors qu’en démocratie c’est normalement le peuple qui décide de ce qu’il souhaite transformer. Les oxymores sont très nombreux dans la novlangue. Voir CARBONE VERT. CROISSANCE NÉGATIVE. DÉVELOPPEMENT DURABLE. ÉCOLOGIE DE PRODUCTION. LIBERTÉ SURVEILLÉE. MONDIALISATION HEUREUSE.

PAIX. Un combat. La novlangue ne connaît pas la paix. Elle entretient continuellement la guerre.

PÉRIL VERT. On parle aussi de KHMER VERT ou de DICTATURE VERTE. Tout ce que touche la novlangue, elle le souille, en particulier ce qui s'inscrit dans une critique de la doctrine en place, systématiquement radicalisée.

PÉRIPHÉRIE. Là où se trouvent les gueux : « la France périphérique », « la banlieue »…

PROGRÈS. Polluer, détruite, faire de l'argent, dominer, avoir le pouvoir, coloniser… Le progrès de la novlangue n'est pas dans la progression mais dans la régression.

RÉFORME. Ce que depuis des dizaines d’années nos gouvernements font… tous de la même manière… de concert…

RÉPUBLIQUE. La République en marche… arrière…

RÉSILIENCE. Soumission.

Ci-dessous : La résilience consiste à supporter les mesures absurdes et suicidaires du gouvernement français lors de la crise orchestrée autour du covid, des sanctions contre la Russie et tout le reste. Il crée une plaie béante qu'il ouvre davantage chaque jour tout en proposant de poser dessus un pansement ridiculement minuscule et bien sûr inefficace. Les « conséquences économiques » ne viennent pas de la guerre en Ukraine ou du covid mais de la manière dont nos gouvernants réagissent : de façons suicidaires, stupides et veules. On note sur la photographie le drapeau français avec une couleur noire, alors que le bleu du drapeau européen est tout a fait visible, de même que celui u costume et de la cravate. Voir l'article ici.

 

SERVICE PUBLIC. Office au service du privé.

START-UP NATION. Il y en a qui toussent ?

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE. L’énergie transite… toujours dans les mêmes mains…

URGENCE. L'urgence est partout dans la novlangue. Durant la crise orchestrée autour du covid on ne parlait que du service des urgences des hôpitaux publics mais pas de prévention, de médecine de proximité, de traitement… Surtout on ne rassure jamais. Face à la guerre en Ukraine on continue d'évoquer l'urgence tout en mettant de l'huile sur le feu. Mettre de l'huile sur le feu est devenu une spécialité macronienne… ainsi que de sortir de l'argent de son chapeau tout en appauvrissant la plupart des Français.

 

VOLODYMYR ZELENSKY. « Héros de la liberté ». C’est ainsi que la revue Le Point du 3 mars 2022 qualifie Volodymyr Zelensky (voir ci-dessous). Rappelons que ce dernier est un acteur qui est passé en 2019 directement du métier de comédien à celui de président d'une Ukraine qui était déjà en guerre, sans avoir aucune expérience politique ; que depuis il a été confronté à plusieurs scandales ; qu’il a laissé la situation s’envenimer dans le Donbass, son pays étant en guerre depuis plus de huit ans (cela n'a pas commencé avec Poutine) ; que son gouvernement s’appuie en partie sur des néo-nazis. ; qu’il veut rattacher son pays à l’Union européenne et à l’OTAN cela n’étant certainement pas la preuve de gages de liberté, etc. Ailleurs on le présente comme un résistant. Il s’agit d’un pur produit mondialiste, un de ses duplicatas, comme Barack Obama, Ursula von der Leyen ou Emmanuel Macron. Le Point suivant du 10 mars 2022 a fait au contraire sa Une sur Vladimir Poutine surnommé pour l’occasion « l’éradicateur ». Voir L’ÉRADICATEUR.

 

La novlangue manque beaucoup de poésie. Malheureusement les opposants au régime qu’elle soutient ont inventé un vocabulaire qui en maque aussi souvent, bien que faisant un effort pour parler un bon français et éviter les anglicismes. Un des problèmes notamment c’est l’utilisation de manière de plus en plus systématique de gros mots. C’est vrai qu’il y a de quoi être énervé… mais tout de même maîtrisons-nous. Il ne s’agit pas de résister, de combattre, mais de se maîtriser le plus possible. Voici quelques-uns de ces mots : ALARMISTE. APARTHEID. BIG PHARMA. COVIDISTE. DÉCROISSANCE. DICTATURE SANITAIRE, EUROPÉISTE. FASCISME. GRAND REMPLACEMENT. INJECTION EXPÉRIMENTALE, MACRONISME. MONDIALISTE. RÉSISTANT. SOUVERAINISTE. TYRANNIE, UBÉRISATION…

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L’ethnofuturiste

Ci-dessus : Image provenant du site ethnofuturisme.com.

Pour faire suite à l’article sur les décroissants, les autonomes, les identitaires, les alternatifs, etc., je présente ici un autre personnage et son mouvement : l’ethnofuturiste et l’ethnofuturisme. Celui-ci se projette dans le futur en utilisant son propre patrimoine comme base. Refusant de se laisser dicter son imaginaire, il se réapproprie le sien et sa complexité inhérente, ballotté par les souffles divers du passé, du présent et du futur et des influences contemporaines multiples dans un souci d’harmonie, de vitalité et de transcendance, reprenant possession de rythmes millénaires fondateurs, de la terre qui le nourrit et qui continue de le faire dans un espace, une action et un temps qui sont dans le présent à tout jamais, tout en étant passés et à venir. On est dans le domaine de la création poétique, de la science et de la transcendance… une ouverture du champ des possibles, celui-ci étant infini, tout en gardant fermement les pieds sur la terre.

Ci-dessous : Œuvre de Fabrice Taieb figurant dans son blog.

D’après ce site, « L’ethnofuturisme est né à la fin des années 1980 dans un milieu littéraire estonien animé par le désir de la liberté nationale et la recherche de la place qu’aurait une culture locale dans un monde mondialisé. Ensuite, le mouvement s’est répandu dans la société finno-ougrienne et particulièrement à l’Est. Les artistes contemporains oudmourtes, mordves, maris, komis, khantys, mansis apportent au mouvement leur touche distinctive et ouvrent de nouvelles perspectives en employant l’imaginaire issu des cultures archéologiques datées entre le 1er millénaire av. J.-C. et le début du 1er millénaire de notre ère. S’inspirant des cultures anciennes de la vaste région de l’Oural située à cheval sur l’Europe et l’Asie, les artistes actuels tentent à leur manière de nouer les liens entre le passé et le présent, ils interrogent la mémoire collective, ainsi que des affinités entre les peuples contemporains et les peuples disparus qui vécurent sur ces territoires. […] Les sources d’inspiration de ces artistes sont multiples, on remarque un mixage de l’imagerie issue de la tradition orale et plastique, un mélange des ornements traditionnels avec des rites et des savoir-faire. Les artistes s’inspirent des sujets mythiques et légendaires conservés dans les cultures locales, cependant, les formes traditionnelles finno-ougriennes se mêlent aux masques africains, se greffent à l’art tribal de l’Inde. C’est la façon bien particulière de l’ethnofuturisme de faire vivre la tradition ancestrale d’un peuple en la projetant dans un futur imaginaire, mais aussi au-delà de lui-même, c’est-à-dire au-delà du temps dans lequel vit ce peuple, au-delà de ses terres et au-delà de ses traditions, afin d’aller toujours plus loin vers une expression dite « ethno » qui est en réalité aussi multifacette que le monde. »

Pour en savoir davantage, on peut lire ceci.

La France doit se tourner davantage vers les pays de l’Est, dont la Russie qui tout en étant très proche de nous fait le lien avec l’Asie. La Russie possède une très profonde tradition culturelle européenne et en même temps est riche de multiples autres traditions.

Il me semble qu’il est important d’être là ou l’on est, sans se projeter ailleurs, mais en prenant en compte tout ce qui nous entoure. Quand je vais me promener dans les forêts d’Île-de-France, je me retrouve dans un RER baigné de gens de cultures très diverses et de technologie. Alors que je suis au milieu de la richesse de la terre et de la culture qui m’ont fait naître, de la culture et la vie des autres que je croise et des espoirs avortés de la technologie, tout cela s’entrechoque en moi dans une solitude : la terre présente avec sa culture tellement malmenées, les gens qui paraissent tellement éloignés de moi et pourtant si près, et la technologie qui semble enfermer la plupart dans un miroir d’écrans, comme dans une bulle, et dans des voies toutes tracées et rigides. Pourtant il est possible que tout cela ne s'entrechoque pas et forme une harmonie, car tout ce que nous voyons et appréhendons n'est qu'une très fine couche de la réalité, le principal étant invisible.

Ci-dessous : Photographie d'un petit-maître parisien prise à Paris cet hiver dans une brocante.

Merveilleuses et merveilleux

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Petit dictionnaire de la novlangue contemporaine. Première partie.

Ce dictionnaire étant trop long pour tenir dans un seul article, il est présenté en trois parties, toutes trois publiées ce lundi.

 

1984  -  2020-2022

 

 LA PAROLE CENSURÉE
 

Dans son fameux roman anglais 1984, George Orwell invente le terme de « novlangue ». Il s’agit d’une langue de bois propagée par Big Brother dans un souci de domination des masses. Aujourd’hui il suffit de lire les médias de grande diffusion pour en être submergé.

Dans ces trois articles je présente un rapide petit dictionnaire de cette novlangue contemporaine, évidemment pas du tout exhaustif. Plusieurs ouvrages et articles que je n’ai pas lus ont été écrits sur le sujet (voir la bibliographie à la fin).

Ci-dessous : Le fascisme paternaliste.

 

Comme j’ai choisi d'exposer cette novlangue sous la forme d’un dictionnaire, il y est principalement question de mots. Mais elle passe aussi par des phrases, avec une juxtaposition de termes et une grammaire spécifiques, et par l’image : l’iconographie seule, mais aussi en miroir avec des mots. Par exemple un texte dit une chose alors que l’image exprime le contraire : un titre est rassurant alors que la photographie juxtaposée a pour objectif d’affoler… Cela créé une sorte de sidération qui bloque le jugement, l’atrophie.

Ci-dessous : Le texte, publié le 18 février 2022, est rassurant mais l’image loin de l’être. Dans ce jeu de chaud et froid, on ne retient à la fin que le malaise qui va dans le sens d'un maintien de la peur... même si les nouvelles sont bonnes. Les chiffres entretiennent aussi la confusion. La novlangue donne des chiffres très précis, même dans les projections, même s'ils sont fantasques. Ici pourquoi choisir le 27 février qui s’avère être un dimanche ? Cela fait sérieux. On les mélange à d'autres informations afin de noyer le jugement. Cela entraîne la confusion du lecteur et un état de sidération, de vide dans son esprit.

 

Deux images ci-dessous : Cette information a sans doute été publiée par l’AFP car reprise par l’ensemble des grands médias. Ce qui est surprenant c'est que les images qui sont ajoutées à cette nouvelle positive entretiennent presque toujours la peur, quel que soit le média.

 

On note dans l’image ci-dessous un lien vers un article où on apprend que la reine Elisabeth II a eu le covid-19 avec des symptômes légers ce qui n’est franchement pas une information si ce n’est pour toujours parler du covid et faire le vide sur tout le reste. Après près de deux ans et presque plus rien à dire on continue de faire un « dossier spécial sur la pandémie de Covid-19 » avec toujours des images qui entretiennent la peur, aussi envers les opposants aux mesures, comme à Ottawa avec l’intervention de la police et des arrestations. Tenez-vous bien on vous dit ! Sinon gare ! Tout cela sent vraiment mauvais, et cela depuis des mois. C’est long………………….

 

La novlangue utilise de plus la censure ou la mise à l’écart des discours considérés comme déviants, et puis nos lâchetés et nos paresses intellectuelles. Elle n’est pas seulement l’apanage de nos dirigeants actuels… Tous ceux qui se laissent glisser dans ce mouvement sont responsables.

Ci-dessous : Parler novlangue consiste aussi à être à l'opposé du réel. La réaction française face à l'épidémie de covid a été inhumaine, parquant notamment les personnes âgées dans un univers aseptisé, les coupant de leurs familles, relations… Par la suite ce sont surtout les enfants qui sont devenus des sortes de victimes expiatoires. On s'est mis à leur imposer des mesures cruelles et odieuses alors que l'épidémie n'était pas plus dangereuse qu'une grippe pour eux, comme du reste pour l'extrême grande majorité des gens.

 

Comme le dit le psychologue Ariane Bilheran, la novlangue ce sont de surcroît :

– Des mots qui ont disparu du vocabulaire courant, comme « soigner », « diagnostiquer », « remède », « guérir », « médicament », « traitement »… On peut ajouter « honneur », « logique », « entraide », « bienveillance », « sacré », « solidarité », « réel », « dialogue », « écoute » et beaucoup d’autres.

– Des euphémismes qui atténuent ou gomment des pratiques violentes.

– Des glissements de sens.

– Un ensauvagement des termes.

– Des amalgames.

– Le recours au paradoxe permettant de casser tout accès au raisonnement et mettant dans un état de sidération.

Ci-dessous : La juxtaposition des mots « territoires », « racines » et « malaise » n’est pas anodine.

 

Ci-dessous : La juxtaposition des termes « vieux », « complexe », « français » n’est pas non plus anodine.

 

Ci-dessous : La novlangue ne connaît pas la honte et encore moins l'honneur. Les bilans d'Emmanuel Macron en ce qui concerne la santé, l'éducation, le travail et l'économie dans son ensemble sont catastrophiques. Cela n'empêche pas cet article du 23 février 2022 de présenter ces thèmes comme « les piliers de son programme pour sa réélection ». On croit rêver, surtout que celui-ci a affirmé à deux reprises qu'il ne se représenterait pas. En plus, nous ressortir le côté « nouvelle révolution » de ce pantin des multinationales est un peu gros, même pour ceux qui ont voté pour lui lors de la présidentielle, subjugués par la novlangue, non ? Et puis il y a toujours le « fond de crise » entretenu. Ce n'est pas lui, c'est la pandémie ou la crise internationale. On nage dans l'immondice.

 

La novlangue est une véritable toile d’araignée. Elle enferme dans son délire. Ce n’est pas pour rien que toutes les réponses à l’épidémie du covid ont été des mesures répressives. On est dans une logique uniquement répressive qui n’a rien à voir avec du sanitaire. Pour cela la novlangue n’hésite pas à invoquer ce qu’il y a de mieux pour dire le contraire, pour faire ce qu’il y a de pire. Elle se sert des valeurs les plus saines de manière perverse, pour les détruire et imposer le contraire. Ce discours enferme dans sa réalité, complètement inventée. Pour sortir son mental de cette toile d’araignée, la solution est très simple : Il suffit d’ouvrir les yeux sur la réalité. La réalité et la vérité sont les plus grands ennemis de la novlangue.

Ci-dessous : Des médecins ont publié une tribune « Pour l’obligation du port d’une protection faciale » (voir ici ou cliquer sur l’image ci-dessous), où ils demandent d’imposer le masque à tout le monde, même aux enfants. Ils commencent par dire que cela permet de maîtriser l’épidémie, alors que nous savons que ce n’est pas le cas (deux ans maintenant que cela dure sans qu'à aucun moment l'épidémie ait été maîtrisée, au contraire les mesures prises n'ont fait que l'amplifier !). Ils ajoutent que tous les professionnels de santé sont d’accord sur ce point, ce qui est totalement faux. Ils évoquent des « études scientifiques » sans donner aucune référence. Ils parlent de « bien commun », de « devoir de clarification et de détermination » (vous trouvez cela clair ?), et d’un devoir de cohérence, trouvant normal d'« imposer les masques en cas d’épidémies »… Comme depuis la nuit des temps l’homme vit quotidiennement avec des épidémies cela veut-il dire que nous devions porter le masque à vie ? On n'est pas dans le sanitaire, mais le politique. Ils le disent : « L'obligation du port du masque ou d'un EAP n'est donc pas seulement une mesure technique que chacun peut admettre, mais un acte politique et un acte citoyen. » Le principe de précaution est aussi mis en avant (jamais en ce qui concerne les multiples pollutions mortelles, les cancers, etc.) et les principes de liberté, d’égalité et de fraternité, ce qui est un comble. Où est la liberté dans l’obligation et l’amoncellement de mesures liberticides ? Où est l’égalité et la justice qui lui est corollaire quand on supprime des droits fondamentaux comme celui de disposer de son corps ? Où est la fraternité dans la distanciation, le chacun chez soi, la suspicion… ? Un univers aseptisé n’est pas un monde sain. Ils finissent par dire que le port du masque est imposé dans notre Constitution, ce qui est bien sûr faux… et franchement comique si ce n'était dramatique.

TRIBUNE. Pour l'obligation du port d'une protection faciale

 

Avec la novlangue on est dans l’essence même de la colonisation. Cette dernière nie les particularités, les individualités pour enfermer dans sa vérité, mettre tous et chacun dans son moule, exploiter et dominer. Aujourd’hui on colonise même le biologique. Non seulement on dépossède progressivement les gens de leurs biens et de leur identité mais aussi de leur corps qui ne leur appartient plus.

Ci-dessous : Pendant la crise orchestrée autour du covid les images de cercueils ont pullulé.

 

 

 

Il y a énormément à dire sur la novlangue actuelle qui, je le répète, va bien au-delà de l’emploi de certains mots. Depuis mars 2020 les principaux médias ont véritablement submergé les citoyens sous la novlangue… Les exemples que je donne dans les second et troisième articles ci-après sont vraiment pâles face à la réalité…

À bon entendeur…

Suite dans l'article suivant…

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Merveilleuses & merveilleux