Comme on le constate dans cet article que j’ai publié il y a peu, les merveilleuses et les incroyables retrouvent une seconde jeunesse dans la seconde partie du XIXe siècle et le début du XXe. Ils sont alors le thème de nombreux objets et œuvres d’arts (peintures, sculptures, littérature…). Au théâtre, Les Merveilleuses de Victorien Sardou (1831 – 1908) obtient un vif succès. Le sujet et les costumes… incroyables… font rêver. On est en pleine époque des gommeux et des gommeuses, de l’opérette, du chic et du tralala, des boulevards, des avant-gardes impressionnistes et autres… La Belle Époque s’annonce.
Victorien Sardou, qui a à son actif de nombreuses pièces, commence sur ce thème avec Monsieur Garat, une comédie-vaudeville en deux actes jouée pour la première fois en 1860. Il y met en scène le fameux chanteur incroyable. On peut la consulter ici. Suit, en 1873, la pièce Les Merveilleuses. En 1893, avec Émile Moreau (1852 – 1922), il crée le personnage de Madame Sans-Gêne thème rappelant celui de Mme Angot que j’évoque dans cet article, et qu’en 1872 les auteurs Louis-François Clairville (1811 – 1879), Victor Koning (1842 – 1894) et Paul Siraudin (1812 – 1883) reprennent avec La Fille de Madame Angot, sur une musique de Charles Lecocq (1832 – 1918). En 1898, Victorien Sardou poursuit avec sa comédie intitulée Paméla, marchande de frivolités, qui évoque ce même univers des merveilleuses et des incroyables. Sa dernière oeuvre, écrite une nouvelle fois en collaboration avec Émile Moreau qui la termine, est sur Madame Talien, une merveilleuse célèbre ! Des photographies de ces pièces sont visibles ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici.
Photographies ci-dessus et ci-dessous provenant de l’ouvrage Costumes du Directoire (1875) comprenant trente eaux-fortes de A. Guillaumot fils (d’après des dessins de « MM. Eigène Lacoste et Draner »), avec les costumes de merveilleuses et d’incroyables tirés de la pièce de Victorien Sardou. Le site Gallica propose un exemplaire à la consultation numérique ici.
Ci-dessous : Ces images ont été déjà présentées dans ce blog, comme certaines ci-dessus. Cette fois, il s’agit de photographies sur cartes postales, de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe, d’acteurs jouant un incroyable de la pièce Les Merveilleuses de Victorien Sardou. Le premier est Félix Galipaux (1860 – 1931) et le second Charles Prince (1872 – 1933). Les dessins originaux sont de Draner (voir description suivante).
Ci-dessous : Dessin, en vente dernièrement sur eBay, étant très certainement de Draner (de son vrai nom Jules Joseph Georges Renard : 1833 – 1926), qui non seulement compose les costumes de la pièce Les Merveilleuses de Victorien Sardou, mais est aussi un des caricaturistes du XIXe s'intéressant aux drôles de pistolets de son temps (voir cet article). La BNF conserve d'autres de ses dessins, comme celui-ci.
Ci-dessous : Meuble daté de 1890 et vendu aux enchères (voir ici), où sont peints des merveilleuses et des incroyables réalisés à partir du livre cité ci-avant.
Ci-dessous : Image d’Épinal illustrant un passage de l’opéra-comique La Fille de Madame Angot (1872) de Charles Lecocq (1832 – 1918). L'image est intitulée « Les conspirateurs ». Les conspirationnistes et les complotistes comme moi existent donc déjà à cette époque !