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Festival 'Renaissance' à Nancy

section 7 van Ravesteyn-600Photographie du dessus : 'Vénus endormie' de Dirk de Quade Van Ravesteyn. Huile sur bois de 70 x 146 cm. Dijon, musée des beaux-arts - © Dijon, musée des beaux-arts / cliché François Jay. Cette peinture est particulièrement impressionnante pour son rendu des textures : de la peau blanche ; des cheveux dorés ; des tissus précieux brodés et cousus de fils d'or, de pierres précieuses et de dentelles ; et des bijoux.

Photographies du dessous : 'Allégorie de l’Amour'. Quatrième quart du XVIème siècle. École de Fontainebleau. Huile sur toile de 130 x 96 cm. Paris, musée du Louvre - ©  RMN (musée du Louvre) / cliché Daniel Arnaudet.

section 6 Ecole de Fontainebleau2-300Photographiesection 2 Bunel300 de gauche : 'Henri IV en Mars'. Huile sur toile de Jacob Bunel de 186 x 135 cm. Pau, musée national du château / cliché Jean-Yves Chermeux. Le roi est en armure romaine. Les couleurs sont chatoyantes.

En ce moment, la ville de Nancy propose un festival qui rejoue la fin de la Renaissance. Une idée pleine de vie, d'humour et de culture avec beaucoup de manifestations dont le programme est visible ici. Par exemple, à partir du 23 juin, la mode des fraises (pas les fruits mais ce que l'on porte autour du cou au XVIe siècle) est remise au goût du jour (voir ici).

Un des moments phares de ce festival est l'exposition présentée, avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre, au musée des beaux-arts de Nancy, du 4 mai au 4 août 2013, ayant pour titre : L’Automne de la Renaissance : d’Arcimboldo à Caravage.
Celle-ci couvre la période comprise entre 1570 et 1610, et « rassemble environ cent cinquante chefs d'oeuvre, prêtés par les grands musées européens ou empruntés à de prestigieuses collections privées. » « L’exposition constitue la première rétrospective consacrée à ce grand mouvement européen qu’a été le maniérisme tardif marqué par la sophistication, l’érotisme, mais aussi un goût pour la curiosité et une observation attentive de la nature. » Les œuvres sont remarquables comme le prouvent les exemples dont les photographies sont visibles dans cet article.

Photographies du dessous : 'Portrait d’Anne de Danemark' (1574-1619) d'Isaac Oliver. Miniature à l’aquarelle sur parchemin de 4,8 x 3,8 cm. Paris, musée du Louvre, D.A.G. - ©  RMN (musée du Louvre) / cliché Stéphane Maréchalle. Ce buste de la reine consort de Jacques Ier d'Angleterre nous la présente couverte de bijoux et de rubans depuis les cheveux jusqu'à ses vêtements. Les pierres précieuses sont de la même variété. La collerette et la poitrine sont bordées de dentelles.

section 2 Isaac Oliver2-300Photographies du dessous : 'La Femme entre les deux âges'. École française. Huile sur toile de 117 cm x 170,2 cm. Rennes, musée des beaux-arts - © Rennes, musée des beaux-arts - RMN – Grand Palais / cliché Patrick Merret.

Photographies du dessous : 'Angélique et Médor' par  Toussaint Dubreuil. Huile sur toile de 143,5 x 199,5 cm. Paris, musée du Louvre - © RMN- Grand Palais (musée du Louvre) / cliché Jean-Gilles Berizzi.

section 7 Toussaint Dubreuil2-1-300Photographies du dessous : 'Angélique et Médor' de Batholomäus Spranger. Huile sur toile de 107,3 x 79,5 cm. Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Alte Pinakothek - © BPK, Berlin, Dist. RMN / image BstGS.

section 2 Isaac OliverDetail2-300Photographie du dessous : 'Vénus et l’Amour'. Anonyme flamand ou allemand. Vers 1580 - 1600. Huile sur toile de 101 x 157 cm. Strasbourg, musée des beaux-arts - © Strasbourg, musée des beaux-arts / cliché M. Bertola.section 1 Anonyme472

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Eros dans l'Antiquité

terrescuites500Photographie : « Ensemble d’Eros en terre cuite de Grande Grèce. » © Galerie La Reine Margot.

canvas300Photographies de gauche et de droite : « Lécythe représentant un Eros ailé, debout, nu, tenant un miroir et une couronne de fleurs sous le soleil, dans un décor végétal. Frise d’oves encadrant la scène et frise de traits verticaux sur le col. Italie, Gnathia (Egnazia), IVe-IIIe av. Terre cuite à décor polychrome sur fond noir. H : 14,2 cm. Anc. coll. du Dr. Pradel, Poitiers, France, acquis avant 1980. » © Galerie La Reine Margot.

canvasdetail1-300La plus ancienne galerie parisienne d'archéologie, La Reine Margot, installée depuis 1937 au cœur des galeries d'antiquités de prestige du quartier Saint-Germain-des-Prés, sur les quais de Seine, au 7 quai de Conti, propose du  26 avril au 31 juillet 2013 une exposition d'une cinquantaine d’objets « en marbre, en bronze, en terre cuite, en verre, en faïence, en or et en pierres dures, » représentant : 'Eros dans l'Antiquité'.

La place du dieu Eros est primordiale dans la civilisation gréco-romaine. Certains mythes le place à l'origine de tout. Comme le dit le communiqué de presse : « Est-il, comme le pensait les anciens, le dieu de l’amour et du désir ? Ou comme le définissait Aristophane, l'œuf primordial, à l'origine du monde et des dieux ? Incarne-t-il, comme le croyait les classiques, la force vitale primaire, originelle et universelle ? Est-il le fruit des amours de Vénus-Aphrodite, déesse de la beauté, et de Mars-Arès, dieu de la guerre annonçant aussi bien l’amour et la vie qu’il sous-tendait la mort, petite ou grande, et l’anéantissement physique ou moral ? L’exposition organisée par La Reine Margot reflète la diversité de ces interprétations et suggère qu'Eros incarnait tout cela à la fois. »

Photographies : « Paire de boucles d’oreilles à larges disques  décorés, grandes pendeloques pyramidales entourées de 2 statuettes d’Eros à larges ailes ; grec, fin IVè début IIIè av. J.-C. Coll. privée, Paris. » © Galerie La Reine Margot.Pairedebouclesdoreilles2-2-300

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François 1er, Rosso Fiorentino et la Renaissance française.

LElephantRoyal300Photographie du dessus :  'L’Éléphant Royal' de Rosso Fiorentino (1494-1541). Décoration de la galerie François 1er du château de Fontainebleau. Travée 2 Nord. Crédit photographique : © RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Gérard Blot.

Francois1er300Photographie de gauche : François Ier, roi de France, par Vecellio Tiziano dit Titien (1485/88-1576). Huile sur toile du XVIe siècle. Hauteur : 1,090 m. Longueur : 0,890 m. Paris, musée du Louvre. Crédit photographique : © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda. On reconnaît l'habit à crevés dont je parle dans l'article intitulé Le crevé et les crevés.

Photographie de droite : 'Vénus, Bacchus et l'Amour' de Rosso Fiorentino. VenusBacchusetlAmour300Peinture conservée au musée national d'Histoire et d'art du Luxembourg. Crédit photographique : © Collection du Musée national d'histoire et d'art Luxembourg, Photo : MNHA / Tom Lucas.

Jusqu'au 24 juin 2013, dans ce joyau de la renaissance française qu'est le château de Fontainebleau, se tient une exposition intitulée Le Roi et l’Artiste, François Ier et Rosso Fiorentino. Celle-ci est présentée dans la salle de la Belle Cheminée.

Au XVIe siècle de très nombreux artistes et artisans italiens sont invités ou choisissent de venir en France emportant avec eux un savoir-faire provenant : d'une longue tradition artistique dans la péninsule depuis l'Antiquité, des échanges internationaux importants qui s'y déploient, et bien sûr de l'émulsion de la renaissance italienne avec ses intellectuels et artistes nombreux. Rosso Fiorentino (1994-1540) est l'un d'entre eux. Après avoir peint une commande de François Ier célébrant le mariage du roi avec Éléonore d'Autriche qu'il représente sous les traits de Mars et Vénus, il est appelé à la cour de France, et arrive à Paris en octobre 1530. Il dirige la décoration de Fontainebleau avec en particulier celle de la grande galerie François Ier reliant l'ancien et le nouveau château, réalisée principalement entre 1533 et 1537.

L'exposition « évoque la rencontre majeure de l’esthétique italienne et de l’art français à travers une centaine d’oeuvres inspirées au XVIe siècle par la galerie François 1er. » Elle est organisée « en partenariat avec la Réunion des musées nationaux - Grand Palais et le musée national de la Renaissance - Château d’Écouen. »

FillesdeJethro2-300Photographies du dessus : 'Moïse défend les filles de Jethro'. Peinture (huile sur toile) de Rosso Fiorentino (1494-1541). Hauteur : 1,600 m. Longueur : 1,170 m. Italie, Florence, Galerie des Offices. Crédit photographique : ©  Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais / Nicola Lorusso. On remarque en particulier la beauté des couleurs des drapés des filles de Jethro, le maquillage et la coiffure de la personne en bleu et les cheveux de celle en vert à l'arrière plan.

Photographies du dessous : Tenture de tapisserie de la galerie de Fontainebleau : 'Combat des Centaures et des Lapithes'. Cartons de Claude Baudoin d'après Rosso, et tissage de Jean et Pierre Le Bries. Cette tapisserie est conservée au Kunsthistorisches Museum. Crédit photographique : © Kunsthistorisches Museum.CentauresetLapithes300

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1704 - Le Salon, les Arts et le Roi

ExpositionLouvre500Photographie : « Nicolas Langlois (1640-1703). Exposition des ouvrages de peinture et de sculpture dans la galerie du Louvre en 1699. Détail d’un almanach pour l’année 1700. Eau forte et burin, 88,8 x 55,8 cm. Paris, Galerie Terrades. © Galerie Terrades, Paris. »
Jusqu'au 30 juin 2013, le musée de l’Île-de-France présente dans les écuries du domaine de Sceaux une exposition intitulée 1704 – Le Salon, les Arts et le Roi proposant 70 des œuvres ornant la Grande galerie du Louvre lors du Salon de 1704 qui en contient près de 500.
Une sélection des œuvres exposées est visible ici.
L’Académie royale de peinture et de sculpture créée en 1648 organise sa première exhibition au Palais-royal en 1667. Il s'en suit de nombreuses autres ayant parfois un très grand succès.
Photographies suivantes : « Jacques Van Schuppen (1670-1751). Jeune fille sur une escarpolette. Vers 1704. Huile sur bois, 58,5 x 43 cm. Château de Parentignat, collection Lastic. © David Bordes. »escarpolette2-300

Photographie suivante : Chapitre consacré au 'Salon de Peinture' du tome III de Tableau de Paris de Louis-Sébastien Mercier (1740-1814) datant de 1783. On peut lire ce chapitre en entier ici.SalondePeinture500lm

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Une Renaissance : L'art entre Flandre et Champagne. 1150-1250.

Ange300Photographie du dessus : «  Médaillon Operatio du retable de saint Remacle. Abbaye de Stavelot (?), vers 1150. Cuivre champlevé, émaillé et doré. D. 14, 6 cm. Berlin, Staatliche. © BPK, Berlin, Dist. RMN / image BPK. »

page300aPhotographie de gauche : « Second missel de l’abbaye Saint‐Vindicien du Mont Saint-Eloi […] Artois, vers 1250. Parchemin, 224 ff. H. 34, 7 ; L. 25 cm. Arras, médiathèque municipale. © IRHT, médiathèque municipale d’Arras. »

Le musée du Moyen-âge de Cluny à Paris présente du 17 avril au 15 juillet 2013 une exposition intitulée : Une Renaissance : L'art entre Flandre et Champagne. 1150-1250.

J'ai évoqué plusieurs fois la renaissance du XIIe siècle dans ce blog comme dans les articles Le bas Moyen-âge : Fin amor et Art français ou francigenum opus et Les modes gothiques et le style troubadour du XIXe siècle. Le nord de Paris (Picardie, Champagne …) est un centre économique, intellectuel et religieux où est créé l'art gothique, où se répand l'art courtois (cour de Marie de France en Champagne …) etc. C'est une époque de grande vitalité, avec notamment une expansion du savoir antique à travers des écoles et une importante diffusion de copies de textes grecs et romains.

L'exposition met en avant le « style 1200 », « courant nouveau » qui d'après ce que dit le dossier de presse « se caractérise par un intérêt renouvelé pour les formes antiquisantes, pour la nature et pour l’homme. Les artistes se fondent sur l’observation des corps, à travers l’étude des vestiges matériels de l’Antiquité, et tout spécialement de la statuaire gréco-romaine, dont ils s’inspirent en particulier pour la beauté et la souplesse des drapés. »

Un des intérêts de cette exposition est de nous replonger dans cette période française faste ; et à travers le prisme d'un temps précis, nous révéler ce qu'on appelle à la renaissance le Moyen-âge, période de mille ans très féconde.

Photographies suivantes : « Croix staurothèque de Clairmarais. Nord de la France, entre 1210 et 1220. Argent doré, niellé, pierreries. H. 65, 2 ; L. 34, 4 cm. Saint-Omer, Musée de l’hôtel Sandelin. © Musées de Saint-Omer,B. Jagerschmidt. »Croix2-300Croix2-300detail

Photographies suivantes : « Châsse de Notre-Dame de Tournai. »Chasse1300Etoile300RoiEtoile1

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La Fête au Moyen-âge

LaFeteAuMoyenAgeA notre époque où on nous parle constamment de travail et d'argent, il est bon de savoir que d'autres manières de vivre sont possibles et que : « Au Moyen Âge, un jour sur trois est chômé en raison des fêtes. » C'est un des nombreux éléments que nous apprend l'exposition de la tour médiévale de Jean sans peur à Paris intitulée La fête au Moyen-âge se déroulant du 10 avril au 10 novembre 2013.

Le sujet est réjouissant et l'endroit à découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas. De plus il se trouve près de la rue Saint-Denis autrefois haut lieu de parade de la royauté : lieu de prestige et de fêtes grandioses.

L'exposition se compose de panneaux pvc illustrés de photographies et textes, avec quatre grands thèmes :

- 'L'année en fêtes' : 'Noël ! Noël !', 'De Carnaval en Carême', 'Au théâtre ce soir', 'Mascarades', 'Pâques fleuries et fête peineuse', 'Une farandole de saints', 'Un calendrier bien rempli' ;

- 'Fêtes personnelles' : 'Réjouissances familiales', 'Les cadeaux', 'Les familles font la noce', 'Quel charivari !', 'La mort est une fête' ;

- 'Fêtes communautaires' : 'Festivités agraires', 'La danse', 'En joyeuse compagnie', 'Les jeunes font la fête', 'Un festival de bêtises', 'En lice', 'Le temps des festins' ;

- 'Fêtes politiques' : 'Fêtes urbaines', 'Les chars', 'Le corps du roi en fête', 'Panem et circenses : l'entrée royale'.

« Les célébrations religieuses rythment le calendrier, mais l’année est également riche en festivités profanes : les fêtes personnelles, communautaires et politiques sont prétexte à processions, joutes, tournois, festins... qui consolident sans cesse les liens sociaux. Au pied d’un mât de cocagne, au coeur d’un charivari, au milieu d’une farandole, sur un char bariolé, costumé en sauvage ou en fou, l’individu profite d’une vie qu’il sait précaire. Que la fête commence ! »LaFeteAuMoyenAge

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Chefs-d'oeuvre du verre de la Renaissance au XXIe siècle

CaliceauTriomphedelaJustice2Photographies du dessus : « Calice au « Triomphe de la Justice ». XVe siècle. H 22,0 cm ; L 13,5 cm. Florence, Museo del Bargello/Istituti museali della. Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino. © Su concessione del Ministero per i Beni e le Attività Culturali. »

Caliceenreticell300Photographie du dessus : « Calice en « reticello ». 1550 – 1575. Brescia, Civici Musei di Arte e Storia. © Archivio fotografico Civici Musei d’Arte e Storia di Brescia, Fotostudio Rapuzzi. »

Photographies du dessous : « Soucoupe à fleurs gravée à la pointe de diamant. XVIIIe siècle. H 9,0 cm ; D 33,0 cm. Pavie, Musei Civici di Pavia - Castello Visconteo. © Musei Civici di Pavia. »
Souscoupeafleursgravees2-300

Photographie de gauche : « Calice à pied avec décoration florale Fratelli Giacomuzzi. XVIIIe siècle. Rome, Galleria Nazionale d’Arte Antica - Palazzo Barberini. © Archivio Fotografico SSPASE e per il Polo Museale della Città di Roma. »

Du Calice à pied30027 mars au 28 juillet, le musée Maillol nous offre une nouvelle exposition comme il en a le secret intitulée Chefs-d'oeuvre du verre de la Renaissance au XXIe siècle sous le haut patronage de la ville de Venise.

Comme nous l'explique le communiqué de presse : « Pour la première fois en France, une exposition retrace l’extraordinaire aventure du verre de Murano en parcourant sept siècles de création intense, du milieu du XVe siècle à nos jours. Ainsi, plus de deux cents pièces, nombreuses inédites ou exceptionnellement exposées, issues de collections publiques ou jalousement conservées dans des collections privées, seront réunies. L’exposition retrace le parcours historique de la production des grandes verreries : une sélection parmi les plus beaux objets réalisés pour les grandes fa-milles et les cours européennes de la Renaissance – les familles Este, Gonzague, Médicis –, les fantaisies baroques et les créations du XVIIIe siècle, les pièces Art déco des années 1920 et du modernisme des années 1950, jusqu’aux œuvres contemporaines de « Studio Glass », mouvement d’artistes qui ont choisi d’utiliser le verre comme unique moyen d’expression. Une section est réservée aux artistes internationaux venus à Murano, depuis les années 1950, expérimenter le verre comme matière privilégiée de création ... » Une occasion pour rappeler que la bouche de la station de métro Palais Royal - Musée du Louvre est faite en grande partie en verre de Murano. Il s'agit du Kiosque des noctambules dessiné en 2000 par Jean-Michel Othoniel dont l'exposition présente une jolie croix nommée : « Géométrie amoureuse alessandrita ». Cet artiste dont les œuvres sont souvent des invitations à la rêverie travaille beaucoup avec le verre de Murano.

La partie de l'exposition consacrée aux XV - XIXe siècles est magnifique avec des exemples particulièrement fins parmi les plus anciens démontrant un savoir-faire particulièrement abouti. La production de la fin du XIXe siècle et du début du XXe m'a impressionné par sa féérie avec un surtout de table donnant envie de s'attabler, des vases multicolores surmontés de dragons semblant appartenir à un palais de contes et un lustre dit 'Rezzonico' enchanteur et somptueux.

lustre500Photographie du dessus : Détail du lustre dit 'Rezzonico' du début du XXe siècle de 2,80 m. de haut et 1,80 m de largeur.

Photographie du dessous : « Fauteuil avec applications en verre. XVIIIe siècle. H 117,0 cm ; L 72,0 cm. Venise, Museo del Vetro. © Archivio Fotografico FMCV. »Fauteuil vecapplicationenverre500

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Restauration du bassin de Latone du jardin de Versailles

BassinDeLatonDetail300Photographie : Bassin de Latone de Versailles. © château de Versailles.

Cet article fait suite à celui intitulé : Année Le Nôtre à Versailles !
Pour fêter les 400 ans d'André Le Nôtre, né à Paris 12 mars 1613, il a neigé dans le jardin de Versailles. Nature s'est donc invitée (ou plutôt l'est-elle toujours surtout chez un jardinier) pour cet anniversaire ! Un merveilleux moment pour ceux qui aiment à dialoguer avec elle.
Versailles est un des somptueux exemples de l'art français très riche de mouvements différents, toujours tournés vers la nouveauté, l'intelligence et la beauté. Aujourd'hui le château accueille chaque année plus de trois fois la population de Paris intra-muros : près de sept millions de visiteurs. Tout cela demande une attention toute particulière des conservateurs avec des restaurations continuelles.

La restauration du bassin de Latone et des parterres qui l'entourent qui sont au cœur du jardin de Versailles a commencé ce jour anniversaire du 12 mars 2013 avec l'enlèvement de la statuaire centrale.


Voici de belles vidéos très instructives sur le sujet du bassin de Latone :

Enfin n'hésitez pas aller sur la chaîne Youtube du château de Versailles.

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Année Le Nôtre à Versailles !

PortraitdAndreLeNotreC.Maratta300Photographie : Portrait d'André Le Nôtre par Carlo Maratta, 1680. © Château de Versailles.
À l'occasion du quatre-centième anniversaire de la naissance d'André Le Nôtre (Paris, 12 mars 1613 - Paris, 15 septembre 1700), « le château de Versailles  rend hommage tout au long de l'année 2013, au jardinier de Louis XIV, architecte, paysagiste  exceptionnel, mais aussi collectionneur d'art averti, ami et confident du roi ».
Créateur du 'jardin à la française', il est une figure emblématique de l'humaniste français du XVIIe siècle, universaliste : Tout à la fois artiste et scientifique, architecte, jardinier, peintre etc., il dessine l'espace dans des perspectives illimitées et des bosquets intimes, dans des plans d'eau immenses où miroitent le ciel et ses lumières et des fontaines aux jets fastueux ; modèle la terre et l'esprit en même temps dans des invitations au jeu, à l'amour et à l'intelligence ; réunissant l'antique et la modernité, le merveilleux, la fantaisie, la raison et la nature ... le tout dans une harmonie inspirant la grandeur voire le sublime. On ne sait plus si c'est notre corps ou notre esprit qui supporte la promenade au milieu de ces parterres fleuris et dessinés en dentelle, des allées majestueuses ou fines aboutissant à une vue illimitée ou au contraire nous surprenant par des apparitions sculptées ou des jardins secrets au détour d'un bosquet.

ChristianMilet300Photographie : Le bassin d'Apollon © Château de Versailles.

Pour fêter cet anniversaire plusieurs événements sont prévus : restauration du bassin et des parterres 'de Latone', restauration du bassin 'des enfants dorés', réintroduction dans le jardin de deux sculptures monumentales enlevées au XIXe siècle : 'Milon de Crotone' et 'Persée et Andromède' ... Concerts, ballets, théâtre, opéras, feux d'artifice et jeux d'eau animeront cette fête, avec toujours pour la période estivale les 'grandes eaux musicales', les 'jardins musicaux' et les 'grandes eaux nocturnes'.
A partir du 2 juillet sera exposé avec le concours du Muséum national d'histoire naturelle l'herbier du roi au palais de Flore qu'est le grand Trianon, où viendront se joindre quelques portraits de dames portant bouquets et tableaux de fleurs ; l'exposition continuant dans le 'jardin de senteur' à l'extérieur où les jardiniers de Trianon « restitueront un fleurissement historique de ses parterres : jacinthes bleu turquin, jonquilles de  Provence, narcisses de Constantinople ... »
versaillespeinturejardin300aPhotographie : Peinture d'époque représentant une partie du jardin de Versailles. © Château de Versailles.

La bibliothèque municipale de Versailles présentera une autre exposition particulièrement intéressante car parlant d'une partie oubliée du jardin jamais restaurée : le 'bosquet du labyrinthe' :
« Conçu en 1669 par André Le Nôtre et Charles Perrault pour l’éducation du Dauphin, le bosquet du Labyrinthe fut l’un des plus fastueux de Versailles. Près d’une quarantaine de fontaines, ornées de 333 animaux en plomb polychrome mettaient en scène les fables d’Ésope, au cœur d’un dédale de treillages et de rocailles. Il fut détruit lors de la replantation des jardins en 1775-1776, pour être remplacé par le bosquet de la Reine actuel. Ce lieu disparu revivra le temps d’une exposition à la Bibliothèque municipale de Versailles, ancien Hôtel des Affaires étrangères de Louis XV, située à proximité du château de Versailles. Cette exposition remettra également le thème du labyrinthe dans son contexte mythologique (le mythe de Dédale), spirituel, littéraire (Fables de La Fontaine, Phèdre de Racine) et pictural, ainsi que dans l’art des jardins. »

POUR EN SAVOIR PLUS CLIQUEZ ICI.

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Canaletto à Venise

2-300Le musée Maillol nous habitue à de bonnes expositions présentées avec raffinement. Cette fois le sujet est Canaletto à Venise. « Canaletto (1697-1768) est le plus célèbre des vedutisti vénitiens du XVIIIe siècle. »

Le védutisme est un mouvement pictural représentant des paysages urbains en suivant des règles de perspective permettant de rendre le plus fidèlement possible la réalité. Au XVIIIe siècle, à Venise, les artistes peignant des vues (vedute) sont appelés peintres védutistes (vedutisti).

Ce souci de réalisme est particulièrement mis en avant dans l'exposition qui se déroule en ce moment et juqu'au 10 février 2013 avec la présentation d'une reconstitution de « chambre obscure » : « En collaboration avec la Soprintendenza al Polo Museale de Venise, le Musée Maillol a permis, grâce aux études de Dario Maran et à l’habileté de maîtres artisans vénitiens, de reconstruire le fac-similé de la chambre optique utilisée par Canaletto pour réaliser ses dessins. Dérivé de l’instrument du Caravage, avec un jeu de loupes savamment orientées l’appareil, souvent placé sur une barque, l’objectif face au sujet choisi, offrait un champ de vision et une précision de transcription uniques à l’époque. Les visiteurs de l’exposition [peuvent] en apprécier eux-mêmes l’efficacité.  »

3-300L’exposition rassemble aussi « plus de cinquante oeuvres, sélectionnées avec rigueur, provenant des plus grands musées et de collections particulières incontournables. Certains des tableaux issus de collections privées n’ont plus été présentés dans le monde depuis les années 1930. De plus, une grande partie des oeuvres viennent en France pour la première fois. [Sont] aussi exposés des dessins et le célèbre Carnet -1731 environ- conservé au Gabinetto dei Disegni e Stampe delle Gallerie Dell’Accademia, qui [quitte] exceptionnellement Venise le temps de l’exposition et que les visiteurs [peut] admirer ouvert, mais aussi feuilleter virtuellement. Ce cahier est un instrument fondamental pour comprendre la technique de travail de Canaletto.  »

Photographie 1 : La Piazzetta vers la Pointe de la Douane et le Canal Grande d'Antonio Canal dit Canaletto , datant de 1730 . Huile sur toile de 58,5 x 102 cm prêtée par The Egerton of Tatton Park de Knutsford. © NTPL/John Bethell.

Photographie 2 : Le Palais des Doges et la Rive degli Schiavoni d'Antonio Canal dit Canaletto , datant de 1730 . Huile sur toile de 110,5 x 185,5 cm prêtée par The Egerton of Tatton Park de Knutsford. © NTPL/John Bethell.

Je profite de cette exposition pour parler de deux peintres français des XVIIe et XVIIIe siècles, dans la ligne de ce mouvement, qui allient la recherche sur la couleur à celle sur la perspective dans une osmose parfaite. Il s'agit de Claude Gellée dit Claude Le Lorrain (1600-1682) et de Joseph Vernet (1714-1789), dont voici quelques exemples de peintures dont les photographies ne sont qu'un pâle reflet des œuvres observées de visu qui 'tiennent' l'esprit et le conduisent vers la lumière ; redonnent à l'oeil la notion de la beauté naturelle ; et qui nous rappellent ensuite, dans une simple promenade à observer un ciel, à nous sentir dans une œuvre d'art totale.
Claude Gellée dit Claude Le Lorrain :
1646, 1648, date? date?.
Joseph Vernet :
date?, date?, 1756, 1759, 1759.

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Exposition : Albrecht Dürer et son temps  : De la Réforme à la guerre de Trente Ans.

cat.84-500Photographie : Isaaks, Détail du Baptême du Christ (détail). © Exposition : Albrecht Dürer et son temps, École nationale supérieure des Beaux-arts. J'ai choisi ce dessin en particulier pour le chapeau.

La galerie d’exposition de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris présente du 24 octobre 2012 au 13 janvier 2013 une exposition intitulée « Albrecht Dürer et son temps  : De la Réforme à la guerre de Trente Ans ».

Sur 425 m2 d'exposition sont présentées 154 œuvres avec une centaine de dessins du XVe au XVIIe siècles accompagnés d’une quarantaine d’estampes, et en supplément 34 manuscrits de la même époque. Tous proviennent de la collection de l’école nationale supérieure des Beaux-arts exceptés 8 œuvres prêtées par la bibliothèque nationale de France ; et viennent essentiellement du don effectué par Jean Masson en 1925.

Cette école est un lieu où se retrouve l'histoire de l'art, et où il est bon de flâner parmi art et passionnés. Elle conserve près de 450 000 œuvres et ouvrages dont plus de 20 000 dessins, et attire de nombreux étudiants en plein milieu du quartier artistique et littéraire de Paris : des galeries d'art contemporain, des antiquaires de prestige, des cafés littéraires et artistiques, des bouquinistes des quais de Seine, des maisons d'édition, à deux pas du Louvre et du quartier latin … Il y souffle encore un air d'humanisme culturel délicieux.

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Les dames de Trianon

MadameAdelaidedeFrancefilledeLouisXVPhotographie du dessus : « Madame Adélaïde de France (1732-1800) faisant des nœuds. Jean-Marc Nattier (1685-1766). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet. » Sur ce portrait la princesse tresse des fils d'or.
MarieAntoinettedAutrichePhotographie de gauche : « Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, future Dauphine de France (1755-1793). Jean-Baptiste Charpentier, le Vieux (1728-1806). Joseph Ducreux (1735-1802) (d'après). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet. » Ce portrait date de 1769 et représente Marie-Antoinette à l'âge de 14 ans. Son regard semble suivre celui du spectateur qui déambule autour du tableau. Les regards des portraits présentés dans cette exposition sont souvent très expressifs et tous différents.
Photographie de droite : « Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1722-1764). Jean-Marc Nattier (1685-1766). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet. »
Le grand trianon de Versailles accueille du 3 juillet au 14 octobre 2012 une exposition intitulée Les dames de Trianon présentant des portraits peints (par d'importants artistes) des grandes dames ayant habité cette demeure depuis sa construction au XVIIe siècle jusqu'à la fin de la monarchie au XIXe.
Cet édifice est un petit joyaux de l'architecture. Il succède au trianon de porcelaine construit en 1670 par Louis Le Vau et François d'Orbay pour Louis XIV dont les façades sont recouvertes de carreaux de faïence bleue et blanche. Seulement la faïence résiste mal au gel et se fissure. On ne trouve à cette époque de beaux exemples de compositions en céramique extérieures que dans des contrées du sud comme dans les pays arabes, en Espagne, au Portugal, au Brésil, en Asie … Certains azulejos décorant des façades extérieures d'édifices, de jardins etc., sont particulièrement beaux.
MarquisedePompadourLe roi décide de remplacer le premier bâtiment et demande à Jules Hardouin-Mansart d'édifier en 1687 un trianon de marbre. Celui-ci, situé dans le parc du château de Versailles, est au départ construit pour s'intégrer au jardin. Ses colonnes et façades de marbre rose sont d'un merveilleux effet sur le bleu du ciel et font de ce bâtiment un véritable joyaux : une ode à l'art qui se différencie de la nature et ses piliers de verdure, formant avec elle un temple voluptueux. L'intérieur est parsemé de frises bucoliques et contient de très nombreux tableaux de chevalet dont la plupart (même les mythologiques qui constituent le moitié du total et sont des chefs-d’œuvre de l'art classique français de cette époque) ont un rapport avec la nature et les éléments. Louis XIV en fait peindre près de 160 pour ce lieu.
Ce temple aux piliers roses (Paris contient plusieurs édifices avec des colonnes de marbre de couleur rose ou rouge comme la fontaine Saint-Michel ou le Sénat dont certaines viendraient des thermes romains où se trouve l'actuel hôtel de Cluny) est dédié aux dames. Il est tout particulièrement bien choisi pour y présenter des portraits de celles qui y ont habité. Que l'on s'intéresse à l'histoire, à la peinture de portraits ou à la mode ... on y trouve dans tous les cas son bonheur. Pour la mode : on assiste à son évolution à travers les toilettes de ces grandes dames restituées dans les moindre détails par quelques-uns des meilleurs peintres de l'époque. L'exposition commence par un portrait de Madame Jeanne Campan (1752-1822), première femme de chambre de Marie-Antoinette (je publierai ce mois un article sur les femmes de chambre et les valets de chambre). Puis se succèdent reines, princesses et autres grandes dames, dans des environnements de leur époque.
Photographies du dessous : - « Portrait en pied de la reine Marie-Thérèse, infante d'Espagne, en grand costume royal (1638-1683). Charles et Henri Beaubrun (1604-1692), (1603-1677). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Hervé Lewandowski. » - « Françoise-Athénaïs de Rochechouart-Mortemart, marquise de Montespan (1641-1707). Pierre Mignard (1612-1695) (d'après). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot. »

dames1Photographies du dessus : - « La reine de France, Marie Leszczynska (1703-1768) en grand costume de cour. Vers 1725. François Albert Stiemart (1680-1740). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot. » - « Marie Josèphe de Saxe, dauphine de France, en 1747 (1731-1767) représentée devant le bassin de Latone et la perspective du Tapis vert à Versailles. Jean-Marc Nattier (1685-1766). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet. »
Photographies du dessous : - « Yolande-Gabrielle-Martine de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793). Portrait "au chapeau de paille" en 1782. Elisabeth Louise Vigée-Le Brun (1755-1842). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot. » - « Portrait à mi-corps de Pauline Bonaparte, princesse Borghèse, duchesse de Guastalla (1780-1825). Robert Lefèvre (1755-1830). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Droits Réservés. »
dames2Photographies du dessus : - « Louise-Marie-Thérèse-Charlotte-Isabelle d'Orléans, reine des Belges (1812-1850), en 1841. Franz Xaver Winterhalter (1806-1873). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet. » - « Eugénie de Montijo, impératrice des Français (1826-1920). Représentée en robe de bal, portant le cordon de Grand-Croix de l'ordre des Dames Nobles de Marie-Louise d'Espagne. Edouard-Louis Dubufe (1819-1883). Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot. »

Photographie du dessous : Détail d'une peinture.

main.jpg© Article LM

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Le vin au Moyen-âge

TourJeanSansPeur300Photographie 1 : Vue actuelle de la Tour Jean sans Peur (1409-1411). Classé monument historique en 1884, cet édifice est un des derniers vestiges civils du Moyen Âge à Paris. © photographie : Jean René Gendre.
Photographies 2 et 3 : 'Bonnes et mauvaises manières de boire du vin' : Valère Maxime, Faits et dits mémorables des Romains, Bruges, vers 1475, Malibu, J. P. Getty Museum, ms. 43.
Le Moyen âge est une époque phare dans l'histoire de France et des beaux-arts. Cette période dure mille ans : du Ve siècle au XVe. Cela représente le double de temps de ce qui nous sépare de lui jusqu'à aujourd'hui. On imagine les changements qui s'y sont produits ; évolutions dont la France est l'initiatrice principale. Deux renaissances de l'Occident s'y produisent (avant celle du XVe siècle qui est italienne) : la carolingienne au IXe siècle et celle du XIIe (siècle du francigenum opus [voir l'article Le bas Moyen-âge : Fin amor et Art français ou francigenum opus], des troubadours, de la chevalerie, des grands centres monastiques ...).
Les monuments de cette époque sont très présents dans l’hexagone, en particulier les églises romanes (Xe au XIIe s.) et gothiques (XIIe au XVe s.). Les édifices civils sont plus rares. La Tour Jean sans Peur construite au début du XVe siècle (photographie 1) à Paris en est un exemple. Toute l’architecture a été conservée. Il manque juste les pavements  et peintures multicolores, les tentures précieuses, les meubles d'époque et la courtoisie, pour s'y retrouver pleinement. vin300Mais des expositions photographiques régulières nous y rappellent les mœurs de cette période. Celle qui se déroule en ce moment jusqu'au 11 novembre 2012 est intitulée Le vin au Moyen-âge et présente le rôle majeur de cette boisson à cette époque ; aliment qui comme l'olive, le blé, le thé, le café ou le chocolat est civilisateur. Durant l'Antiquité c'est d'abord l'olivier, le blé puis le vin qui accompagnent les empires grecs et romains. L'élixir de Dionysos (puis Bacchus) et le pain sont la base de l'alimentation et du culte chrétien qui se propage dans tout l'Occident. Le chocolat est celui des empires des Amériques du sud et centrale (aztèques, mayas ...). Le café est le breuvage  des Lumières du XVIIIe siècle et le thé de la colonisation anglo-saxonne etc.
Au Moyen-âge, en Occident et durant les siècles qui suivent, le vin est une boisson majeure. Lorsqu'on lit les livres de pharmacopée d'alors elle s'avère être primordiale, notamment dans la fabrication de médicaments. Elle permet d’aseptiser quelque peu une alimentation qui ne connaît pas les règles d'hygiène actuelle. C'est un élément commercial de premier ordre ; et sa culture apporte la prospérité. Toutes les classes sociales l'apprécient. A doses raisonnables, il procure la joie. C'est une boisson païenne et biblique. Tout un service lui est associé. « Par souci de pureté, le vin de messe exige un service attentif et requiert une vaisselle d’or vindetail300: burette, passoire, calice au large pied, petite cuillère, pipette liturgique. » nous dit l'exposition. « Lors d’un festin, le vin est servi au dernier moment suivant un cérémonial parfois complexe. Ainsi, à la cour de Bourgogne au XVe siècle, au moins trois personnages sont requis : huissier de salle (chargé de quérir l’échanson), échanson (porteur d’une coupe) et sommelier (porteur des pots d’eau et de vin et goûteur). Les vins sont appréciés frais et oxygénés et pour cette raison, versés de haut. Chez les puissants, la vaisselle (hanaps, verres, coupes...) ainsi que les vins d’apéritifs et autres boute-hors (vins signalant qu’il est temps de prendre congé) sont disposés sur des dressoirs. Les traités de bonnes manières se diffusent à partir du XIIIe siècle. On y apprend à boire le coude collé au corps et à petites goulées (pour les femmes). Mais les bonnes manières n’empêchent pas l’hôte de s’amuser parfois aux dépens de ses invités : il existe des pots surprises qui ont un goulot factice mais des trous bien réels placés en dessous, qui laissent s’échapper la boisson sur les pieds de l’invité ! »
On peut contempler de ces services de table en ce moment au musée national de la Renaissance du château d'Ecouen qui présente une exposition de vaisselle d'usage en argent de la Renaissance découverte en 2006 dans un champ par deux habitants de Pouilly-sur-Meuse, en Lorraine. Celle-ci s'intitule L'invention d'un trésor : vaisselles précieuses de la Renaissance et se déroule jusqu'au 2 juillet 2012 tous les jours sauf le mardi dans les appartements de Catherine de Médicis.

Cette vaisselle transmise sur plusieurs générations date de la fin du XVe siècle à la seconde moitié du XVIe. Elle n'est pas celle que l'on dispose alors sur des dressoirs, exécutée par les plus grands orfèvres du temps, et servant avant tout à montrer le goût et la richesse de leur propriétaire. Elle est simple, d'usage courant, ce qui la rend d'autant plus rare, car on a alors l'habitude de faire fondre ce genre d'argenterie afin de la faire exécuter par des artisans plus à la mode. L'orfèvrerie civile de la Renaissance étant très rare, ce trésor est sans équivalent en France. Il est composé de trente et un objets d'argent en partie dorés et ciselés, réalisés dans quatre foyers de production : Paris, Reims, Châlons-en-Champagne et Strasbourg.

 

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Cima da Conegliano : Maître de la Renaissance italienne.

Cima300Du 5 avril au 15 juillet, le musée du Luxembourg à Paris propose une exposition intitulée : Cima da Conegliano : Maître de la Renaissance italienne dont on peut lire une présentation sur le site dédié à celle-ci.

Cette exposition donne l'occasion de rappeler que le palais du Luxembourg devient sous Louis XV, en 1750, l'un des premiers musées français. Deux fois par semaine, les mercredis et samedis, on y vient contempler gratuitement des tableaux de la collection royale. Plus exactement c'est dans la galerie royale de peinture, à l’emplacement de la galerie de Marie de Médicis (dont les peintures sont aujourd'hui au musée du Louvre), dans l'aile Est du palais du Luxembourg, que ces expositions sont proposées à l'initiative de Charles François Paul Le Normant de Tournehem, directeur des Bâtiments du Roi.
Photographie : Détail de la peinture L'Archange Raphaël et Tobie ... de Cima da Conegliano (1459 - 1517). Huile sur bois marouflé sur toile de 162 x 178 cm, datant de 1514 – 1515 et conservée à la Galleria dell'Accademia de Venise. © Soprintendenza special per il Polo Museale di Venezia, Galleria dell'Accademia.

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Exposition Oberkampf Bon Ton : Les petits-maîtres de la mode française

montage4405L'exposition que je prépare approche. J'espère vous y voir nombreux … surtout que cela se déroulera seulement durant l'après-midi du dimanche 27 novembre.
Seront présentés :
- Des impressions sur tissus de petits-maîtres de la mode des XVIIIe et XIXe siècles que j'ai réalisées à partir de documents d'époque ;
- Des vêtements d'époque (Belle époque, années folles et zazous) présentés par des boutiques du quartier reconnues pour la qualité de leurs vêtements en particulier du XIXe siècle pour Ancienne Mode et des années zazous pour Casablanca.
Il sera fait un clin d'oeil à M. Oberkampf (1738-1815), l'inventeur de la toile de Jouy, et dont le quartier porte le nom.
Tout cela aura lieu dans le petit bar artistique le Bric à brac, au 108 rue Oberkampf (à côté de chez moi : emprunte carbone très bonne ;-), qui sera investi pour l'occasion du rez-de-chaussée au premier étage (voir la photographie de ce café céladon en haut à gauche ; à droite il s'agit d'une photographie du XIXe siècle d'un magasin de sous-vêtements vendant notamment des jupons et des crinolines).
Ceux qui le peuvent sont invités à venir habillés dans des tenues de pur style et de fantaisie.
Pour ceux qui ont un compte sur Facebook et qui viendront sûrement ou peut-être, ce serait gentil de vous inscrire sur la page de l'évènement ici. Evidemment Facebook est un bigbrother  pas très recommandable (voir aparté en fin d'article) ; mais il permet de rester en rapport. Comme l'entrée de l'exposition est libre et que ce n'est pas la peine de s'inscrire par courriel, cela me permettra de garder un contact pour les prochaines manifestations que j'organiserai et me rassurera un peu pour celle-ci.
Plus d'informations sur l'exposition ici.
A bientôt !flyer-expo

Aparté au sujet de Facebook : Il s'agit d'un véritable fichier pour le renseignement général  et l'industrie qui n'est pas très démocratique à l'instar de Google, se laissant guidés par la censure qu'elle vienne de la République populaire de Chine (Google) ou de l'islamisme (épisode Charlie Hebdo) par exemple. Moi-même mon premier compte LaMesure a été changé en mettant mon vrai nom sans mon accord, puis a été clôturé quand j'ai refusé  de leur envoyer un scan d'une de mes pièces d'identité. Bon depuis j'ai créé d'autres comptes où ma varitable identité n'est toujours pas indiquée mais tout de même cela mérite d'être dit !

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Au Royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine Antique.

Couronnedefeuillesdecheneenor300Du 13 octobre au 16 janvier 2012 , le Louvre présente une exposition intitulée : Au Royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine Antique.
7-StateredorAlexandreIII300« Cinq cents œuvres retracent l’histoire de la Macédoine antique depuis le XVe siècle avant notre ère jusqu’à la Rome impériale. L’exposition, dont le commissariat est à la fois grec et français, invite à découvrir la richesse du patrimoine artistique de la Grèce du Nord, un patrimoine encore méconnu du grand public tant les découvertes sont récentes. Il a fallu attendre 1977 et la mise au jour à Vergina de plusieurs sépultures royales, parmi lesquelles celle, intacte, de Philippe II, le père d’Alexandre le Grand, pour prendre véritablement conscience du potentiel archéologique exceptionnel de cette région de la Grèce. Sur ce site prestigieux, identifié comme celui de la première capitale du royaume de Macédoine, les archéologues ont notamment retrouvé, en 2008, un ensevelissement énigmatique qui imposera sans doute de réécrire l’histoire antique. Portée par l’intelligence politique de ses souverains, dont le plus célèbre reste Alexandre le Grand, la Macédoine antique a pu s’imposer en tant que royaume et s’opposer ainsi à la Grèce des cités. 9-PortraitdAlexandrePellavuedeprofil300C’est l’histoire de ce royaume au passé glorieux, à l’apogée impressionnante, que dévoile l’exposition. C’est également une mise en lumière de ce qu’étaient en leur temps les tombes de la Grèce du Nord. Car les trésors mis au jour, protégés par les terres des tumuli, sont un témoignage unique de la virtuosité des artistes de l’époque. »
16Figurinefeminineenterrecuite300Photographie 1 : « Couronne de feuilles de chêne en or. Deuxième moitié du IVe s. avant J.-C. Vergina (Aiga), sanctuaire d’Eukleia. Or. D. 18,5 et 16,5 cm. Thessalonique, musée archéologique. © Fouilles Université Aristote, Thessalonique. »
Photographie 2 : « Statère d'or d'Alexandre III. IVe s. av. J.-C. Apollonia. Or. D. 1,65 cm. Thessalonique, musée archéologique. © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund. »
Photographie 3 : « Portrait d'Alexandre. IIIe siècle av. J.-C. Pella (aux environs de). Marbre. H. 30 cm, l. 27 cm, ép. 27 cm. Pella, musée archéologique. © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund. »
Photographie 4 : « Figurine féminine en terre cuite. Fin du IVe s. av. J.-C. Néa Potidaia (Potidée), lieu-dit Pétriotika, sarcophage D. Terre cuite. H. 21,9 cm, l. 7,2 cm, ép. 6,8 cm. Thessalonique, musée archéologique. © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund. »
Photographie 5 : « Figurine en terre cuite : Eros endormi. Dernier quart du IVe s. av. J.-C. Pella, nécropole orientale, tombe à ciste (peut-être d'un enfant). Terre cuite. L. 9,5 cm. Pella, musée archéologique. © Hellenic Ministry of Culture and Tourism / Archaeological Receipts Fund. »23Figurineenterrecuite Erosendormi300

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Exposition Oberkampf Bon Ton

OberkampfBonTon300 J’organise dans mon quartier actuel une exposition intitulée ‘Oberkampf Bon Ton’, le dimanche 27 novembre 2011 de 12h à 20h au 108 rue Oberkampf. Vous y êtes tous conviés. L’entrée est libre !
Deux boutiques vintage de qualité du quartier exposeront des vêtements d’époque des années 1900 à 1950 :  Ancienne Mode et Casablanca.
Je présenterai (LM) des photographies faites à partir de documents d’époque des XVIIIe et XIXe siècles.
Cette exposition s'intéressera à des aspects de la mode française d'avant les années 50 : avant le tout prêt-à-porter ; dans un temps où chaque village possède au moins un tailleur ; ce qui permet le maintien d'une certaine créativité et d'un 'bon goût' personnalisé. On fabrique aussi ses vêtements à la maison. Du reste pour cette exposition, chacun est invité, dans la mesure du possible, à venir habillé soit à l'ancienne, soit d'une manière exubérante, soit à la manière des 'masques' d'autrefois, mais toujours avec style. Enfin comme vous voulez. Le principal c'est de vous y voir !

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Hôtels particuliers parisiens

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Photographies du dessus :  1 - Hôtel de Cluny. Façade sur cour. © Caroline Rose. Construction 1471-1500 / Restauration en 1843-1856. 2 - Hôtel de Guénégaud. Façade sur cour. © Caroline Rose. Construction 1651-1653 / restauration 1963-1967.
Photographie du dessous : Hôtel de Soubise. Vue de la cour. © Caroline Rose. Construction 1705-1708 / modifications  1735 / restauré en 1958-1992.

2

Photographie du dessus :  Hôtel de Rohan. © Caroline Rose. Construction 1705-1708 / restauration 1935-1938.

Photographie du dessous : Hôtel Libéral Bruand. Façade sur cour (1 rue de la Perle, 3e). © Gilles Targat.

3

Photographies du dessous 1 - Hôtel de Matignon. Façade sur jardin. © Gilles Targat. 2 - Hôtel de Salm. Façade sur cour. © Caroline Rose. Construction 1782-1788 / restauration façade 1873-1875. 3 - Hôtel de Salm. Vue depuis les quais de Seine. © Caroline Rose.

4

Photographie du dessous : Hôtel de Bourbon-Condé. Façade sur jardin (12 rue Monsieur, 7e). © Gilles Targat.

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Photographies dans le texte : 1 - Hôtel de Camondo. Façade sur jardin. © Caroline Rose Construction 1911-1914. 2 -  Hôtel Lambert. Façade sur cour (2 rue Saint-Louis-en-l’Ile, 4e). © 7 camondo300Gilles Targat. 3 - Hôtel Hesselin. Vue perspective depuis le jardin (24 quai de Béthune, 4e). © David Bordes.
La Cité de l’architecture & du patrimoine propose du 5 octobre 2011 au 19 février 2012 une exposition intitulée L'hôtel particulier, une ambition parisienne. Pour l'occasion des parties d'un hôtel particulier sont reconstituées sur 450 m2 et une large documentation permet d'appréhender l'évolution de ces bâtiments qui font encore aujourd'hui une grande partie du prestige de Paris. Ce sont aussi des témoignages exceptionnels de l'évolution des beaux-arts à travers les siècles, dans une Hotel Lambert facade cour300ville à la pointe du goût et de la modernité. Le début de l'exposition nous plonge dans une décor reconstitué d'hôtel particulier : avec sa cour pavée, différentes pièces de réception meublées, une chambre à coucher, le cabinet de curiosités « meublés au fil des siècles, en fonction du goût des propriétaires imaginaires qui s’y sont succédés » et une galerie de portraits ouverte sur un jardin animé de treillages. Le visiteur accède ensuite à la partie documentaire de l’exposition. Un parcours chronologique nous mène du Moyen Âge à la Belle Époque. Cela commence par quatre grandes maquettes illustrant l’évolution de ce bâtiment depuis celui de Cluny au début du XVIe siècle jusqu’au Palais Rose construit en 1900, en passant par les hôtels Lambert et Thélusson. D’autres maquettes, dessins, plans, gravures, sculptures, tableaux d'époque évoquent ces hôtels parisiens. Le visiteur peut aussi accéder à une documentation consultable sur des bornes multimédia contenant un corpus de 300 fiches d’hôtels illustrées. Ce parcours ce conclut par l'évocation de divers thèmes liés à ce sujet. Marot hotel Hesselin perspectivedepuisjardin300C'est une très bonne occasion de connaître un peu mieux certains des bâtiments qui jalonnent encore aujourd'hui les rues parisiennes, de les apprécier à leur juste valeur, de les replacer dans leur contexte historique et artistique, et avec eux tous ceux qui ont disparu. La richesse de ce patrimoine dont une grande partie est toujours présente et habitée, notamment par des musées, ou des institutions prestigieuses, mérite cette exposition.
Il faut rappeler que si Paris possède de magnifiques hôtels particuliers, le reste de la France aussi comme on peut le constater en allant sur Wikipedia. Il est question d'un autre très bel hôtel particulier : celui où se trouve aujourd'hui le musée Jacquemart-André, dans l'article Exposition 'Fra Angelico et les Maîtres de la lumière' au musée Jacquemart-André.

Photographie du dessous : Hôtel de Lassay. Salon des saisons (128 rue de l’Université, 7e). © Gilles Targat.

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Photographies. À gauche : Hôtel de La Vrillière. Galerie Dorée. © Caroline Rose. Construction 1635-1650 / modifications 1714-1718 / agrandissement-altérations 1854-1872. La  Galerie a été reconstituée en 1870. À droite : Hôtel de Soubise. Salon de la princesse. © Caroline Rose.

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Photographies. À gauche : Hôtel de Rohan, décor intérieur. © Caroline Rose. Construction 1705-1708 / restauration 1935-1938. À droite : Hôtel de Lauzun. Décor intérieur. © Caroline Rose. Construction 1657-1658 / restaurations 1948-1949 et 2066-2007.

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Photographies : Hôtel de Lauzun. Enfilade de l’appartement du premier étage (17 quai d’Anjou, 4e). Construit entre 1650 et 1658 par l'architecte français Louis Le Vau. © Gilles Targat.

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© Article LM

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Exposition 'Fra Angelico et les Maîtres de la lumière' au musée Jacquemart-André

6.BeatoAngelicoIncoronazionegalleriadegliUffizi300Photographies 1 et 2 : 'Le Couronnement de la Vierge' de Fra Angelico. Vers 1434-1435. Tempera sur bois de 114 × 113 cm. Galerie des Offices, Florence. © 2010. Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali.
Photographie 3 : Détail de 'Vierge à l'Enfant' de Fra Angelico. Vers 1450. Tempera sur bois de 99,5 x 66,8 cm. Galeria Sabauda, Turin. © 2010. Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali. 

Pour voir l'article précédent sur le même sujet, cliquer ici. 

6.BeatoAngelicoIncoronazionegalleriadegliUffizidetailorgur3Le musée Jacquemart-André est l'hôtel particulier parisien d'un célèbre couple de collectionneurs, rempli du sol au plafond d'objets d'art de grande qualité. Entrer dans ce bâtiment c'est se plonger dans un bain d'esthétisme et de raffinement tout particulièrement imprégné du XVIIIe siècle français et de la Renaissance italienne. L'exposition Fra Angelico et les Maîtres de la lumière y a donc toute sa place, Fra Angelico (vers 1400-1455) étant un des artistes phares de la première Renaissance italienne. Son oeuvre est d'une grande richesse, notamment dans son utilisation de l'or et de couleurs précieuses. Elle marque aussi un tournant qu'opère l'Italie d'alors, se démarquant de l'influence française gothique et courtoise pour élaborer une Renaissance à partir d'une redécouverte de l'Antique et un foisonnement artistique et artisanal soutenu par de très importants mécènes esthètes, issus de la vie religieuse ou publique. A cette époque l'Italie est à la croisée des chemins entre l'Orient et l'Occident. C'est une place importante commerciale, en particulier à travers des villes comme Venise ou Florence. Elle devient la source d'une modernité nouvelle qui prend la place d'une influence française avec un gothique qui s'endort sur ses lauriers et une richesse devenue pompeuse quand les artistes et artisans italiens proposent une plus grande finesse et de nouveaux savoir-faire. Ceux ayant assisté aux deux expositions parisiennes dans les derniers mois de l'année 2010, l'une sur la Renaissance italienne à travers la famille des Médicis (voir les articles  Exposition : Trésor des Médicis 1 et 2 et l'autre sur la France artistique en 1500 (Exposition : France 1500, entre Moyen-âge et Renaissance) 5.FraAngelico-Viergalenfantdetail300peuvent témoigner du manque de renouvellement des beaux-arts dans la France du XVe siècle quand l'Italie est toute entière dans la nouveauté et la recherche (comme sur la perspective). Du reste la France accueille rapidement ces nouveaux talents de la péninsule, qu'ils soient artistes ou artisans.  
Les artistes influençant ou influencés directement par Fra Angelico sont aussi très intéressants. L'exposition présente ainsi en accompagnement des vingt-cinq panneaux peints de l'artiste autant d'autres de peintres importants l'ayant côtoyé. On y découvre l'apprentissage progressif de la maîtrise de la perspective, déjà présente durant l'Antiquité (les peintures murales d'architectures présentées dans l'exposition sur Pompéi au musée Maillol à Paris en sont un exemple - au sujet de cette exhibition voir l'article ici), mais que les artistes de la Renaissance vont définir et utiliser jusqu'à un une maîtrise à l'origine de notre modernité et de son regard sur le monde : une science de l'appréhension du sensible par l'image à l'origine d'une vision 'réelle' du monde qui aboutit à celle où nous sommes aujourd'hui qui est pourtant loin d'être exhaustive.
Ces oeuvres expriment aussi un mysticisme proche de l'ordre Camaldule  et des pratiques monastiques et d'ermitages dont la simplicité de certains sujets et le traitement encore assez 'naïf' contrastent avec l'emploi de couleurs précieuses et de l'or et de l'argent dont parfois  les feuilles sont incrustées et ciselées à même la peinture, donnant notamment des rendus de drapés assez spectaculaires comme dans la Vierge à l'Enfant de Fra Angelico de vers 1450 ; rendu que la photographie 3 ne peut restituer.
Cette exposition est aussi une occasion de visiter le musée Jacquemart-André.

Visite virtuelle Musée Jacquemart-André

Auteur : Culturespaces

Photographies : Musée Jacquemart-André.

MuseeJacquemartAndre5001.jpgMuseeJacquemartAndre5002.jpgMuseeJacquemartAndre5003.jpgMuseeJacquemartAndre5004.jpgMuseeJacquemartAndre5005.gif© Article LM

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Art de vivre à la romaine

PompeiStatueDetail2300Après la splendide exposition sur les Médicis collectionneurs (voir les articles Trésor des Médicis 1 et 2), le musée Maillol à Paris présente, dès le 21 septembre prochain et jusqu'au 12 février 2012, une exposition intitulée Pompéi, un art de vivre. Cette ville antique et ses voisines, recouvertes des cendres du Vésuve au premier siècle de notre ère, sont redécouvertes à partir du XVIIIe siècle, époque où commencent des fouilles révélant un nombre considérable d'oeuves de cette région imprégnée d'hellénisme, permettant d'appréhender le quotidien de la vie d'alors d'une manière assez merveilleuse ; et influençant considérablement les arts décoratifs en particulier à la fin du XVIIIe et au XIXe.
PompeiCratere300L'exposition se propose de reconstituer une demeure privée de Pompéi afin de déambuler en son intérieur, depuis les pièces pour recevoir jusqu'aux plus secrètes. Objets d'art ou usuels et fresques nous invitent dans ses diverses parties : l’atrium, le triclinium et la culina, le peristyle autour du jardin, le balneum, le venereum. Deux cents œuvres venant de Pompéi et d’autres sites vésuviens sont ainsi présentées. « Si les monuments publics de l’Empire romain, théâtres, amphithéâtres, thermes, temples, sont nombreux et souvent en bon état de conservation, les résidences privées, en dehors de celles retrouvées ensevelies par le Vésuve en l’an 79 à Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies, sont très rares et jamais retrouvées ailleurs dans leur intégrité. Ces maisons et villas continuent à nous émerveiller par leur état de conservation. Leurs infrastructures, l’eau courante, la distribution de la chaleur, le tout-à-l’égout, l’intégration des espaces verts jusqu’aux formes des objets quotidiens, sont d’une modernité spectaculaire. »
Photographie 1 : Détail « Statue honoraire de femme drapée - marbre - H. 148 cm - Inv. 6248 - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napolie - Pompei - Museo Archeologico Nazionale di Napoli - © Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei / PompeiVasque300Photo Archivio dell'Arte - Luciano Pedicini/fotografo. Statue trouvée dans un monument public à Herculanum. Jeune femme de la bonne société, habillée à la grecque et coiffée à la mode des Jules-Claudes (premières décennies du Ier siècle ap. J.C.). Les statues honoraires étaient offertes par l’administration de la ville aux nobles bienfaiteurs pour leur générosité et, de ce fait, étaient très prisées. »
Photographie 2 : « Cratère à volutes, décoration de jardin - marbre - H. 86 cm - Inv. 6779 - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e - Pompei - Museo Archeologico Nazionale di Napoli - © Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei / Photo Archivio dell'Arte - Luciano Pedicini/fotografo. Ce cratère a les parois décorées de personnages dionysiaques en relief. Ce type de vase est souvent percé dans son fond pour servir de bassin de fontaine. Sculpté en marbre à volutes, il rappelait l'ancien vase grec de banquet dans lequel on mélangeait l'eau et le vin. Très prisé dans les jardins, il était produit en série par les ateliers de marbre néo-attiques. Il est souvent représenté dans les décorations sur le thème du jardin. »
Photographie 3 : Bassin avec support en forme de vase tripode - marbre - H. 134 ; diam. 102 cm - Inv. 6866 - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei - Museo Archeologico Nazionale di Napoli - © Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei / Photo Archivio dell'Arte - Luciano Pedicini/fotografo. Bassin en marbre avec trois pieds en forme de sphinx, inspiré des louteria grecques en bronze. La base, qui rappelle celle des tripodes, élégamment décorée d’éléments végétaux, répond au goût classique typique des ateliers néo-attiques.  »
PompeiDyonisos300aPhotographie 4 : « Fresque avec Dionysos trônant - H. 81 ; L. 67 cm - Inv. 9546 - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei - Museo Archeologico Nazionale di Napoli - © Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei / Photo Archivio dell'Arte - Luciano Pedicini/fotografo . Dionysos, en latin Bacchus, dieu du Vésuve selon Martial. Siégeant sur son trône et couronné de lierre, le cantharus dans sa main droite et le thyrsus dans sa main gauche. À ses pieds, la panthère, l’animal sacré et le tambourin joué par les Ménades. »
Photographie 5 : « Villa à la mer, médaillon, Fragment de fresque, H. 25 ; L. 25 cm - Inv. 9511 - Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei - Museo Archeologico Nazionale di Napoli - © Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei / Photo Archivio dell'Arte - Luciano Pedicini/fotografo. Médaillon à la villa provenant de Stabie. Le rêve des habitants de l’empire était de posséder une villa à la mer (maritima). La représentation de villas extraordinaires, à deux étages et façade en hémicycle, dans un paysage marin sur fond de montagnes peuplées de statues, était récurrente dans le IVe style de Pompéi.  »

PompeiPedicini300© Article LM

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Merveilleuses & merveilleux