Les premières cocottes sont des jeunes femmes à la mode dans les années 1860, les mêmes que l’on appelle auparavant des merveilleuses ou encore avant des petites-maîtresses. Elles sont rapidement associées par les esprits les moins perspicaces à de jolies femmes entretenues voire des demi-mondaines.
J’ai déjà écrit sur leur sujet, comme dans cet article. Ici je présente d’autres images d’époque.
Ci-dessus et ci-dessous : « Les cocottes en 1867 ». Cette estampe semble dater de 1867 même. Elle représente des cocottes et cocodès au bois de Boulogne… à la promenade. La mode est aux petits chapeaux plats, pour les femmes comme pour les hommes, et aux crinolines avec la robe remontée à mi-mollet pour les jeunes femmes, quand on ne laisse pas tomber la traîne. Les cols des hommes sont tombants et larges. La mode masculine est aussi aux moustaches et rouflaquettes, cheveux séparés en deux du front à la nuque, pantalons moulants, gilets et veste boudinant, poche gousset au gilet, canne fine et courte dont le pommeau est souvent porté à la bouche… C’est la mode des lunettes ou monocles et de conduire sa voiture, le domestique restant derrière les bras croisés. Les femmes se promènent avec un éventail ou une ombrelle.
Ci-dessous : Photographie d’une jeune femme à la mode au temps des cocottes.
Ci-dessous : Tête de pipe en terre de la maison Gambier. Le catalogue de cette firme la classe au n°1291, décrivant le sujet comme une « cocotte ». Elle est une production de vers 1870 – 1893.
Ci-dessous : « Ce qu’on appelle des cocottes » « par Marcelin ». Illustration du Petit journal pour rire : Journal amusant des modes parisiennes et de la toilette de Paris.
Ci-dessous : Carte postale inscrite : « Marseille 7 Juillet 1909 ». On lit au dos : « Je vous envoie celle-ci [cette carte] pour vous faire voir la dernière mode », et sur la face où se trouve l’illustration : « Et voilà deux cocot[t]e[s] qui porte[nt] la dernière mode, c’est un peu exagérée, mais c’est ça ». Le nom de « cocotte » est encore utilisé dans la première moitié du XXe siècle pour désigner des merveilleuses : des jeunes femmes créant, lançant ou suivant les dernières modes parfois extravagantes. Là on est au temps des grands chapeaux, des amples plumes d'oie accrochées à ceux-ci, des robes longues et moulantes dites « entravées », des jupes-pantalons, des robes échancrées...
Ci-dessous : Partition « La Marche des Cocottes », de vers 1900. La chanson débute ainsi : « Regardez-la passer La gentille cocotte, Le jupon retroussé, Voyez comme elle trotte, Quand d’un p’tit air fripon, Elle jou’ d’la prunelle… » On note les chapeaux à longue visière qui ressemblent à ceux des merveilleuses du temps des invisibles. Les couleurs ne sont pas tendres mais plutôt pastels.
Ci-dessous : « Croquis parisiens » par Stop (pseudonyme de Louis Morel-Retz : 1825 – 1899) : « Voilà une mode que devraient adopter certaines petites dames. » Illustration du Petit journal pour rire.
Ci-dessous : « Costumes de bals masqués » par Bertall (pseudonyme de Charles Constant Albert Nicolas d'Arnoux de Limoges Saint-Saëns : 1820 – 1882). Illustrations du Petit journal pour rire. À gauche et en bas : « BAL DE L’OPÉRA. Costume de cocotte bonne maison. » À droite : « BAL DE L’OPÉRA. Costume de coq-odès. » Le cocodès est un petit-maître de l’époque, compagnon de la cocotte et de la cocodette.
Ci-dessous : Détail d'une illustration de partition d'époque vers 1885.