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Autres expositions du moment

Dans ce blog il y a certaines expositions dont je devrais parler, mais ne le fais pas soit parce que je n'ai pas reçu d'invitation pour le vernissage presse, soit pour une autre raison. Cependant, pour que tout le monde soit informé, je place des liens vers le site officiel de ces expositions ici.

- Déboutonnez la mode, jusqu'au 19 juillet 2015 au Musée des Arts décoratifs de Paris. Spécialiste des modes anciennes, j'aurais bien voulu pouvoir assister au vernissage presse, comme pour la plupart des autres expositions, et vous parler de celle-ci, mais l'attachée de presse du Musée des Arts décoratifs (Mme Isabelle Mendoza) ne m'en offre jamais. Ce n'est pas faute d'avoir insisté.

- L'éventail et L'Espagne, jusqu'au 29 juillet 2015 au Musée de l'éventail de Paris.

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La gravure allemande à la Renaissance

Thetis-Chiron.jpgLe Musée des Beaux-Arts de Caen présente jusqu'au 8 mars 2015 l'exposition La gravure allemande à la Renaissance rassemblant autour de deux cents exemples de ces estampes.

Cette exposition offre « un panorama de la production graphique allemande dans la première moitié du XVIe siècle, une production d'une richesse d'invention et d'une qualité technique rarement égalées. Les œuvres exposées, toutes issues de la collection Mancel conservée au musée des Beaux-Arts, permettent en outre d'évoquer une page d'histoire particulièrement dense, marquée en particulier par de grands bouleversements politiques, économiques et religieux. »

Photographie de gauche : Thétis et Chiron, gravure au burin de Georg Pencz, 1543. © MBA Caen.

Photographies ci-dessous : Saint Jérôme dans sa cellule, gravure au burin d'Albrecht Dürer (1471-1528), 1514. © MBA Caen.DurerSaintjerome.jpg

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Prolongation de l'exposition 'Portraits de l’époque romantique'

Louise_Hersent_detail.jpgLouise_Hersent300.jpgGillot_St_Evre.gifL'exposition Portraits de l’époque romantique. Une passion de collectionneur, est prolongée jusqu’au 10 mai 2015. Elle réunit un ensemble de peintures, miniatures, dessins et objets du XIXe siècle.

L'intérêt de cet évènement réside notamment dans le fait que ces oeuvres sont mises en situation dans un contexte d'époque, dans l'esprit du temps. 

« Parmi ces œuvres figurent les tableaux d’Achille Devéria, Henri Decaisne, Claude-Marie Dubufe, Camille Roqueplan et d’autres peintres très représentatifs de la peinture des Salons et du goût pictural de l’époque (Léon Cogniet, Gillot Saint- Evre, Pierre Duval Le Camus, Guillaume Lépaulle, Adèle Grasset). »

Photographie du haut et de gauche : « Louise Hersent, née Mauduit (Paris, 1784-1862). Portrait d’une jeune femme portant une robe blanche, avec un châle de cachemire, accoudée à une méridienne, 1834. Huile sur toile. »

Photographie de droite : « Gillot Saint-Èvre (Bault-sur-Suippe, 1791 – Paris, 1858). Portrait d’une princesse de Bragance, 1832. Huile sur toile. »

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Rameau et la scène

TraiteDeLHarmonie.jpgPhotographie ci-dessus : « Jean-Philippe Rameau. Traité de l'harmonie réduite à ses principes naturels. Paris, jean-Baptiste-Christophe Ballard, 1722, exemplaire avec corrections autographes. BNF, Département de la Musique (ancienne collection andré Meyer). »

Harmonie.jpgPhotographie ci-dessus : « Jean-Philippe Rameau. Vérités également ignorées et intéressantes tirées du sein de la nature. Fragment autographe, vers 1763. BNF, Département de la Musique. »

PROLONGATION JUSQU'AU 22 MARS ! Du 16 décembre 2014 au 8 mars 2015 la Bibliothèque-musée de l'Opéra met à l'honneur Rameau et la scène.

Jacques-Andre-Joseph-AVED-Portrait-de-Jean-Philippe-Rameau-.jpgCette exposition présente des manuscrits de Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et autres documents d'époque autour de son œuvre, ainsi que des témoignages des interprétations qu'il a suscitées au XXe siècle.

Danseuse.jpgTOUT D'ABORD L'OPÉRA GARNIER : Si l'époque haussmannienne et la transformation de la capitale française sous la houlette de Napoléon III et du préfet Haussmann de 1852 à 1870 a détruit une grande partie du vieux Paris, elle a offert quelques monuments, comme sans doute le plus merveilleux : l'Opéra Garnier construit entre 1861 et 1875. Cet édifice est une véritable architecture musicale reprenant les connaissances harmoniques, semblant jaillir du suintement sonore de la lyre d'or d'Apollon en son sommet et se figer en pierres qui sont autant de notes musicales. Ayant étudié le théâtre antique, je suis particulièrement sensible à toutes les références qu'on trouve dans ce lieu avec un mélange typiquement XIXe siècle.

ENSUITE L'EXPOSITION : Elle vaut le détour, ne serait-ce que pour les manuscrits  de Jean-Philippe Rameau que l'on peut y contempler. Les œuvres anciennes, du XVIIIe siècle, sont peu nombreuses mais de qualité, avec en particulier des peintures, dessins, livres … Avec des instruments d'époque cela aurait été parfait.

Photographie de gauche : « Atelier de Jacques André Joseph Aved (?). Portrait présumé de Jean-Philippe Rameau. XVIII e siècle. Huile sur toile, 101 x 81 cm. Collection Christophe Rousset. Cliché Raphaële Kriegel. »

Photographie de droite : Dessin de Louis-René Boquet (1717-1814). Costume de Mlle Puvigné, la statue dans Pygmalion. XVIIIème siècle. BNF. Bibliothèque Musée de l'Opéra.

Photographies ci-dessous : « Jean-Philippe Rameau. Partition des Paladins, comédie-ballet. Manuscrit autographe, 1760. BnF, dpt de la Musique. »

ManuscritRameau.jpgPhotographies ci-dessous : Prises en arrivant à l'Opéra. 

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Opera3.jpgPhotographie ci-dessous : « Portrait de Marie Sallé. Huile sur toile, 1737. Tours, Musée des beaux-Arts, (dépôt du Musée du Louvre, fonds de la récupération artistique). » Marie Sallé (17071-1756) est une danseuse française.

PortraitFlore.jpgPhotographies ci-dessous : Deux portraits de l'acteur Pierre de Jélyotte (1713-1797).

À gauche - Dans cette peinture il joue de la guitare.

À droite - Par Charles Antoine Coypel (1694-1752), « dans le rôle titre de Platée, ballet bouffon. Huile sur toile, 1745. Musée du Louvre. »

DeuxPortraitsJelyotte.jpgPhotographies ci-dessous : « Jean-Philippe Rameau. Partition de Zéphyre, acte de ballet. Manuscrit autographe, entre 1745 et 1755. BNF. Département de la Musique. »

PartitionDeZephyre.jpgPhotographie ci-dessous : « Castor et Pollux. Louis René Boquet. Costume d'un « plaisir céleste ». Encre et aquarelle : maquette pour la reprise de l'Opéra, 1772. BNF. Bibliothèque Musée de l'Opéra. »PlaisirCeleste.jpg

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Collection d'un marchand néerlandais du XXe siècle

Van_Gogh_Korenveld.jpgGoltzius.jpgDu 13 décembre 2014 au 8 mars 2015, la Fondation Custodia présente l'exposition Entre Goltzius et Van Gogh. Dessins & Tableaux de la Fondation P. et N. de Boer. avec cent quinze tableaux et dessins de la collection de Piet de Boer (1894-1974), un marchand néerlandais, d'une période allant de la fin du Moyen-âge à Vincent van Gogh (1853-1890).

Photographie de gauche :  « Vincent van Gogh, Champ de blé, juin 1888. Huile sur toile, 50 x 61 cm. © Fondation P. et N. de Boer, Amsterdam. »

Photographie de droite :  « Hendrick Goltzius, Le Toucher, vers 1595-96. Pierre noire, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc et de sanguine, 159 x 124 mm. © Fondation P. et N. de Boer, Amsterdam. »

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Le compagnonnage à Lyon

Cle-Serrure.gifCompagnonnage.jpgJusqu'au 4 janvier 2015 le musée d’histoire de Lyon présente une exposition intitulée La recherche de l'excellence : le compagnonnage à Lyon de ses origines mythiques à nos jours. Elle offre un historique de l'évolution du compagnonnage jusqu'à aujourd'hui, avec des documents d'époque dont des chefs-d'oeuvre de compagnons.

De nos jours cette pratique est toujours très vivace, formant de nombreux jeunes dans un esprit de solidarité et d'amour de 'la belle ouvrage'.

Photographie de gauche : « Chef d’œuvre de compagnon serrurier, 1855, François Tissot, Lyon, Inv 585. © musées Gadagne / X. Schwebel. »

Photographie de droite : « Chef d’œuvre de compagnon charpentier, 19e, Inv 430. © musées Gadagne / X. Schwebel. »

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Bon Boullogne (1649-1717). Un chef d'école au Grand Siècle.

LaNaissanceDeVenusBonBoullogne.jpgLe Musée Magnin de Dijon entreprend une rétrospective du peintre Bon Boullogne (1649-1717). Un chef d'école au Grand Siècle du 5 décembre 2014 au 5 mars 2015.

Cette exposition « a pour vocation de faire redécouvrir l’œuvre de Bon Boullogne qui, avec Charles de La Fosse, Jean Jouvenet, Antoine Coypel et Louis de Boullogne, fut l’un des cinq plus célèbres peintres d’histoire de la fin du règne de Louis XIV. Lors des expositions Les Peintres du Roi-Soleil (1968), Les Amours des Dieux (1990), La Peinture française au Grand Siècle (1994), aucune peinture de Bon Boullogne n’était présentée. »

Photographie de gauche : « Bon Boullogne, La Naissance de Vénus (détail), huile sur toile, 65 x 81 cm, Dijon, Musée Magnin. © RMN-Grand Palais (musée Magnin) / Stéphane Maréchalle. »

Photographies ci-dessous : À gauche - « Bon Boullogne. L’Enlèvement d’Hélène. Huile sur toile, 136 x 95 cm. Bayonne, Musée Bonnat. © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda. »

À droite - « Bon Boullogne. Les Adieux d’Hector et Andromaque. Huile sur toile, 250 x 283 cm. Troyes, Musée des Beaux-Arts. © Musée des Beaux-Arts de Troyes / photo Jean-Marie Protte. »

Bon-Boullogne---L-Enlevement-d-Helene---avant-restaurati.jpgBon-Boullogne---Les-adieux-d-Hector-et-Andromaque300.jpg

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Au gré du Rhin : Les grès allemands dans l’Europe de la Renaissance.

pot300.gifLe Musée national de la Renaissance du château d'Écouen propose du 22 novembre 2014 au 20 avril 2015 Au gré du Rhin : Les grès allemands dans l’Europe de la Renaissance, une exposition présentant des grès fabriqués entre le XVIe siècle et le début du XVIIIe « dans les grands centres de la vallée du Rhin, comme Cologne, Siegburg ou encore Raeren ».

À la soixantaine de grès du Musée national de la Renaissance viennent s'ajouter une vingtaine provenant de collections allemandes (Musueum für Angewandte kunste à Cologne) et françaises (Musée du Louvre, Musée des Beaux-arts de la ville de Paris) .

Je rappelle l'autre exposition qui a lieu dans ce même musée jusqu'au 26 janvier 2015 : L'étoffe des rêves : Le tissu d'ameublement dans les collections du musée d'Écouen.

Photographie : « Cruche. Westerwald. Écouen, musée national de la Renaissance. © RMN-Grand Palais (musée de la Renaissance, château d’Écouen) / Adrien Didierjean. »

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Carte blanche à Christian Lacroix au Musée Cognacq-Jay

11CourHotelDononDu 19 novembre au 19 avril 2015 le Musée Cognacq-Jay 0Biscuitfleurette avec la muse du créateur Christian Lacroix, lui donnant carte blanche … une blancheur  remplie 1EndormieASaTableDeToilettede couleurs, mêlant des chefs-d'oeuvre du XVIIIe à des productions moins prestigieuses de ce même siècle et des créations contemporaines !  

Photographies : Tout est un peu mélangé et pris sur le vif ! Pas d'explications pour cette fois !!!

Généralement je n'apprécie pas du tout les mélanges du contemporain et de l'ancien … mais là je fais une exception.

Ceux qui aiment la création et la mode devraient apprécier.

Ceux qui chérissent le XVIIIe aussi, car si pour l'occasion le musée a évacué les meubles de la collection permanente, elle présente de nouvelles œuvres d'époque XVIIIe intéressantes. De plus Christian Lacroix est un entiché de ce siècle … et cela se ressent d'une manière joyeuse. Il s'est amusé. Il transmet à sa manière notre patrimoine commun. Certains trouveront cela kitsch, ce qui est indubitable. Mais le XVIIIe siècle qui ne se refuse rien l'est aussi. On dit autrefois : rococo.

2Boucher500On est dans le cabinet de curiosités de Christian Lacroix qui jette un œil « d'amateur » comme il le dit sur cette époque ; mais un œil éclairé par le regard3IllustrationDeMode d'un artiste fasciné par le jeu des couleurs, lumières et reflets ; qui scrute son sujet en des thèmes qui forment autant de tableaux dans lesquels on entre presque à chaque pas. Il dit lui-même aimer dessiner. Son chevalet est l'espace en entier.

Pénétrer dans cette exposition c'est un peu comme ouvrir un coffre au trésor. Tout semble mélangé : de belles pierres précieuses avec de la verroterie. Mais on est content de l'avoir découvert … surtout qu'il y a 5Bainénormément à découvrir … la collection Cognacq Jay étant fabuleuse … et le XVIIIe siècle d'une finesse indescriptible dans ses arts que l'on peut dire (rapidement) entièrement dévoués à la matière façonnée par l'imagination de l'âme créatrice inspirée par les sens : le savoir être, plus que de paraître ; ou pour le dire autrement une apparence qui prend les sens et l'âme, ou plutôt retrouve les sens de l'âme et vis-et-versa.

Les novices en XVIIIe siècle ne feront sans doute pas la différence entre les chefs-d'oeuvre d'époque des Lumières présentés et les 'reconstitutions' ou 'inspirations' … mais leur goût sera formé imperceptiblement et durablement. Par contre il est à souhaiter que ce mélange ne dure que le temps de l'exposition. 8ChemiseCol

La collection des époux Cognacq-Jay est entièrement d'époque XVIIIe, ce qui en fait tout son charme. Y ajouter des clins d'oeil contemporains serait de mauvais goût. Dans le cadre d'une exposition temporaire sous la férule d'un créateur en accointance avec ce siècle pourquoi pas … mais sinon … ou bien dans un cadre parfaitement délimité.

« Le Musée Cognacq-Jay rassemble les œuvres du XVIIIe siècle acquises entre 1900 et 1927 par Ernest Cognacq, fondateur des Grands magasins de la Samaritaine, et son épouse, Marie-Louise Jaÿ. À sa mort en 1928, Ernest Cognacq lègue ses collections à la Ville de Paris afin de perpétuer une présentation de ses œuvres, évocatrices du siècle des Lumières, au public. Ouvert en 1929 sur 9TableauBoisle boulevard des Capucines, dans un bâtiment jouxtant la Samaritaine de Luxe, le musée a rejoint l’Hôtel Donon [qui date du XVIe siècle !], demeure historique du Marais, en 1990. » En léguant sa collection (la liste est ici) Ernest Cognacq voulait notamment qu'une cohérence soit respectée. C'est une chance de pouvoir ainsi se plonger dans un ensemble d'oeuvres et d'objets d'art tous du XVIIIe siècle.

Ernest Cognacq (1839-1928) et Marie-Louise Jaÿ (1838-1925) ont eu une carrière fulgurante les faisant passer respectivement de commis de magasin et vendeuse, à fondateurs de La Samaritaine. Dans l'article Les petites mains de la mode française 3 : les calicots et les arthurs 8Ombre&Lumièreil est question de l’ascension de certains grands noms de la mode ayant commencé au plus bas de l'échelle.

Aujourd'hui ce qui reste de La Samaritaine, un des premiers grands magasins parisiens, est dans un état lamentable. La partie entre les rues de Rivoli, du Pont Neuf et de la Monnaie a été complètement détruite, il y a de cela quelques années, ne conservant que la façade. La section entre la rue de Rivoli et la rue de Baillet a été rasée récemment. Celle donnant sur le Pont Neuf, inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, est laissée à l'abandon depuis 2005. On peut imaginer l'état dans lequel ce bâtiment se trouve, abandonné pendant près de 10 ans sans soins. LVMH à qui appartient ce site, qui est censé être un groupe 'français' d'entreprises du luxe s’appuyant sur l'héritage hexagonal et en particulier parisien de la mode, veut détruire ce qui reste de La Samaritaine pour créer un bâtiment en verre très loin d'être original. Il est étonnant de constater comment sur le site internet du projet le mot 'destruction' est remplacé par celui de 'rénovation' !

10Eros

Statuettes650Finissons par une note de gaieté et d'espoir dans l'avenir remplie de couleurs tendres (au XVIIIe siècle on désigne par 'couleurs tendres' des tons impétueux et délicats, riches et doux, vifs et profonds).PetitMaitreXVIIIe300.gif

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Papier peint et Art Nouveau

PapierPeintMuchaLe Musée du papier de Rixheim (Haute-Alsace) présente jusqu'au 15 mai 2015 l'exposition Papier peint et Art Nouveau, création, production, diffusion.

Photographie : « Manufacture Inconnue. Dessinateur Alphonse Mucha, vers 1898. Impression mécanique. » © Musée du papier.

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L'Empire de la couleur. De Pompéi au sud des Gaules.

Apollon.jpgL'Empire de la couleur. De Pompéi au sud des Gaules est le nom de la nouvelle exposition temporaire du Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse qui se déroule du 15 novembre 2014 au 22 mars 2015.

Genie-300.gifLes peintures murales antiques ont souvent de très beaux, voire merveilleux coloris. Une archéologue me disait un jour que lors de fouilles en Grèce des peintures surgissaient dont les teintes perdaient leur couleur originelle très rapidement après la sortie de leur  gangue. Il fallait très vite leur appliquer des soins spéciaux afin de conserver leurs couleurs.

Cette mode de décorer les murs est particulièrement vivace durant l'Antiquité, chez les Grecs comme chez les Étrusques ou les Romains. Le Vésuve notamment a permis de conserver jusqu'à nous des centaines de panneaux provenant de murs de Pompéi, Herculanum ou autres villas situées près du volcan avant son éruption.

Le musée des Antiques de Toulouse présente des exemples romains provenant du golfe de Naples, de Rome et des provinces romaines de Narbonnaise et d’Aquitaine. Une occasion de découvrir ces chefs-d’œuvre du quotidien des romains aisés.

Photographie de gauche : « Apollon (détail), provenant de Pompéi. Paris, musée du Louvre. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski. »

Photographie de droite : « Génie ailé, Villa de Boscoreale RMN-Grand Palais (musée du Louvre). © Hervé Lewandowski. »

Photographie du dessous : « Scène de banquet, Pompéi Naples, MANN. © Luigi Spina. Soprintendanza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei. »Banquet300.jpg

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Secrets d’Ébène : Le Cabinet de l’Odyssée du château de Fontainebleau.

CabinetDEbene300.gifLe Château de Fontainebleau présente jusqu'au 26 janvier une exposition intitulée Secrets d’Ébène, Le Cabinet de l’Odyssée du château de Fontainebleau.

Celle-ci est entièrement centrée autour de ce cabinet témoin des débuts de l’ébénisterie française dans la première moitié du XVIIe siècle (voir sur ce sujet l'exposition Chefs-d'Œuvre du mobilier de 1650 à 1790).

Un ensemble d’oeuvres l'accompagnent, permettant d’éclairer la lecture « de ce véritable roman sculpté dans l’ébène, inspiré, sur les tiroirs intérieurs, des scènes de l’Odyssée que Primatice avait conçues pour la galerie d’Ulysse du château de Fontainebleau aujourd’hui disparue. »

Une application disponible ici permet d'apprécier les vantaux extérieurs et les côtés du meuble avec des épisodes de l’histoire mythique d’Alexandre héritée des récits médiévaux.

Une occasion pour visiter le château !

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Exposition Rodin, Le laboratoire de la création.

NuMasculin.jpgLe Musée Rodin Baiser.jpg présente du 13 novembre 2014 au 27 septembre 2015 l'exposition Rodin, Le laboratoire de la création avec un ensemble de cent cinquante plâtres et terres cuites sortis des réserves à cette occasion. Celle-ci à lieu dans la petite église du XIXe siècle située à l'entrée du musée. Pour ceux qui ne connaissent pas l'endroit, c'est une occasion de contempler la collection permanente qui se trouve dans un bel hôtel particulier du XVIIIe siècle et de flâner dans son jardin. Cet endroit est situé à deux pas de l'Hôtel Matignon, résidence officielle du Premier ministre français.

On trouve dans ce musée trois peintures de Vincent Van Gogh dont Les Moissonneurs de 1858 (Donations Rodin 1916), quelques unes du XVIIIe siècle, de belles boiseries et miroirs de la même époque ...Boiseries.jpg

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De Gainsborough à Turner : L’âge d’or du paysage et du portrait anglais dans les collections du musée du Louvre.

Portrait-de-Charles-William-Bell.jpgJusqu'au 26 janvier 2015 le musée des beaux-arts de Quimper présente une exposition intitulée De Gainsborough à Turner. L’âge d’or du paysage et du portrait anglais dans les collections du musée du Louvre à travers une soixantaine de LInnocence.jpgpeintures et dessins couvrant des années 1720 jusqu’au milieu du XIXe siècle.

Le paysage dans la peinture anglaise est liée au développement des jardins à l'anglaise. Le peintre William Kent (1685-1748) est le premier à créer des 'jardins paysages' avec leurs points de vue ressemblant à des tableaux vivants d'une nature idéale et champêtre à l'opposé des jardins à la française, géométriques. Ces jardins et cette peinture annoncent le romantisme.

Le portrait mondain est un autre genre à la mode au XVIIIe siècle outre-Manche.

Photographie de gauche : « Sir Thomas Lawrence (1769-1830). Portrait de Charles William Bell. Paris, musée du Louvre. © RMN - Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi. »

Photographie de droite : « Portrait de Nancy Graham, dit aussi L’Innocence. Sir Henry Raeburn (1756-1823). Paris, musée du Louvre. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle. »

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Le Japon au fil des saisons

ErablesEnAutomne500.jpgJusqu'au 11 janvier 2015 le Musée Cernuschi (Musée des arts de l'Asie de la ville de Paris) présente l'exposition Le Japon au fil des saisons, avec des peintures des XVIIIe et XIXe siècles mettant en avant la nature et les saisons, thèmes éminemment d'actualité, au Japon comme partout sur terre, en cette ère nucléaire.

Photographie ci-dessus : « Tawaraya Sōri (actif vers 1764-1780). Érables en automne. Paravent à six feuilles, encre et  couleurs sur un fond de feuilles d’or sur papier. 68,7 x 211,2 cm. » © Exposition.

Photographie ci-dessous : « Sakai Hōitsu (1761-1828). La Sente au lierre du mont Utsu. Paravent à deux feuilles, encre, couleurs et or sur papier. 145,5 x 138,4 cm. » © Exposition.La-Sente-au-lierre-du-mont-Utsu.jpgÀ noter que le Musée du papier peint de Rixheim en Alsace propose jusqu'au 31 décembre une exposition intitulée Japonismes. L'Empire du Soleil Levant dans le papier peint de 1860 à nos jours.

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De l'amphore au conteneur : 2 000 ans de commerce maritime.

Le-halage-d-une-barque-sur-la-Durance500.jpgLe musée national de la Marine présente à Paris jusqu'au 28 juin 2015 l’exposition De l'amphore au conteneur : 2 000 ans de commerce maritime. Je ne suis pas encore allé la voir, mais le sujet est intéressant.

Photographie : « Le halage d’une barque sur la Durance, II e -III e siècles ap. J.-C. Musée Calvet, Avignon. © Lionnel Moulet. »

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L'étoffe des rêves : Le tissu d'ameublement dans les collections du musée d'Écouen

Lit-de-poupee300.gifLe musée nationale de la Renaissance du château d'Écouen présente jusqu'au 26 janvier 2015 une exposition intitulée L'étoffe des rêves : Le tissu d'ameublement dans les collections du musée dans le cadre de la réouverture de la salle des tissus. « La collection comporte des pièces allant du début du XVI e siècle à la fin du XVIIIe siècle, les points forts étant évidemment le XVI e siècle et le début du XVIIe siècle » d'autant plus que ceux-ci sont rares.

Le musée possède des vêtements et ornements liturgiques ; des vêtements civils, bourses, éventails et étuis brodés ; une collection de fragments d’étoffes comptant 439 pièces datées des années 1590-1640 ; des dentelles ; des tissus d’ameublement

« Les œuvres textiles sont particulièrement fragiles à la lumière et à la poussière ; elles ne supportent  pas une exposition prolongée. Pour des raisons de conservation, cette collection ne peut donc pas être  présentée en permanence au public ».

Les tissus ont une place très particulière dans la décoration d'intérieure depuis l'Antiquité. Au Moyen-âge on en utilise partout, non seulement sur les murs et les meubles mais aussi pour délimiter des espaces. Un très grand nombre d’enluminures de toute l'époque médiévale en témoigne. Il nous reste très peu d'exemples conservés de cette période. Cet engouement pour les étoffes d'ameublement couvre tous les siècles en France jusqu'à la fin du XIXe. Pour les XVIe et XVIIe siècles les exemples conservés sont rares aussi. D'une manière générale, les tissus étant fragiles une exposition sur des exemples anciens est toujours particulièrement intéressante.

Avec cela, le musée présente sa collection permanente très fournie et de qualité.

Lit-de-poupeedetail2-650.jpgPhotographies ci-dessus : « Lit de poupée ou maquette de lit. France (?). XVIIe siècle ou XVIIIe siècle. 52,5 x 37 x 23 cm. Soie, fils métalliques, taffetas broché. » La qualité d'exécution des tissus est impressionnante.

Photographies ci-dessous : « Tapis de table de toilette. Italie (?). Début du XVIIe siècle. 132 x 96 cm. Lin et soie, broderie et tissage. » En fait il s'agit d'une toilette (petite toile) que l'on pose sur une table (table de toilette) qui ne devient un meuble spécifique (avec son miroir incorporé) qu'au XVIIIe siècle. Voir sur ce sujet par exemple les articles La Toilette d'apparat des XVIIe et XVIIIe siècles, La Toilette galante de l'Amour, Paris, Estienne Loyson, 1670, Dame à sa toilette sous Louis XIV, ou d'une manière générale tous ces articles.Tapis-de-table-de-toilette-avec-detail.gif

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Le Canotage en Seine de Maupassant à Mistinguett

LesCanotiersParisiens.jpgPROLONGATION JUSQU'À FIN AVRIL 2015.

Les bords de Seine et de Marne des environs de Paris sont des endroits où viennent autrefois se divertir les parisiens afin d'y apprécier les plaisirs bucoliques, boire et manger pour pas trop cher, danser et écouter de la musique dans les guinguettes, pratiquer le canotage, nager etc. Au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe il s'agit d'une véritable mode. On s'habille en canotier et le chapeau de paille dit 'canotier' est très en vogue. Le Musée de la Grenouillère de Croissy-sur-Seine fait revivre ces instants (ouvert seulement les mercredis et dimanches). PiquerUneTete200.jpgIl en est question dans l'article du 18 mars 2012 intitulé Le canotier et la canotière. Depuis un an il est installé au premier étage d'une ancienne bergerie spécialisée dans le mérinos, race de moutons d'origine espagnole réputée pour sa laine. Il y a alors tout autour des champs de maraîchers à perte de vue dont les cultures sont exportées durant la nuit jusqu'aux Halles de Paris pour y être vendues. Aujourd'hui pour se rendre à Chatou en RER (la gare de RER est à quelques centaines de mètres du musée de Croissy en longeant les bords de Seine) on peut partir de la gare des Halles près de Châtelet. Évidemment les Halles parisiennes n'existent plus et les champs de Croissy-sur-Seine non plus … mais la Seine est toujours là, de jolies habitations aussi dont certaines historiques … et le musée nous en lègue le souvenir.

Maupassant.jpgCe Musée de la Grenouillère présente jusqu'au 14 décembre 2014 Le Canotage en Seine de Maupassant à Mistinguett. Il s'agit d'une intéressante exposition à parcourir avec douceur, en oubliant la précipitation parisienne. D'abord il faut aller se promener dans l'île des impressionnistes, là où se trouve autrefois la grenouillère, où l'on vient se baigner, boire, danser, faire du canotage et s'amuser. On peut soit pique-niquer soit manger au Restaurant Fournaise installé dans les salles historiques de la Maison Fournaise, où il est possible de « déjeuner dans la salle décorée de caricatures peintes par des artistes, restés anonymes au 19ème siècle, ou à la belle saison sur le balcon où Auguste Renoir [peint] Le Déjeuner des canotiers », ou/et visiter le Musée Fournaise. LaSeine.jpgEnsuite on rebrousse chemin pour se rendre au Musée de la Grenouillère, en longeant la Seine par la route ou par les bords du fleuve. Dans les deux cas on y voit de jolies petites demeures comme le Pavillon d'Henri IV édifié en 1845 par le marquis d'Aligre dans le pur style romantique (retour au Moyen-âge et à la Renaissance des coloristes et autres fantaisistes). Ces bords de Seine particulièrement sont très à la mode au XIXe siècle, ce qui se ressent dans l'architecture. Entre le Pavillon d'Henri IV et le musée se trouve l'hôtel particulier où Joséphine de Beauharnais (1763-1814) vient se réfugier en 1793 pour se protéger de la Terreur. Près du musée de la Grenouillère s'élève le Château Chanorier, ancienne Tableau.jpgrésidence des seigneurs de Croissy bâtie entre 1750 et 1770. Aujourd'hui il accueille des expositions. À côté la Chapelle Saint-Léonard est encore plus ancienne, puisque construite au XIIe siècle. Lieu de pélerinage contenant des reliques de Saint Léonard elle possède notamment une série de quatorze panneaux de bois peints datant du XVe siècle et des carreaux de la même époque. Cependant elle n'est que rarement ouverte au public. La promenade peut ensuite se dérouler de diverses façons. L'endroit semble idéal pour faire des promenades en bicyclette sur les bords du fleuve ; et se rendre ainsi sur le pont de Bougival, rejoindre la Machine de Marly qui alimente en eau les fontaines de Versailles dès la construction du château par Louis XIV ; et pourquoi pas aller au Château de Monte-Cristo de style Renaissance que fait construire Alexandre Dumas (1802-1870) au milieu du XIXe siècle … jusqu'à Saint-Germain-en-Laye. plan.jpg

Photographie : Lithographie de la série « Les canotiers parisiens » : « - Avouez, ma chère …, que les goujons mettent moins de galanterie à se laisser prendre que les hommes ?....... - Oui …..., ils sont  moins bêtes !........... » © Musée de la Grenouillère.

Photographie : Lithographie : « - Voilà l'agent de change ! C'est le moment de piquer une tête pour faire sa connaissance ! » © Musée de la Grenouillère.

Photographie : Photographie de 1889 avec Guy de Maupassant accompagné de Geneviève Bizet et Jeannine Dumas. © Musée de la Grenouillère.

Photographie : La Seine.

Photographie : Huile sur toile de « Franck … » « Plaisirs du canotage et de la pêche » (1908). © Musée de la Grenouillère.

Photographie : Plan avec en haut à droite l'île des impressionnistes, le Hameau Fournaise et l'endroit où se trouve l'ancienne Grenouillère, et en bas à gauche le musée de la Grenouillère.

Photographies ci-dessous : À gauche - Chapelle Saint-Léonard. À droite - Hôtel particulier où Joséphine de Beauharnais habite en 1793.
Batiments.jpgPhotographies ci-dessous : Partition de la chanson À la Grenouillère (© Musée de la Grenouillère). La mise en musique contemporaine par Véronique Rénier est à écouter ici.ImagespartitionA-agrenouillere.jpg

Partition-et-paroles-de-A-la-grenouillere430.jpg

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Chefs-d'Œuvre du mobilier de 1650 à 1790

GardeMeubleDeLouisXV.jpgDu 28 octobre 2014 au 22 février 2015 le Château de Versailles présente des Chefs-d'œuvre du mobilier de 1650 à 1789, une exposition qui essaie de mettre en relief le caractère novateur et précurseur du mobilier de cette époque qui inspira tout l'Occident d'alors et qui fut largement copié par la suite.  

Pour cela, « une centaine de chefs-d'œuvres de mobilier issues des collections des plus riches amateurs d'art de l'époque - la famille royale et son entourage, l'aristocratie et les financiers - témoigne de la révolution que le XVIIIe a opéré dans l'histoire  du meuble. Tous les grands noms de la création d'alors sont représentés : André- Charles Boulle, Antoine-Robert Gaudreaus, Charles Cressent, Bernard II Van Risen Burgh, Jean-François Œben, Jean-Henri Riesener et George Jacob. À côté des pièces majeures provenant des collections du  château de Versailles, du musée du Louvre, des Arts Décoratifs, du château de  Fontainebleau, mais également du Getty Museum, des meubles non connus de collections privées sont présentés pour la première fois au public. »

L'époque que couvre cette rétrospective est celle d'inventions qui marquent profondément les arts décoratifs, qui ne sont pas seulement la création d'ébénistes mais proviennent aussi de l'imagination des commanditaires. En ce temps là on se fait faire des meubles comme des habits chez le couturier ... crée de nouvelles modes, de nouveaux usages. On invente le bonheur du jour, la table de toilette, la commode, le canapé (l'ottomane), le bureau de pente, le secrétaire à rouleaux, la bergère, la bibliothèque ... On améliore ceux déjà existants à un niveau exceptionnel. Les arts décoratifs de cette période peuvent être considérés comme un summum.

SiegeEcoleBoule.jpgIl aurait été particulièrement intéressant d'apprécier ces meubles dans un véritable contexte XVIIe-XVIIIe siècles ... dans des salles du château les mettant en valeur. Un autre choix a été fait. La scénographie est moderne, grise, un peu étouffante, enveloppant entièrement les meubles. Du coup l'exposition aurait pu être présentée n'importe où ... C'est dommage que le scénographe n'ait pas joué avec le lieu, Versailles, qui contient des salles de toutes les époques de ces productions, permettant ainsi de les contempler dans un ensemble, comme elles l'étaient dans leur temps. Il aurait été au moins plus didactique d'ajouter des tableaux (il n'y en a qu'un seul), des dessins, des gravures ... replaçant ainsi ces meubles dans leur contexte. Le style rocaille par exemple est un art total qui embrasse l'espace du sol au plafond. Cette exposition cherche cependant à être pédagogique avec des films présentant les étudiants de l'École Boulle expliquant par leurs gestes leur travail d'ébéniste. D'autres vidéos permettent de voir l'intérieur de certains de ces meubles et leurs tiroirs secrets.

On apprend beaucoup de choses dans cette exposition. Les meubles présentés marquent leur époque et sont des exemples de l'évolution des goûts. Elle commence avec les débuts de l'ébenisterie au milieu du XVIIe siècle qui se démarque de la menuiserie. Elle se poursuit avec des productions du célèbre André Charles Boulle (1642-1732), ébeniste du roi Louis XIV (1638-1715, roi à partir de 1643). Elle présente ensuite différentes formes, procédés (laques ...), usages, couleurs, matériaux, graphismes et ornements, lignes, mécanismes (comme pour le bureau de la photographie 7), des créations d'ébénistes fameux comme Charles Cressent (1685-1768) représentant du style Régence (vers 1700-1730), et d'autres particulièrement emblématiques comme le Bureau du Roi (photographie 5) ou la Commode "à la grecque" qui annonce véritablement le style moderne du XXe siècle (photographie 6). L'exposition se poursuit avec les sièges. J'ai appris que l'on mettait sur ceux-ci des housses, qu'on enlevait pour les grandes occasions, et que l'on rangeait, parfois dans des meubles spécifiquement faits pour cela, comme Commode1730.jpgc'est sans doute le cas pour la commode du grand cabinet de Marie-Antoinette à Fontainebleau datant de 1786 (photographie 8). On changeait aussi les garnitures des accoudoirs, du dossier et du siège des fauteuils suivant les situations, ou lors de modifications de décoration. Dans les grandes maisons c'est le rôle du 'valet de chambre tapissier'.

Les meubles présentés sont exceptionnels par leur qualité et leur histoire. Ils marquent le style d'une époque ... C'est dommage que cette exhibition n'insiste pas plus sur l'évolution des styles, qu'il n'y ait pas une vraie leçon sur ce sujet. Comme je l'ai dit, le style de la mise en scène est contemporain. Il y a un usage actuel qui consiste à installer des oeuvres contemporaines dans des endroits anciens ou au contraire de présenter des objets anciens dans une mise en scène moderne. L'exposition appartient à la seconde catégorie. Je pense qu'il est préférable de retrouver l'esprit du lieu plutôt que d'y apporter du contemporain. Versailles, comme beaucoup d'autres endroits historiques en ce moment, présentent souvent des artistes contemporains. 

Enfin « l'abécédaire de Jean Nouvel » s'avère inutile et illisible.

Photographie 1 : Je suis parti vers Versailles à partir de la place de la Concorde, où se trouve le Garde-Meuble royal du XVIIIe siècle, bâtiment devenant à la Révolution l'hôtel de la Marine. Il fut construit entre 1757 et 1741 pour, dès 1772, contenir le garde-meuble de la Couronne. Ses galeries étaient alors ouvertes au public tous les premiers mardis de chaque mois d'une grande partie de l'année. Cela aurait été magnifique de faire une telle exposition dans ce lieu.

Photographie 2 : Présentation de la création d'un siège du XVIIIe siècle par l'École Boulle.

Photographie 3 : Commode double à vantaux et tiroirs (Paris, vers 1730) de presque 3 mètres de large (2,82 m.)

Ensemble-copie-1.jpgPhotographie 4 : « Nicolas Heurtaut, probablement d’après Pierre Contant d’Ivry. Paire de fauteuils à la reine (d’une suite de six) et canapé à la reine et meublant à deux confidents mobiles. Paris, vers 1757. Hêtre peint en bleu-vert. Fauteuil : H. 0,96 ; L. 0,66 ; Pr. 0,59 m, Canapé : H. 1,14 ; L. 1,95 ; Pr. 0,70 m, Confident : H. 1,06 ; L. 0,63 ; Pr. 0,70 m, Canapé et confidents : L. 3,30 m. Collection particulière.
Ce canapé à confidents est assurément l’un des plus beaux chefs-d’œuvre de la menuiserie en sièges. Au XVIII e siècle, on faisait deux sortes de canapés à confidents : ceux à confidents fixes et ceux à confidents mobiles. Ces derniers sont les plus rares, car il fallait faire correspondre parfaitement la sculpture du confident avec celle du canapé, dans lequel il s’emboîtait. Ainsi peut-on remarquer que le pied extrême du canapé est sculpté à mi-partie, comme celui du confident, et que c’est la réunion de ces deux parties qui forme le pied complet ; il en va de même du « coup de fouet » de la console d’accotoir et de l’accotoir qui sont divisés par moitié. »

Bureau-du-Roi-Bureau-du-roi--Paris-1760-1769cRMN-GG-Chate.gifPhotographie 5 : « Jean-François Oeben et Jean-Henri Riesener. Bureau du roi. Paris, 1760-1769. Bâti de chêne, placage de satiné, d’amarante et de bois de rose (principalement), bronze doré, porcelaine. H. 1,473 ; L. 1,925 ; Pr. 1,050 m Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Le secrétaire à cylindre de Louis XV, de Jean-François Oeben et Jean-Henri Riesener est considéré comme le meuble le plus emblématique du génie français du XVIII e siècle. Remarquable par sa monumentalité, la beauté de ses tableaux de marqueterie et de ses bronzes, il est le plus abouti dans sa conception et le plus raffiné dans son exécution. Il fallut neuf ans pour le fabriquer, puisque commencé en 1760 par Jean-François Oeben, génial marqueteur réputé pour ses petits meubles à mécanismes, il fut livré en 1769 par son disciple Jean-Henri Riesener. Chaque détail a nécessité une grande finesse de réalisation. Merveille de mécanique, un système complexe de ressorts et contrepoids permettent d’un quart de tour de clef de déverrouiller l’ensemble en libérant l’abattant du cylindre et tous les tiroirs. Le cylindre ovale est constitué de sept lames articulées, plaquées en bois de violette, de sycomore et d’acajou. Sa réalisation a nécessité l’intervention de quatorze corps de métier (ébéniste, bronzier, ciseleur, doreur, horloger). Les figures de bronze ont notamment été fondues et ciselées par Louis-Barthélémy Hervieu sur des modèles de Jean-Claude Duplessis. »
À la Révolution quelques petits changements ont été apportés à ce meuble notamment afin d'enlever ou de cacher des éléments rappelant la royauté (d'où notamment les plaques en porcelaine). La marqueterie était peinte comme souvent alors, ce qui donnait un effet beaucoup plus coloré. 

CommodeALaGrecque.jpgPhotographie 6 : « Jean-François Oeben. Commode à la grecque. Paris, vers 1760-1763. Bâti de chêne, montants antérieurs d’acajou massif, épais placage d’acajou, marbre rouge (de Mayenne). H. 0,84 ; L. 1,32 ; Pr. 0,56 m. Collect ion particulière.
Ce type de commode, appelé « commode à la grecque », apparaît dans l’inventaire après décès de madame de Pompadour, à Ménars notamment, en 1764. L’inventaire du même château de Ménars, à la mort du marquis de Marigny, frère et héritier de celle-ci, en 1782, montre bien que ce terme s’appliquait à des commodes comportant un corps de tiroirs central flanqué de vantaux, avec ou sans rangée de tiroirs en frise. Ces commodes, au nombre de dix-neuf, étaient pour la plupart en acajou, bois relativement nouveau à l’époque.
»
La ligne est très sobre, sans fioritures, et annonce, comme je l'ai dit, les meubles du XXe siècle.

David-Roentgen-secretaire-mecanique-a-cylindre--c--RMN-c.jpgPhotographie 7 : « David Roentgen. Secrétaire mécanique à cylindre. Vers 1781. Bâti de chêne, placage d’acajou, bronze doré, acier. H. 1,48 ; L. 1,49 ; Pr. 0,83 m. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Entièrement plaqué d’acajou, rehaussé d’un décor de bronze doré d’une très pure inspiration classique, le secrétaire à cylindre repose sur huit pieds en gaine. À l’irréprochable qualité d’exécution de l’ébénisterie répondent la précision et la complexité du fonctionnement mécanique du meuble. En effet, l’ouverture du cylindre rigide ainsi que celle des nombreux tiroirs et compartiments exigent une connaissance parfaite des différents secrets élaborés par l’ébéniste ; ainsi le secrétaire est-il conçu comme un véritable coffre-fort. L’ouverture du cylindre dégage trois casiers inégaux flanqués de colonnes doriques de bronze doré et surmontés d’une frise à triglyphes. Au-dessus, la face principale du compartiment central est actuellement ornée d’un médaillon de bronze figurant le profil de Louis XVI ; celui‐ci fut placé par le bronzier Denière en 1835, accréditant ainsi une hypothétique provenance royale ; sans doute ce médaillon en remplaça‐t-il un autre, inconnu, représentant un profil à l’antique. Il a été démontré que l’ensemble du décor de bronze doré est attribuable au bronzier parisien François Remond (vers 1745‐1812). »

Benneman-commode-de-Marie-Antoinette-a-Fontainebleau--c--R.jpgPhotographie 8 : « Guillaume Benneman sous la direction de Jean Hauré. Commode du grand cabinet de Marie-Antoinette à Fontainebleau. Paris, 1786. Acajou, porcelaine, bronze doré, marbre blanc. H. 0,96 ; L. 1,82 ; Pr. 0,75 m. Fontainebleau, musée national du château.
Cette commode appartient à une paire célèbre tant pour son origine – le grand cabinet de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau – que pour les nombreuses copies qu'elle suscita. Le Garde-Meuble de la Couronne avait acheté quatre commodes originellement destinées au service du comte de Provence, frère de Louis XVI. Une de ces commodes servit de point de départ à la fabrication de celle exposée ici. Plaquée d'ébène, elle offrait une forme similaire, des bronzes en rinceaux et trois médaillons en porcelaine de Paris dont deux représentaient des bouquets de fleurs alors que le troisième en camée représentait un trophée d'amour. Restaurée sous la direction de Jean Hauré pour la chambre de la reine à Compiègne, elle fut légèrement agrandie, pourvue d'un nouveau marbre, ses bronzes furent dorés, son placage d'ébène changé pour de l'acajou et le médaillon en camée remplacé par un médaillon en biscuit acheté à la manufacture de Sèvres. Une copie plus grande (environ 21 cm) fut alors commencée, copie pour laquelle Hauré acheta trois médaillons à Sèvres : deux bouquets de fleurs et un en biscuit. En cours de route, les deux commodes furent finalement affectées au grand cabinet de la reine à Fontainebleau pour lequel il fallut les adapter. À cet effet, il fallut réduire la copie non encore achevée de 2 pouces (environ 5 cm), opération qui s'avérait impossible à entreprendre sur la commode d'origine. On créa alors un nouveau bâti aux bonnes dimensions sur lequel on réutilisa ce qu'il était possible de la décoration de l'ancienne (notamment les médaillons en porcelaine et les bronzes).
»

Photographies ci-dessous : « Commode. Matthieu Criaerd, sous la direction de Thomas-Joachim Hébert. 1742. Exécuté pour la chambre de Madame de Mailly au château de Choisy.  © Musée du Louvre, Dist-RMN-GP / Thierry Ollivier. »

« Chaise de François-Toussaint Foliot. Vers 1780-1781. Exécutée pour le "pavillon du  Rocher" ou Belvédère du jardin du Petit Trianon. © Château de Versailles, Dist. RMN-GP / Christophe Fouin. »

« Table à écrire. Attribué à Bernard II Van Risen Burgh.Vers 1745-1749. © The Fine Arts Museums of San Francisco. »3Meubles530.gif

Photographies ci-dessous : « Commode en tôle vernie. Pierre Macret (1727 - 1796). Paris, vers 1770. Provenant du mobilier de Marie-Antoinette dauphine. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © Château de Versailles, Dist . RMN-Grand Palais / Christophe Fouin. » CommodeMacret

Photographies ci-dessous : Deux grandes consoles de vers 1720 (à gauche) et vers 1758, de style rocaille. Après : consoles.jpg

Photographie ci-dessous : Outils d'ébéniste.Compas.jpg

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Voyager au Moyen-âge

SainteUrsuleDetail300.jpgC'est toujours avec plaisir que je me rends au musée parisien du Moyen-âge situé dans les vestiges des thermes romains et l'hôtel particulier de Cluny du XVe siècle (www.musee-moyenage.fr/). Ce musée possède un des plus grands ensembles mondiaux d'objets et d'œuvres d'art de l'époque médiévale.

Du 22 octobre 2014 au 20 février 2015 une nouvelle exposition est proposée intitulée Voyager au Moyen-âge qui réunit plus de 160 œuvres.

« Cette présentation est la première étape d’une épopée partagée avec trois autres grandes institutions européennes appartenant au réseau des musées d’art médiéval : le Musée épiscopal de Vic en Catalogne, le Musée du Bargello à Florence et le Musée Schnütgen à Cologne. Ces établissements de renom poursuivent avec le musée de Cluny un même objectif : faire connaître le monde médiéval par l’échange et la mutualisation des œuvres. »

Saint-Jacques-pelerin---RFR2.jpgLe goût du voyage est très présent à l'époque médiévale. Il se développe d'abord dans l'Europe qui se forme. Le christianisme s'y répand notamment grâce à ses pèlerinages, ses moines itinérants, ses compagnons bâtisseurs de cathédrales ... Les marchands voyagent beaucoup. Le périple du marchand vénitien Marco Polo (1254-1324) le conduit jusqu'en Chine. Les aristocrates font de même afin d'assurer une présence sur l'ensemble de leurs terres. Les plus riches (monarques, princes ...) organisent des expéditions comme avec Christophe Colomb (1451-1506) qui ouvre le passage vers les Amériques. Cette culture du voyage est tellement présente que jusqu'au XVIIe siècle les meubles des personnes aisées sont généralement transportables, se démontant, avec des poignées (coffres) ou se pliant (fauteuils, chaises …). Pour la décoration on utilise beaucoup les tissus et les tapisseries qui tout en étant peu encombrants et facilement portables occupent un grand espace une fois déployés. Le Moyen-âge c'est aussi de nombreux royaumes qui s'agrandissent ou se rétrécissent avec certains possédant des territoires très éloignés les uns des autres comme pour les Normands avec des terres dans les actuelles Angleterre, France, Italie, Turquie. Des empires se forment (l'Empire carolingien et le Saint-Empire romain germanique). C'est le temps des croisades ...

Enfant-prodigue-detail-Cl1495.jpgL'exposition a une scénographie intéressante, incorporée dans un immense meuble en aggloméré (espérons que la colle utilisée ne soit pas nocive) s'étalant en vagues et strates, sans début ni fin … Les histoires qui nous y sont contées ont elles un début et une fin. Une carte de plusieurs mètres de long introduit cette exposition. Puis il est question de pèlerinages, voyages sur terre, dans les mers et l'au-delà … à des époques reculées (du temps des vikings) et plus récentes (fin du Moyen-âge) avec des œuvres très précieuses et d'autres de l'ordre de babioles religieuses. Les descriptions sont brèves et claires, mais chaque objet porte en lui tout un monde d'aventures qu'on aimerait connaître plus profondément.

Il est à noter que dans la seconde pièce du musée de Cluny sont présentées temporairement quelques magnifiques faïence hispano-mauresques de Manisès près de Valence en Espagne des XIV-XVe siècles.

Photographie 1 : « Le roi païen fait demander en mariage. Sainte Ursule. Cologne, vers 1490-1500. Huile sur toile. H. 129 cm ; L. 1 55 cm. Paris, Musée du Louvre, département des Peintures. R. F. 969 (Cl. 850b). © RMN-Grand Palais / Jean-Gilles Berizzi. »

Photographie 2 : Détail « Saint Jacques en pèlerin. Bourgogne, vers 1500. Pierre calcaire. H. 104 cm ; L. 43 cm ; P. 29 cm. Provient des services de la récupération artistique, 1945. Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge. RFR 2. © RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski. »

Photographie 3 : « Départ du fils prodigue. Détail. Pays-Bas du Sud, vers 1520. Laine et soie. H. 362 cm ; L. 665 cm. Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge. Cl 1495. © RMN-Grand Palais / Gérard Blot / Christian Jean. »

Photographie ci-dessous : Cour du Musée de Cluny. © Image provenant du site du musée. »MuseeDeCluny.jpg

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Merveilleuses & merveilleux