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Portraits

PortraitduneDamedeQualite400Photographie du dessus : « Portrait d'une Dame de qualité. Huile sur toile (rentoilée). 77 x 60 cm » « École française du XVIIe siècle. » Vente de la maison Osenat du 31 mars. ©  Osenat.
Photographie du dessous : Dessin de Constantin Guys (1802-1892) à la « plume et encre brune, lavis brun » de 13,5 x 20,5 cm. Vente de la maison Osenat du 31 mars. ©  OsenatMis à part les deux militaires les autres personnages sont dans la pure mode de vers 1846 : les deux femmes et l'homme à gauche avec ses cheveux un peu longs, ses larges favoris, son ample cravate sur un long gilet, sa veste aux manches larges et son pantalon à pattes d'éléphant couvrant ses chaussures.vers1846-300

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C'est dans la poche

danslapoche300Photographie : « Portrait d'homme en redingote verte dans un paysage. Toile. 40 x 31 cm. » École française de vers 1780. Vente aux enchères de Fraysse & Associés du mercreci 10 avril à l'Hôtel Drouot à Paris.  © Fraysse & Associés.
Les représentations de Napoléon, la main dans son gilet, sont connues. Cette mode le précéderait comme semble le montrer cette peinture du XVIIIe siècle où l'homme met son autre main dans ce qui est peut-être une poche placée en haut de sa culotte.

© Article LM

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Cadet Rousselle

CadetRousselleImage518Pellerin2images300aCadetRousselleImage518PellerinDetail2-300lmPhotographies du dessus et à gauche : « Cadet Rousselle », « Imagerie Pellerin », « Imagerie d'Épinal, n°518 » du XIXe siècle.

Photographie de droite : Détail d'une assiette « Cadet Rousselle » n°« 5 », représentant le personnage devant sa table de toilette, d'avant 1850, de Creil et Montereau.

Dans un commentaire d'article une personne explique qu'un incroyable et une merveilleuse sont représentés dans la série télévisée Capitaine Jean Roch Coignet Grenadier de la Garde Impériale réalisée par Claude-Jean Bonnardot diffusée pour la première fois en 1969 et 1970. On trouve le passage ici à 1h. 6 min. et 19 s. Celui-ci est suivi par le chant de 'Cadet Rousselle' qui devient le chant de l'armée du Nord.

CadetRousselleAssietteDetail300lmCadet Rousselle est un excentrique incroyable à tendance révolutionnaire vivant de 1743 à 1807 et au sujet duquel une chanson est composée. Voici ce qu'en dit Wikipédia : « ... il achète une petite maison biscornue à laquelle il ajoute au-dessus d’un vieux porche une construction en forme d’étroite loggia. L’aspect curieux de son domicile marque les esprits autant que le caractère du personnage qu’on dit jovial, bon vivant, un peu excentrique, mais qui jouit de la sympathie de ses concitoyens. C’est ce qui explique sans doute qu’il ait inspiré une chanson. »

Il est particulièrement associé aux époques du Consulat et de Napoléon. L'imagerie d'Epinal, fondée en 1796, qui dès le Premier Empire célèbre Napoléon et ses campagnes, publie à plusieurs reprises des planches illustrant la chanson 'Cadet Rousselle' pendant tout le XIXe siècle et en partie au XXe.

Autres images de Cadet Rousselle : 1, 2, 3 ...

Photographies du dessous :  « Cadet Rousselle » : « Série aux armes d' Épinal n°26 » du XIXe siècle.

CadetRousselleSerieAuxArmesDEpinalN26-2-300lm© Article et photographies LM

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Perruques

Fraysse300Photographies : Le 27 mars prochain, la maison Fraysse & associés présente à la vente le contenu d'un appartement parisien avec de nombreux objets d'art dont les trois exposés dans cet article. Voir ici le catalogue.
En haut à gauche : « Portrait d’homme en habit gris et manteau rouge ». Toile de 79 x 63 cm attribuée à Nicolas de Largillière (1656-1746).  © Catalogue Fraysse & associés.
En haut à droite : « Portrait du comte de Provence ». Toile ovale de l'atelier de Joseph Siffred Duplessis (1725-1802) de 79 x 63 cm. « Cadre ovale en bois sculpté du XVIIIe siècle. Notre tableau est la reprise du portrait du comte de Provence par Duplessis conservée à Chantilly, TablePerruquiere200musée Condé (toile, 80 x 64 cm), exposé au Salon de 1779. Notre tableau diffère de la version originale par la couleur de son habit et du fauteuil. Signalons une reprise ou copie qui figurait dans la vente Martini, février 1911, une autre version très différente de la version originale dans la collection du vicomte de Reiset en 1913, et une réplique autographe au Palais de la Bourse à Bordeaux (selon Nicolas Garnier-Pelle, Chantilly, musée Condé, peintures du XVIIIe siècle, Inventaire des collections publiques françaises, vol. 38, Paris, 1995, p. 44). » © Catalogue Fraysse & associés.
À gauche : « Table perruquière en acajou et placage d'acajou, le plateau mobile à fond de miroir (manque le casier). Angles arrondis à défoncement, pieds fuselés se terminant par des roulettes. Estampille de Denis-Louis ANCELLET, reçu Maître en 1766. Epoque Louis XVI. Hauteur: 78 cm - Longueur: 37 cm - Profondeur: 34 cm. » © Catalogue Fraysse & associés.
La vente aux enchères du 27 mars prochain par la maison Fraysse & associés à Paris (Hôtel Drouot) est l'occasion de présenter deux sortes de perruques portées par les hommes au XVIIIe siècle, une table perruquière qui, je suppose, sert à entreposer cette parure de la tête, et de rappeler cet article déjà paru : Le perruquier, le coiffeur pour hommes et les perruques masculines.

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L'invention de l'homme moderne

1Photographies du dessus : Miniatures vendues par la maison Thierry De Maigret le vendredi 22 mars 2013 à 13h30 à Paris à Drouot Richelieu. Voir catalogue ici.
À gauche : « École FRANÇAISE vers 1830. Portrait d'un jeune homme Toile ovale 57 x 46 cm ».  © Catalogue Thierry De Maigret.
À droite : « Hippolyte LECOMTE (Puiseaux 1781 - Paris 1857). Portrait d'un jeune homme en habit noir Toile. Sans cadre. Dédicacée, signée et datée en bas à gauche Peint / par son ami / Hte Lecomte / 1806 61 x 50 cm ». © Catalogue Thierry De Maigret.
Photographies du dessous : Miniatures vendues par la maison Aguttes le dimanche 24 mars 2013 à 14h00 à Paris à Drouot Richelieu. Voir catalogue ici.
À gauche : « Julien (Paris-actif vers 1810). Portrait de jeune homme à la redingote bleue et haut col blanc. Miniature rectangulaire sur ivoire, signée : "julien de paris 1811 à Lyon". H : 5.6 cm  L : 4.4 cm ». © Catalogue Aguttes.
À droite : « École Française du début du XIXème. Portrait de jeune homme à la redingote bleue. Miniature ronde sur ivoire. Diamètre: 8,5 cm ». © Catalogue Aguttes.
Au dessous : « École Française vers 1800 ( Suiveur d'AURRY). Portrait d'homme à la redingote anthracite. Miniature ronde sur ivoire. Diamètre 3,8 cm. Au dos : Une composition en cheveux, sur ivoire et monogrammée " E.P." » © Catalogue Aguttes.
23C'est au début du XIXe siècle (et à la toute fin du XVIIIe) que s'invente une nouvelle silhouette masculine, celle des personnages ci-dessus très éloignés de ce qui précède (voir les photographies suivantes) mais moins de la notre.
Photographies du dessous : Miniatures vendues par la maison Piasa le lundi 25 mars 2013 à 14h30 à Paris à Drouot Richelieu. Voir catalogue ici.
À gauche : « École française du XVIIIe siècle, suiveur de Pierre MIGNARD. Portrait d'homme, Toile ovale, 78 x 62 cm, (Restaurations), Cadre Louis XIII à lauriers classiques redoré ». © Catalogue Piasa.
À droite : « École française de la fin du XVIIIe siècle, atelier de Hyacinthe RIGAUD. Portrait de Louis de France, duc de Bourgogne, Toile, 61 x 49,5 cm, (Usures, accidents et restaurations), Cadre Louis XIV en bois doré à décor de palmettes dans les angles et de fleurettes. » © Catalogue Piasa.
4Photographie du dessous : « Antoine VESTIER (école de). Portrait d'un homme en qualité en habit de parme. Miniature ovale sur ivoire, vers 1770. Hauteur 3,8 cm. Longueur: 3,2 cm ». Miniature vendue par la maison Aguttes le dimanche 24 mars 2013 à 14h00 à Paris à Drouot Richelieu. Voir catalogue ici. © Catalogue Aguttes.5

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Le fin de siècle et le fin de globe

1895-1erNovembre433lm1895-1erSeptembre300lmPhotographies : Estampes du Journal des Demoiselles de 1895.
Dans la dernière partie du XIXe siècle Paris déborde d'énergie. Pendant tout ce siècle la ville s'est considérablement agrandie et reste un important centre mondial de la modernité que les expositions universelles consacrent. C'est  ce qu'on appellera plus tard la 'Belle époque' ! Pour le moment on parle de 'fin de siècle'. On nomme ainsi les petits maîtres d'alors. C'est le titre de livres, comédies (ici aussi), journaux, revues de café-concerts, musiques etc. On dit aussi 'fin de globe' ou 'fin de cycle' pour désigner de la même manière ce (ou celui) qui est à la mode du moment. Ainsi dit-on : « un club fin d'globe » etc.
Le fin de siècle est le moderne d'alors, Paris étant le centre de cette modernité et des avant-gardes.
Photographies du dessous : Paris fin de siècle : Pièce en cinq actes par Ernest Blum et Raoul Toché (Paris, Calma, Lévy, 1890) avec une dédicace des auteurs.
ParisFinDeSiecleDedicasse2-640Voici retranscrite la première page de Fin de siècle par Humbert de Gallier (Paris, E. Dent, 1889) :
« Une animation extraordinaire régnait ce jour-là dans l'enceinte du pesage de Longchamps. Le soleil dardait ses rayons sur toute cette foule bigarrée qui allait et venait derrière les tribunes avec l'agitation des gens occupés d'affaires importantes. Des toilettes claires, blanches, roses, bleues, égayaient la pelouse et piquaient de notes joyeuses le fond sombre des grands arbres. Les sportmens circulaient très affairés avec leurs jaquettes noires, leurs chapeaux luisants, la lorgnette renfermée dans un étui de cuir jaune culotté par l'usage et pendu au cou, froissant dans leurs mains gantées de gris ... »
Photographie suivante : Stéréoscopie anglaise de la fin du XIXe siècle.

streotypevers1895-2-300lm© Article et photographies LM

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Grandeur d'âme

LaVeritableGrandeurdAme300lmPhotographies : La Véritable grandeur d'âme … (Paris, Delusseux, 1725) est un petit livre (18 x 11 cm) sur un grand sujet.

LaVeritableGrandeurdAmeHonneur531lm© Article et photographies LM

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Danseurs, vers 1854.

StereotypeCrinoline3-620Photographies : Stéréoscopie représentant des danseurs lors d'un bal. Si l'on s'en réfère à leurs habits, elle daterait de vers 1854, c'est à dire aux débuts de l'invention de l'appareil stéréoscopique qui permet de prendre deux clichés en même temps afin d'avoir une double photographie qui lorsque mise dans une visionneuse spéciale donne à voir en relief.

© Article et photographies LM

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Conversations précieuses

ScuderyConversationsReliureTitreDetail300lmPhotographies : « Conversations sur divers sujets : par Mademoiselle Scuderi ; tome premier. A Lyon, Chez Thomas Amaulry, Rue Merciere. M. DC. LXXX. [1780] Avec Privilege du Roy. »
ScuderyConversationsReliureTitre300lmVoici quelques exemples de nouveaux mots et expressions des précieuses récoltés par Antoine Baudeau sieur de Somaize (né vers 1630), dans son livre Le grand dictionnaire des précieuses, Ou la Clé de la langue des ruelles (1660) :
Au lieu de … la précieuse dit
" Asseyez-vous s’il-vous-plaît " - " Contentez, s’il vous plaît, l’envie que ce siège a de vous embrasser "
" Aimer " - " Avoir un furieux tendre "
" Un homme d’affaire " - " Un inquiet "
" Vous me témoignez une grande affection "- " Vous m’encendrez et m’encapucinez le coeur. "
" Être belle " - " Être dans son bel aimable "
" Le boire " - " Le cher nécessaire "
" Les belles choses " - " La force des mots et le friand du goût "
" Ah ma chère, je n’ai rien vu de beau aujourd’hui. " - " Quelle pauvreté ! ma chère, je n’ai pas vu une chose raisonnable aujourd’hui. "
" La boutique d’un libraire " - " Le cimetière des vivants et des morts "
" Fort commun " - " Du dernier bourgeois "
" Le cerveau " - " Le sublime "
" Se mettre en colère " - " Pousser le dernier rude "
" Être en couches (accoucher) " - " Sentir les contrecoups de l’amour permis "
" La grossesse " - " Le mal d’amour permis "
" Le cul " - " Le rusé inférieur "
" Les cannes remplies de rubans " - " Les filles de la mode et de la galanterie "
" Le cours (avenue plantée d’arbre) " - " L’empire des "œillades "
" Les dents " - " L’ameublement de bouche "
" Dîner " - " Donner à la nature son tribut accoutumé "
ScuderyConversationsJardindesTuileries300lm" Je ne me suis point divertie jusqu’ici " - " J’ai été jusqu’ici dans un jeûne effroyable de divertissement. "
" Avoir beaucoup d’esprit " - " Être un extrait de l’esprit humain "
" Un éventail " - " Un zéphyr "
" Un verre d’eau " - " Un bain intérieur "
" Avoir de l’esprit et n’en avoir point la clef " - " Avoir un oeuf caché sous la cendre "
" Un éloignement " - " Une quitterie "
" Le galant " - " L’alcoviste "
" Les joues " - " Les trônes de la pudeur "
" La jalousie " - " La perturbatrice du repos des amants "
" Les larmes " - " Les perles d’Iris "
" Il ne sait pas du tout la manière de faire les choses " - " Il ne sait pas du tout le bel air des choses "
" Le miroir " - " Le conseiller des grâces "
" Se marier " - " Donner dans l’amour permis "
" Une main " - " une mouvante "
" Vous m’estimez trop " - " Je suis trop avant dans le rang favori de votre pensée "
" Une menteuse " "- " Une diseuse de pas vrai "
" Le masque " - " Le rempart du bon teint ou l’instrument de la curiosité "
" La mode " - " L’idole de la cour "
" La musique " - " Le paradis des oreilles "
" Nager " - " Visiter les naïades "
" Le nez " - " Les écluses du cerveau "
" Toutes les bonnes choses abondent à Paris " - " Paris est le grand bureau des merveilles et le centre du bon goût "
" Les pieds " - " Les chers souffrants "
ScuderyConversationsDesPlaisirs300lm" Il pleut " - " Le troisième élément tombe "
" J’avoue que ce portrait est tout à fait beau " - " J’avoue que ce charmant insensible est furieusement beau "
" Le papier " - " L’interprète muet des coeurs, ou l’effronté qui ne rougit point. "
" La poésie " - " La fille des dieux "
" Railler " - " Dauber sérieusement "
" Les sièges " - " Les commodités de la conversation "
" Sentez un peu des gants là " - " Attachez un peu la réflexion de votre odorat sur ces gants là "
" Je suis surprise de cela " - " Je suis si surprise de cela que les bras m’en tombent "
" Le soleil " - " Le flambeau du jour, ou l’aimable éclairant "
" Les soupirs " - " Les enfants de l’air "
" Le secret " - " Le sceau de l’amitié "
" Tout à fait " - " furieusement "
" Les tétons " - " Les coussinets d’amour "
" La tristesse " - " L’ennemie de la santé "
" Vulgaire " - " Marchand "
" Le vent " - " L’invisible "
" Les verres " - " Les fils du vent et de l’argile "
" Les yeux " - " Les miroirs de l’âme "
" Le zéphyr " - " L’amant des fleurs "
" L’Amour " - " Le dieu de la propreté, de l’invention et de la galanterie "
ScuderyConversationsDeLaConversation300lmD’autres textes d’Antoine Baudeau sieur de Somaize donnent des informations importantes sur les précieuses, dont trois comédies qui les mettent en scène (voir la bibliographie qui suit). Si les précieuses témoignent le mieux du goût pour l'invention de nouveaux mots qu'ont les petits-maîtres, ont en a aussi d'agréables exemples par la suite. Il en est entièrement question dans Des Mots à la mode et des nouvelles façons de parler. Avec des observations sur diverses manières d’agir & de s’exprimer (1692) de François de Callières (1645-1717). On y apprend entre autres que les jeunes gens de la noblesse aiment à inventer de nouveaux mots et expressions. C’est un phénomène lié à la mode qu’on retrouve d’une façon récurrente chez les petits-maîtres et les petites maîtresses comme c’est le cas pour les incroyables et les merveilleuses qui ont leur langage, leur façon de parler et leur accent. Ce sont ces mots qui ont régulièrement enrichi les dictionnaires : « trouvez bon que je vous dise que ces colifichets de mots nouveaux mal inventés, & de façons de parler mal appliquées, ne sont que des ouvrages de quelques jeunes gens évaporés & ignorants qui s’en servent sans savoir pourquoi. / Ha, mon cher Cousin, s’écria la Dame, je suis bien fâchée d’être obligée de vous dire que ces sentiments là vous donnent d’un air de vieillard, & que ces jeunes gens à qui vous en voulez tant, ne voudraient pas vous ressembler. […] ma belle Cousine, ajouta-t-il en se radoucissant, […] revenons à vos mots nouveaux. ». Voici les ouvrages d'Antoine Baudeau Somaize consacré au courant des précieuses avec, excepté pour un, le lien vers le livre édité sous forme électronique :
Le Grand dictionnaire des précieuses, Ou la Clé de la langue des ruelles, 1660. Voir à partir de XLI.
Le Grand dictionnaire des précieuses : historique, poétique, géographique, cosmographique, chronologique et armoirique où l'on verra leur antiquité, coutumes, devises, éloges, études, guerres, hérésies, jeux, lois, langage, moeurs, mariages, morale, noblesse ; avec leur politique, prédictions, questions, richesses, réduits et victoires, comme aussi les noms de ceux et de celles qui ont jusqu'ici inventé des mots précieux, Paris, 1661.
Le Grand dictionnaire historique des précieuses.
Les Véritables Précieuses, Comédie, Paris, 1660.
Les Précieuses ridicules, Comédie, Paris, 1660.
Le Procès des Précieuses, Comédie, Paris, 1660.
Alcippe, ou du Choix des galants…, 1661.

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La mignonne et le mignon

DucdEpernoncentre300lm.jpgPhotographie 1 : Jean Louis de Nogaret, seigneur de La Valette et de Caumont, duc d'Épernon (1554 – 1642), surnommé « le demi roi », et un des deux archimignons d'Henri III (plus d'informations sur ce personnage dans Wikipedia). Gravure de vers 1650. On remarque qu'il porte une perruque blonde, bouclée (à moins que ce soit ses cheveux blondis et bouclés comme c'était la mode), une moustache relevée, une barbichette, un col avec de la dentelle sur une cuirasse (jusqu'au XVIIIe siècle, nombre d'hommes vont en guerre avec de la dentelle). Il est représenté assez vieux ici. Il meurt à 88 ans et vit sous les règnes successifs de trois rois : Henri III, Henri IV et Louis XIII. Cette gravure est tirée de Theatrum Europaeum, ouvrage édité de 1629 à 1650 par Matthäus Merian (éditeur germano-suisse : 1593 - 1650) et ses héritiers, et concernant la topographie européenne et les événements politiques et militaires pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648). La page fait 19,5 x 32,5 cm, et la gravure : 10,5 x 14,5 cm. Cette estampe reprend une autre plus ancienne.

Photographies 2 et 3 : Gravure provenant de ce qui est souvent considéré comme le premier livre de mode : Habiti Antichi, et Moderni di tutto il’Mondo de Cesare Vecellio (Venetia, Gio Bernardo Sessa, 1598). La page fait à peu près 17 x 11 cm. Il s'agit de la seconde édition originale contenant 507 figures sur bois, alors que la première de 1590 en a 87 de moins. Ici nous avons un des types de mignons avec son sombrero décrit dans l’article et le bilboquet. Il est blond avec une barbe pointue. Il a une boucle d'oreille, une fraise et on remarque de nombreux galons sur ses habits. Certaines autres pages présentent d'autres modes des mignons de l'époque. Les voici dans une édition de 1664 : page 198, page 203 (ici on remarque particulièrement le bijou sur sa poitrine qui est peut-être une montre, la braguette apparente qui est une mode surtout de la première moitié du XVIe siècle, le haut-de-chausses court et bouffant), page 208 (la toque sur le côté avec une touffe de plumes, la fraise, le pourpoint avec des crevés, la ceinture, le haut-de-chausses bouffant ...)

On désigne par 'mignonne' ou 'mignon' une jolie personne dont la beauté attendrit. On utilise aussi ces termes, plus accessoirement, comme des synonymes de maîtresse et d'amant, et pour des jeunes gens particulièrement beaux qui suivent un ou une aristocrate.

HabitiAntichiEModerniFrancese300lmSi ces mots ne semblent pas apparaître en France avant le XVe siècle, ceux qu'ils définissent existent depuis bien plus longtemps. C’est le cas durant l’Antiquité avec l’aristocratie romaine qui parfois s’entoure d’une nombreuse cour constituée en partie de gracieux individus qui se distinguent par la beauté de leur physique, de leurs manières et de leurs habits. Certains hauts personnages aiment à parader avec un lourd équipage particulièrement gracieux constitué de mignons et mignonnes. Sénèque (4 av. J.-C. - 65 ap.) critique cela dans certaines de ses lettres. Cette pratique se perpétue aux siècles suivants dans les grandes familles de la Renaissance italienne et même en France.

Le terme de mignon est très usité au XVIe siècle. La plus célèbre mignonne est sans doute celle du poème de Ronsard (1524-1585) « Mignonne, allons voir si la rose ... » (lire ici), composition faite pour une petite-maîtresse. Ce texte se situe en plein milieu de cette mode.

On désigne aussi par 'mignon' un favori d'un grand seigneur et ceux qui lui ressemblent. Il naîtrait sous Charles VIII de France (Charles VIII l'Affable : 1470 – 1498). Le mot vient d'Espagne. On le trouve en France dans des textes de 1494.  Il semble que l'on désigne comme archimignons, les deux plus proches collaborateurs d'Henri III (1551-1589).

Ce n’est qu’à partir de ce roi que le terme prend une valeur homosexuelle, ceci afin de se moquer de ces courtisans raffinés dans un contexte de guerres de pouvoir et de religion. La Description de l'île des Hermaphrodites, ouvrage sans doute de Thomas Artus Sieur d'Embry, publié du temps d'Henri IV (1553-1610), est un pamphlet sur les mignons d'Henri III. Le livre commence par un frontispice avec l'image d'un hermaphrodite (voir ici) sous lequel est écrit qu'il ne sait trop s'il doit être un homme ou une femme, mais que cela importe peu puisqu'à être les deux il « reçoit double plaisir ».

Le mignon est « fraisé, frisé, blondelet » comme l'écrit Etienne Tabourot. Parfois il roule ses cheveux au dessus des tempes (on appelle cela des bichons). Sa peau est délicate et blanche. Il s'épile les sourcils. Il prend particulièrement soin de son visage et de ses mains.

Il s'habille aussi proprement (c'est à dire avec autant de raffinement) que les femmes. Il se coiffe de très nombreuses sortes de chapeaux comme celui dit 'à l'albanaise' (très-hauts et presque sans bords) ou le sombrero espagnol dont la large envergure ombrage le visage (voir les photographies 2 et 3). La toque, ayant une touffe de plumes, placée sur un côté de la tête est caractéristique. Il porte un grand collet renversé à l'italienne ou une fraise empesée et godronnée (on emploie aussi le terme de tuyautée). Seuls les hommes ont au XVIe siècle de la dentelle, appelée aussi passementerie. Le pourpoint est collant ou très ample et parsemé de crevés (voir l'article Les petits crevés). Il peut être allongé en pointe sur le ventre et renflé à sa base par une panse ayant un busc la rendant rigide et rembourrée. Le haut-de-chausses est plus ou moins court et bouffant. De même que pour les chapeaux, il existe de multiples sortes de ceintures pour tenir l'épée.

Il porte de nombreux bijoux comme les femmes (collier de perles ...), des bagues, des boucles d'oreille (ou plutôt une seule), et à sa  ceinture un drageoir. Il se servirait d'une sarbacane pour envoyer aux dames des bonbons musqués. Il semble que ce soit à son époque qu’apparaît l'éventail (introduit traditionnellement en France par Marie de Médicis : 1575 - 1642), et la montre (dont certaines sont d'un grand raffinement, voir ici et ici) qu'il place en sautoir sur sa poitrine. « Je vis qu'on lui mettait à la main droite un instrument qui s’étendait et se repliait en y donnant seulement un coup de doigt, que nous appelons un éventail. Il était d'un vélin aussi délicatement découpé qu'il était possible, avec de la dentelle à l'entour de pareille étoffe. » (Voyage dans l'île de hermaphrodites). Un autre objet à la mode est le bilboquet. C'est Henri III qui lance cela. Il se promène dans les rues avec et de même font les mignons et les jeunes gens à la mode.

HabitiAntichiEModerniFrancesedetaia300lmLe mignon se parfume abondamment d'eaux cordiales, de civette, de musc, d'ambre gris et de précieux aromates. Il semble marcher sur des œufs. Sa parole est « bleze [du verbe bléser qui signifie « parler avec un vice de prononciation »], mignarde et molle ». Cette façon de s'exprimer en blésant, zézayant, est très fréquente chez les petits-maîtres jusqu'au début du XXe siècle. Nombre de ces marques se poursuivent au moins jusqu'à la Révolution. La mode masculine des cheveux blonds et bouclés et de bléser sont des caractéristiques des incroyables : voir l'article La blonde, le blond et le délicat, de même que de porter une boucle d'oreille. C'est une autre des marques des mignons et de la mode masculine du XVIe siècle. Le prince de Moldavie Petru II Cercel ( ? - 1590) est appelé pour cela 'Pierre Boucle d’Oreille' ; justement parce qu'il porte une boucle d'oreille, suivant la mode des mignons de la cour française de Henri III.

Concernant les mignonnes, François Hédelin abbé d’Aubignac (1604-1676), donne la définition suivante dans son Histoire du temps ou relation du royaume de coquetterie extraite du dernier voyage des Hollandais aux Indes du levant (1654) : coquettes « qui d'ordinaire ont l'esprit aussi mince que le corps. »

La Renaissance française est une période très riche d’élégances et de raffinements. Les petits-maîtres sont extrêmement nombreux dans les cours. Aux siècles précédents ils sont aussi une multitude. Mais d’en parler nécessite de faire des recherches plus difficiles à partir de documents beaucoup moins communs puisque l’imprimerie débute au XVe siècle. Les gravures restent rares et les livres ne sont pas encore produits en série. Il est donc nécessaire de consulter des manuscrits enluminés uniques et les oeuvres d’art pour cela. Si aujourd’hui les documents imprimés sont de plus en plus numérisés sur Internet, ce n’est pas encore tout à fait le cas pour les manuscrits médiévaux qui sont une source inépuisable de renseignements puisqu’un seul manuscrit peut contenir des dizaines de peintures de scènes de genre. La bibliothèque nationale de Richelieu en possède à elle seule des dizaines de milliers.

Voici ici une image représentant la cour d'Henri III.

© Article et photographies LM

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Le muscadin

Le muscadin est une « Petite pastille de bouche composée de musc & d'ambre » lit-on dans la première édition (1694) du Dictionnaire de l'Académie Française. Jean-François Féraud écrit dans son Dictionnaire critique de la langue française (Marseille, Mossy, 1787-1788) : « Petite dragée ou pastille, où il entre du musc. On a dit autrefois muscardin, et on le dit encore en quelques Provinces. »
Si ce mot désigne une petite pastille qu’on mange pour avoir une bonne haleine, par extension, on appelle alors ‘muscadins’ des élégants sentant le musc et à l’apparence soignée. C'est aussi ainsi qu'on nomme sous la Révolution certains royalistes qui se distinguent par leur élégance recherchée. En ce sens, ce mot est utilisé à cette époque au féminin et de façon péjorative : « muscadine ». Louis-Sébastien (1740-1814) insiste sur cet aspect dans sa définition des muscadins donnée au tome III de Le Nouveau Paris (Gênes, Impr. de la 'Gazette nationale », An III, 1794) : « Muscadins. Espèce d’hommes occupés d’une parure élégante ou ridicule, qu’un coup de tambour métamorphose en femmes.  « Le fils du Czar  Pierre I s’est brûlé les doigts, dit un de nos écrivains, pour n’être point forcé au travail que son père exigeait de lui ». Nous avons vu un Muscadin se résoudre à se faire couper l’index, pour éviter de porter les armes contre l’ennemi. Il aurait dû le conserver pour manier l’aiguille ou la quenouille. Ils formèrent l’opposé des sales Jacobins. On aurait cru qu’une jeunesse ardente allait embrasser les principes républicains ; mais cette jeunesse était riche, efféminée, et voulut se distinguer partout de ceux qu’elle appelait les habits bleus. Les muscadins furent moqués, rossés, battus, quand ils voulurent, avec leurs oreilles de chiens et leurs cadenettes, narguer les républicains. S’ils étaient les plus forts, c’était bien rarement, et quand ils se trouvaient quatre contre un. Ils font les royalistes à bas bruit ; mais les émigrés les méprisent encore plus qu’ils détestent les patriotes. »  La coiffure en « oreilles de chien » est décrite dans cet article : Café des Incroyables. Ma parole d'honneur ils le plaisante. 1797 ; et la cadenette ici : Les oublies. Le terme de muscadin est encore utilisé dans la seconde moitié du XIXe siècle pour parler d’un « Fat, dandy plus ou moins authentique, - dans l’argot du peuple, qui a conservé le souvenir des gandins d’il y a soixante-dix ans. » (Delvau, Alfred, Dictionnaire de la langue verte, deuxième édition, Paris, E. Dentu, 1867). Un exemple de tenue de muscadin se trouve ici.

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L'orateur

Le but de l’orateur est de persuader. Il le fait souvent avec beaucoup de grâce, et cela depuis l’Antiquité : étudiant le théâtre, Quintilien et les grands orateurs (Demosthènes, Cicéron …), s’adonnant à la poésie et trouvant les mots et les gestes justes. La rhétorique a une place importante dans l’apprentissage du gentilhomme durant l’Antiquité, comme au Moyen-âge et tous les siècles qui suivent. La grammaire des gestes prolonge celle de la langue et donc du français dont la maîtrise est un signe d’élégance comme l’est celle de la poésie ; avec le poète qui invente, trouve (tel le trouvère ou troubadour du bas Moyen-âge) et connaît non pas seulement la grammaire mais aussi l’esprit de la langue (qui a aussi sa grammaire). Tout un chapitre des Français peints par eux-mêmes (1842) est consacré au rhétoricien qui continue de sévir au XIXe siècle. Depuis la haute antiquité la France a une tradition oratoire. La mythologie gauloise possède un Hercule dont la force immense réside seulement dans la persuasion ; et qui par sa seule parole peut déplacer des montagnes.

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Le frisé

Le terme de 'frisé' est employé pour désigner un type de petit-maître déjà au moins au XVIe siècle. Sans doute est-ce en référence à leur coiffure ou perruque blonde et frisée. Voir aussi l'article intitulé Boucles, macarons et papillottes.

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Le schopenhaueriste

Le schopenhaueriste est un personnage de vers 1880. Albert Millaud (1844-1892) occupe un chapitre de ses Physiologies parisiennes (1886) sur lui : « Un type nouveau. C'est le philosophe homme du monde, aimant le plaisir, fréquentant les salons et les théâtres, ayant bon estomac ; mais jouant au blasé, au désillusionné, au dégoûté. Le nom de Schopenhauer [1788 – 1860] lui a plu ; il l'a adopté et mis à la mode. Schopenhauer est devenu pour lui comme une espèce de tailleur moral, de chapelier transcendant, de bottier métaphysique. [...] S'il mange des truffes, il vous dit qu'il en aura du mal à l'estomac. S'il boit du vieux vin, il est sûr d'en garder une abominable migraine. Dans le mariage il ne voit que le divorce, dans l'amour il ne voit que la trahison. De tout cela il ne pense pas un mot et il serait incapable d'expliquer ses idées. Mais il est de chic d'être triste, maussade et d'être en proie aux blue devils, comme disent les Anglais, Schopenhauer lui fournit les éléments nécessaires pour affecter ces façons lugubres. [...] Règle générale : Le Schopenhaueriste n'a jamais lu Schopenhauer. »
On peut lire sur cette « mode » : Lettres-et-arts.net.

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Le monde, le grand monde, le mondain, les mondanités, la femme et l'homme du monde et la grande dame.

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femmedumonde500lmPhotographies 1 à 2 (au dessus) : Bertall, La Comédie de notre temps : La civilité - Les habitudes - Les moeurs - Les coutumes - Les manières et les manies de notre époque, P. Plon, 1874, 2° éd. Un chapitre est intitulé « Le Monde ».

femmedumonde1-300lmPhotographie 3 (à gauche) : « Femme du Monde ». Illustration de La Comédie de notre temps de Bertall.

Dans Paris-vivant par des hommes nouveaux : Le Grand monde (Paris, G. de Gonet, 1858) est décrit ce grand monde avec son aristocratie, sa roture, son ancienne et sa nouvelle noblesse, ses bourgeois anoblis, ses diplomates et hommes d'État, ses oisifs, ses lions, ses fats, ses séducteurs, ses sportmen, ses anglomanes, ses blasés, ses spéculateurs, ses grandes dames, ses parasites, tout son cérémonial etc. Le grand monde représente ce qui est considéré comme le haut de la pyramide de la société du XIXe siècle.
Ce monde là possède quelques grandes dames qui est l'équivalent au XIXe siècle de la dame de qualité du XVIIe sans obligatoirement le côté ‘aristocratie’ de cette dernière.
Photographie 4 : « Le Monde et la Mode. » Illustration du chapitre ayant ce titre de La Vie élégante (tome second, 1883).

Le mondain naît avec le monde. Il y a celui qui appartient au monde (en opposition à celui dédié au spirituel) ; celui qui est attaché aux biens et plaisirs de ce monde (acceptation déjà usitée au XVe siècle) ; celui qui apprécie de côtoyer les femmes et les hommes du monde et de partager leurs activités. Ce dernier raffole des mondanités. Le terme de mondain existe déjà au XVIIe. C'est une personne qui aime les 'vanités du monde. Il s'emploie surtout dans le domaine du religieux, dans les sermons … Au XIXe on utilise ce mot plus couramment. A partir de cette époque, les chroniqueurs de la vie mondaine sont nombreux de même que des journaux de toutes sortes sont publiés en plus grand nombre. Georges Goursat, dit Sem (1863-1934), lemondeetlamode300lma réalisé de nombreuses caricatures de la mondanité parisienne du début du XXe siècle. Il suffit de connaître les titres de certains de ses albums pour s’en persuader : Le Turf (1900), Paris-Trouville (1900), Les Personnalités contemporaines (1910), Tangoville sur mer (1913), Le Vrai et le faux chic (1914), Le Nouveau monde (1923), La Ronde de nuit (1923), White Bottoms (1927). Mais si la qualité des lithographies est souvent exceptionnelle, les personnages représentés sont la plupart du temps des vieux-beaux et ‘vieilles-belles’ qui n’ont ‘d’élégant’ que l’argent qu’ils dépensent et leur ‘réussite’ professionnelle.

Aux XIXe et début du XXe siècles, les femmes et hommes du monde ne sont pas obligatoirement élégants ; mais ils ont leurs entrées dans la société. A une époque où la bourgeoisie occupe la première place, on n’est plus courtisan ou dame de qualité mais femme ou homme du monde. Dans son livre La Comédie de notre temps (1874) Bertall (1820-1882) écrit : « LE MONDE. Une femme jolie, élégante, ou laide, ou prétentieuse, peu importe, passe sur le boulevard ou au Bois. Vous demandez à votre ami qui elle est, et l’on vous répond : C’est une femme que j’ai vue dans le monde. .. » Puis il explique ce qu’on entend par ‘monde’. La notion de gens du monde ne date pas du XIXe siècle. François-Antoine Chevrier (1721-1762) dans Les Ridicules du siècle (1752) occupe tout un chapitre intitulé ‘Des Femmes du grand monde’ (voir la dernière photographie de du premier article sur les Petites-maîtresses et petits-maîtres). Au XVIIe siècle on dit « être femme ou homme de par le monde » et parle aussi du « grand monde ».  
Photographies 5 et 6 : « Une soirée du grand monde – quadrille des lanciers ». Assiette du XIXe siècle de Choisy-le-Roi, de la série « Paris au bal », n°1. 

UneSoireeduGrandMonde2-300lm© Article et photographies LM

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Le noctambule

Le terme de 'noctambule' est employé jusqu'au XXe siècle comme un synonyme de 'somnambule' ; et à partir du XVIIe siècle aussi pour une personne bien réveillée qui se promène la nuit ou bien, comme l'écrit Alfred Delvau dans son Dictionnaire de la langue verte (deuxième édition, Paris, E. Dentu, 1867) : un « Bohème qui va des cafés qui ferment à minuit et demi dans ceux qui ferment à une heure, et de ceux-là dans les endroits où l’on soupe. »  Il déambule aussi dans les nuits du XXe siècle. Le branché (Le branché et le sapeur des années 80) en est souvent un ainsi qu'un grand nombre de ce qu'on appelle 'la faune parisienne', voyant plus clair et vivant plus intensément aux lueurs des néons qu'en plein jour, moment où elle préfère dormir.

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La nouvelle vague

L'expression « nouvelle vague » est mise à la mode par Françoise Giroud (1916-2003) dans un article qu'elle écrit dans le journal L'Express du 3 octobre 1957 qui est une enquête sociologique sur les phénomènes de génération. Elle est réutilisée en février 1958 dans la revue Cinéma 58 puis pour désigner tout un nouveau cinéma parisien.
Dans la mode, les années 50 et le début des années 60 sont marqués par quelques grands couturiers comme Pierre Cardin (né en 1922) ou Hubert Taffin de Givenchy (né en 1927). C'est Christian Dior (1905 - 1957) qui en 1947 lance véritablement la nouvelle mode des années 50 parisiennes. Les courbes féminines sont comme soulignées par des vêtements dont la simplicité fait toute la préciosité, avec une taille fine mise en valeur par une veste ceinturée, des épaules étroites, une poitrine haute et ronde, des jupes juste au dessous des genoux, des talons hauts ... On porte encore un chapeau et de longs gants. Puis le modèle féminin devient Brigitte Bardot qui a 20 ans en 1954. Pour les hommes c'est Alain Delon qui a 20 ans en 1955. Les années 50 c'est aussi l'époque des débuts du bikini.

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La jeunesse dorée

L'expression de 'jeunesse dorée' apparaît en particulier au début du Directoire vers 1795. Elle désigne tous les jeunes représentants du nouveau pouvoir dont certains enrichis par la confusion révolutionnaire directement ou indirectement par leur famille, et qui prennent les allures à la mode contrefaisant les muscadins, incroyables et merveilleuses. Elle est employée pendant tout le XIXe siècle pour désigner ce qu'on pourrait qualifier de « filles et fils à papa ».

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La mode orientaliste

1837LaMode1-300lmAu XIXe siècle certains élégants portent des pantalons amples, clairs, avec sur le ventre une très haute ceinture ainsi que des vêtements plus ou moins bariolés. En 1910 l’orientalisme revient encore à la mode.
Photographies : Gravure provenant de la revue La Mode de 1837 représentant à droite un personnage habillé dans le goût oriental.

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Bicher et baiser

lesbaisers2-300lesbaisersputti2-300Photographies 1 à 4 du dessus : Poème Les Baisers, 1777. ici sont présentées deux éditions de la même année avec un frontispice différent.

premierbaisera300lmPhotographie 5 à gauche : « Le premier baiser de l'amour » (Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la nouvelle Héloïse). Estampe de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe gravée à partir d'un dessin de Pierre Paul Prud'hon (1758-1823) réalisé entre 1792 et 1799.
Jusqu'aux années 1980 on se biche beaucoup dans les rues de Paris : se colle, s’embrasse ...  pratique presque totalement abandonnée à la fin du XXe siècle. J'explique ce terme dans l'article Biches, haute bicherie, bicheuses et daims. Les amoureux se tiennent par la main ou serrés l'un contre l'autre et s'embrassent dans de longs baisers sur la bouche, aux terrasses des cafés, sur les bancs … et même dans la rue. La photographie de Robert Doisneau (1912 - 1994) prise en 1950 et intitulée Le Baiser de l'hôtel de ville en est un célèbre exemple (voir ici). Le terme utilisé de 'baiser' est significatif, et en verbe signifie tout simplement : faire un bisou, toucher de ses lèvres une joue, une main, une bouche … C'est du moins de cette façon qu'il est utilisé jusqu'au XXe siècle. Aujourd'hui on n'oserait pas employer ce verbe comme on le fait autrefois. On lui préfère celui d'embrasser qui veut pourtant dire : 'tenir dans ses bras'. J'ai écrit il y a longtemps un rapide article sur Les Baisers.
lebaiseralacapucine300lmPhotographies 6 et 7 : « Le baiser à la capucine ». Estampe du XIXe siècle. Cela consiste à embrasser un partenaire en lui tournant le dos et en lui tenant les mains : voir photographies. En France il existe de nombreux jeux pour jeunes personnes ayant pour thème le baiser. Plusieurs gravures du début du XIXe siècle en donnent des exemples : Le baiser deviné (discerner qui  embrasse alors que les yeux sont clos), Baiser son ombre (une jeune femme se place entre un mur et une lumière afin d'embrasser son ombre alors qu'un jeune homme essaie de se mettre entre), Baiser le dessous du chandelier (un jeu de baisers qui implique des chandeliers), Le baiser à la religieuse (s'embrasser à travers les barreaux d'une chaise) etc. Plusieurs de ces amusements sont décrits dans le livre d'Eugène Rolland intitulé Rimes et jeux de l'enfance (Maisonneuve, 1883).

lebaiseralacapucinedetail300lmAu XVIIIe siècle, 'baiser' consiste donc à donner des baisers, et 'embrasser', à tenir dans ses bras. On baise par amitié, amour, ou respect. On baise donc beaucoup. Un baiser célèbre est celui de Le Livre du voir dit (vers 1364) de Guillaume de Machaut (1300-1377). L'auteur donne rendez-vous à son aimée dans un verger. Son secrétaire est présent. Alors que le couple est assis sur l'herbe, la jeune fille s'endort sur la poitrine de son amant. Le secrétaire en profite pour s'amuser en allant cueillir une petite feuille ; et en la posant sur la bouche de la jeune fille. Il invite son maître à baiser seulement la plante. Celui-ci s'accomplit timidement par jeu. Lorsqu'il va pour la toucher de ses lèvres, le secrétaire retire la feuille pour que le baiser aille à l'amante qui se réveillant, ou prétextant de se réveiller, commence à gentiment gronder son compagnon avant de se mettre à sourire … « ce qui me fit imaginer et certainement espérer que cela ne lui déplaisait pas. ». Voici le texte de ce passage en ancien français et sa traduction :

« Sur l'erbe vert nous seymes ; Alors que nous étions sur l'herbe,
La maintes paroles deymes Nous nous dîmes de nombreuses choses
Que je ne veuil pas raconter ; Dont je ne veux pas rendre compte,
Quar trop long seroit à compter. Car cela serait trop long de le faire.
Mais sur mon giron s'enclina Par contre, quand se penchant vers moi
La belle, qui douceur fine ha ; La belle qui est si douce,
Et quant elle y fut enclinée, Se mit sur mon coeur,
Ma joie fu renouvelée. Je retrouvais une nouvelle joie.
Et ne sai pas s'elle y dormi, Je ne sais si elle s'endormit
Mais un po somillia sur mi. Ou ne fit que se reposer sur moi.
Mes secrétaires, qui fu la, Mon secrétaire qui assistait à la scène
Se mist en estant et ala Se mit dans l'idée d'aller
Cueillir une verde feuillette Cueillir une petite jeune feuille
Et le mist dessus sa bouchette, Pour la mettre sur sa bouche ;
Et me dist : baisiés ceste feuille. Et me dit « Baisez cette feuille. »
Adonc amour, veuille ou non veuille, Ainsi amour, que je veuille ou non,
Me fist en riant abaissier Me proposait en riant, seulement
Pour ceste feuillette baisier. De baiser cette jeune feuille.
Mais je n'i osoie touchier, Mais je n'osais le faire.
Comment que je l'eusse moult chier. Même si cela me coûtait.
Lors désirs le me commandoit, Finalement le désir m'inspira
Qu'à nulle riens plus ne tendoit. Que cela ne compterait pas.
Mais cilz tira la feuille à li ; Cependant il retira la feuille

[Pour la suite de cette citation je n'ai pas réussi à traduire]
Dont j'eus le viaire pali ;
Car un petit fu paoureus
Par force de mal amoureus.
Non pourquant à sa douce bouche
Fist lors une amoureuse touche :
Car je y touchai un petiot.
Certes unques plus fait n'i ot :
Mais un petit me repenti,
Pour ce que quant elle senti
Mon outrage et mon hardement,
Elle me dit moult doucement :
Amis, moult estes outrageus.
Ne savez vous nulz autres jeus ?
Mais la belle prist à sourire
De sa très belle bouche au dire ;
Et ce me fist ymaginer
Et certainement esperer
Que ce pas ne li desplaisoit.
Quelques jolies images de baisers : Faïence en lustre métallique (XVIe siècle) de Deruta, Le baiser d'après Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), Le Déjeuner en tête à tête de Nicolas Lawreince le Jeune (1737-1807), Psyché ranimée par le baiser de l'Amour de Canova Antonio (1757-1822), Le baiser (début XIXe), Baisez Maman (début XIXe), Couple d'amoureux aux Champs-Elysées (1932), Photographie de 1958

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Merveilleuses & merveilleux