Photographies : Gravure faisant référence à la pièce Les Blouses, ou La soirée à la mode de 1822. Elle est du XIXe siècle et sans doute de l'époque de celle-ci. « N° 514 et 515. Costumes de POTIER rôle de BLOUSÉ et de BOSQUIER-GAVAUDAN rôle de MICHEL, dans les Blouses comédie-vaudeville de MM. Gabriel et Armand. Théâtre des Variétés. Chez Martinet. BLOUSÉ. Il vous manque la ceinture. MICHEL, le laboureur. Je la porte en dessous. BLOUSÉ. Ça ne doit pas faire aussi bien à l'oeil. »
Dans l'article intitulé La ou le rococo, je présente une estampe de vers 1822-24 avec un couple à la mode du moment dont la femme désigne à son compagnon des tissus : « Ce serait joli en blouse » dit-elle. À cette période ce genre de vêtement est très apprécié des modeux. C'est le sujet d'une « comédie-vaudeville en un acte » par MM. Dartois et Gabriel « représentée, pour la première fois, à Paris, sur le théâtre des variétés, le 20 juillet 1822 » intitulée Les blouses, ou La soirée à la mode. La pièce est visible ici : archive.org. Un des personnages s'appelle Blousé. C'est « un élégant du jour, suivant toutes les modes ». Et l'une d'entre elles est celle de la blouse.
En 1822, en France, les petits-maîtres du moment sont les gandins et les dandys. La Révolution n'est pas encore très éloignée. Celle-ci n'a pas seulement mis à la mode l'Antique, mais aussi des tenues populaires. Les sans-culottes sont à l'origine d'une véritable mode et pas seulement dans le domaine vestimentaire. Leurs habits sont portés par les révolutionnaires et leurs manières utilisées volontairement. C'est ainsi que les pantalons, préalablement portés surtout par une population laborieuse deviennent de mode. C'est la même chose à cette époque pour la blouse qui est un autre symbole du peuple travailleur. Par la suite l’engouement pour le pantalon se retrouve dans toutes les couches de la société. La blouse reste aussi en vogue mais évidemment beaucoup moins longtemps ; mais si la pièce s'appelle Les blouses, ou La soirée à la mode, c'est que ce vêtement est, en 1822, encore très utilisé chez les jeunes suivant le goût du jour.
Ce couple est en arrière plan de l'estampe. Leur position 'en chenille' est intéressante car caractéristique. C'est le sujet de l'article Le petit-maître en chenille. On retrouve cette façon dans la gravure présentée dans La parisienne et aussi dans la première de La civilité. Il s'agit d'une manière de révérence, d'accompagnement du salut par le corps en entier, pratique complètement oubliée aujourd'hui, comme le sont du reste les petit-maîtres et les belles manières.
© Article et photographies LM