Le mois de juillet

OrchisBoux3a-300lmPhotographies du dessus : Orchis bouc, (Himantoglossum hircinum). Une des nombreuses espèces d'orchidées terrestres que l'on trouve à l'état sauvage en France.

OpusculesDeParnyLaJourneeChampetre300lmPhotographie de gauche : Poème intitulé 'La journée champêtre' provenant de : Opuscules de M. Le Chevalier De Parny, seconde partie, à Londres, chez Manoury, 1787, quatrième édition, de 16 x 11 cm.

Ce qui compte ce ne sont pas les choses, mais le regard que l'on porte sur elles. Cette vue est orientée par de multiples facteurs. La nature a toujours été la compagne de l'homme qui s'en ai aussi beaucoup méfié et a souvent essayé de la maîtriser. Ses possibilités sont aussi infinies que les appréciations que l'on fait de ses parties. Pour moi, ce qui m'impressionne, c'est la présence à nos pieds de plantes sauvages, que certains appellent des mauvaises herbes, pleines de propriétés, nous interpellant, dialoguant avec nous par leurs formes, leurs spécificités, leurs capacités ... et l'équilibre qui en résulte.

Si vous voulez découvrir une petite partie de la nature de la région parisienne en ce mois de juillet tout en étant loin, vous pouvez  vous promener virtuellement dans le bois de Vincennes en allant sur ce site : www.pixiflore.com (je remercie Connie de me l'avoir fait découvrir). Cela permet d'apprendre à reconnaître les plantes sauvages ou de compléter ses connaissances. Les photographies ont été prises en cette période estivale.

Millepertuisdetail1-300lmLes champs laissés en jachère ou non cultivés offrent des fleurs multicolores jaunes, bleues, rouges … et des graminées aux tons dorés, verts ou rouges.

Photographie de droite : Millepertuis perforé (Hypericum perforatum L.).

Le Millepertuis se trouve presque partout en région parisienne avec ses fleurs du soleil comme les rayons de cet astre, éclairant chemins boisés et prairies d’une couleur bienfaisante (surtout lorsque l’on sait que l’huile de la plante protège la peau des coups de soleil). Si vous froissez ses fleurs dans la main, votre peau rougira comme les prés à la toison écarlate ou rousse.

Les espèces de graminées sont nombreuses à se montrer. Chacune a une forme spécifique et sa beauté particulière formant de jolis bouquets dans les bois, les prés et les chemins. Du reste la fin du mois de juillet est le moment de la moisson du blé.

Photographie du dessous : Frontispice de Les Saisons, Poème traduit de l'anglais de Thompson, Londres, 1779. Cette gravure est datée de 1781. Elle est de Nicolas de Launay (1739- 1792) d'après un dessin de Clément Pierre Marillier (1740-1808). Elle représente les quatre saisons.

LesSaisonsThompson2-300lm

De nombreuses fleurs sont belles à contempler à cette époque, comme les petites centaurées.

Un champ d’Épilobes à feuilles étroites ressemble à un nuage rose/violet.

Pissenlit300lmPhotographie de gauche : Aigrette (ou pappus) de Pissenlit (Taraxacum officinale). Son nom vient de ses propriétés diurétiques.

Comme associations naturelles, on rencontre près des rivières et des étangs la Reine des prés avec la Salicaire. Il y a aussi l’Eupatoire que l’on trouve aussi dans les endroits plus secs et puis l'Origan, la Saponaire, l’Achillée millefeuille … Chaque parcelle propose son jardin d'agrément, magique, potager ou médicinal. L’Achillée millefeuille et l’Origan peuvent servir comme aromates. Les teintures de Reine-des-prés et d’Eupatoire s’administrent ensemble contre la grippe.

Un Buddleia (Arbre aux papillons) dans les bois ou même poussant spontanément en pleine ville dans des terrains vagues, est toujours une agréable rencontre ; surtout que les fleurs de celui-ci diffusent une odeur particulièrement bonne. Et c’est un arbuste dont les papillons affectionnent les fleurs comme celles de  l’origan et plus généralement semble-t-il les fleurs violettes. Cependant il s'agit d'une des nombreuses espèces s'étant introduites à l'état sauvage relativement récemment en France. Elle est originaire de Chine. Elle est critiquée car modifiant fortement l'écosystème où elle se développe.

Près de points d’eau des plantes reflètent leurs couleurs et formes élancées. Les fleurs de la Reine des prés sont d’un blanc crème scintillant plus pur que les reflets étincelants des rayons sur l’onde, traits lumineux qui teintent de rosé les fleurs d’Eupatoire, couleur de chair rougie, de même que de la Salicaire d’un pourpre de Tarente foncé. Salicaires purpurines, Eupatoires couleur chair et Reines des prés d'un blanc brillant, jouent sur les gradins des rives face au public des ondes et du ciel les esquissant sur les flots de son bleu azuré.

Dans les champs, les multiples fleurs des Crépis à tiges capillaires (Crepis capillaris)  parsèment d’étoiles les étendues de prés laissés en jachère avec de multiples autres espèces aux fleurs jaunes.

Celles de la Molène noire sont particulièrement jolies.

Les haies de Clématites sont blanches et pimpantes quand les fleurs s’épanouissent par centaines.

ClematiteDesHaies300lmPhotographie de droite : Clématite des haies (Clematis vitalba L.). Il s'agit d'une liane vivace sentant bon et ayant en hiver des fruits à l'apparence soyeuse et plumeuse.

La Circée de Paris est sans doute une plante magique car dans la mythologie grecque, Circé est une magicienne parmi les plus connues experte en potions.

Comme les graminées, les bruyères colorées forment des bouquets que dame nature semble avoir placés à dessein.

Aux formes et couleurs s'ajoutent les parfums. Les Clématites sont odorantes et on s’en rend compte quand on passe près d’un de ses bouquets. Séchées, les fleurs peuvent servir d’encens. Autour des Fougères exhale l'humus. Les forêts de Pin sylvestre ont une fragrance de résine particulièrement agréable lorsqu'il fait chaud.

Éclairé en plein jour par les cierges fleuris d’Aigremoines, au milieu des piliers d’un temple boisé, parmi les parfums de Myrrhe d’endroits baignés d’eau bénite de rosée et chauffés de soleil, au milieu de chœurs d’oiseaux, on peut apercevoir, une biche ou un cerf, un faon ou un chevreuil, même une harde ou une femelle avec ses enfants. Dans la nature, en silence, se joue en substance tous les dialogues humains et leurs mille langages. Les insectes rappellent les inventions mécaniques des hommes, les plantes leurs appétits en substance et tous les remèdes aux maux que la nature même invente, les plus gros animaux des caractères : le coucou triomphateur, libre et unique, d’autres oiseaux au nid coquet, les lapins furtifs et agiles, les chevreuils voluptueux remplis de vie … Dans cette église, les feuilles et les gouttes de rosée sont des vitraux dessinés par les branches que la lumière transperce doucement. Le berceau de l’étable est un nid d’oiseau, le souffle qui réchauffe celui de la biche et du cerf sur le faon ; les étoiles guident vers chacune des parcelles du ciel sans en laisser de côté, comme invitant à découvrir la nature toute entière dans son infinité. Qu’entends-tu jeune faon avec tes grandes oreilles qui s’agitent ? Vers qui s’adresse ton chant oiseau ? Et toi mésange bleue pourquoi tant de délicatesse dans la couleur de ta parure azurée ?

brunelle300lmPhotographie de gauche : Brunelle commune (Prunella vulgaris). Fleurie, elle ressemble à un aéroport pour abeilles à pistes multiples.

On peut confectionner de nombreux bouquets de fleurs, graminées et fougères. On a le choix. La plupart des fleurs indiquées en juin sont présentes ainsi que beaucoup d'autres. Il y a la Saponaire particulièrement jolie en bouquet unique ou en accompagnement d’autres fleurs : Origan, Sénéçon jacobée (une autre plante aux fleurs de soleil), Tanaisie, Crépis à tiges capillaires … Un autre bouquet composé d'Origan, Millepertuis, Campanule (s’il y en a beaucoup, car la campanule semble si fragile). Pour ceux qui aiment le Rose et les atmosphères douillettes et féminines, mélanger la Saponaire au Millefeuille. La Saponaire a des fleurs à cinq pétales qui s’ouvrent dans les vases, et leur odeur discrète est agréable. L’Achillée millefeuille porte de multiples petites fleurs blanches ou roses à l’odeur moins plaisante.

Millefeuille300lmPhotographie de droite : Fleurs d'Achillée millefeuille (Achillea millefolium). Il est déjà question de cette plante dans l'article du mois de juin.

De nombreuses fleurs forment de beaux bouquets séchés et d'agréables pots-pourris qui embellissent et parfument un endroit. On peut faire sécher à cet usage des fleurs de Roses par exemple. On a la possibilité de fabriquer des coussins odorants avec des plantes sauvages et de jardins ayant en plus des propriétés thérapeutiques, par exemple contre les migraines ou facilitant le sommeil comme la Menthe poivrée, la Sauge, la Lavande, l’Aspérule odorante (s’il en reste dans la nature) ... Dormir sur un matelas de Fougères mâles séchées ou de feuilles de Sureau noir soulagent les rhumatismes paraît-il. L’Aspérule odorante se mélange aussi aux fleurs séchées de la Reine-des-prés.

Les fleurs séchés qui gardent leurs couleurs et leur beauté sont plus nombreuses en juillet. Il y a l’Origan, avec ses teintes vert-foncées, roses et rouges, certaines Centaurées et de nombreuses graminées aux tons dorés, verts ou rouges. De couleurs voisines à l’Origan il y a la Bruyère et d’autres plantes qui sèchent très bien. Les graminées forment dans les champs des bouquets aux nuances dégradées et aux formes diverses et agréables.

Voici quelques noms de plantes médicales et de bien-être à cueillir autour de Paris au mois de juillet : Achillée millefeuille, Aigremoine, Armoise, Bardane, Bétoine, Bouillon blanc, Bourrache, Brunelle, Caille-lait, Centaurée (petite), Coquelicot, Eupatoire, Fumeterre, Genêt à balai. Géranium Robert, Guimauve, Linaire, Matricaire, Mauve, Millepertuis, Molène bouillon blanc, Noyer, Origan, Ortie, Plantains, Quintefeuille, Reine-des-prés, Ronce, Rose trémière, Salicaire, Saponaire, Tanaisie, Tormentille, Verge d’or, Verveine officinale et beaucoup d'autres. En France nous avons la chance d'avoir de très bonnes et complètes éditions de livres nous permettant de les reconnaître facilement et d'apprendre à les utiliser.

Mauves300lmPhotographie de gauche : Mauve des bois, (Malva sylvestris). C'est une plante aux jolies fleurs que l'on trouve à l'état sauvage même en plein Paris. Elle a des propriétés ornementales, gustatives, médicinales. Son nom est porté par une couleur. Ses fleurs donnent aux préparations cette teinte.

La Verveine officinale que l’on trouve dans la nature est différente de celle vendue généralement. Elle a cependant de nombreuses propriétés, et est tenue en haute estime durant l’Antiquité. La plante fleurie serait sédative, digestive,  antispasmodique, tonique, fortifiante, calmante, galactogène, antinévralgique, et en compresses chaudes en usage externe vulnéraire, pour soigner plaies, entorses, contusions, névralgies (décoction dans de l'eau, du vinaigre ou du vin) et en usage interne aussi pour traiter rhumatismes et migraines. Le nom Verbena proviendrait du latin Veneris 'Vénus' et herba herbe ; car la plante aurait été consacrée à Vénus par le romains. Les parties aériennes se cueillent de juillet à août. Elle agit contre les asthénies (diminution des forces), favorise la sécrétion lactée et est une tisane pour les femmes (agirait sur l’utérus).

Il paraît que la Tanaisie serait un vermifuge, un insecticide contre les fourmis, les mites, les puces, les punaises, les tiques, les moustiques en sachets de feuilles et d'inflorescences séchées. Un bouquet séché dans une cuisine ou une autre pièce est donc bénéfique et ornemental.

En ce mois de juillet on trouve de nombreuses plantes comestibles. Pour des salades, bien laver les plantes afin de ne pas vous faire piquer par un insecte dans la bouche, comme une fourmi. Laver à l'eau et tremper quelques minutes dans de l'eau mélangée à du vinaigre. Origan, Achillée millefeuille, Pissenlit, Trèfle des prés, Plantains ... sont de saison. Quelques fruits font leur apparition comme les Fraises des bois et les Pommes sauvages. Les soupes sont rafraîchissantes en été. Par exemple, faites bouillir des racines de Carottes sauvages coupées en morceaux pendant un quart d’heure et d’autres racines comme celles du Panais…, ajouter des plantes telles les feuilles et fleurs de Menthe des champs, d’Origan, de Calament, Trèfles, feuilles de Tussilage, Achillée millefeuille, Plantains, Orties … Si en juin les salades sauvages sont salutaires, en juillet et août les soupes apportent des éléments nutritifs importants avec en plus l’eau nécessaire à ces mois particulièrement chauds.

Fougeres300lmPhotographie de droite : Polypode commun (Polypodium vulgare L.) aussi appelé réglisse des bois ou réglisse sauvage, son rhizome ayant des propriétés médicinales et gastronomiques.

On peut faire du thé avec certaines plantes comme avec l'Aigremoine dont un des noms est « thé des bois » ou « thé du nord ». 

Des champignons se ramassent comme la Chanterelle, la Langue de bœuf, quelques Bolets.

Les fleurs et feuilles de Luzerne se mangent. 

On peut ajouter à un bouillon des fleurs de Molène bouillon blanc comme son nom l'indique.

L’Origan peut se trouver en quantité dans les champs. On hacher les jeunes feuilles et les fleurs et en parsème les salades, les soupes de légumes, les omelettes et d’autres plats d’oeufs ou de légumes cuits, les mélanger avec du fromage blanc ou du beurre pour accompagner les pommes de terre au four, les sauces tomates, les spaghettis et bien sûr les pizzas. Les fleurs et les jeunes feuilles broyées s'incorporent dans du beurre qu’elles aromatisent. L’Origan est de plus bon pour l’estomac, et son odeur quand il est frais est agréable.

Les fleurs de la Reine-des-prés donneraient du bouquet à un vin ordinaire. Crème brûlée à la Reine-des-prés : Mener à ébullition 40 cl de lait, baisser le feu, y ajouter 100 g de fleurs de Reine-des-prés, couvrir et laisser infuser 3 min. Pendant ce temps, mélanger vigoureusement 8 jaunes d’œufs, 180 g de fleur de sucre en poudre et 80 cl de crème fraîche, en prenant soin de ne pas former de bulles d’air. Passer le lait infusé au chinois et le verser sur la crème. Bien mélanger et ajouter le jus d’un citron. Préchauffer un four à 100° C (th. 3-4). Placer dans des moules disposés dans un plat creux dans lequel il y a de l’eau chaude jusqu’à mi-hauteur, et faire cuire une heure. La crème doit être ferme quand on remue le moule. Sortir du four et laisse tiédir. Saupoudrer de sucre roux non raffiné et mettre les moules de 1 à 2 sous le gril du four pour caraméliser la crème. Sorbet à la Reine-des-prés : Porter à ébullition 50 cl. d’eau mélangée à 180 g. de fleur de sucre. Dès que le sirop se met à bouillir, écumer et sortir du feu. Ajouter 100 g. de fleurs de Reine-des-prés. Couvrir et laisser infuser 5 min. sur le coin du feu sans laisser bouillir. Passer au chinois étamine, laisser refroidir et mettre au réfrigérateur. Battre un blanc d’œuf en neige. L’incorporer lorsqu’il commence à monter en neige dans le sirop bien froid. Faire prendre à la sorbetière.

Laiteron300lmPhotographie de gauche : Laiteron potager (Sonchus oleraceus). Les fleurs et les jeunes feuilles sont comestibles. Comme son nom l'indique, autrefois on cultive cette plante.

Les jeunes pousses de la Salicaire ou la moelle des tiges se cuisent en guise de légumes, et les feuilles s'utilisent comme thé.

On peut cristalliser des fleurs de Coquelicot, Mauve, Pâquerette, Pensée sauvage.

Si tous les fruits comestibles font de très bonnes confitures ou autres, ils se gardent très bien si on les sèche au soleil. Ainsi les fraises sauvages, framboises sauvages, mûres, fruits du Sureau noir, cenelles, cynorhodons … se conservent après avoir été dénoyautés si nécessaire et séchés au soleil, et s’ajoutent à des céréales.

Voici une façon de conserver les fruits rouges (fraises, cerises, framboises, myrtilles, mûres…) : Les mettre dans un pot en grès au fur et à mesure de leur cueillette. A chaque couche de fruits ajoutés saupoudrer de fleur de sucre et recouvrir d’eau-de-vie maison. On place sur le pot un film plastique puis le couvercle, et on laisse macérer jusqu’à Noël.

On ramasse les framboises au début juillet. On peut en faire du vinaigre.

Griottier, Merisier, Cerisier… les emplois médicinaux des diverses variétés de cerisiers sont souvent identiques et nombreux. On récolte les fruits et les queues de ceux-ci en juillet et août. Écrasés et appliquées sur la peau, les fruits régénèrent l’épiderme et embellissent le teint.

Fraisesdetail300lmPhotographie de droite : Fraisier des bois (Fragaria vesca).

Petit à petit des fleurs des ronces naissent les fruits. C’est un joli spectacle de voir sortir du coeur des fleurs les délicieuses mûres. Mais c’est surtout à partir du mois suivant que celles-ci sont les plus nombreuses. On peut cependant déjà faire de belles compositions de fruits sauvages. Si les fruits des Ronces sont parfois amers, ils sont bons mélangés avec de la fleur de sucre ou en tarte etc. Suivant la plante d’origine, ceux-ci ont des goûts particuliers. Il y a la Ronce bleuâtre (Rubus caesius) dont les fruits mûrs semblent couverts de pesticide (on dit recouvert de pruine) et assez fades mais bons en confiture. La Ronce commune (Rubus fruticosus) donne des mûres délicieuses, mais pas dès leur apparition en juillet. Le Framboisier produit aussi de très bons fruits. On peut ajouter à une confiture qui mélange ces fruits d’autres comme ceux du Fraisier ou du Sureau noir. Pour faire des confitures, recouvrez d’eau les fruits, et faites les bouillir puis cuire un quart d’heure ; puis mettez de la fleur de sucre (à peu près 2/3 du poids ou selon les goûts), et faites à nouveau bouillir puis cuire 10 mn. à peu près. Versez dans un pot en verre, et quand elle est refroidie, faites fondre au bain marri de la paraffine et recouvrez-en la confiture. Le fruit du Rubus fructicosus L. est nutritif, vivifiant, rafraîchissant. Les jus de fruits pressés conviennent pour les traitements de refroidissements, de l’entérite, de la diarrhée et comme remède diététique. Sirop de mûres : Faire dissoudre dans le jus pressé de la fleur de sucre à parts égales et cuire jusqu’à consistance sirupeuse. On ferait des teintures et de l’encre avec les mûres sauvages.

Il y a aussi le Groseillier rouge, le Cassissier, le Groseillier épineux, le Pommier …

pomme300lmPhotographie de gauche : Pomme sous un Pommier sauvage (Malus sylvestris (L.) Mill.). Ce fruit est amer mais j'adore !

Enfin certaines préparations de plantes permettent d'en entretenir d'autres. L’ortie qu’on laisse macérer d'une à trois semaines dans de l’eau, dans un tonneau en bois est indiquée aux pieds des plantations comme engrais. L’odeur qui s'en dégage est désagréable mais peut être atténuée en ajoutant une décoction d’ortie. Certaines plantes sont utilisées contre les parasites de toutes sortes.

© Article et photographies LM

 

 

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Lettre ouverte

LAcademiedesBeauxEspritsTitre300lmPhotographie : L'Académie des beaux esprits, contenant Ce qu'il y a de plus beau & de plus curieux à savoir ; de l'Histoire, de la Morale, de la Philosophie, de la Médecine, de la Théologie, de la Jurisprudence, & de tous les Arts & Sciences (Paris, J. Baptiste Loyson, 1675).
Ces mots s'adressent à toi qui dans le futur regardera ce début de XXIe siècle avec les yeux de l’effroi. Sache que je suis affligé de ce qui se passe en ce moment. C'est une époque difficile où celui qui se tait collabore ; où une dictature comme la République populaire de Chine est en train de devenir la première puissance mondiale ; où l'on donne le prix Nobel de la paix au chef d'état le plus en guerre dans le monde et à la tête de la plus grande armée de la planète ; où nos dirigeants s’acoquinent avec toutes sortes de totalitarismes ; où pour le profit on préfère polluer, rendre malade des gens à l'échelle planétaire ; où on fait taire la réalité sous un prétexte de fausse démocratie comme dans l'Union européenne ; où toutes sortes de mensonges, de bassesses et autres s’étalent ostensiblement ; où on peut faire sauter la planète des milliers de fois sans remettre en cause le nucléaire etc. Je le répète : Je n'ai jamais approuvé cela.

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Savoir vivre

manuelslmPhotographie du dessus : Manuels de « savoir vivre » de la fin du XIXe siècle et du début du XXe.

La courtoisie, la galanterie, l'élégance, la politesse … sont des notions très anciennes de l'histoire sociale française … Celle de savoir-vivre en fait partie. Dans le Dictionnaire de L'Académie française de 1762 (quatrième édition) on lit : « On dit, qu'Un homme sait vivre, pour dire, qu'Il se conduit dans le commerce de la société civile, avec tous les égards, toutes les mesures, & même toutes les précautions qu'un honnête homme est obligé d'avoir, ou de garder avec les autres. Et dans le sens contraire on dit, qu'Il ne sait pas vivre. On dit, qu'Un homme sait bien le monde, pour dire, qu'Il sait bien la manière de vivre dans la société des hommes, & particulièrement du grand monde. » Mais, comme l'écrit Jean-François Féraud dans son Dictionnaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788), cette expression qui utilise deux substantifs (qui sont aussi deux verbes) est « contre le génie de la Langue ». C'est sans doute pour cette raison qu'aucun ouvrage ne l'utilise directement dans son intitulé avant le XIXe siècle. Si on s'en réfère au catalogue numérisé de la Bibliothèque nationale de France, le premier manuel comprenant dans son titre cette locution date de 1838. A partir de ce moment les ouvrages abordant cette thématique ne cessent de se multiplier jusqu'à aujourd'hui. Je ne vais pas m'étendre ici sur ce sujet. J'en parlerai sans doute dans un prochain « Manuel du gandin ».

© Article et photographie LM

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Lumières : Exposition de lustres anciens au Musée Vouland en Avignon

Lustre&Flambeauxaff-voulandA3-HDF300Jusqu’au LustreVerre.jpg« 20 octobre 2013, le Musée Vouland ouvre ses portes au Mathieu Museum. Comme chaque année, le musée organise une exposition d’été consacrée aux Arts Décoratifs à travers les objets d’un collectionneur passionné. Cette année, Gérard Guerre, président de la Fondation Vouland et Eliane Aujard-Catot conservateur du Musée présentent la collection de Régis Mathieu, leur voisin provençal passionné de luminaires. Une vingtaine de lustres éclairent une sélection des chefs-d’œuvre du musée Vouland. Choisis par Régis Mathieu et Philippe Renaud, ces « lumières » retracent une brève histoire du lustre du XVème au XXème siècle, à travers toute l’Europe. »

Photographies du dessous de gauche à droite : 1 - « Lustre flamand du XVème siècle. Bronze doré au feu ». 2 - « D’après le lustre de Jacques Caffieri (1678 - 1755) Bronze doré. Réalisé pour la marquise de Pompadour vers 1750 ». 3 - « Lustre en bronze doré et cristal de roche. France, XVIIIème siècle ». © Photographies du dossier de presse de l'exposition visible ici.3lustres

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Bonnet à la glorieuse

 

BonnetALaGlorieuse650.gif Photographie du catalogue de la vente aux enchères de la maison Ader Nordmann Manuscrits et autographes du jeudi 27 juin 2013 à  14h00, salle des ventes Favart à Paris. « Manuscrit de vers, orné de gravures de coiffures, seconde moitié du XVIIIe siècle ; un vol. in-12 de 35 pages manuscrites et 51 gravures, certaines aquarellées, cartonnage d’époque usagée (qqs petits défauts). Recueil de coiffures féminines, certaines un peu rognées pour être mises au format du volume, la plupart légendées : Baigneuse en marmotte ; Chapeau à la Jokeis ou Jaquet surmonté d’un pouf élégant ; Chapeau au Traineau ; Bonnets anglais, demi-négligé, à la Belle-Poule, à la Cornette de France, à la Glorieuse, etc. Les vers inscrits en regard de ces têtes sont galants ou tendres, et moqueurs : « Je refusais au jeune Iphis De me rendre dans un bocage. Je refusais, mais je rougis ; Peut-on promettre davantage ? Comment ne pas croire un amant », etc. » © Catalogue Ader.

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Exemples d'habits du début du XVIIe siècle

LeToucherSansTexte300lmPhotographies : LeToucherSansTexteBlanc300lmCette gravure de 251 x 228 mm., sans doute hollandaise, du XVIIe siècle, est une allégorie d'un des cinq sens : Le toucher. Le couple qui forme la scène centrale est habillé d'une manière qui est celle du début du XVIIe siècle.

La jeune femme porte un corps de jupe (haut de celle-ci) à très grande collerette découvrant une partie de sa poitrine. Il est baleiné avec une busquière dont la pointe arrondie déborde sur le bas de jupe (partie en dessous de la taille), long, froncé à la taille et posé sur un vertugadin. Au dessus de la jupe claire se trouve une robe foncée largement ouverte sur le devant et d'où sort de la dentelle au niveau des poignets.

Le costume du jeune homme se compose d'un large chapeau empanaché d'une plume, d'une fraise, d'un manteau (ou d'une cape), d'un pourpoint avec au dessous une chemise visible en haut de la chausse et semble-t-il au niveau des poignets, d'un haut-de-chausses (au XVIIe siècle cela correspond à ce qu'on appelle au XVIIIe la culotte) bouffant tenu aux genoux par des rubans formant une jarretière, de bas et de chaussures à ruban et crevés (ouvertures).

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Exemple d'habits du début du XVIe siècle

PostIncunableAllemandDetailGravures500lmPhotographies : PostIncunableAllemand300lmFeuille de 27 x 17,5 cm provenant d'un post-incunable (ouvrage imprimé après le 31 décembre 1500 et avant 1530-40) allemand avec deux gravures sur bois peintes.

PostIncunableAllemandDetailGravuresblanc300lmCes deux vignettes gravées représentent des personnages habillés dans le style du début du XVIe siècle.

Celui de gauche en particulier a un large chapeau mou avec de nombreuses plumes colorées. Son cou est orné d'une collerette (qui ressemble déjà à une fraise). Son manteau à haut col est noué de façon à créer une asymétrie avec le côté gauche plus grand que le côté droit, ce qui est fréquent alors. Le pourpoint est à rayures jaunes et oranges comme la culotte et les chausses ; mais celles-ci sont horizontales alors que verticales pour les deux autres. Ces vêtements sont particulièrement serrés, laissant voir la braguette (ressemblant à une coquille), comme c'est aussi la mode. Les chaussures sont courtes et à bout rond comme on le fait alors.

Les modes des XIVe, XVe et début XVIe siècles sont très intéressantes. Il y a une véritable liberté de création, particulièrement pour les hommes qui pourrait servir d'inspiration aujourd'hui pour la mode vestimentaire masculine contemporaine qui y gagnerait en nouveautés.

Au sujet des habits portés aux XVe et XVIe siècles voir les articles Miniatures flamandes  : 1404 -1482 et Exposition : France 1500, entre Moyen-âge et Renaissance.

© Article et photographies LM

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Le mois de juin

LEteLesSaisonsFrontispice300lmPhotographie du dessus : Frontispice du chapitre intitulé L’Été de Les Saisons, Poème traduit de l'Anglais de Thompson (Paris, Chaubert & Herissant, 1759). La gravure est de Jean-Charles Baquoy (vers 1721 – 1777) d'après Charles Eisen (1720 - 1778).

Photographies LEspritDeCourDesFleurs329lmde gauche et de droite : 'Des Fleurs', conversation 36 de L'Esprit de Cour, ou Les Conversations Galantes. « Divisées en cent dialogues. Dédiées au Roi. Par René Bary, Conseiller & Historiographe de sa Majesté » (Paris, Charles Sercy, 1662).

Le mois de juin est en particulier indiqué pour la cueillette des simples (plantes sauvages médicinales), à la Saint-Jean et les quelques jours suivants : durant le solstice d’été, période culminante dans le calendrier naturel, lorsque les jours sont les plus longs de l'année.

Le meilleur moment de la journée pour la cueillette est le matin vers 10 heures, après la rosée, et avant la chaleur. Le temps doit être sec. Il est souvent préférable de ramasser les feuilles avant la floraison quand les boutons floraux ont commencé à se former, et les racines dans la première année de vie de la plante avant la floraison.

LEspritDeCourDesFleursDetail300lmIl vaut mieux prendre les parties aériennes de la plante au début de la lune montante et les racines à la fin de la lune descendante. Pour reconnaître dans quel quartier de lune on se trouve, il suffit d’ajouter un trait à gauche ou a droite de ce corps céleste afin de former soit un “ p ” indiquant que ce sont les premiers quartiers ou un “ d ” les derniers.

La période de l'année la plus favorable pour récolter les racines est généralement le printemps ou l’automne, alors que pour le reste c'est au printemps et en été.

Le mois de juin est prolifique. La nature offre de nombreuses combinaisons en notes colorées dans ses jardins naturels aux plantes spécifiques et selon les associations de tons qui se créent suivant les endroits : coquelicots et matricaires dans les champs cultivés, millepertuis (jaune doré), campanules raiponces (bleu ciel), vipérine commune (bleu foncé), épilobes à feuilles étroites (rose tendre), mauves (rose-violet) ...

Photographies du dessous : Fleur de ronce qui quelques semaines plus tard deviendra une mûre, fruit savoureux.

Ronce2-300Photographies de gauche et de droite :OpusculesDeParnyPage12detail-300lm Opuscules de M. Le Chevalier De Parny, seconde partie, chez Manoury, 1787, quatrième édition, de 16 x 11 cm.

Parmi les plantes sauvages fleuries, il y a les rosiers (voir mois de mai) et les ronces avec leur multitude de différentes fleurs roses ou blanches ressemblant à celles des rosiers sauvages mais plus petites. Il existerait plus de 100 espèces de ronces et plus de 1000 variétés et hybrides. Mais les différences sont minimes. De nombreuses plantes de la famille des rosacées sont en fleur en juin ou même avant : rosa canina, rosier des champs (rosa arvensis), rosier pimprenelle (rosa pimpinellifolia), rosier velu (rosa tomentosa), ronce commune, framboisier, fraisier commun, potentille faux-fraisier, potentille tormentille, potentille ansérine, quintefeuille, benoîte, reine des prés, aigremoine eupatoire, et beaucoup d’autres de même que des arbustes et des arbres comme le pommier sauvage, le poirier sauvage, l’alisier blanc, le sorbier des oiseleurs, l’aubépine, le prunier, le merisier, le cerisier, le laurier cerise ... Imaginez un jardin avec des rosacées et leurs fleurs blanches, roses, rouges, jaunes et vertes puis leurs fruits multiples ... Ce serait un endroit avec des simples de qualité, d’agrément et aussi un verger avec des fruits savoureux. Cela la nature le propose déjà, et on ne le remarque pas obligatoirement au milieu de la profusion de variétés de plantes, qui cependant s’assemblent avec harmonie en de multiples jardins. Les roses, les ronces et les potentilles en particulier ont des très belles fleurs. OpusculesDeParnyPage12detail300lmOn trouve aussi à l’état cultivé d’autres espèces de très beaux rosiers et potentilles.

Les myosotis (voir mois d'avril) continuent de fleurir, avec leurs jolies fleurs bleues sur les rives des cours d’eau. Connaissez-vous la légende persane du myosotis ? Un ange tombé amoureux d’une mortelle doit pour pénitence semer avec sa bien-aimée cette fleur dans le monde entier, pour revenir enfin au paradis avec celle à qui est accordée l’immortalité.

Le centre de la fleur du géranium des Pyrénées ressemble a un petit château de fantaisie.

Au mois de juin, la plupart des plantes de la famille des orchis (orchidacées) fleurissent, et c’est toujours une belle découverte que de les rencontrer (voir mois de mai).

Le mélampyre des prés se trouve surtout dans les forêts avec ses petites fleurs jaunes.

Les tilleuls ont de magnifiques feuilles argentées en cette saison.

On confectionne de très beaux bouquets grands ou petits avec les coquelicots associés à d’autres fleurs des champs. Comme je l'ai dit au mois de mai, il faut les cueillir quand la fleur n’est pas encore éclose. Elle le fera dans le vase. Les capsules tomberont pour laisser s’épanouir les pétales. Il est nécessaire de protéger l’endroit autour du vase, car lorsque les pétales tombent, les étamines se répandent. Les fleurs d'onagre s'ouvrent au fur et à mesure dans les vases avec leur beau jaune, mais celles fanées doivent être enlevées pour que le bouquet soit plus joli. Les campanules ajoutent des tons bleutés.

Pour garder les bouquets plus longtemps, on en fait de séchés. Différentes sortes de centaurées sont utilisables. Par exemple celles à fleurs violettes (centaurée noire, centaurée scabieuse) en bouquet avec pourquoi pas de l’origan. Pour des couleurs bleues, la vipérine commune se cueille avec des gants car elle pique. Celles de l’achillée millefeuille sont blanches. Et puis il y a de nombreuses graminées aux tons or, vert ou rouge … certains aux reflets chatoyant quand le bouquet est exposé au soleil. Les feuilles de l’ansérine donnent une teinte argentée pour des compositions florales séchées. Pour sécher ces fleurs on les suspend. On peut y ajouter des plantes cultivées comme des feuilles de laurier avec des roses roses ou rouges et jaunes alternées. Les fleurs jaunes de quintefeuille séchées dans des livres sont jolies.

Graminees4-300lmPhotographie de droite : graminées.

Le chèvrefeuille est une liane qui fleurit en mai et juin. Shakespeare écrit dans Le Songe d’une nuit d’été : « Ainsi le chèvrefeuille, le chèvrefeuille embaumé s’enlace doucement, ainsi le lierre femelle s’enroule aux doigts d’écorce de l’orme. Oh ! comme je t’aime ! comme je raffole de toi ! » (traduction acte IV, scène première).

Les plantes médicinales et de bien-être sont nombreuses ce mois.

L'achillée millefeuille est liée en particulier au sang et à sa circulation. Son surdosage est cependant nocif et peut provoquer des vertiges et des maux de tête. L’infusion des fleurs et des feuilles soulagerait les menstruations douloureuses, régularise la circulation et la digestion, combat les troubles gastriques. Elle est aussi très efficace contre les hémorroïdes en usage interne et externe. C'est un pansement végétal de l’extérieur et de l’intérieur du corps. Son nom viendrait de cette propriété. Pline l'Ancien (1er siècle) écrit que le héros grec de la guerre de Troie s'en sert pour guérir les blessures ; savoir qui lui vient sans doute de son professeur : le centaure Chiron.

On récolte les fleurs et les feuilles d'aigremoine de juin à août. Cette plante serait considérée comme une très bonne herbe vulnéraire et aurait de multiples propriétés.

Photographies du dessous : Grandes marguerites.Marguerites2-300lm

Les fleurs et feuilles de l'alchémille vulgaire (Alchemilla vulgaris L.) se cueillent de mai à août, après évaporation des gouttes d’eau. Les fleurs et les feuilles de l'aubépine sont bonnes pour le cœur.

Coccinelle300lmPhotographie de gauche : Coccinelle sur une feuille semble-t-il de laitue scariole (Lactuca serriola).

On cueille aussi la benoîte (voir mois d'avril), la berce, la bourrache.

Le nom latin du caille-lait : Galium verum L. Galium, proviendrait du grec gala qui veut dire lait et verum du latin verus vrai. Les noms grec et français font référence à la propriété de faire cailler le lait (pouvoir coagulant). C'est aussi une plante médicinale.

C'est le moment de ramasser la camomille matricaire. Elle a de multiples propriétés. Elle est bonne pour la peau et on se fait d’agréables bains de fleurs de cette plante. Le bain de vapeur convient pour traiter les peaux sèches et fragiles et pour nettoyer la peau du visage.

Citons encore le coquelicot, la cynoglosse officinale qui a une légère odeur de noisette, le dompte-venin, l'épilobe à petites feuilles (Epilobium parviflorum Schreb.), le genet à balai, le géranium Robert, le grémil, le houblon, la langue de cerf, le lierre grimpant, le lotier corniculé, le marrube commun, la mauve, le mélilot, certaines menthes sauvages, la morelle douce amère, le mûrier, le noyer, l'onagre, le pétasite hybride, le pin sylvestre, les plantains, la reine des prés, la ronce, l'églantier, le sapin blanc, le saule blanc, le sorbier, le tilleul, la valériane.

Par exemple la teinture de valériane est très efficace pour dormir. La racine séchée parfumerait le linge. Des gouttes de la teinture de la racine peuvent être ajoutées à l’eau de rinçage des habits pour leur donner une fraîcheur caressante.

La saponaire (Saponaria officinalis L) est aussi très utile. Son nom viendrait du latin sapo, c'est à dire 'savon'. Rhizome et feuilles caulinaires se récoltent avant la floraison en juin et juillet. Elle peut servir à laver le linge et les étoffes de laine. On l'utilise pour le linge délicat, notamment pour laver des tissus anciens. On se lave la peau du visage avec son infusion ainsi que les cheveux. Toujours l'utiliser chaude.

Photographie du dessous : Boutons d'or. Cette plante appartient à la famille des Renonculacées qui est toxique à part la ficaire qui doit cependant être utilisée d'une certaine façon.

boutonsd'or500lmSi l’être humain peut se soigner par les plantes, il peut aussi s’en servir pour traiter celles de sa maison ou de son jardin. Le purin d'ortie est connu. Il consiste à laisser macérer la plante dans de l'eau pendant au moins trois semaines. Cette eau se pulvérise contre les pucerons et s'utilise comme un très bon engrais. Il ne faut pas utiliser cette plante quand elle est en graines car celles-ci seront dans votre purin qui donnera alors de nombreuses pousses. Une décoction d’ortie agirait contre les araignées rouges et les pucerons. On ajoute au composte des fleurs séchées et en poudre d’achillée millefeuille, de camomille ou de pissenlit qui accéléreraient le composte et donneraient un bon goût aux plantes potagères, de même des fleurs de valériane infusées dans de l’eau tiède que l’on remue. Bien sûr il y a le fumier de cheval que l’on peut trouver sur les chemins et qui fait un très bon engrais (mais pas pour des plantes de balcon ou d'intérieur car il contient souvent de nombreux insectes), de même que la vesce qui est dans la nature et que l’on broie. Une décoction de prêle préviendrait les attaques de certaines maladies et des pucerons : Faire bouillir 20 minutes la tige stérile de la plante (mai - juillet tige verte se développant après l’épi oblong jaune-brun) séchée au soleil ou au four. Ajouter aux 2 litres de la préparation passée 8 litres d’eau et brasser le tout pendant 10 minutes avant la pulvérisation mensuelle sur l’ensemble des plantes, si possible le matin par beau temps sec. Ceci est indiqué comme prévention vis à vis des araignées rouges et certaines maladies comme : mildiou, botrytis, maladie de la jambe noire, pourriture des tubercules et noircissement des feuilles. Si on trouve de la tanaisie, on en vaporise une décoction pour prévenir les attaques de petites larves blanches, de la mouche blanche, de pucerons et des araignées rouges. Voici une recette que je n'ai pas essayée pour avoir de belles plantes : Faire sécher des fleurs d’achillée millefeuille, de camomille, de pissenlit, la plante entière d’ortie et l’écorce de chêne rouvre ; les broyer et les ajouter au composte. On pourrait aussi utiliser des fleurs de valériane macérées dans de l’eau que l’on agite pendant une heure. Une décoction de tiges stériles de prêle séchées serait utile pulvérisée régulièrement sur les plantes à partir d’avril, de préférence le matin par beau temps sec, pour prévenir les maladies cryptogamiques et les pucerons, notamment contre l’oïdium des rosiers ou des vignes. Les plantes soignent donc les maladies des plantes. Mais là aussi il s’agit avant tout de prévenir.

Au mois de juin, plusieurs plantes sauvages se cuisinent de multiples façons. Personnellement j'apprécie surtout les recettes les plus simples. Pour cela il suffit d'avoir du bon pain, de l'huile d'olive de qualité, de l'eau, de la farine, de l'oignon (qui s'accorde avec de nombreuses plantes), du vinaigre et de la crème fraîche. Avec seulement cela on fait des merveilles ! Cette cuisine est non seulement pleine de propriétés mais aussi très peu chère. De l'eau, du pain et des plantes sauvages suffisent pour survivre. C'est sans doute une des raisons de l'importance du pain dans notre culture et société, car s'il existe dans la nature plusieurs variétés de graminées pouvant servir à faire de la farine, cela demande une préparation assez longue.

Photographie du dessous : graminées.

Graminees3-500lmLes jeunes feuilles fraîches d'achillée millefeuille s'ajoutent à une salade, soupe ou à  un plat de légumes (veiller au dosage).

Les jeunes feuilles fraîches de l'alchémille (Alchemilla vulgaris L.) pourraient être mêlées aux salades ou cuites comme les épinards.

Il est question de l'alliaire officinale au mois de mai. On ferait de la moutarde avec les graines de cette plante : Écraser dans un mortier ou un moulin à café (nettoyer le soigneusement après usage) un demi-verre environ de graines d’alliaire et mélanger avec la même quantité de farine complète légèrement grillée à sec dans une poêle ; délayer avec une quantité suffisante de bon vinaigre ou de jus de citron pour obtenir la consistance désirée ; saler et ajouter un peu d’estragon haché ou quelques feuilles d’alliaire.

On ferait des beignets d’amaranthe au mois de mai.

Les jeunes pousses d'armoise se prépareraient en salade ou comme beignets. Au Japon on l'utilise par exemple pour faire des gâteaux.

OpusculesDeParnyPage53detaila-300lmPhotographie de gauche : Opuscules de M. Le Chevalier De Parny, seconde partie, chez Manoury, 1787, quatrième édition, de 16 x 11 cm.

Le nom latin de la benoîte : Geum urbanum L. Geum, viendrait du grec geyein qui signifie « assaisonner ». Les jeunes feuilles encore tendres pourraient être apprêtées en salades et potages aux légumes. La racine peut faire office de clou de girofle dont elle a l'odeur, par exemple cuite dans une soupe ou en sauce blanche.

On extrairait  un liquide alcoolisé de la berce, plante comestible mais à utiliser avec précaution (voir moi de mai).

Le champignon bolet 'tête de nègre' (Boletus aereus) se rencontrerait de juin à septembre dans les forêts de chênes et de hêtres bien exposées, car ce champignon aime la chaleur.

La partie aérienne de le bourrache coupée en menus morceaux pourrait être ajoutée à une salade, aux légumes et potages. Elle sert en particulier à aromatiser la salade de concombre. Beurre à la bourrache : Couper la plante en lamelles très fines et incorporez-la à du beurre. Elle est un condiment qui aromatiserait aussi : chou, mayonnaise, fondue, champignons, épinards, pommes de terre. La consommation quotidienne de bourrache est à déconseiller.

Les graines séchées du coquelicot aromatiseraient des petits pains.

Glace à la rose (églantier) : Faire bouillir 1 litre de lait. Mélanger énergiquement 12 jaunes d’œuf et 150 g. de sucre bio complet ; ajouter le lait bouillant et fouetter rapidement. Cuire à feu très doux jusqu’à ce que le mélange prenne un aspect velouté. Débarrasser dans un récipient tenu au froid. Y plonger 200 g. de pétales de roses sauvages et laisser infuser jusqu’à complet refroidissement. Remuer de temps en temps. Passer au tamis et faire tourner dans la sorbetière à consistance moelleuse. Placer en surgélation. Tremper 100 g pétales de roses dans du blanc d’œuf puis dans du sucre semoule bio complet et laisser sécher plusieurs jours dans un endroit sec et tempéré (de température moyenne). Au centre d’une assiette dardée au grand froid, placer une boule de glace entourée des pétales sucrés. Bonbons à la rose Tremper des pétales frais de roses dans un blanc en neige, du sucre et laisser sécher. Pour le sucre il est conseillé d'utiliser du sucre complet biologique entièrement pourvu de sa mélasse obtenu à partir du jus de canne à sucre concentré puis déshydraté selon les méthodes traditionnelles. Très riche en sels minéraux il protège même des caries ! On ferait une infusion de fleurs et feuilles d’églantier (bien passer pour ne pas laisser d’épines).

L’épiaire des marais (stachys palustris L.) et l’épiaire des bois (Stachys silvatica) auraient des propriétés médicinales et culinaires. Lorsque l’on froisse l’épiaire des bois elle a une odeur d’humus puis de cèpe. On pourrait préparer avec des feuilles des consommés ou les ajouter aux salades. De même, faire cuire pendant cinq minutes des pommes de terre en tranches dans de l’huile, ajouter des oignons hachés et des feuilles découpées en lamelles, et faire revenir le tout en salant jusqu’à ce que les pommes de terre soient dorées des deux côtés.

Les fleurs de mauve (Malva silvestris L.) peuvent servir à colorer des sucreries, les feuilles se préparer comme des épinards. Horace écrit au livre I, XXXI de Odes : « Ma nourriture à moi, ce sont les olives, la chicorée, la mauve facile à digérer […] et ne me prive pas de la cithare ! ». Il écrit aussi que la mauve rafraîchit le corps échauffé in Epodes II.

Les feuilles de menthes peuvent être ajoutées aux carottes, lentilles, à la salade, aux légumes, aux pommes de terre, ananas, fromages et pâtés.

Photographies du dessous et de gauche : Trèfles des prés (rouges) et trèfles blancs (blanc).

Trefles500Crème d’ortie aux fleurs de trèfle des prés (Trifolium pratense) : Faire cuire des pommes de terre ; verser l’eau de cuisson sur des jeunes feuilles d’ortie jeunes et laver à l’eau froide ; mixer le tout  avec du lait et du sel puis faire cuire rapidement ; servir avec dessus des fleurs de trèfle des prés.

Trefles300lmOmelette au pissenlit : Cette recette au goût rustique est recommandée pour la santé bien que cuite dans de l’huile. Il s’agit de faire revenir des oignons et des racines de pissenlit bien lavées, d’ajouter des feuilles finement hachées, puis ensuite des oeufs mélangés avec du gruyère, du thym, de l’ail et du sel.

Sorbet de reine des prés : Porter à ébullition 50 cl d’eau et 180 g de sucre. Dès que le sirop se met à bouillir, écumer et retirer du feu. Ajouter 100 g de fleurs, couvrir et infuser 5 min. sur le coin du feu, sans laisser bouillir. Passer le sirop au chinois étamine, laisser refroidir et ranger au réfrigérateur. Battre un blanc d’œuf en neige dans un saladier. L’incorporer au moment où il commence à monter en neige dans le sirop bien froid. On obtient un sorbet onctueux et très léger. Faire prendre en sorbetière. Au moment de servir, décorer avec des fleurs. Crème brûlée : Faire bouillir 40 cl de lait, baisser le feu et ajouter100g de fleurs. Couvrir et laisser infuser hors du feu 3 min. Mélanger 8 jaunes d’œuf, 180 g de sucre en poudre et 80 cl de crème fraîche en prenant soin de ne pas former des bulles d’air. passer le lait et verser sur la crème. Mélanger intimement et ajouter le jus d’un citron. Préchauffer le four à 100°C (th. 3-4). Verser la préparation dans 6 moules ronds de 4 cm de diamètre sur 3 cm de haut. Disposer dans un plat creux, y verser de l’eau jusqu’à mi-hauteur et faire cuire 60 min. au four. La crème doit être ferme quand on remue le moule. Sortir du four, laisser tiédir, saupoudrer de cassonade et passer les moules 1 à 2 min sous le gril du four pour la caraméliser.

Semoule à la Valériane : Faire bouillir un litre de lait, ajouter 100 g de semoule fine et un bouquet de fleurs de valériane haché menu. Faire cuire 5 minutes en maintenant une ébullition moyenne. Incorporer 60 g de sucre en poudre, faire cuire 2 minutes. Ajouter si on veut 2 jaunes d’œufs lorsque la semoule a légèrement tiédi pour lui donner un peu plus de consistance. Cependant la valériane est une plante fragile de plus en plus rare. Il est donc conseillé de la cultiver plutôt que de la ramasser.

Beaucoup d'autres plantes sont comestibles comme certaines vesces. Il existe du reste une quantité de livre pour découvrir les propriétés des plantes, certaines ayant même des propriétés 'magiques'.

Au mois de juin on attrape parfois des coups de soleil. Si les rondelles de pommes de terre bien lavées et épluchées passées dessus les soignent ; il paraît que c’est aussi le cas de fraises des bois écrasées ; elles enlèveraient aussi les taches de rousseur. Mais contre les coups de soleil l'huile de millepertuis est parfaite. Pour cela faire macérer dans une bouteille fermée pendant trois semaines des fleurs fraîches de millepertuis, puis passer. On conservera cette huile de couleur rouge, à l’ombre et dans plusieurs petits récipients hermétiques. Elle est indiquée pour guérir les brûlures, les épanchements de sang, les contusions, les plaies. On peut aussi rajouter à cette huile de nouvelles fleurs fraîches de millepertuis (et un peu d’huile si nécessaire pour les recouvrir), faire macérer quelques semaines au soleil puis filtrer. Cette huile serait bonne aussi pour les animaux. Une autre potion pour soigner les coups de soleil consisterait à faire macérer dans 1/3 de vin blanc sec et 2/3 d’huile d’olives les sommités fleuries de millepertuis séchées. On laisse quatre jours en remuant de temps à autre, puis on chauffe au bain-marie, faire alors bouillir très doucement pendant trois heures. Filtrer en exprimant et conserver dans plusieurs petits façons bien bouchés. L’huile de matricaire préparée avec des fleurs séchées dans de l’huile d’olive le tout chauffé doucement dans un bain-marie pendant deux heures serait aussi utile ; passer, et conserver dans de petits flacons hermétiques. Le vinaigre de rose rouge consisterait à mettre dans un récipient en verre des pétales frais sur lesquels on verse du vinaigre bouillant, boucher le flacon et laisser au soleil pendant deux semaines, puis filtrer. La Saint-Jean serait particulièrement recommandée pour la cueillette des feuilles et fleurs du millepertuis ; mais cette plante fleurit surtout après en juillet et août.

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Glanage au fil des prochaines ventes

Viergeespagnole2Photographies du dessus « Vierge couronnée. » Toile de 51 x 35 cm. École espagnole du XVIIème siècle. Vente de Millon & Associés du 26 juin à Drouot – Richelieu (Paris). © Catalogue Millon & Associés.
Photographies du dessous : Portraits de dames en buste attribués à Claude Deruet (Nancy1588 - 1662) ; la première « à la mantille et petit béret noir » avec un nom annoté au dos « Mme Roitin » ; la seconde « à la collerette de dentelle et plumes rouges », « Mme Desbillettes ». Chacune fait à peu près 33 x 27 cm. Vente de la maison Christophe Joron Derem du 28 juin à l'Hôtel Richelieu -Drouot à Paris. © Catalogue Christophe Joron Derem.
2DamesPhotographies du dessous : Enluminure du XVI ème ou XVII ème siècle représentant « Saint Jacques de Compostelle assis, lisant sur le bord du chemin » Cette tempera sur parchemin de 18 x 14,5 cm nous présente un homme dans une attitude méditative. Ses cheveux, son visage et l'ensemble de cette peinture sont dans un style de l'époque de Louis XIII (1601 -1643). Vente aux enchères de la maison Artemisia du lundi 24 juin 2013 à Drouot - Richelieu à Paris : Dessins et tableaux anciens provenant principalement de deux collections italiennes. © Catalogue Artemisia.
SaintJacquesPhotographies du dessous : Biscuit de la manufacture de Sèvres de vers 1775 représentant une dame à sa toilette entourée de son coiffeur, d'un autre homme, de la nourrice de ses enfants présents et d'un chien (de la niche). Il est de Leriche d'après un modèle de Simon Louis Boizot. Vente Thierry De Maigret du 26 juin à l'Hôtel Drouot - Richelieu à Paris. © Catalogue Thierry De Maigret.
DameASaToiletteBiscuit10085DameASaToiletteBiscuit1-300Photographie de gauchegarçon300 : « Portrait de jeune homme en habit ». Toile ovale de 68,5 x 56 cm d'un suiveur de Robert Levrac Tournières (1667 – 1752). École française du XVIIe siècle. Vente de Mathias - Baron Ribeyre & Associés, Farrando Lemoine SVV,du 26 juin à Drouot - Richelieu (Paris). © Catalogue Mathias - Baron Ribeyre & Associés, Farrando Lemoine SVV.
Dame300Photographie de droite : « Jeune femme tenant un masque. » Toile de 97 x 72,5 cm. École française du XVIIIe siècle. Vente de Mathias - Baron Ribeyre & Associés, Farrando Lemoine SVV,du 26 juin à Drouot - Richelieu (Paris). © Catalogue Mathias - Baron Ribeyre & Associés, Farrando Lemoine SVV.
Photographie du dessous : « Portrait d'homme au chapeau haut-de-forme ». Toile signée de Paul Mathey (Paris 1844-1929) de 90 x 71,5 cm. Vente de Mathias - Baron Ribeyre & Associés, Farrando Lemoine SVV,du 26 juin à Drouot - Richelieu (Paris). © Catalogue Mathias - Baron Ribeyre & Associés, Farrando Lemoine SVV. J'ai choisi cette peinture car aujourd'hui c'est la mode pour les hommes de porter la barbe parfois taillée de façon particulière comme ici.XIXeme300

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Abbé en soutanelle

AbbeEnSotanelle300lmPhotographies : AbbeEnSotanelle300lmGravure du XVIIe siècle représentant un « Abbé en Sotanelle. » de « J. D. St. Jean delin. » Jean Dieu de Saint-Jean (1655 ? - 1695) est un graveur de la seconde moitié du XVIIe siècle. Il existe une autre version de cette estampe plus connue, par le même graveur et provenant d'un recueil. Celle visible ici est datée de 1683.  Celle-ci est semble-t-il la même que la précédente. La notice indique qu'elle provient du recueil Costumes de France. Cet ouvrage est publié entre ‎1678 et 1695 par Jean Dieu de Saint Jean (vers 1655-1695) qui est non seulement un dessinateur et un graveur, mais aussi un éditeur et un marchand d'estampes. Il contient des dizaines de planches gravées de 36 x 23 cm. Dans livre-rare-book.com on lit au sujet de ce Monsieur : « Il semble n'avoir fait que vendre les estampes gravées d'après ses dessins, essentiellement des portraits en mode. Cependant, il a pu dessiner pour d'autres éditeurs. Ses adresses, en effet : la première aux Deux Globes proche les Grands Augustins, à la seconde chambre, laisse supposer qu'il était un sous-locataire de Jaillot ; la deuxième, sur le quai Pelletier à la Pomme d'or, au premier appartement, le montre voisin de Nicolas Bazin. » M. Raymond Gaudriault (Biliothèque nationale de France et Bibliothèque de l'Arsenal) recenserait 65 planches. On « attribue à Saint-Jean pas plus d'une centaine de gravures ». Une autre gravure (ici) non signée est datée à la plume de 1677.

Le personnage représenté sur cette estampe n'est pas à proprement parlé l'abbé coquet dont il est question dans l'article intitulé La coquette, le jeune abbé coquet et l'abbé de Pouponville. Celui-ci n'en demeure pas moins élégant. Ses cheveux sont bouclés (à moins qu'il s'agisse d'une perruque). Sa chemise est jolie. Il a des gants doublés de fourrure. Il est couvert d'une soutanelle qui est une soutane courte, portée par les ecclésiastiques, descendant jusqu'aux genoux (jusqu'à la jarretière).

Si en France l'église catholique possède des ordres et des religieux voués à la pauvreté et à la simplicité, d'autres comme les évêques ou les papes portent parfois des habits fastueux. Les habits et les tissus ont aussi leur symbolique notamment pour les couleurs qui changent en fonction des périodes de l'année et des rituels.

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Ventes aux enchères prochaines à Paris

CoupleXVIIIeCoupleXVIIIedetail1-300Photographies (quatre premières) : Deux huiles sur toiles marouflées, d'à peu près 73 x 53 cm et 74 x 53,5 cm, repésentant deux portraits en médaillons. École française du XVIIIe siècle. Vente de la Maison Christophe Morel du mercredi 19 juin à Drouot Richelieu (Paris). © Maison Christophe Morel.
CoupleXVIIIedetail2-300Présenter des objets de ventes aux enchères ou d'expositions prochaines dans ce blog me permet de parcourir notre histoire de l'esthétisme par l'intermédiaire d'oeuvres de qualité. Voici quelques exemples glanés dans des ventes parisiennes des jours prochains.
Photographies du dessous : Huile sur panneau de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe (École française). Portrait d'homme à la mode de l'époque d'Henri III (vers 1570). Il porte un petit chapeau à panache sur le côté, une barbe et une moustache fines, une fraise. Vente de Pierre Berger & Associés du lundi 10 juin 2013 à Drouot-Richelieu à Paris. © Pierre Berger & Associés.
HommealafraiseCommodeXVIIePhotographies de gauche et de droite : « Commode en marqueterie Boulle de laiton gravé sur fond d'écaille rouge et placage d'ébène. Elle ouvre par cinq tiroirs sur quatre rangs. Le plateau rehaussé de nacre gravée et orné au centre de personnages musiciens sous un dais à lambrequins dans des alentours d'oiseaux et d'animaux fantastiques, oiseaux chimériques, coquilles, grotesques, papillons. La façade en légère arbalète, les montants à ressauts et enroulements. Le cul de lampe mouvementé en doucine simulant un lambrequin. Les côtés encadrement de placage d'ébène et baguettes de laiton formés de panneaux ressauts au centre duquel un personnage danse. Piétement antérieur formé de pieds griffes velus, piétement postérieur formé de sphères. Epoque Louis XIV. Hauteur: 90,5 cm - Longueur: 119 cm Profondeur: 67 cm Notre commode est traitée en première partie, c'est-à-dire sur fond d'écaille incrustée de laiton. Le plateau présente un décor au centre duquel se détache sous un dais des musiciens dans une scène architecturale. Mascarons, musiciens, grotesques, volatiles et papillons sont inspirés des gravures de Jean BERAIN, de GILLOT et surtout de Claude III AUDRAN. Il y a lieu également de souligner la qualité exceptionnelle des panneaux des côtés que l'on retrouve dans l'iconographie de l'époque. CommodeXVIIeTiroirOn remarquera sur la façade des tiroirs, les incurvatures terminales relevées en profils coiffés de demi-palmettes mais aussi les oiseaux et surtout les papillons. Oeuvres en rapport: pour une commode à décor identique en façade mais traitée en contrepartie voir fig. 19 Guillaume Janneau «Le mobilier français - Le meuble d'ébéniste». Les mêmes éléments décoratifs de la commode que nous présentons se retrouvent sur une armoire conservée à South Kensington et donnée à l'atelier d'André Charles Boulle, comme la commode citée ci-dessus. Le décor du plateau n'est pas sans rappeler celui similaire d'une commode attribuée à Nicolas SAGEOT et provenant de l'ambassade de Belgique à Vienne. Il est à rapprocher des commodes de la Wallace collection (Ref. F39 et F408) qui offrent des décors identiques à notre meuble ainsi que dans le traitement des côtés attribuable à TOUSSAINT DEVOYE ». Vente de la Maison Fraysse & Associés du mercredi 12 juin à l'Hôtel Drouot-Richelieu (Paris). ©  Fraysse & Associés.
CartelPhotographie de gauche : « Très important cartel en marqueterie Boulle de laiton gravé sur fond d'écaille rouge. A décor de vases fleuris, volatiles et masques de grotesques. Il repose sur un contre-socle simulant un lambrequin en tissu. La frise inférieure marquetée de scènes d'enfants chasseurs. Les montants à pans coupés surmontés de termes figurant les quatre éléments. Le cadran douze pièces à fond de laiton ciselé orné de vases et de lyres alternés de rosaces et volutes. Aiguille en acier. La lunette surmontant un groupe en bronze d'applique simulant une Victoire et deux guerriers Tatar enchainés. Le mouvement signé Lesueur à Paris. Epoque Louis XIV. (quelques petits accidents, manque une toupie). Hauteur: 86 cm - Largeur: 44,5 cm - Profondeur: 22 cm. » Vente de la Maison Fraysse & Associés du mercredi 12 juin à l'Hôtel Drouot-Richelieu (Paris). ©  Fraysse & Associés.
Photographie du dessous : « Grande table console en bois sculpté et redoré. La ceinture ornée de motifs géométriques et quartefeuilles sur fond de quadrillage. Au centre dans des encadrements de rinceaux feuillagés, une tête de mascaron. Pieds en balustre plat ajourés à volutes renversées dans lesquelles s'inscrivent des mascarons. Ils sont retenus par une entretoise en double console au centre de laquelle pouvait se poser un vase de chine. Pieds feuillagés se terminant en doucine inversée. Le plateau en marbre des Pyrénées violet veiné, double bec de corbin et moulures. Epoque Louis XIV. (accidents, éclats à la redorure) Hauteur: 84 cm - Largeur: 175 cm - Profondeur: 67 cm ». Vente de la Maison Fraysse & Associés du mercredi 12 juin à l'Hôtel Drouot-Richelieu (Paris). ©  Fraysse & Associés.
TableXVIIePhotographies du dessous : « Grand plat rond de Delft « décoré en camaïeu bleu au centre une femme dans un jardin animé d'une chèvre et orné d'habitations dans un cartouche rocaille, et sur l'aile d'une large guirlande formée de réserves fleuries alternées de coquilles et rocailles. XVIIIe siècle. (petite restauration au dos de l'aile). Diamètre: 33,5 cm ». Vente Fraysse & Associés du jeudi 20 juin à 14h00 à Drouot - Richelieu à Paris. © Fraysse & Associés .
DelftXVIIIePhotographies du dessous : « Paire de grands plats ronds, décor polychrome au centre de pagodes, rochers fleuris et plantes aquatiques surmontées d'un oiseau et d'un papillon et sur l'aile de réserves fleuries alternées de fonds de croisillons fleuris, filets jaune et bleu sur le bord. Fabrique de Guillebaud, marqués au revers GL. XVIIIe siècle. Diamètre: 39,5 cm ». Vente Fraysse & Associés du jeudi 20 juin à 14h00 à Drouot – Richelieu à Paris. © Fraysse & Associés.
AssiettesRouenChinoiseriesPhotographie du dessous : Jeune femme tenant une corbeille de fleurs. Toile de 82 x 109 cm sans cadre. École française du XVIIIe siècle. Entourage de Pierre-Charles Tremolières (1703-1739). Vente Piasa le mercredi 19 juin à Paris. © Piasa.DameEnFlore

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Corset pour homme et mode masculine de 1828

LaToiletteduFatRecadre500lmPhotographies :LaToiletteduFat300lm Gravure intitulée La toilette du fat. Le texte au dessous est : « Hie … Houp ... Hie … Houp, N'écrasez pas mon polisson ». LaToiletteduFatDetail300lmElle représente un élégant se faisant serrer son corset par deux valets, dont l'un appuie son pied gauche sur les fesses (le polisson) de son maître.  Elle provient du journal « L'Industriel PL [Planche] 39 bis ». Peut-être s'agit-il de la revue L’Industriel de Gérard-Joseph Christian parue de 1826 à 1830. Elle est est signée « V. H. » et datée de 1828.

Comme on le constate sur cette estampe et beaucoup d'autres documents, en 1828 la mode masculine est aux cheveux et perruques moyennement courts et frisés prolongés par des favoris et une moustache. On porte un col très haut (jusqu'à la bouche) autour duquel on noue une cravate qui l'est un peu moins … mais tout de même. Au dessous du gilet on trouve parfois, comme ici, un corset. La redingote, dont la jupe commence un peu au dessus de la taille, a une silhouette conique comme pour celle des femmes. Les manches comprennent les épaules (ce n'est qu'au XXe siècle que la manche de la veste se termine au niveau de l'épaule). Le pantalon est relativement serré, en particulier dans le bas, sans sous-pied et assez court, tenu à la jambe par des boutons. Sur la table on remarque notamment un petit mortier pour le maquillage et un haut porte-perruque.
A cette époque, comme pendant tout le XIXe siècle et le début du XXe, les domestiques sont encore parfois vêtus de l’habit à la française du XVIIIe siècle, composé de l’habit, du gilet et de la culotte, auxquels s'ajoutent des bas, une perruque avec un ruban au dos etc.

© Article et photographies LM

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Festival 'Renaissance' à Nancy

section 7 van Ravesteyn-600Photographie du dessus : 'Vénus endormie' de Dirk de Quade Van Ravesteyn. Huile sur bois de 70 x 146 cm. Dijon, musée des beaux-arts - © Dijon, musée des beaux-arts / cliché François Jay. Cette peinture est particulièrement impressionnante pour son rendu des textures : de la peau blanche ; des cheveux dorés ; des tissus précieux brodés et cousus de fils d'or, de pierres précieuses et de dentelles ; et des bijoux.

Photographies du dessous : 'Allégorie de l’Amour'. Quatrième quart du XVIème siècle. École de Fontainebleau. Huile sur toile de 130 x 96 cm. Paris, musée du Louvre - ©  RMN (musée du Louvre) / cliché Daniel Arnaudet.

section 6 Ecole de Fontainebleau2-300Photographiesection 2 Bunel300 de gauche : 'Henri IV en Mars'. Huile sur toile de Jacob Bunel de 186 x 135 cm. Pau, musée national du château / cliché Jean-Yves Chermeux. Le roi est en armure romaine. Les couleurs sont chatoyantes.

En ce moment, la ville de Nancy propose un festival qui rejoue la fin de la Renaissance. Une idée pleine de vie, d'humour et de culture avec beaucoup de manifestations dont le programme est visible ici. Par exemple, à partir du 23 juin, la mode des fraises (pas les fruits mais ce que l'on porte autour du cou au XVIe siècle) est remise au goût du jour (voir ici).

Un des moments phares de ce festival est l'exposition présentée, avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre, au musée des beaux-arts de Nancy, du 4 mai au 4 août 2013, ayant pour titre : L’Automne de la Renaissance : d’Arcimboldo à Caravage.
Celle-ci couvre la période comprise entre 1570 et 1610, et « rassemble environ cent cinquante chefs d'oeuvre, prêtés par les grands musées européens ou empruntés à de prestigieuses collections privées. » « L’exposition constitue la première rétrospective consacrée à ce grand mouvement européen qu’a été le maniérisme tardif marqué par la sophistication, l’érotisme, mais aussi un goût pour la curiosité et une observation attentive de la nature. » Les œuvres sont remarquables comme le prouvent les exemples dont les photographies sont visibles dans cet article.

Photographies du dessous : 'Portrait d’Anne de Danemark' (1574-1619) d'Isaac Oliver. Miniature à l’aquarelle sur parchemin de 4,8 x 3,8 cm. Paris, musée du Louvre, D.A.G. - ©  RMN (musée du Louvre) / cliché Stéphane Maréchalle. Ce buste de la reine consort de Jacques Ier d'Angleterre nous la présente couverte de bijoux et de rubans depuis les cheveux jusqu'à ses vêtements. Les pierres précieuses sont de la même variété. La collerette et la poitrine sont bordées de dentelles.

section 2 Isaac Oliver2-300Photographies du dessous : 'La Femme entre les deux âges'. École française. Huile sur toile de 117 cm x 170,2 cm. Rennes, musée des beaux-arts - © Rennes, musée des beaux-arts - RMN – Grand Palais / cliché Patrick Merret.

Photographies du dessous : 'Angélique et Médor' par  Toussaint Dubreuil. Huile sur toile de 143,5 x 199,5 cm. Paris, musée du Louvre - © RMN- Grand Palais (musée du Louvre) / cliché Jean-Gilles Berizzi.

section 7 Toussaint Dubreuil2-1-300Photographies du dessous : 'Angélique et Médor' de Batholomäus Spranger. Huile sur toile de 107,3 x 79,5 cm. Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Alte Pinakothek - © BPK, Berlin, Dist. RMN / image BstGS.

section 2 Isaac OliverDetail2-300Photographie du dessous : 'Vénus et l’Amour'. Anonyme flamand ou allemand. Vers 1580 - 1600. Huile sur toile de 101 x 157 cm. Strasbourg, musée des beaux-arts - © Strasbourg, musée des beaux-arts / cliché M. Bertola.section 1 Anonyme472

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La mode textile sous le Second Empire

BD_fete_tuileries300.jpgPhotographie du dessus : « Fête officielle au palais des Tuileries. 1867. Aquarelle gouachée. Musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne. © RMN - Grand Palais (domaine de Compiègne) / Droits réservés. » En 1867 les robes ne sont plus également larges et arrondies mais rétrécissent de volume et s'élancent vers l'arrière en une longue traine et des draperies soutenues par une tournure.
BD_visite_mathilde_300.gifPhotographie de gauche : « " Visite " de la princesse Mathilde. 1869. Soie brodée, laine. Musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne. © RMN - Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle. »
Les musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne présentent du 7 juin au 14 octobre 2013 une exposition intitulée Folie textile Mode et décoration sous le Second Empire.
Le Second Empire (1852-1870) est l'époque des crinolines au sujet desquelles j'ai écrit de nombreux articles. C'est à cette époque qu'elles sont les plus volumineuses. Napoléon III, souhaitant encourager l'industrie textile française qui évolue rapidement dans ses techniques, favorise cette mode. De nombreux mètres de tissus sont nécessaires pour fabriquer une robe pour crinoline. La décoration en utilise aussi énormément. Les innovations, les méthodes d'impressions, les premiers colorants artificiels qui mettent au goût du jour de nouvelles couleurs, tout cela stimule la profusion.
Le palais de Compiègne offre des exemples de tissus pour habits, accessoires, décorations et autres usages (trousseaux …), avec « près de deux cents œuvres, vêtements, textiles d'ameublement mais aussi peintures, aquarelles et photographies montrant l'attention accordée par les artistes à la représentation du textile. Les visiteurs peuvent découvrir la fascinante collection de vêtements liés à l'impératrice Eugénie et à la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III, que le Palais de Compiègne n'expose qu'exceptionnellement pour des raisons de conservation. »
Photographies du dessous : À gauche - « Robe de jour ayant appartenu à la princesse Mathilde avec châle. Vers 1867. Soie, faille, mousseline tuyautée. Musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne. © RMN - Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle. »
À droite - « Robe du soir. Vers 1860. Soie, reps de soie, taffetas imprimé sur chaîne. Château-Chinon, musée du costume. © Conseil Général de la Nièvre. » Robedejouretdusoir2-300.gif

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Pendule hollandaise du XVIIIe siècle

 

PenduleHorloge300LePendulehollandaiseXVIIIeMarine500 dimanche 9 juin la société de ventes volontaires Alain Schmitz • Frédéric Laurent présente à Saint-Germain en Laye une vente (dont le catalogue est ici) contenant une PendulehollandaiseXVIIIeMarine2a-300.gif« pendule de parquet à automates » hollandaise d'époque XVIIIe siècle ayant pour thème « La puissance de la marine hollandaise ». Cette pendule de 2,90 mètres de haut est « en bois de placage, marqueterie de fleurs, bronze doré et métal peint à décor animé de la flotte hollandaise. Le cadran en laiton dépoli signé Johann Amter et Elias Dam [est] surmonté de trois personnages en métal peints (postérieurs). Elle ouvre à un vantail orné d’un cartouche de bronze doré à décor d’une femme à l’antique et laissant entrevoir le mouvement du balancier. [Elle] Repose sur des pieds griffes. Hist. : Cette pendule est emblématique de la luxueuse production hollandaise du XVIIIe siècle et est à rapprocher de modèles exposés dans le musée Rijksmuseum d’Amsterdam, les musées d’Utrecht et Stuttgart. 290 x 70 x 40 cm. »

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La galante marquise de Sévigné

MarquisedeSevigneTomeVTitreFrontispice300lmPhotographies : Recueil des lettres de Madame la marquise de Sévigné à Madame la comtesse de Grignan, sa fille. Tome V, à Paris, chez Rollin fils, 1738.

MarquisedeSevigneTomeVFrontispicerecadre503lmMadame Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné (1626-1696), est un auteur français assez énigmatique. Rien de ce qu'elle écrit n'a pour but d'être imprimé. La correspondance qu'elle adresse à sa fille le sera plusieurs années après sa mort. Ses lettres seront publiées progressivement de 1726 à 1754. Elles sont un témoignage du Grand Siècle (le XVIIe), des manières d'alors et du début de la fin de l'aristocratie française que Richelieu, Mazarin et Louis XIV contribuent à asservir. Destituée en partie de ses pouvoirs, il en résulte que plus tard, la noblesse ne peut venir en soutien à la royauté face à la Révolution française ; révolution qu'elle aide par les idées progressistes et libertaires qu'elle encourage.

L'aristocratie continue cependant d'exercer une certaine influence dans la société du XVIIe siècle. Son goût pour la liberté s'exprime dans ce que Victor Hugo appelle la libre pensée, mais aussi le badinage et le libertinage (voir article sur le libertin). Elle se réfugie dans les bienséances et la galanterie qui rappellent les mœurs féodales de l'amour courtois. Elle manifeste l'amour de sa terre et les réminiscences de son âge d'or à travers les pastorales, et son goût pour une nature idéalisée où s’ébattent bergères et bergers aux mœurs pures. Les modes vestimentaires, intellectuelles, littéraires ou autres lui permettent de se distinguer, et les divertissements de se rappeler les fastes d'antan. Même l’apparition des contes de fées à la fin du XVIIe siècle résulte de cela : voir l'article Le Mystère des Contes de Fées : Les Fées à la Mode ! Le « Il était une fois » qui commence ces contes rappelle un autre temps. La représentation du prince charmant qui est alors véhiculée, et cela jusqu'à aujourd'hui, est celle des aristocrates de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe, au moment qui précède un absolutisme royal triomphant aidé par une chrétienté qui ne l'est pas moins. Voir à ce sujet l'article Le prince et le prince charmant.

Les lettres de Madame la marquise de Sévigné, dont l’anagramme du nom semble être prémonitoire : Signé Ev[e], témoignent de cette complexité et de la vie sérieusement insouciante, voire libertine, d'une partie des aristocrates de cette époque vouée à la galanterie.

© Article et photographies LM

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Korê à la colombe

Kore400Photographie : « KORÉ À LA COLOMBE. Grande statuette représentant une koré debout sur une base. Elle est vêtue d'un long chiton couvert d'un himation plissé dont elle saisit un pan de la main gauche ; de la main droite, elle tient une colombe à hauteur de la poitrine. Sa coiffure, formée de longues parotides, est ceinte d'un polos. Terre cuite orangée. Art Grec, fin du VIe siècle av. J.-C. H 42 cm. Collection particulière française. » © Pierre Bergé & associés. Vente du mercredi 29 mai 2013 à Drouot-Richelieu (Paris).

La korê est une représentation commune de jeune femme en divinité sous la période archaïque de la Grèce antique, de vers le VIIIe siècle au Ve avant J.-C. Comme son pendant masculin, le kouros, elle représente une forme d'idéal : un passage entre la forme et le divin. Les proportions sont harmonieuses et quelque peu figées dans une sorte de mouvement retenant l'instant et ouvrant sur le spirituel.

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Merveilleuses & merveilleux