Photographie de gauche : « Épingle de cravate. Or émaillé de bleu et orné d'une topaze et de deux perles fines. France (?), XVIIIe ou XIXe siècle. © Mairie de Bordeaux. Photo L.Gauthier. »
Du 5 mars au 19 mai 2014 le Musée des Arts décoratifs de Bordeaux présente une exposition intitulée : De l’intime Ou l’art de vivre au quotidien aux XVIIIe et XIXe siècles.
« Le musée des Arts décoratifs de Bordeaux a (re-)découvert dans ses réserves de nombreux documents et objets témoignant de la vie quotidienne aux XVIIIe et XIXe siècles. Qu’ils aient appartenu à des anonymes ou aux descendants des Bourbons, ces accessoires de costume, lettres, carnets de bal, jouets, bijoux, et autres petits ouvrages nous proposent une incursion dans l’intimité des foyers de l’époque : on imagine une femme élégante, assise à sa toilette, une fillette jouant à la dînette et un jeune homme choisissant l’épingle qu’il piquera dans sa cravate de soie. Ce quotidien est marqué par des objets qui sont à la fois le reflet de goûts personnels et les supports d’expression de codes fixés par des groupes sociaux en matière de mode, de mœurs, de comportements. C’est à cette frontière entre ce que l’on est et ce que l’on doit paraître que se situe le périmètre de l’intime à l’époque. Au sens où l’entend le XVIIIe siècle, [...]
Photographie de droite : « Étui à billet doux. Cuivre émaillé, décor polychrome et or Saxe, XVIIIe siècle. © Mairie de Bordeaux. Photo L.Gauthier. » Diverses fleurs sont peintes que l'on peut reconnaître : Bourrache, Pensée, Liseron etc.
À l’occasion de cette exposition, cent cinquante objets habituellement conservés dans les réserves seront présentés au public. Ils y côtoieront des œuvres prêtées par le musée d’Aquitaine et le musée Goupil. [...]
En 2009-2010, le musée national Magnin de Dijon avait magnifiquement démontré, avec son exposition Les heures du jour, de quelle manière cette conception alors inédite de l’intimité se traduisait aux XVIIIe et XIXe siècles par une nouvelle manière de penser l’espace d’habitation et d’organiser son temps à travers des rituels quotidiens (le lever, la toilette, le repas, la lecture, l’éducation, le jeu, etc. jusqu’au coucher). Le musée des Arts Décoratifs de Lyon, quant à lui, met en scène ses collections en racontant « l’emploi du temps » idéal d’une famille sous l’Ancien Régime dans un très charmant ouvrage intitulé Parfum de XVIIIe. Loin d’être exhaustive, l’évocation de ces travaux nous montre cependant à quel point l’objet, le mobilier et l’architecture intérieure, sont des clefs pour mieux cerner cette frontière, mouvante et instable, où se joue l’intimité des familles. »
Photographie de gauche : « Paire de souliers. Tissu brodé de fil de soie. France ou Angleterre, entre 1852 et 1870. © Mairie de Bordeaux. Photo L.Gauthier. »
« Ainsi, dès le règne de Louis XV, la taille des pièces diminue et ce n’est pas anodin. Elles sont ainsi plus nombreuses, ce qui permet de conférer un rôle précis (public ou privé) à chaque espace : la salle à manger, la bibliothèque, le bureau, la chambre à coucher, le boudoir, etc. La délimitation entre les appartements de réception et les appartements dits de commodités devient plus nette : la chambre, dans laquelle on recevait, on mangeait (parfois en public), perd peu à peu son rôle d’espace de représentation et de sociabilité. Afin de s’adapter à ces changements, les meubles se combinent et prennent eux aussi moins de place : les tables d’écriture font office de table de toilette, les scribans rassemblent en un seul meuble une bibliothèque, un bureau et une commode, etc. Fermant à clef afin de ranger des documents importants, ils peuvent dissimuler des « secrets », petits casiers ou tiroirs actionnés par un mécanisme. L’extérieur du meuble est toujours décoré de manière ostentatoire (marqueterie, dorures) alors que l’intérieur ou certaines parties seulement visibles pour l’utilisateur sont souvent simplement traités en bois brut ou présentent une décoration plus sobre, plus personnelle. »
Photographies du dessus : À gauche : « Face à main de Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry (1778-1820). Or ciselé et gravé, verres optiques, vis du ressort en bronze et anneau de suspension en cuivre doré. France (?), première moitié du XIXe siècle © Mairie de Bordeaux. Photo L.Gauthier. » À droite : « Flacon-lorgnette. Cristal, vermeil et cuivre doré. France, XIXe siècle. © Mairie de Bordeaux. Photo L.Gauthier. »
Photographies de dessous : « Boucle de soulier. Argent et pierres blanches. France, XVIIIe siècle. © Mairie de Bordeaux. Photo L.Gauthier. »
Photographies : © D. Saulnier.
Le dimanche 2 mars 2014 la Galerie des sculptures et des moulages du Château de Versailles est exceptionnellement ouverture au public. La visite est gratuite. Elle se situe dans la Petite écurie qui « accueille depuis 1970, une collection de moulages d'illustres sculptures antiques appartenant au Musée du Louvre. Ces œuvres d’une grande qualité se distinguent par la présence d’exceptionnels tirages anciens des XVIIe et XVIIIe siècles. À ce magnifique ensemble ont été récemment adjoints, dans le cadre de la campagne de sauvetage des chefs-d’œuvre sculptés des jardins de Louis XIV, des originaux en marbre provenant du Petit Parc de Versailles. » « Le dimanche 2 mars, l’accès au Château, aux châteaux de Trianon et au Domaine de Marie-Antoinette est également gratuit. »
Je vais dès demain et pour quelques semaines présenter, en plus de mes articles habituels, chaque jour vers les 9h (si je n'ai pas de contretemps), un lien vers de nouveaux paragraphes d'un texte intitulé 'Manières d'élégance' dont l'écriture me distrait. J'espère que ceux qui le liront y trouveront aussi du plaisir.
Je songe petit à petit faire de www.lamesure.fr la principale source de mon activité sur internet. Contrairement à mon blog dont une partie technique m'est inconnue, je maîtrise tout dans mon site, sauf évidemment son hébergement et son référencement. Mais un hébergeur, cela se change. Quant au nombre de visiteurs, qu'importe. S'il n'y en avait qu'un seul à apprécier justement cela, j'en serais ravi. J'écris comme on écrivait des pensées ou des lettres au XVIIe siècle … adressées à des proches avant tout.
Jusqu'à présent j'ai composé tous les articles de ce blog (exceptés deux ou trois) ; et mis à part pour ceux sur les événements, musées, expositions, ventes aux enchères et antiquaires, les images sont des photographies d'objets m'appartenant et prises par mes soins. Malgré tout, comme je mes suis occupé presque uniquement d'éléments anciens, les références sont continuelles. Pour les articles (ou plutôt chapitres) de 'Manières d'élégance', il en va autrement, car il n'est pas fait appel au passé ou très peu. Ils sont le fruit de mon imagination. J'emprunte cependant des notions à l'élégance ou plutôt à la langue française.
Photographie : Table de toilette d'époque Louis XVI (1774-1792) pour homme, en marqueterie de bois de placage dans des encadrements de filets. Travail de l'Est de la France.
© Article et photographie LM
Photographies : Toutes les photographies de cet article proviennent du catalogue : Bibliothèque d'Architecture d'un Amateur, de Vitruve à Ledoux. © Alde.
La maison parisienne Alde présente le jeudi 6 mars 2014 une vente aux enchères intitulée Bibliothèque d'Architecture d'un Amateur, de Vitruve à Ledoux. C'est une occasion de vous montrer quelques belles photographies provenant du catalogue et de vous parler rapidement d'architecture.
J'aime beaucoup les belles architectures. Pour moi c'est la matérialisation de l'esprit. Marcher dedans c'est comme parcourir une âme. Une belle âme a une belle architecture dans laquelle flânent de belles personnes, des sensations, de la musique, du goût, des reflets changeants, brillants, colorés, des passions, des sentiments, des lumières pour certains, des pensées pour d'autres, des dieux et des déesses ou je ne sais … l'infini étant partout … tout y est possible … et si on le souhaite s'ordonne pour mieux communiquer, pouvoir y être à l'aise, comme dans un château. On y construit des murs avec des fenêtres et des portes donnant sur un merveilleux jardin et des paysages somptueux, où l'on se promène parfois, suivant l'humeur ... L'architecture humaine englobe l'être, comme l'esprit englobe l'architecture. Les jardins sont des architectures aussi, mais plus vivantes, faites des éléments et de la flore. Et puis la nature a son architecture.
J'ai appris récemment que la cour d'appel a confirmé l'annulation de permis de construire du projet d'extension du musée Dobrée à Nantes. C'est sans doute dommage qu'il n'en ait pas été de même pour l’Hôtel Salé. Ce bâtiment parisien du XVIIème siècle abrite le Musée Picasso depuis 1985. Je passe devant en vélo chaque fois que je vais au travail et j'ai vu l'évolution des travaux qui ont commencé en septembre 2011 (normalement pour 20 mois) et qui devraient s'achever maintenant en juin 2014. Le but est de tripler la surface dédiée aux collections et à l’organisation d’expositions temporaires, c'est à dire de bétonner !! Un peu comme pour le Louvre. J'appelle cela de l''architecture RER'. On la retrouve partout : du béton plat et froid fait pour que les gens circulent sans arrêt. L'esprit du lieu se perd ainsi. Pourquoi ne pas faire du moderne ailleurs et restaurer et conserver les monuments anciens dans leur jus ? D'autres chantiers parisiens actuels sur des hôtels particuliers du XVIIe siècle sont inquiétants comme ceux de l'Hôtel Tubeuf (site Richelieu de la Bibliothèque nationale) ou de l'Hôtel Lambert, qui tous s'éternisent étrangement.
Photographies ci-dessous : « RAMELLI (A.). Le diverse et artificiose Machine... Paris, L’Auteur, 1588, in-folio de 354 ff. sign. » « Le plus beau livre de mécanique du XVIe siècle. Dédié à Henri II, ce livre fondamental pour la technologie offre un panorama d’instruments et de machines. Imprimé aux frais de l’auteur, il fit l’objet d’une traduction en allemand en 1620. » La machine de cette gravure fait penser à un ancêtre d'Internet ou de Gallica dans lesquels on peut feuilleter et lire plusieurs livres en même temps comme c'est le cas avec cette mécanique. © Alde.
Photographies : Estampe représentant un bal sous le Premier Empire, d'époque XIXème, vers 1810, gravée par « C. Guérin » d'après « B. Zix ». Dimensions totales : 34 x 48 cm. Les artistes sont sans doute Christophe Guérin (1758-1831) et Benjamin Zix (1772-1811). Ce dernier est dessinateur au quartier général de la Grande Armée.
Dans ce bal, patronné par Napoléon et Joséphine présents dans l'estampe, sont dessinés au premier plan les danseurs dans des habits et les manières de valser à la mode alors. On peut les comparer avec ceux des articles La valse et le boléro et La bayadère.
© Article et photographies LM
Le 26 février, la maison Binoche et Giquello présente dans une vente aux enchères à Drouot-Richelieu un charmant livre avec la gravure exposée ici. Il s'agit d'une édition de contes de Charles Perrault (1628-1703) de la fin du XVIIIIème siècle : « Contes des fées. Nouvelle édition. Paris, Fournier, Onfroy, 1782. In-12, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru). Jolie édition des contes, dédiée au duc de Montpensier. Elle réunit les 8 contes en prose de Perrault, Le Petit chaperon rouge, Les Fées, La Barbe bleue, La Belle au bois dormant, Le Maitre chat ou le chat botté, Cendrillon ou la pantoufle de verre, Riquet à la houpe, Le Petit poucet; L'Adroite princesse ou les aventures de Finette de Mlle de l'Héritier, et les 3 contes en vers de Perrault, Griseldis, Peau d'âne, auquel l'éditeur a rajouté la version en prose, et Les Souhaits ridicules. L'illustration se compose d'un frontispice et de 13 vignettes placées en tête de chacun des contes, gravés sur cuivre par De Sève et Martinet. »
Le catalogue de la vente est visible ici.
Photographies : « Départ pour Frascati » « A Paris chez J. Chéreau rue St. Jacques prés la Fontaine St. Severin N°257 Il tient Magasin de Papiers Peints en Gros en Rouleaux pour Tenture » « Déposé à la Bibliothèque N[ationa]le ».
Cette gravure du début du XIXe siècle représente une famille à la mode parisienne d'alors. Elle met en scène un couple et son fils se préparant pour aller au fameux café Frascati avec l'aide de leur servante. Sur ce lieu à la mode voir les articles intitulés Le café Frascati ; Le jardin de Tivoli, le hameau de Chantilly, le café Frascati, le jardin et la cour des Capucines et le pavillon de Hanovre ; et L'incroyable. Il s'agit ou d'un couple de nouveaux riches comme il en existe beaucoup après la Révolution, qui prennent la place de l'aristocratie guillotinée ou émigrée, ou d'un simple jeune couple à la mode. On est cependant dans la caricature. Le visage et la mise de la servante rappellent sans doute leur extraction populaire. On est loin des domestiques en livrée. L'homme est en habit d'incroyable, avec un haut bicorne, une chevelure à cadenettes, une cravate haute, une culotte, des bottes hautes à talon plat, un bâton noueux (voir des exemples de ces tenues notamment dans l'article Exemples de tenues du début du XIXe siècle). La merveilleuse a des cheveux assez courts sur le devant, coiffés en chignon pour le reste, une robe à gorge profonde, à l'antique, avec une longue traîne. Sa servante lui passe son châle (sur ce vêtement voir l'article Le schall (châle) et l'écharpe). Son garçon, habillé en jockey anglais comme c'est alors la mode, lui tend son sac. Il a une tenue similaire à celui de l'enfant de la gravure de l'article intitulé Belles et beaux. Sur l'anglomanie d'alors voir l'article intitulé Anglomanie, partie 1 : dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et dans les premières années du XIXe. La merveilleuse se contemple avec ravissement dans le miroir d'une psyché, le nouveau meuble de bon goût (on commence à savoir fabriquer alors de grands miroirs).
© Article et photographies LM
Photographie : Akènes de clématite des haies.
Durant le mois de février apparaissent les premières fleurs des tussilage, de petite pervenche ... Le perce-neige feurit. Dès la mi-février quelques véroniques se montrent offrant à terre les couleurs du ciel de printemps. La cardamine hérissée présente ses petites fleurs blanches et cela au moins jusqu’en septembre.
Les feuilles de la chélidoine gardent leur douce teinte d’un beau vert souvent perlé de rosée. Celles des violettes forment des tapis de cœurs mouchetant la terre annonçant pour le mois suivant leurs fleurs. On rencontre les feuilles de la grande oseille toute l’année.
Toutes les plantes de janvier peuvent être cueillies en février.
L’écorce de rameaux d'un hêtre de 2 à 3 ans, récoltée en février, serait fébrifuge. Le bois de hêtre contiendrait de la créosote qui serait un puissant désinfectant. Pour assainir un local, brûler de ce bois. Je n'ai pas essayé les recettes suivantes. Contre une fièvre, décoction d’écorce séchée de hêtre, 50 g pour un litre d’eau ; faire bouillir un quart d’heure à feu doux, prendre deux tasses à deux heures d’intervalle. Pour les poumons et la respiration : décoction d’écorce séchée de hêtre, 20 g pour un litre pendant 20 min.
On peut s'amuser à reconnaître les arbres à leur écorce.
Au mois suivant, l'hiver finit et le glanage de plantes reprend, ainsi que les belles promenades au milieu de cette magnifique Dame qu'est Nature. L'année commence vraiment en mars.
© Article et photographie LM
En collaboration avec le British Museum de Londres la Fondation Pierre Gianadda présente du 21 février au 9 juin 2014 à Martigny en Suisse une exposition sur La Beauté du corps dans l'Antiquité grecque. Une bonne occasion de se rappeler les canons de la beauté classique.
Photographie de gauche : Le Diadumène. Marbre, 50 ap. J.-C. « Statue très connue attribuée au sculpteur grec Polyclète Ve s. av. J.-C. qui représente un jeune athlète ceignant sa tête du bandeau de la victoire « celui qui se ceint du bandeau » aux jeux olympiques de la Grèce antique. Le Diadumène a été trouvé à Vaison en 1862, et acheté par le British Museum. Vaison-la-Romaine est jumelée à Martigny-la-Romaine depuis trente-cinq ans. Ce Diadumène de Vaison-la-Romaine, réalisé en marbre, est la réplique d’une statue célèbre en bronze de l’Antiquité. »
Photographie de droite : Le Discobole. Marbre, période romaine IIe s. apr. J.-C. « Cette statue, célébrissime, devenue un symbole des Grecs de l’Antiquité, représente un athlète – nu, élégant, jeune éternellement -, saisi dans le mouvement qui précède le lancer de son disque. Réalisée au IIe s. ap. J.-C., cette statue de marbre est une copie romaine du bronze original, fondu au Ve s., av. J.-C. par le sulpteur grec Myron, aujourd’hui perdu. »
Photographie : « Anonyme français ou « le Maître du demi-plafond », Demi-plafond, Paris, musée du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle. »
Du 20 février au 19 mai 2014 le musée du Louvre présente dans les salles 20 à 23 de l'aile Sully du 2e étage, une exposition intitulée Peupler les cieux : Dessins pour les plafonds parisiens au XVIIe siècle. Elle est consacrée aux dessins de plafonds des années 1640 aux premières années du XVIIIe siècle à travers quatre-vingts dessins et estampes provenant du fonds du musée du Louvre et de quelques collections parisiennes.
« L’exposition présente les évolutions formelles des décors civils de la capitale au cours du siècle, se penche ensuite sur les relations entre projets dessinés et répertoires gravés, et s’achève par l’évocation de quatre chantiers majeurs : l’hôtel Lambert, le palais Mazarin et les palais du Louvre et des Tuileries sous Louis XIV. »
« Se côtoient ainsi dans les salles d’exposition Sully de rapides recherches griffonnées et des études de figures ; des dessins de présentation au commanditaire et des modèles pour les sous-traitants ou les graveurs ; des projets abandonnés et des relevés avant destruction : autant d’œuvres révélant le rôle central que joue le dessin, de la conception à l’exécution des plafonds, voire à leur connaissance par-delà les siècles. »
« Les dessins réunis à l’occasion de l'exposition couvrent toutes les étapes de la création, depuis la recherche de composition et même de format jusqu’aux modèles détaillés et annotés pour les sous-traitants. Certaines de ces feuilles demeurent la seule connaissance possible de décors aujourd’hui irrémédiablement disparus dans les destructions, d’autres renvoient à des lieux toujours existants, comme le palais de l’Arsenal ou le palais Mazarin, sièges de la Bibliothèque nationale de France. »
« Des chantiers prestigieux mobilisent les plus grands maîtres du temps comme Nicolas Poussin, Eustache Le Sueur, Charles Le Brun, Antoine Coypel ... [...] Sont présentés par exemple des projets de Le Brun pour la Galerie d’Apollon du Louvre ou de Le Sueur pour le Cabinet de l’amour à Lambert (dessin, esquisse peinte et œuvre définitive). »
Le soireux est un viveur (voir l'article Le viveur, la viveuse et le Paris viveur), un élégant adepte des soirées mondaines et autres restaurants, théâtres, cabarets … ouverts la nuit et où 'le tout Paris' se rend. Un soiriste est un journaliste qui se fait une spécialité de chroniquer ce genre d’événements.
Photographie : « Le Soireux ». Estampe signée « Jan Van Beers » et « Florian » (peut-être Ernest Florian : 1863-1914). Jan Van Beers (1852-1927) est un peintre belge, qualifié de « mondain », installé à Paris à partir de 1878.
© Article et photographies LM
Photographie de gauche : « Boîte de toilette, Anonyme, Paris, vers 1750, Bois, préparation, laque bleue, décor en léger relief de laque avec poudre d’or, laques brune et rouge, bronze doré. Collection privée, Photo : Jean Tholance. »
Le Musée des arts décoratifs propose à partir du 13 février au 8 juin 2014 une exposition sur Les secrets de la laque française : le vernis Martin. Celle-ci est conçue et réalisée en collaboration avec le Museum für Lackkunst de Münster.
Le XVIIIe siècle européen, et en particulier français, marque un aboutissement dans les Beaux-arts. Il n'est pas un art où l'industrie et l'artisanat français n'excellent pas : les meubles, les porcelaines, l'argenterie, la peinture, la sculpture … et la laque. « À Paris, de nombreux ateliers de peintres doreurs - vernisseurs voient ainsi le jour faubourg Saint-Antoine à proximité des ébénistes - menuisiers, les liant ainsi dès le départ au domaine du meuble. Parmi les plus célèbres, ceux des frères Martin, rues des faubourgs Saint-Denis et Saint-Martin, dont la renommée associa le nom à leur technique, puis à l’ensemble des laques produites en France. Ces vernis, travaillés selon le même principe de couches superposées que la laque d’Extrême Orient, n’ont pourtant rien en commun avec celle-ci du point de vue de la composition chimique. Ils sont différents selon les ateliers et leur recette est gardée secrète. C'est l’introduction de la couleur qui fait l’une des spécificités de la laque française. Les compositions de vernis permettent une plus large gamme. Désormais, se substituent aux fonds noirs et rouges, des fonds jaune, bleu, vert, blanc ou or. [...] L’iconographie s’éloigne peu à peu des scènes et paysages asiatiques pour intégrer, assimiler l'art des peintres d'alors. »
L'exposition suit l'évolution de ce support depuis les importations asiatiques, jusqu'à l'élaboration de nouvelles techniques à Paris notamment à travers les frères Martin et leurs confrères dont la réputation s'exporte dans toute l'Europe.
Photographies du dessous : À gauche - « Paire de panneaux de berline, Attribuée à Guillaume ou Etienne-Simon Martin, Paris, vers 1745, Bois, préparation colorée, laque brune, laque avec poudre d’or façon aventurine, décor peint à l’huile, laque transparente. Münster, Museum für Lackkunst, Photo : Tomasz Samek. »
À droite - Commode de Madame Adélaïde, Gilles Joubert et Etienne-Simon Martin, Paris, 1755 Bâti en chêne et résineux, préparation, laque blanche, décor peint à l’huile, laque transparente, bronze argenté, marbre Sarancolin. Versailles, Musée national du château de Versailles et des Trianons. Photo © château de Versailles / DIST. RMN - Grand Palais / Christophe Fouin. »
Photographies de dessous : À gauche - « Traineau aux patineurs, Anonyme, Paris, vers 1770, Bois sculpté, préparation, feuille d’argent, décor de laques polychromes, toile marouflée, peinture à l’huile vernie polie, laque transparente, cuir, métal, velours de soie. Versailles, Musée national du château de Versailles et des Trianons. Photo © château de Versailles / DIST. RMN - Grand Palais / Gérard Blot. »
À droite - « Cassolette, Manufacture de la veuve Gosse et Samousseau, Paris, vers 1770 -1780, Tôle, préparation, laque blanche pour le fond, décor peint à l’huile, feuille d’or, poignées en fer vernis en couleur d’or, laiton doré. Paris, Musée des Arts décoratifs, Photo : Jean Tholance. »
Photographie de gauche : « Claude Gellée dit le Lorrain - Étude d’arbre. »
Photographie de droite : Cabinet des dessins Jean Bonna.
Les Beaux-arts de Paris présentent au Cabinet des dessins Jean Bonna, du 11 février au 2 mai 2014, une exposition sur Le paysage à Rome entre 1600 et 1650 à partir de nombreux dessins d'artistes internationaux de cette époque.
L'Humanisme et la redécouverte de l'Antique attirent dans la Rome du XVIe siècle une communauté internationale d'artistes qui découvrent non seulement les oeuvres d'art et les monuments anciens dont l'Italie est emplie, mais aussi sa campagne avec sa nature majestueuse, ses sites renommés, ses ruines, sa lumière ... Rome devient un parcours obligé dans la carrière de nombre d'artistes européens notamment français. Cela leur permet d'exercer leur art.
Le Cabinet des dessins Jean Bonna possède près de 20 000 dessins, ce qui représente, après celle du musée du Louvre, « la collection la plus prestigieuse tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif ».
Les Beaux-arts de Paris sont un des lieux emblématiques du 6ème arrondissement qui garde encore, avec le 7ème, de nombreuses galeries d'art aussi bien contemporain qu'ancien. De plus c'est un bâtiment avec beaucoup de charme où se télescopent plusieurs siècles et générations d'artistes.
Photographie du dessous : « Bartholomeus Breenbergh (1598-1657) - Vue de Torre di Chia - Plume, encre brune et lavis brun, H. 0,323 ; L. 0,475 m. »
Photographies du dessus : « Pietro Antonio Martini. Exposition au Salon du Louvre en 1787. Gravure à l’eau forte et au burin, 142,5 x 163 cm. Musée d’art et d’histoire, Genève. © Bibliothèque nationale de France. »
Photographies du dessus : « Jean-Marc Nattier. Jean-Marc Nattier et sa famille, 1730-1762, huile sur toile, 142,5 x 163 cm. Musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles. © RMN-Grand Palais (château de Versailles) / Gérard Blot. »
Photographie de gauche : « Jean-Baptiste Siméon Chardin. Le panier de pêches, raisin blanc et noir, avec rafraîchissoir et verre à pied, 1759. huile sur toile, 38,5 x 47 cm. Musée des Beaux-Arts, Rennes. © RMN-Grand Palais (musée des Beaux-Arts de Rennes) / Patrick Merret. »
Photographie de droite : Claude Joseph Vernet. La bergère des Alpes, après 1770, huile sur toile, 119,5 x 80 cm . Musée des Beaux-Arts, Tours. © Musée des Beaux-Arts, Tours / P. Boyer Montlouis.
Après le musée Fabre de Montpellier, l'exposition Le goût de Diderot : Greuze, Chardin, Falconet, David ... se déplace à la Fondation de l'Hermitage à Lausanne du 7 février au 1er juin 2014. Elle met en lumière la relation qu'entretient Denis Diderot (1713-1784) avec les beaux-arts. C'est un chroniqueur avant la lettre des Salons (expositions temporaires organisées par l’Académie royale de peinture et de sculpture. Voir l'article intitulé 1704 - Le Salon, les Arts et le Roi) qu’il a commentés dans neuf comptes rendus écrits et publiés entre 1759 à 1781 sur commande du baron Grimm, et publiés dans la revue de ce dernier, la Correspondance littéraire. Peintures, sculptures, dessins et gravures de nombreux artistes français de cette époque appréciés du philosophe et provenant de musées du monde entier sont réunis ici.
Photographie de gauche : « Joseph Marie Vien. L’Amour fuyant l’esclavage, 1789, huile sur toile, 130 x 160 cm. Musée des Augustins, Toulouse. © Toulouse, musée des Augustins, photo Daniel Martin. »
« Articulée autour de grands ensembles thématiques, l’exposition s’ouvre avec une section consacrée à la culture visuelle de Diderot avant la grande aventure des Salons. Le parcours développe ensuite trois thèmes qui structurent le goût et l’esthétique du philosophe : la question de la vérité en peinture, la poésie de la peinture, et la magie de l’art. A travers la présentation d’œuvres admirées ou décriées par Diderot, la sélection met à l’honneur certains des plus grands artistes du XVIIIe siècle : Chardin, Boucher, Vernet, Falconet, Greuze, Robert, Houdon, David ... »
Photographie suivante : « Charles-André Vanloo. Esquisse pour Les Grâces enchaînées par l’Amour, vers 1763, huile sur toile, 58,4 x 46 cm. Los Angeles County Museum of Art (LACMA), Los Angeles. © Digital Image Museum Associates / LACMA / ART Resource NY / Scala, Florence. » Sur les Grâces voir l'article intitulé De la grâce et de la tenue.
La construction d'un château consiste à créer un microcosme de société idéale protégée des agressions extérieures. À notre époque où beaucoup croient que tout s'achète et tout se vend, où tout esprit social disparaît au profit de communautarismes, où les frontières ne sont plus celles de pays mais de communautés, où bigbrother est loin d'être une lubie, il est à nouveau temps de construire son château et de suivre ses idéaux ; d'essayer de ne pas y laisser rentrer les endoctrinements religieux, politiques ou autres, et les malveillances quelles qu’elles soient. Un château, ce n'est pas seulement des pierres, mais une vision de la vie. Le voleur peut acheter, prendre, détruire … il ne peut cependant comprendre.
Photographie : « Château Valeri. » Gravure du XVIIe siècle, sans doute provenant de Merian : Topographia Gallia, de 1660.
© Article et photographie LM
Photographie : Lacombe de Prézel, Honoré (1725-179. ?), Dictionnaire d'anecdotes, de traits singuliers et caractéristiques, historiettes, bons mots, naïvetés, saillies, reparties ingénieuses, etc. etc., Paris, chez La Combe, 1766.
Voici le début du chapitre intitulé « BON MOT. » : « Nous n'accordons ce nom qu'à une répartie vive, gaie, animée par une pensée qui frappe, qui réveille, qui surprend. On voit, par cette définition, que le bon mot diffère essentiellement du beau mot ou de l'apophtegme. Le premier est une espèce impromptu que l'occasion seule fait naître, & que la malignité, le plus souvent, assaisonne : c'est un trait qui vole & qui perce en même-temps. Le beau mot ou l'apophtegme, au contraire, n'est qu'une belle pensée, une parole méditée, qu'on a coutume de dire souvent ; ou, si c'est une réponse, on y cherche moins à briller qu'à dire quelque chose de moral & d'instructif. »
© Article et photographie LM