HYMNE AU BAISER
de l'univers moteur secret,
doux aiguillon de la nature,
et son plus invincible attrait,
éclair, qui, brûlant ce qu' il touche,
par l' heureux signal de la bouche,
avertit tous les autres sens ;
viens jouer autour de ma lyre ;
qu'on reconnaisse ton délire
à la chaleur de mes accents.
dispersant des flèches de feu :
tu nourris de tes étincelles
le flambeau de l'aveugle dieu...
Les Baisers, suivis du mois de mai, Poëme, Genève (Paris, Cazin), 1777.
