Construire un château

chateauvaleridetail500lmLa construction d'un château consiste à créer un microcosme de société idéale protégée des agressions extérieures. À notre époque où beaucoup croient que tout s'achète et tout se vend, où tout esprit social disparaît au profit de communautarismes, où les frontières ne sont plus celles de pays mais de communautés, où bigbrother est loin d'être une lubie, il est à nouveau temps de construire son château et de suivre ses idéaux ; d'essayer de ne pas y laisser rentrer les endoctrinements religieux, politiques ou autres, et les malveillances quelles qu’elles soient. Un château, ce n'est pas seulement des pierres, mais une vision de la vie. Le voleur peut acheter, prendre, détruire … il ne peut cependant comprendre.

Photographie : « Château Valeri. » Gravure du XVIIe siècle, sans doute provenant de Merian : Topographia Gallia, de 1660.

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Bons mots et apophtegmes

DictionnaireDAnecdotesTitre300Photographie : Lacombe de Prézel, Honoré (1725-179. ?), Dictionnaire d'anecdotes, de traits singuliers et caractéristiques, historiettes, bons mots, naïvetés, saillies, reparties ingénieuses, etc. etc., Paris, chez La Combe, 1766.

Voici le début du chapitre intitulé « BON MOT. » : « Nous n'accordons ce nom qu'à une répartie vive, gaie, animée par une pensée qui frappe, qui réveille, qui surprend. On voit, par cette définition, que le bon mot diffère essentiellement du beau mot ou de l'apophtegme. Le premier est une espèce impromptu que l'occasion seule fait naître, & que la malignité, le plus souvent, assaisonne : c'est un trait qui vole & qui perce en même-temps. Le beau mot ou l'apophtegme, au contraire, n'est qu'une belle pensée, une parole méditée, qu'on a coutume de dire souvent ; ou, si c'est une réponse, on y cherche moins à briller qu'à dire quelque chose de moral & d'instructif. »

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Une exposition sur Jean-Marais

ElephantPaname500L'Éléphant Paname, un nouveau lieu près de l'Opéra Garnier consacré aux arts, à la gastronomie et à la danse, présente jusqu'au 16 mars une exposition sur Jean Marais une des figures du cinéma français d'après guerre comme Alain Delon ou Brigitte Bardot.

Photographie ci-dessous : Provenant de La Belle et la Bête, film réalisé par Jean Cocteau (1889-1963), sorti en 1946, dans lequel Jean-Marais (1913-1998) joue le prince charmant changé en Bête.LabelleEtLaBeteDeJeanCocteau300

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Les peintres du paysage provençal (1850-1920).

Affiche300Jusqu'au 14 mars prochain, la ville de Rueil Malmaison présente à l'atelier Grognard une exposition Seyssaud300.jpgsur Les peintres du paysage provençal de 1850 à 1920 avec près d'une centaine de tableaux de l'École de Marseille provenant principalement du Musée Regards de Provence à Marseille et du Musée de l'Annonciade à Saint-Tropez.  

Elle est constituée de quatre chapitres : 'L'École de Marseille 1850-1870', 'Le naturalisme en Provence 1870-1900', 'Les fauves provençaux', et la quatrième partie sur 'L'attrait du Midi' dévoile des exemples de peintres représentatifs de la modernité d'alors qui choisissent le sud de la France pour y trouver la lumière nécessaire à leur art.  

Photographie de gauche : Affiche de l'exposition. 

Photographie de droite : Prise par Tomoé Wada. 

Photographie ci-dessous : « Charles Camoin. Personnage sur le pont de Martigues, 1904 . Huile sur toile, 54 x 81 cm . Collection Fondation Regards de Provence. © Adagp, Paris 2013. » 

Camoin Ch. Personnage sur le pont de Martigues H.D.300Photographies ci-dessous : À gauche - Joseph Garibaldi. Effet d’orage au couchant sur le Vieux-Port, 1914. Huile sur toile, 100 x 122 cm. Collection Fondation Regards de Provence. » À droite - « Henri Person. Barques à la Pouche (Saint-Tropez). Huile sur panneau, 45 x 61 cm. Collection particulière. »  

BateauxPhotographies ci-dessous : À gauche - « Albert Marquet. Le Vieux-Port et le pont transbordeur, 1917. Huile sur toile, 60 x 81 cm. Collection Fondation Regards de Provence. © Adagp, Paris 2013. » À droite - « Théo Van Rysselberghe. Eucalyptus sur la route de Bormes, 1911. Huile sur toile, 54 x 65 cm. Collection Musée de l'Annonciade, Saint-Tropez. © P. S. Azema. » 

BleuPhotographies ci-dessous prises par Tomoé Wada. Je la remercie, ainsi que Saïd pour leur aide. Tomoé m'a permis de créer mon association en acceptant de faire partie du bureau. Quant à Saïd cela fait plus de 10 ans qu'il est un soutien continuel.

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L'embarras des capotes

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LeBonGenreXIXeRetoucheDetail500lmPhotographies : Estampe peut-être du XIXe siècle mais pas d'époque reproduisant la gravure « Le Bon Genre n°22 » représentant « L'embarras des Capotes » au début du XIXe siècle. Voir sur ce sujet l'article Incroyables chapeaux et les autres sur les merveilleuses et les incroyables.

© Article et photographies LM

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Paul Poiret

PaulPoiretDecembre1919a-500lm.jpgCet article fait suite à celui intitulé Les premiers grands couturiers du XXe siècle : une révolution vestimentaire en douceur. Il présente un portrait de M. Paul Poiret (1879-1944) en « Abdul-Hamode ou Le Sultan Rose ». « Dessin de Barrère » provenant de la revue Fantasio du 1er décembre 1919. Le texte est visible ici.

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Photographies

JonvelleBalance300Du 28 janvier au 16 mars 2014, la Galerie Sakura (Paris Bercy Village) présente l'exposition 'Les Grands Noms de la Photographie' avec une sélection de tirages originaux des XXème et XXIème siècles signés de : Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Bert Stern, Brassaï, Marc, Riboud, Edouard Boubat, Jock Sturges, Willy Ronis, Peter Lindbergh, André Kertesz, Jeanloup Sieff, Ralph Gibson ...

Photographie : © Jean-François Jonvelle - La balance, 1980.

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Une taverne à la mode

JeanRamponaux1-650Photographies : Gravure de vers 1758 représentant la taverne de « Jean Ramponaux ».

« Au sein de la paix, goûter le plaisir
Chez soi s'amuser dans un doux loisir
Ou bien chez Magny s'aller divertir
C'était la vieille méthode.
L'on voit aujourd'hui courir nos Badauds ;
Sans les achever quitter leurs travaux ;
Pourquoi ? c'est qu'il vont chez Mons. Ramponaux
Voilà la Taverne à la mode. »
« à Paris rue Ste Hyacinthe dans la maison de M. Parvillée Me Ecrivain. » « Avec Permission de M. le Lieutenant Général de Police. »

JeanRamponauxDetail1-650lmLa taverne Ramponaux, JeanRamponauxDetail5-300lmprénommée 'Le Tambour Royal', est fondée par Jean Ramponaux (Ramponneau ou Ramponeau, 1724-1802) à Paris vers 1740. Il achète un cabaret déjà très fréquenté situé à l'angle des rues de l'Orillon et de Saint-Maur, le « cabaret des Marronniers », près de l'actuel Belleville, autrefois à la Courtille, une barrière de Paris où les cabarets sont nombreux  (voir les articles sur  les Montagnes russes parisiennes, et Le carnaval de Paris). Ce débit de boissons est plus précisément dans la basse Courtille, située dans l'enceinte de Paris contrairement à la partie haute. Le quartier étant en hauteur et composé de multiples lieux pour se désaltérer, souvent le matin de nombreuses personnes redescendent vers Paris repues et saoules. C'est ce qu'on appelle la descente de la Courtille, particulièrement impressionnante les jours de Carnaval, car formant une véritable parade de 'masques', c'est-à-dire de personnes déguisées, très enclines à la fête et à la joie.

On remarque sur cette gravure la diversité des personnes fréquentant cette taverne. Tout le monde y est le bienvenu : des vieillards aux enfants, des femmes aux hommes, des aristocrates aux ouvriers en passant par les invalides, les artistes, les militaires, etc.

JeanRamponaux2-1-300lm© Article et photographies LM

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Le mois de janvier

ZelisAuBainChant1-2-200lmPhotographies du dessus : Frontispice d'après Charles Eisen (1720-1778) du chant premier de Zélis au bain du marquis de Pezay (1741-1777).

MercurialeVivace300lmPhotographie de gauche : On dirait une Mercuriale vivace (Mercurialis perennis). Cependant normalement cette plante ne fleurit pas avant le mois de février, et cette image a été prise le 12 janvier. Son nom vient du dieu Mercure.

La nature est une corne d'abondance. Les médecins y trouvent des remèdes, les sorciers des potions magiques, les artisans des matériaux, les cuisiniers de la nourriture, les artistes des Muses, les scientifiques des modèles etc.

Elle est belle aussi en hiver. C’est le moment d’essayer de reconnaître les arbres à leurs formes, leurs écorces..., de déceler tous les signes d’une vie qui sommeil. Pour les plantes vivaces dont on connaît les fleurs, on déctecte les feuilles, telles celles des Violettes, Chélidoines… Certaines sont particulièrement visibles, la fraîcheur de leur verdeur tranchant avec les teintes hivernales. On peut commencer à voir les fruits du Lierre dont les grappes foncées sur le feuillage toujours vert contrastent joliment avec la nature souvent dénudée à cette époque. Certaines plantes continuent de fleurir. Pâquerette, Sénéçon commun, Capselle bourse-à-pasteur (qui fleurit toute l’année, même après maturation des fruits). Quand elles ne sont pas recouvertes de neige, les mousses et lichens offrent des tons variés de verts souvent tendres qui tranchent avec le doré du sol ou le gris des écorces.

FruitsLierre300lmPhotographie de droite : Fruits en formation du Lierre.

Tel le moment des premières lueurs du matin, la chaleur se fait attendre ; et même l’apparition du soleil ne lève en rien le voile de la froidure de la nuit, si ce n’est doucement en réchauffant les corps endoloris par une longue absence. Les derniers moments de l’année sont moins durs que les premiers : les jours s’allongeant lentement rendant plus froid encore la lumière qui pourtant s’ensoleille, abreuvant sans brusquerie.

À raison de pouvoir faire des bouquets de fleurs sauvages, pourquoi ne pas en faire avec leurs noms ? En voici quelques exemples : Dans un champ de Pensées sauvages avec Patience élégante les Immortelles blanches, ces Naïades fléxibles, présentent au grand soleil le Miroir de Vénus : la Dame-d’onze-heures. La Reine des prés Berce toutes Impatientes ne-me-touchez-pas, de même que la Reine des bois. Coucou Doucette Angélique. Pour la Minette pas de Patte d’ours ni de Grand muflier mais un Compagnon blanc ou rouge ou un Narcisse jaune avec des Lilas d’Espagne et une Corbeille d’or remplie d'Herbes aux perles.

Le Miroir de Vénus n’est pas la seule plante consacrée à Aphrodite : Il y a aussi les Sabot de Vénus, Scandix peigne de Vénus et Nombril de Vénus. Comme autres personnages mythologiques ayant donné leur nom à des plantes, j'ai cité Narcisse et Naïade fléxible, mais il y a aussi Naïade marine, Dryade à huit pétales, Narcisse à deux fleurs, Narcisse des poètes, les différentes sortes de Silènes, Daphné lauréole, et puis des noms qui font résonner les mythes comme Ambroisie élevée, Étoile de Bethléem, Sceau de Salomon ...

Herbebleue300lmPhotographie de gauche : Herbe bleue.

D’autres rappellent par leur nom ce qu’on en dit dans la mythologie. Par exemple la Petite centaurée serait utilisée par le centaure Chiron qui est aussi le précepteur de héros comme Achille, celui de la guerre de Troie, qui se sert de l’Achillée millefeuille pour guérir la plaie d’un roi. D’autres plantes cultivées et sauvages ont leur dieux. Le Laurier d’Apollon, en grec Daphné, est le nom d’une nymphe qui poursuite par les assiduités du dieu du soleil se change en cet arbuste pour lui échapper ; et puis Narcisse, amoureux de sa propre image et que les dieux changent en plante. Du sang d’Adonis, mêlé de nectar, Vénus fait naître l’Anémone, et de celui d’Ajax surgit le Pied d’alouette sur les pétales de laquelle on peut lire “ AI ” qui sont les deux premières lettres de son nom. De celui de Hyacinthos, Apollon fait apparaître la Jacinthe. Un tableau de Nicolas Poussin intitulé L’Empire de Flore (vers 1631) représente certains de ces épisodes, des fleurs et les personnages auxquels elles sont associées. Des noms de saintes sont aussi des noms de fleurs : Marguerite, Véronique…

La plupart des poètes ont parlé de fleurs. Chez les auteurs antiques, il s’agit surtout de plantes méditerranéennes comme le Laurier, la Vigne, le Myrte, la Violette, l’Olivier. L’Encens et les parfums ont aussi leur importance. Le Phénix, cet oiseau mythique qui naît aux sources du Nil, est réputé se nourrir uniquement d’Encens. Voici ce qu’en dit Dante dans La Divine comédie :

« Ni Blé ni herbe il ne mange en sa vie,
Mais seulement pleurs d’Encens et d’Amone,
Et la Myrrhe et le Nard lui sont ses derniers langes. »

Certaines parties de plantes peuvent se ramasser de janvier à décembre. Il faut être habitué à elles afin d'être sûr de leur identification.

La plante fraîche sans la racine de Capselle bourse-à-pasteur s’utilise toute l’année. D'autres ont aussi des propriétés médicinales et peuvent être ramassées en janvier. Certains bois brûlés pourraient servir à désinfecter une pièce. Les feuilles jeunes et charnues de la Joubarbe se récoltent tout le temps.

Branchages2-300lmPhotographie de droite : Arbres.

En plein hiver on passe à coté de plantes qui retiennent le regard. Pourquoi, ce ne sont que des fleurs ? Et on passe comme si on était quelques mois avant ou après. Un moment on est en plein printemps, comme par cadeau enchanté. Le Lamier rouge fleurit pendant toute l’année, mais en particulier au printemps semble-t-il. L’application directe de feuilles fraîches arrêterait l’effusion du sang sur les blessures. Le Lichen d’Islande se ramasse aussi sans arrêt de même que l'Ortie. Les fleurs de Pâquerette s’utilisent toute l’année, mais en particulier à partir du mois de mars. La racine de Plantain peut être ramassée tous les mois. Le Sénéçon commun fleurit tout le temps, la Stellaire (Morgeline) aussi.

Certaines de ces plantes se mangent comme les parties aériennes de Morgeline ou les fleurs et les feuilles de Lamier rouge, les feuilles d'Achillée millefeuille, la racine de Benoîte, la racine de Circe potager (jusqu’en mars) crue ou cuite. Les feuilles et les fleurs de Pâquerette peuvent être ajoutées crues à des salades avec d’autres plantes de même que les feuilles de Violette.

Comme je ne me m'intéresse ici qu'à des plantes sauvages de la région parisienne, je ne parle pas de celles du sud ou du littoral. Près de nos côtes ou dans la mer on trouve des plantes merveilleuses aussi.

Poème :
Chant provenant de Huexotzinco, ms. de la Bibliothèque nationale de Mexico. Garibay, Poesia Indigena, p. 165 in Lambert, Jean-Clarence, Les Poésies méxicaines : Anthologie des origines à nos jours, Paris, Seghers, 1961, p. 84.
« Nous sommes venus pour le sommeil,
nous sommes venus pour le songe.
Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai que nous soyons venus
Sur la terre pour vivre.
Nous ne serons bientôt qu’herbe de reverdie :
Nos cœurs reverdiront, ouvriront leurs corolles ;
Oh notre corps est une fleur, et fleurit et se fane. »

Photographies du dessous : Lichens et mousses photographiés en janvier.

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En préparation

0-A-00DanoisAllemandXVIIe-2Detail-300lm.jpgPhotographie : détail d'une gravure de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe.

Je suis en train d'écrire de nombreux articles afin de former un nouvel ouvrage sur l'élégance, cette fois entièrement composé de matière personnelle, c'est à dire sans les nombreuses références visuelles et textuelles de mes précédents articles. Une première donc que j'espère pouvoir publier ici dès le mois de mars. En attendant je vais présenter les prochaines semaines un peu moins d'articles.

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L'homme consommé

HommeDeCourMaximeVI300lmPhotographie : Maxime VI de L'Homme de Cour de Balthasar Gracian Traduit & Commenté par le Sieur Amelot de La Houssaie … Quatrième Édition revue & corrigée. Paris : Vve Martin, J. Boudot & E. Martin, 1687.

J'ai trouvé la référence à un 'homme consommé' dans le livre L'Homme de cour, traduit de l'espagnol de Balthasar Gracian [1601-1658], par le sieur Amelot de La Houssaie, avec des notes, Paris : Vve Martin et J. Boudot, 1684 (première édition). Le titre original de cet ouvrage est Oraculo manual y arte de prudenci. Amelot de la Houssaye (1634 - 1706) le traduit et l'annote.

L'adjectif  'consommé' peut être utilisé pour désigner ce qui a presque atteint la perfection, qui est arrivé à un très haut degré de pratique dans un art, une science, ou toute autre discipline particulière  ...  On dit : « C'est un courtisan consommé », pour exprimer qu'il a une grande expérience et un savoir-faire accompli à la Cour.

Voici la maxime dont il est question :

« MAXIME VI. L'Homme au comble de sa perfection. Il ne naît pas tout fait ; il se perfectionne de jour en jour dans ses mœurs, & dans son emploi, jusqu'à-ce qu'il arrive enfin au point de consommation. Or l'homme consommé se reconnaît à ces marques : au goût-fin, au discernement, à la solidité du jugement, à la docilité de la volonté, à la circonspection des paroles & des actions. Quelques-uns n'arrivent jamais à ce point, il leur manque toujours je ne sais quoi : & d'autres n'arrivent que tard. »

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Carreaux de pavement du Moyen-âge et de la Renaissance

CarreauxXIVesiecle500Photographie du dessus : « Rosace : fleurs de lys, marguerites, aigles, chimères et rinceaux, château de Chaource, 14e siècle / © Ville de Troyes, Carole Bell . »

Affiche426Photographie de gauche : Affiche de l'exposition.

Photographie de droite :  Carreaux de la fin du XIIIe siècle avec une figure en rosace avec des feuillages tréflés et au centre un blason, de l'église St Julien, Brioudes. © Ville de Troyes.

Le Musée Saint-Loup à Troyes présente jusqu'au 16 juin 2014 une exposition intitulée Carreaux de pavement Moyen-Âge & Renaissance.

La céramique du Moyen-âge et de la Renaissance est peu connue car rare. Seul un nom a conservé sa renommée bien qu'il ne nous reste que très peu d'oeuvres pouvant lui être attribuées ; c'est celui de Bernard Palissy (1510 - 1589 ou 90) dont la statue trône en face du Musée national de la céramique de Sèvres. C'est une figure mythique de la céramique occidentale au même titre que Johann Friedrich Böttger (1682 - 1719) le découvreur du secret de la porcelaine chinoise.

Carreaux5-300Les pavés en terre vernissée ou en faïence sont des témoignages particulièrement intéressants. Ils rappellent les décors des manuscrits enluminés. Ils sont des témoignages de notre patrimoine, de la terre façonnée par les êtres humains et sur laquelle des générations ont marché.

La collection de carreaux de pavement du Musée Saint-Loup comprend « plus de mille objets [et] est une des plus importantes de France, tant par le nombre que par la diversité et la qualité.  »

Ne pas oublier de visiter en même temps son apothicairerie (voir article ici), et les autres musées de Troyes, capitale historique de la Champagne ... et de ramener au moins une bouteille de qualité. À votre santé !

Photographie du dessous : Pavement de faïence du XVIe siècle du château de Polisy. Il s'agit d'une représentation provenant de : « Alfred Gaussen, Portefeuille archéologique de la Champagne, Bar-sur-Aube, 1861 . © Ville de Troyes, Adrien Clergeot »

PavementDuChateauDePolisy500.jpgPhotographies du dessous : Carreaux des XIII, XIV, XVI et XVIIe siècles.
« Cerf élancé, fleur de lys dans l’angle, […] Troyes, cellier Saint-Pierre, 14 siècle, © Ville de Troyes, Carole Bell. »
« Deux oiseaux adossés becquetant l’Arbre de vie, 13e siècle, […] © Ville de Troyes, Carole Bell. »
« Tige fleurie, château de Périgny-la-Rose, 14e siècle, […] © Ville de Troyes, Carole Bell. »
« Écu aux armes de la famille d’Aubeterre, église de Villechétif, 17e siècle, […] © Ville de Troyes, Carole Bell. »
« Armoiries des familles Molé et Hennequin, 16e siècle, […] © Ville de Troyes, Carole Bell. »
« Cartouche centré dans un fleuron portant la date 1549, pattes de bouc, Polisy, 16e siècle, faïence et glaçure stannifère. […] © Ville de Troyes, Carole Bell. »carreaux4

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Verres anciens

JCG-MusAD-verres-3982 HD-2-300Photographies du dessus : « Grande aiguière en verre au plomb (cristal) gravée à la roue avec trois scènes mythologiques : Actéon dévoré par ses chiens ; Bacchus, le pied posé sur un léopard, verse le vin dans une coupe tenue par un jeune satyre ; le repos d’Hercule sur la dépouille du lion de Némée ? Angleterre ou Écosse vers 1870. Gravure attribuée à l’atelier Müller-Millar d’Edimbourg. H. 40 cm / Ø du pied 13 cm. » © Jean-Christophe Garcia.

Cet article suit celui intitulé Verres d'usage et d'apparat, de la Renaissance au 19e siècle et présente d'autres verres de cette exposition du Musée des arts décoratifs de Bordeaux qui exhibe jusqu'au 30 mars des verres anciens de la Renaissance au XIXe siècle : « des objets raffinés et fragiles, à couper le souffle de beauté. C’est leur très belle transparence, leur extrême pureté que le collectionneur apprécie tout particulièrement. » « Sont exposés des verres à boire, des verres de mariage, des pièces d’ostentation ou de rares aiguières en verre opalescent, en rubinglass, ce verre rouge intense, ou encore en verre bleu profond. Ces objets nous renvoient à cette culture de la Renaissance où les verres font partie du cérémonial des banquets. Les verres d’usage n’étaient alors apportés à table que lorsque le convive souhaitait boire. Il faut attendre le XIXe siècle pour que le verre devienne un élément primordial du décor de la table. Sont ici réunies quelques cent trente pièces d’exception, qui sont comme autant d’enfants que le collectionneur a souhaité lui-même transporter au musée, refusant ainsi toute prise de risque par un autre. Une sortie qui se montre exceptionnelle, une occasion unique d’admirer ces pièces délicates. » 

JCG-MusAD-verres-4137-HD2-300Photographies  du dessus : « Aiguière dite « en casque » en verre rubis, monture en argent doré. Allemagne, Bohême ou France (B. Perrot) ? XVIIe siècle. H. 16 cm / Ø 10 cm. » © Jean-Christophe Garcia. 

Photographies du dessous : « Verre « à la façon de Lille ». Deuxième moitié du XVIIe siècle. H. 28cm / Ø. 9cm. Verre couvert à jambe composite à trois nœuds creux soufflés, dit « à la façon de Lille », le couvercle avec un nœud creux. Façon de Venise ; Pays-Bas du Sud, milieu du XVIIe siècle. H. 39 cm / Ø 12 cm. » © Jean-Christophe Garcia. 

JCG-MusAD-verres-4291-HD-2-300Photographies du dessous : Détails « Quatre verres à jambe décorés d’ailettes. Venise et façon de Venise, XVIIe siècle. H. max 18 cm. » © Jean-Christophe Garcia. 

JCG-MusAD-verres-4081-HD-2-300Photographies du dessous : « Tazza. Venise, deuxième moitié du XVIe siècle. H. 14,5 cm / Ø 15 cm. » © Jean-Christophe Garcia.JCG-MusAD-verres-3891 HD-2-300

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Portraits miniatures

BoitePortraitMiniatureLe portrait miniature est la reproduction d'une personne, généralement de buste, sur une petite surface. Les premières miniatures indépendantes des livres seraient produites au début du XVIe siècle. Les techniques se perfectionnent au XVIIe, et c'est vers 1700 que l'on commence à employer de la feuille d'ivoire comme support de peinture. L'avènement de la photographie remplace cette pratique notamment avec le portrait carte (voir l'article intitulé : La carte de visite et le portrait-carte).
La galerie Jaegy-Theoleyre expose de nombreux portraits miniatures sur son site www.jaegy-theoleyre.fr dont certains sont reproduits ici.
Photographies : © Galerie Jaegy-Theoleyre.PortraitsMiniatures

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Tableaux italiens du XVIe siècle au XVIIIe conservés en Bretagne

DeVeroneseACasanova423Jusqu'au 2 mars 2014, le Musée des Beaux-Arts de Rennes  présente une exposition intitulée De Véronèse à Casanova : Parcours italien dans les collection de Bretagne. Elle suit une autre à Quimper (qui s'est finie le 30 septembre 2013), le tout ayant pour objectif de « mettre en valeur et de faire connaître le patrimoine de la Bretagne historique, en exposant les fleurons des collections italiennes des musées de Brest, Dinan, Morlaix, Nantes, Quimper, Rennes, Vannes et ainsi que les plus belles œuvres des églises bretonnes ; soit 80 peintures de tout premier ordre offrant un panorama représentatif de la peinture italienne des XVIe au XVIIIe siècles. »

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Apothicairerie de l'Hôtel-Dieu-le-Comte à Troyes

Apothicairerie650Photographies : Vue de la grande salle de l'apothicairerie de l'Hôtel-Dieu-le-Comte à Troyes, d'époque du XVIIIe siècle, avec ses boiseries de chêne datant de son aménagement, vers 1720. Elle contient une collection de 319 boîtes en bois peint appelées silènes. Ces récipients utilisés avant les céramiques sont rares car fragiles.
« Elles conservaient les plantes médicinales ou "simples". La plupart des silènes sont parallélépipédiques (30 à 60 cm de long, 20 à 30 cm de haut), d’autres cylindriques. Toutes portent un couvercle. Sur les boîtes rectangulaires, un cartouche annonce le nom de la plante ou du produit contenu, encadré d’un cartouche orné de volutes et de fleurs. Pourquoi ce nom de " Silène " ? Ce nom vient de la mythologie gréco-romaine. Une citation du prologue de Gargantua, de Rabelais, nous donne une indication : " Silènes étaient jadis petites boîtes, telles que voyons de présent ès boutiques des apothicaires, peintes au-dessus de figures joyeuses et frivoles, comme de harpies et satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs limoniers et autres telles peintures contrefaites à plaisir pour exciter le monde à rire (ainsi fut Silène, maître de Bacchus) ; mais au-dedans, l'on réservait les fines drogues, comme baume, ambre gris, amomon, musc, civette, pierreries et autres choses précieuses. "  »
« Lors de la restauration de l’ensemble des boîtes, cinq silènes cylindriques ont révélé, sous le dessin du 18e siècle, des couches plus anciennes, datant du 16e siècle. Une des boîtes porte même la date : 1534. Leur décor d’origine a été restitué. Ces silènes cylindriques avaient donc été repeintes au goût du 18e siècle spécialement pour figurer dans la pharmacie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte . »
« Cette salle n'était pas accessible aux malades. Seuls les apothicaires y pénétraient, prenaient les drogues et ingrédients prescrits par les médecins et fabriquaient les remèdes dans la pièce située à côté, servant de laboratoire. » © Musées JM Protte.

Silenes650ApothicairerieRecipientCouvertBois300Photographie de gauche : Silène du XVIe siècle.  « Apothicairerie Boîte 16e © Musées JM Protte. »  C'est un remarquable témoignage des anciennes boîtes contenant les drogues de la pharmacopée.

Ceux qui suivent mon blog connaissent mon amour de la nature et des plantes sauvages. Je m’intéresse en particulier à leurs qualités culinaires et médicinales. La nature est un livre ouvert dont il faut connaître la langue pour le parcourir et y trouver ses trésors infinis. Afin de les utiliser, l’homme a fabriquer des récipients pour les mélanger, les cuire, les conserver … Ces objets sont les témoins de pratiques anciennes liées à la terre et la plupart faits de matières provenant d’elle : métaux, bois, terre …

L'Hôtel-Dieu-le-Comte à Troyes possède une belle apothicairerie dans son écrin d'origine préservée en l’état depuis son aménagement au début du XVIIIe siècle, avec de nombreux pots de pharmacie en céramique et une exceptionnelle collection de plus de 300 boîtes médicinales en bois peint ainsi que d'autres récipients en métal et des livres.

L’Hôtel-Dieu, est fondé au milieu du XIIe siècle par le neuvième comte de Champagne Henri Ier dit le Libéral (1127-1181). À la fin du XVIIe siècle, les bâtiments de bois de cet hôpital deviennent vétustes. Une reconstruction complète est entreprise, conservée aujourd'hui telle quelle.

« À l’origine, au 12e siècle, l’Hôtel-Dieu sert d’asile aux pauvres de passage, aux malades, aux femmes en couche. Au 16e siècle s’ajoutent les enfants trouvés et les incurables, puis au 18e siècle, les soldats malades ou blessés, les prisonniers de guerre et les nouveau-nés abandonnés. »

Photographies du dessous : Deux chevrettes en faïence.
Celle de gauche est du XVIIe siècle, de Nevers, avec un décor dit 'à la bougie'. © Ville de Troyes - D. Le Nevé.
La seconde est de la même ville mais du XVIIIe siècle . © Musées JM Protte.2Chevrettes

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Le XVIIIe, siècle d'or de l'éventail.

VueDuPontNeufDetail448VueDuPontNeuf600Photographies VueDuPontNeufDetail1-300du dessus : « La vue du pont Neuf ou l’embarras de Paris.Vers 1680. Ivoire, peau, gouache. Bielefeld, Deutsches Faechermuseum – Barisch Stiftung. © Martine Beck Coppola. » Exposition Le Siècle d'or de l'éventail, du Roi Soleil à Marie-Antoinette au  Musée  Cognacq-Jay. VueDuPontNeufDetailDrape300Cette peinture est un témoignage remarquable de Paris à la fin du XVIIe siècle car elle repérsente le cœur de la capitale qu'est le Pont-Neuf avec ses échoppes ; ses passants, à pied, en carrosse, en carriole, à cheval ; on y rencontre un lecteur public, un boulanger, des soldats, un vendeur et réparateur de chaussures, un tréteau de théâtre avec Arlequin, un musicien, des galants etc. J'ai choisi de montrer le détail d'un couple d'élégants habillés à la mode de l'époque et un homme portant une cape rouge dans le genre du drapé antique qui survit donc encore à cette époque. Concernant la mode d'alors voir les gravures du Mercure Galant d’octobre 1678 présentées dans cet article.

Jusqu'au 2 mars 2014, le Musée Cognacq-Jay à Paris propose l'exposition Le Siècle d'or de l'éventail, du Roi Soleil à Marie-Antoinette. Y sont présentés 70 éventails fabriqués à Paris au XVIIIe siècle provenant de collections publiques et privées. « Au cours du XVIII siècle, Paris devient ainsi la capitale de cet objet aristocratique et artistique dont les décors suivent la production des peintres à la mode (Boucher, Watteau, Lancret mais aussi Le Brun, Coypel, ou Lemoyne) et participent à la diffusion de l’art français en Europe. » Une occasion aussi de visiter le musée Cognacq-Jay tout entier dédié au XVIIIe siècle.

Photographie de dessous : Détail de l'éventail représentant « Le mariage du dauphin Louis Ferdinand. Détail. Vers 1745. Nacre, papier, gouache. Londres, The Fan Museum. © Martine Beck Coppola. » Une table de toilette est visible sur la gauche.
MariageDuDauphinDetailPhotographies ci-dessous : Détails d'un éventail représentant « Les comédiens au bal. Vers 1690-1700. Écaille, peau, gouache. Paris, musée des Arts décoratifs. © Les Arts Décoratifs, Paris / Jean Tholance. »

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Merveilleuses & merveilleux