Photographies ci-dessus : Pavement de la chapelle de la Bâtie d'Urfé provenant de l'atelier de Masséot Abaquesne, datant de 1557 et conservé au musée national de la Renaissance d'Écouen.
Dans l'histoire de la céramique française certains noms raisonnent particulièrement aujourd'hui : Palissy, Poterat, Clérissy, Hannong, Abaquesne... L'exposition Masséot Abaquesne, l'éclat de la faïence à la Renaissance, qui a lieu du 11 mai au 3 octobre 2016 au Musée national de la Renaissance du Château d'Écouen près de Paris, est la première rétrospective sur cet artisan/artiste, considéré comme le premier faïencier français, ayant produit de très nombreux carreaux et pots d'apothicaire.
Cette exposition, organisée par le Musée national de la Renaissance en partenariat avec le Musée des Beaux-arts et de la Céramique de Rouen, rassemble des œuvres conservées dans de nombreux endroits en France mais aussi quelques-uns venant d'autres pays d'Europe. Elle se déroule dans trois grandes pièces du château, présentant la production de l'atelier de cet homme, né à Cherbourg et actif à Rouen dès 1526, dans le contexte de la faïence de son temps.
La première partie est sur ses débuts (1526-1545), décrivant la production de faïences à cette époque, en particulier italiennes et anversoises, en la comparant aux premières œuvres de Masséot Abaquesne, comme son pavement pour le château d'Écouen, pour le connétable Anne de Montmorency, ainsi que les panneaux historiés illustrant Mucius Scaevola et Marcus Curtius, conservés au musée Condé mais pas présents dans l'exposition.
Photographies ci-dessous : Détails du pavement de la chapelle du château de Fère-en-Tardenois (Aisne) de l'atelier de Guido Andries à Anvers et datant d'avant 1538, anciennement attribué à Abaquesne. »
Photographie ci-dessous : Détail du « Premier pavement. Masséot Abaquesne. 16 ème siècle. Céramique. 11,3 x 4,07 m. © RMN-Grand Palais (musée de la Renaissance, château d'Ecouen) / Mathieu Rabeau / René-Gabriel Ojéda. »
Photographies ci-dessous : « Marche d'autel composée d'un assemblage de carreaux. Masséot Abaquesne. Vers 1530. Faïence. 3,26 x 1,84 m. Chapelle du château de la Bastié d'Urfée. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola. »
La seconde partie couvre les années 1540-1550, où la production de Masséot Abaquesne est à son apogée, avec quelques-unes de ses grandes réalisations : pour le connétable (pavement de 1551 pour le château d'Écouen, triptyque de l’Histoire du Déluge) et pour la Bâtie d’Urfé en 1557. Des pots d’apothicairerie, signés par Masséot Abaquesne mais aussi son fils Laurent, sont aussi présentés. Ils ont été produits en 1544, et font partie d'un ensemble de plus de quatre mille pièces d'une commande d’un certain Pierre Dubosc. Seulement environ soixante-dix de ces pots, principalement des chevrettes et albarelli seraient aujourd'hui conservés. « C’est l’occasion pour le faïencier de développer tout un répertoire de portraits de fantaisie et de motifs végétaux inspirés des modèles anversois. »
Photographies ci-dessous : « Pavement du Déluge. Masséot Abaquesne. Vers 1550. Faïence. 1,38 x 0,95 m. © RMN-Grand Palais (musée de la Renaissance, château d'Ecouen) / René-Gabriel Ojéda. »
Photographies ci-dessous : « Albarello. Masséot Abaquesne. 1544. Faïence. 20,4 x 11 cm . © RMN-Grand Palais (musée de la Renaissance, château d'Ecouen) /Adrien Didierjean. »
Photographies ci-dessous : « Gourde armoriée de l'abbé de Lisieux. Masséot Abaquesne. Vers 1545. Faïence. 35 cm. © RMN-Grand Palais (Sèvres, Cité de la céramique) / Jean-Claude Routhier. » Photographie de droite personnelle.
Photographies ci-dessous : Pots d’apothicaire d'Abaquesne.
La troisième partie remet à jour certaines anciennes attributions lui étant attribuées. Elle commence par une rapide mais très intéressante évocation de la production de carreaux à glaçure plombifère, avant d'aborder la question des autres pavements de faïence contemporains de l’atelier d’Abaquesne et de leurs attributions.
Photographie ci-dessous : Ces carreaux en faïence ne proviennent ni d'un intérieur des années 1960, ni d'une production coréenne ou chinoise ancienne, mais d'un pavement du château du Bellay à Hénouville en Seine-Maritime produit par un atelier de Lisieux dans la première moitié du XVIIe siècle.
Photographies ci-dessous : Carreaux de pavement en grès émaillé, de vers 1520, de l'atelier de Brémontiers-Massy et conservés au musée d'Écouen.
Photographies ci-dessous : Détails d'un pavement datant de 1545 du château de Polisy produit par un atelier champenois.
Le Château d'Écouen, est un lieu particulièrement bien choisi pour une exposition rétrospective sur Masséot Abaquesne qui a produit pour ce bâtiment des milliers de carreaux. Le musée contient aussi de très nombreux autres objets d'art du XVIe siècle, que l'on peut ensuite découvrir avec délice, pour ceux qui ne l'ont pas déjà fait. Lors de ma visite pour le vernissage presse je suis arrivé en avance. En attendant j'ai pu constater que des perruches jaunes étaient autour du château, car je les voyais virevolter et chanter. Comme cela me semblait étrange, j'ai fait une recherche sur internet, et ai trouvé cet article du Parisien décrivant ce phénomène.
Photographies ci-dessous : Domaine du château.