Résultat pour “le grand renoncement”

Korê à la colombe

Kore400Photographie : « KORÉ À LA COLOMBE. Grande statuette représentant une koré debout sur une base. Elle est vêtue d'un long chiton couvert d'un himation plissé dont elle saisit un pan de la main gauche ; de la main droite, elle tient une colombe à hauteur de la poitrine. Sa coiffure, formée de longues parotides, est ceinte d'un polos. Terre cuite orangée. Art Grec, fin du VIe siècle av. J.-C. H 42 cm. Collection particulière française. » © Pierre Bergé & associés. Vente du mercredi 29 mai 2013 à Drouot-Richelieu (Paris).

La korê est une représentation commune de jeune femme en divinité sous la période archaïque de la Grèce antique, de vers le VIIIe siècle au Ve avant J.-C. Comme son pendant masculin, le kouros, elle représente une forme d'idéal : un passage entre la forme et le divin. Les proportions sont harmonieuses et quelque peu figées dans une sorte de mouvement retenant l'instant et ouvrant sur le spirituel.

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Les papiers peints et autres panoramiques de la Maison Züber au Château de Preisch

Autrefois, on était beaucoup plus délicat avec les murs des pièces des maisons. On ne se contentait pas, comme souvent aujourd’hui, de les badigeonner d’une peinture monochrome.

Depuis la haute Antiquité, on les couvrait de peintures murales ; pratique qui s’est poursuivie pendant tout le Moyen Âge. On les parfumait même ! À partir du XVe siècle et jusqu’à la fin du XVIIIe, la mode était davantage aux grandes tapisseries murales. Au siècle des Lumières, le papier peint était aussi très en vogue, et cela encore jusqu’aux années 1970. Aujourd’hui c’est différent, et je ne vais pas approfondir la question… Car, si je vous dis tout cela, c’est pour annoncer une visite, ce dimanche 3 septembre, de papiers peints de la Maison Züber, au Château de Preisch qui conserve plusieurs pièces recouvertes de tels exemples, dont certaines seront ouvertes spécialement pour l’occasion. Plus d’informations disponibles ici.

Voir aussi cet article, dans lequel j'omets de dire que le papier peint existait en Extrême Orient, bien avant d'arriver en Europe.

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Concours Mondial des Fleuristes

Alors que Paris vient de recevoir l’attribution des Jeux olympiques 2024, qui espérons-le ne creuseront pas le déficit de cette ville (les Jeux olympiques c'est tout de même mieux que de regarder courir les millionnaires en culotte courte du Mondial de football et ses orgies d'argent), il est une compétition beaucoup plus modeste dans l’âme et ravissante dans son expression, celle du Concours Mondial des Fleuristes ! Elle a eu lieu les 24 et 25 septembre derniers.

Elle comprenait sept épreuves mettant en scène la dextérité et le goût des fleuristes en compétition.

Grand amoureux des fleurs sauvages, j’aurais aimé qu’elles fussent davantage mises en valeur. Plus que jamais, il est important de mettre en avant les espèces poussant près de nous, de ce jardin naturel qu’est la nature.

J’espère aussi que l’année prochaine cette rencontre se déroulera dans un lieu plus naturel que le Centre international des congrès de Tours, cette ville des bords de Loire,  surnommée « Jardin de France » depuis le XVème siècle,  étant dans une région particulièrement jolie et possédant sans doute de merveilleux jardins.

Photographie © Benjamin Dubuis, Concours mondial des fleuristes.

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Gommeux… toujours…

Si tout se passe bien, je sortirai dans quelques jours un nouveau livre sur un sujet différent de celui des petits-maîtres, sur la nature avec aussi une partie présentant des gravures du XVIIIe siècle imprégnées d’un certain esprit… C’est la raison pour laquelle cet article et le précédent sont particulièrement légers… comme le sont les petits-maîtres… comme les gommeux… tous ces merveilleux qui sont pour moi... aussi... une bouffée d’oxygène… tellement superficiels qu’ils en sont aériens !

Dans une page d’un almanach de 1878 (sans doute Grand Almanach Paul Dupont) présentée ci-dessous (cliquer sur la photographie pour accéder au texte), j’ai appris que l’écrivain boulvardier Gustave Claudin (1823 – 1896) avait consacré un passage au gommeux dans son livre Trois roses dans la rue Vivienne (Paris : G. Charpentier, 1877) qui se déroule en partie dans l’univers de la mode de l'époque : modistes de la rue Vivienne, gommeux, Longchamp et le bois de Boulogne… J'en reparlerai !

Gommeux

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Projet de loi relatif à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine (8) : Protéger notre patrimoine c'est le faire de notre avenir.

À notre époque la question la plus importante à résoudre au niveau mondial est sans doute celle du nucléaire. À comparer, celle concernant la sauvegarde des patrimoines de la planète semble dérisoire. Cependant elle reste importante car un des piliers de la reconstruction de notre société et de l'avenir des êtres humains.

Le patrimoine peut être comparé à la figure de Saint-Christophe, un molosse portant l'enfant Jésus, symbole utilisé déjà bien avant l'avènement du Christ pour représenter l'ancien monde portant le nouveau et lui permettant de voir plus loin. Faire des atteintes à notre patrimoine c'est endommager ce qui nous soutient et nous permet de voir loin. Sans lui nous sommes petits et fragiles. Le conserver est vital.

En ce début de XXIe siècle la France est confrontée à de grands défis. Celui concernant la culture n'est pas le moindre. Les bouleversements sont nombreux, et un des premiers à en subir les outrages c'est notre patrimoine. L'art contemporain devrait nous aider à nous le faire apprécier tout en proposant de nouveaux modèles pour ce siècle. Nous en sommes très loin.

Heureusement un grand nombre de professionnels du patrimoine continuent de le défendre et de l'aimer, car rien ne peut se construire sans fondations afin d'avoir une vision lointaine de notre avenir. Ces dernières années le patrimoine français a subi des outrages qui équivalent à ceux d'une guerre. Cela ne se voit pas car en même temps que l'on détruit on (re)construit. Mais les dommages sont nombreux, et j'en reparlerai dans l'article de lundi prochain.

La culture en général est aujourd'hui plus que jamais à mettre en avant. De nos jours il y a énormément de brassages. Si tous les êtres humains sont égaux, les différences culturelles peuvent former des barrières mais aussi permettre la rencontre et des échanges fructueux voire élévateurs. Chaque culture a sa préciosité. Partager ce que chacune a de meilleur (et non pas de pire ou de médiocre) est la seule manière d'avancer. C'est une des raisons pour laquelle nous devons prendre soin de la culture où nous vivons et de son patrimoine tout en puisant dans le meilleur des autres cultures.

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La bona maneira

Les Petits-maîtres de la Mode

S’il existe de petits riens, il y en a aussi de grands, et puis des riens qui sont tout, car il est des royaumes beaucoup plus précieux que nos croyances, qui agissent directement sur la réalité pour en faire une ambroisie, un or sublimé, par quelques mots simples mais magiques, par ce que l’on peut appeler « une manière ». Les façons et les modes, par leurs mignardises, nous disent aussi sur ce royaume pour qui sait entendre.

Ce sont des réminiscences d’un âge d’or où le désir n’existe pas, seulement le plaisir, non plus que la confusion ou la souffrance expressions d’esprits et de corps malades.

La transmission écrite n’est pas le seul genre de transmission. Il y a aussi la transmission orale, et celle d’esprit. Cette dernière est plus de l’ordre de ce que les poètes appellent leur muse. Elle peut surgir à la vue d’une œuvre d’art, d’une architecture, d’un paysage, d’une personne… elle peut venir d’un sentiment, d’une compréhension, etc.

L’univers courtois donne des exemples de cette manière, de cette bona maneira, mais il n’est pas le seul. Personnellement, je suis très sensible à une véhiculée dans le monde rural… non seulement à travers la nature mais aussi un esprit particulier qu’il est difficile de décrire car tout entier dans un présent ‘sublimé’, d’où mon amour de la terre que je foule et que j’aime connaître, découvrir notamment à travers sa vie : ses plantes sauvages en particulier. Cela n’a pas été consigné dans des textes, mais ceux de la poésie courtoise (des cours) en donnent des exemples.

Cette poésie courtoise semble surgir de nulle part au XIIe siècle, avec Guilhem IX duc d'Aquitaine et de Gascogne (1071 – 1127), comme les contes pour enfants apparaissent avec Charles Perrault à la fin du XVIIe siècle. Pourtant ces écrits viennent de beaucoup plus loin, de la terre qui les voit naître, tout en ayant un caractère universel, se plaçant au croisement de multiples réalités ayant une même base, un socle commun. Dans le premier cas, il s’agit de l’amour du beau et du bon (et du bien) et dans le second d’un univers de magie particulier. Pour les deux, ces récits marquent un grand changement, une sorte de perte, d’où la nécessité de consigner par écrit afin d’en garder la mémoire.

De même, l’univers de la petite maîtrise n’a jamais été consigné par écrit jusqu’à présent. Il était tellement imprégné dans la société française, que le besoin ne s’en faisait pas ressentir : Cela allait de soi. Le sujet semblait même beaucoup trop léger pour être retenu, même s’il était porté par toutes les classes de la société, depuis les rois et les reines jusqu’aux particuliers. Pourtant, les rythmes qu’il porte sont importants : courtoisie, galanterie, élégance, beauté, invention, modernité, fantaisie, etc.

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Élégances boisées

Les Petits-maîtres de la Mode

Arriver à se reposer dans la nature est un véritable délice. Ce n’est pas toujours facile. Parfois on est attaqué par des insectes par exemple. Mais quand c’est possible, quel bonheur ! Le concert des oiseaux, le bruissement des arbres, la caresse d’un vent doux, les odeurs…

Au sujet de ces dernières, certaines de la nature ont largement influencées la parfumerie. Aujourd’hui encore, dans les sept grandes familles olfactives de parfums fabriqués par l’être humain, on compte les floraux, les boisés et les fougères.

Sur la photographie ci-dessus prise par un inconnu dans les années 1950, la jeune femme se repose dans une forêt de pins (sans doute des pins sylvestres) au milieu de fougères, ces deux plantes sentant bon, surtout quand elles sont réchauffées par le soleil, de même que l’humus et les autres plantes fraîches ou séchées par l’astre diurne. Ces fragrances continuent de se distiller pendant la nuit… comme par miracle.

La nature, en général, affine le goût de la personne réceptive. Elle lui ouvre les sens, lui offre une infinité de goûts divers à approcher à travers eux et l’inspire. Elle nous apprend ce qu’est l’inspiration et l’expiration, la vie et la mort.

La semaine dernière, alors que je me promenais dans la forêt, j’écoutais la symphonie orchestrée par des oiseaux, concert où s'ajoutaient des notes de couleurs (bleues, vertes, ocres…) et de lumières, des odeurs d’encens et de myrrhe, etc. Les arbres semblaient être les cordes d’une immense lyre formée par cette forêt, que pinçait la Nature, avec le souffle de ses éléments : le vent, les nuages, le ciel, la terre, la pluie, le soleil… Chaque pincement de corde était un arbre figé dans le temps, ou plutôt vibrant lentement, comme un éclair en très grand ralenti, en un temps qui dépasse l’être humain, qui est au-delà de lui… une musique céleste jouée sur terre…

Sur la photographie ci-dessous, deux jeunes dames sont assises sur l'herbe. Elles sont sans doute jumelles. D’après les habits, l’image peut être datée de vers 1875 - 1880. À cette époque, comme à d’autres, la robe était souvent coupée dans un tissu solide, peu fragile, le buste étant par contre plus ‘décoré’, notamment de dentelles.

Les Petits-maîtres de la Mode

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Réjouissances

Entrée du Baron du Caprice chez Mlle des Faveurs

Pour commencer la nouvelle année, voici un article sur l’amusement. C’est important de rappeler que de nos jours, globalement évidemment, on fait beaucoup moins la fête qu’autrefois.

Pouvons-nous concevoir aujourd’hui une société avec plus d’un tiers de l’année constitué de jours fériés ? C’était le cas à certaines périodes chez les Romains. Comme je l’écris dans mon livre sur Les Petits-maîtres du style, de l’Antiquité au XIe siècle, durant l’Antiquité, à Rome, on distinguait les fêtes ‘individuelles’ (entre amis, familiales, etc.), les jeux (les ludi) qui étaient annuels et les ludi votivi qui n’avaient lieu qu’une fois afin de célébrer par exemple une victoire. À la fin de la République, on comptait dans une année, paraît-il, huit ludi répartis sur soixante-dix-sept jours chômés, et sous l’Empire, jusqu’à cent-soixante-quinze jours étaient consacrés à de telles réjouissances. Certains ludi votivi pouvaient durer plus de cent jours. Imaginez des mois de fêtes, fériés et organisés par l’État. De nos jours celui-ci pense davantage à en supprimer qu’à en ajouter !

Il est aussi intéressant de constater que parfois, dans l’histoire, face aux grandes catastrophes, on répondait par des festivités. Le théâtre est né à Rome lors de certaines organisées pour conjurer des épidémies de peste.

Dans l’Ancien Régime, Paris comptait des centaines de bals ouverts sur l’année, dont des bals publics, et beaucoup plus de jours fériés qu’aujourd’hui. Les dimanches personne ne travaillait, aucun magasin n’était ouvert. Dans les campagnes, les longues nuits d’hiver se passaient en partie en veillées, et dans les villes en fêtes. Lors des fêtes officielles, chaque quartier organisait son bal public, parfois chaque grande rue !

Voilà une belle façon de manifester : en organisant des fêtes... en s’amusant. Pourquoi pas ?

Je vous souhaite une Réjouissante Année 2019 !

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La Modernité

Lorsqu'on contemple des enluminures de manuscrits des XV ou XVe siècles représentant des scènes de la vie quotidienne, on est étonné par la diversité des accoutrements, des couleurs, des matières des tissus, des coupes qui réutilisées aujourd'hui témoigneraient d'une modernité certaine et seraient d’une grande nouveauté. La mode médiévale a subi d’importantes mutations au cours de ses mille ans, de même que la mode française en générale. Il suffit de comparer des vêtements utilisés d’un siècle à l’autre, ou d’une génération à une autre pour constater ces bouleversements. Mais plus passionnant encore est de découvrir à travers ces représentations, l’élégance, la finesse en mouvement, la créativité mise en œuvre et le jeu avec les éléments constitutifs de la mode et des belles manières. Les grands yeux noirs d’une petite maîtresse ou d’un petit maître au teint et cheveux blancs comme neige, aux joues et aux lèvres pourpres, aux habits exquis aux couleurs délicates mais éclatantes, parsemés de rubans, de dentelles, de tissus chatoyants et de nouvelles inventions, laissent présager de façons plus délicates que celles de danseuses ou danseurs classiques. Certains ressemblent à des poupées, n’existant que pour eux-mêmes, pour la seule énigme et vérité qu’est l’apparence, sans rien en moins, ni en plus, mais tout entièrement en elle et son rythme, en la beauté transcendante de la nature en son paroxysme. Les gravures qui m’inspirent ce texte je n’ai pas pu les avoir, et ne peux vous en montrer les photographies pour cause de droits. Mais j’espère plus tard vous dévoiler de ces petites maîtresses et petits-maîtres aux allures de poupées de chiffon, de fils d’or et d’argent … dont la vue de chacun vous ouvre le regard comme le ferait une toute nouvelle couleur jamais rencontrée par vos yeux et dont l’apparition a à voir avec de la féérie, celle qu’on donne en contes aux enfants et qui est l’âme même du monde.

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Avoir du v'lan et du pschutt

Le v'lan et le pschut(t) sont deux termes du XIXe siècle, du temps des grands boulevards à la mode. Comprendre leur signification permet de le faire d'un aspect de la mode française : celui qui bouscule les conventions et s'amuse constamment.
Dans son Dictionnaire de la langue verte (deuxième édition, Paris : E. Dentu, 1867) Alfred Delvau donne cette définition du : « V'lan. " Au temps où le Grand-Seize s'emplissait chaque soir, au café Anglais, d'une société qu'on ne remplacera pas, car les gens d'esprit d'alors ont été remplacés par des imbéciles, on avait trouvé mieux que pschutt. On disait de quelqu'un, homme ou femme, qui se distinguait par une attitude, par un parti pris, ; un laisser-aller, une originalité tranchée : Il a du v'lan ! Elle a du v'lan. C'était net, cassant, absolu. " Évènement, 1883. - Ce terme, abandonné depuis longtemps vient de reprendre faveur. - " Soirée dansante très réussie, très animée et très v'lan hier, chez la comtesse de L. »" (Gil Blas, 1883). »
Dans mon article intitulé Les faux élégants, je propose une définition du pschutteux et du pschutt moins élogieuse. Voici celle donnée par le Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) : « Pschut(t), subst. masc., arg. des boulevards [à la mode fin XIXe S.] A. − "Prétention à l'élégance et au bon ton, qui se manifeste surtout par une mise tapageuse`` (Esn. 1966). Cette toilette toute nouvelle à ses yeux gâtés par le pschutt, le v'lan (...) de villes d'eaux (Verlaine, Œuvres compl., t. 4, Mes hôp., 1891, p. 340). Le murmure bienveillant des salons mondains où tant de riches héritières juives, devenues duchesses ou marquises, donnaient le ton, décidaient du pschutt et du vlan (Bernanos, Gde peur, 1931, p. 201). − Empl. adj. Ce qui est toujours pschut, ce qui est toujours à la mode, − à la mienne, du moins, − c'est la nature et le paysage (Coppée, Critique en vac., 1892, p. 321) : Mais ça m'étonne que toi, un homme si « pschutt », tu n'y étais pas [chez Herbinger]. Mais Swann ne cherchait nullement à lui faire modifier cette conception du chic ... Proust, Swann, 1913, p. 242. B.− P. méton. Société élégante et raffinée. Synon. high-life (VX), fashion (VX), gomme (arg., VX), sélect, la haute (pop.; v. haut I E 1). (Ds Esn. 1966). »

© Article LM

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La beauté ou Καλος

Les Petits-maîtres du style

Mon second volume sur les petits-maîtres (Les Petits-maîtres du style : de l’Antiquité au XIIe siècle) n’a pas eu de succès. Sans doute a-t-il été écrit sans grand talent, mais les thèmes qu’il touche sont importants pour envisager ce que peut être l’excellence, l’élégance et la beauté. Ce sont des références sur des siècles voire des millénaires, qui ont été mises à l’épreuve de la durée. Cette vérité ne s’est jamais flétrie à travers le temps, car elle est basique, élémentaire à l’échelle humaine. Elle n’est pas éternelle, car l’espèce humaine ne l’est pas et parce que la beauté n’a pas de limites, qu’elle n’est pas figée et qu’elle est multiple.

Cet article, je l’écris venant d’apprendre qu’une exposition, ayant pour sujet la beauté (kallos, καλλός en grec, terme qui vient du grec ancien καλός) dans la Grèce antique est organisée en ce moment au Musée d’Art cycladique d’Athènes, en lisant cet article de La Gazette Drouot.

Je ne sais pas grand-chose de cette exposition, si ce n’est qu’elle rassemble plus de trois cents œuvres et objets d’art antiques, mais ce que je sais c’est que la beauté est un thème tout à fait d’actualité.

 
Ci-dessous un entretien de France Culture avec Ioannis Fappas, commissaire de l'exposition, que l'on peut aussi écouter ici.
 

 

Je trouve très intéressante l’idée évoquée dans cet entretien de se faire beau pour la divinité. On retrouve ceci dans la culture occidentale jusqu’à récemment : On se fait beau pour aller à la messe et autres cérémonies religieuses. Le divin est beauté, émerveillement et fête, une expression du bonheur : son reflet terrestre à travers l’harmonie humaine, mais aussi celle de la nature, des corps, des âmes, du mouvement… Cette recherche de la beauté, son expression et sa glorification sont à l’origine des plus belles oeuvres d’art, cérémonies, symphonies… et s’expriment de même dans des choses très simples, quotidiennes…

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Un hommage chaleureux au professeur Luc Montagnier

La disparition du professeur Luc Montagnier est une grande perte pour la médecine française et la science en général. Son honnêteté, sa compétence, son intelligence, ses découvertes, son désintéressement et son regard tourné vers les hauteurs faisaient de lui un véritable phare au milieu de la polluante brume actuelle.

La carrière intègre du professeur Luc Montagnier a été exemplaire et la témoin des dérives de l’industrie médicale davantage préoccupée d’argent que de santé publique. En cela, un épisode de sa vie fut un tournant, lorsque le premier spécialiste américain du SIDA poussa dans une piscine le professeur Luc Montagnier, spécialiste de renommée mondiale dans ce domaine : Ce qui a marqué la fin de la médecine humaniste à la française, remplacée par une industrie seulement préoccupée d’argent. Depuis, l’industrie a transformé le SIDA d’une maladie mortelle en une maladie chronique inguérissable qui coûte extrêmement cher. Plus récemment, le professeur a été le premier à dire, sous une huée générale des médias, que le SARS-CoV-2 avait une origine humaine, avant que cela soit admis quelques mois plus tard. Il a aussi été le premier et toujours plus ou moins le seul à informer sur le fait que les vaccins sont à l’origine des grands variants du covid.

Aucun virologue connu de renommée mondiale n’a aussi bien oeuvré pour le bien commun depuis l’apparition du SIDA. Pourtant, ces deux dernières années, il a été constamment conspué dans les principaux médias français, de manières particulièrement abjectes.

Son travail a été exemplaire, et a apporté beaucoup de bien ! Que la paix soit avec lui.

À lire :

https://alternatif-bien-etre.com/maladies/prix-nobel-du-courage/

https://blogs.mediapart.fr/jean63/blog/090222/le-professeur-luc-montagnier-prix-nobel-est-mort-silence-radio

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Vive la gomme !

Merveilleuses et merveilleux

Certaines intuitions sont bonnes. Après avoir réalisé une figurine dans le pur style du gommeux fin de siècle seconde génération, Laurent Manet s’est exclamé « Vive la Gomme ! ».

Merveilleuses et merveilleux

Plus tard, j’ai trouvé cette expression comme titre d’une chanson d’époque (1894)… comme quoi… Il s’agit de Vive la Gomme « Chanson fin de Siècle Paroles de Chardin Musique de Emile Duhem ». La page de titre est signée « Faria ». Une gommeuse chante : « COUPLET. À la fêt’ de la Mi-carême / J’avais été rein’ du lavoir, / Mon portrait eut l’honneur suprême / D’orner l’cabaret du Chat noir ; / Aussitôt la bande joyeuse / Demande à voir l’original / Et v’là comment j’devins gommeuse / Avec un’ réclam’ dans l’journal. / REFRAIN. Ohé ! Les gommeuses ohé ! Les pschutteuses à moi l’pompon / Dans l’siècle où nous somm’s c’qui séduit / Les homm’s les beaux hommes / C’est la gomme / Vive la gomme n’y a qu’ça. / 2. Tout le gratin l’plus chic en homme / Était là prenant ses ébats ; / C’était la fleur de la haut’gomme / Très friande de mes appats. / Ah ! Ça mordait, ça mordait ferme ! / Si bien qu’à l’heur’ qu’il est, ma foi ! / Je n’m’inquièt’ plus d’payer mon terme. / L’hôtel que j’habite est à moi. (au ref:) / 3. Je me balade en équipage / Mes chiens couchés sur les coussins ; / J’ai quatre Al’zans pour attelage, / Deux Jockeys et deux grands larbins. / On me donn’ des rôl’s dans des r’vues, / Où j’exhibe tous mes diamants / Et j’dis qu’les autr’s femm’s sont des grues / Tout’s pas fichu’s d’en faire autant. (au ref:) / 4. Le baron est en log’ de face, / Le p’tit chose et le grand machin / Dans les avant-scèn’s ont pris place / Et Toto sur un strapontin. / Ils sont là braquant leurs lorgnettes / Implorant un r’gard de mes yeux, / D’autant plus fiers de mes toilettes / Qu’ell’s ont été payées par eux. (au ref:) / 5. Un étranger d’un certain âge, / Un émul’ du fameux Bidard, / Voudrait m’la faire au mariage, / Moi je n’tomb’ pas dans son traqu’nard. / J’ai dit zut ! À ce rastaquouère, / Quand j’s’rai d’la vieill’ gard’ nous verrons ; / Mais en attendant, je préfère / Plumer encor quelques pigeons. (au ref:) ».

Des gommeuses, il y en a aussi à Besançon !

Merveilleuses et merveilleux

Ci-dessous : Carte postale se moquant d’un gommeux : « Tu es gommeux / Plein de chic / Pschutteux // Tu fais de la critique / Comme un oison / A u Salon. // Mais ça te pose gaga ! / Ou du moins tu le crois. / Ce qu’on se fiche de toi !!! / Oh, là, là !!! »

Merveilleuses et merveilleux
Ci-dessous : Quelques-unes des pages sur le gommeux de la dernière impression de mon livre sur Les Petits-maîtres de la mode.
Merveilleuses et merveilleux
Merveilleuses et merveilleux
Merveilleuses et merveilleux

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Les Plaisirs des Jardins au XVIIIe siècle

Le Domaine du Château de Seneffe (Belgique) - Musée de l’orfèvrerie de la Fédération Wallonie-Bruxelles est un très bel ensemble constitué d'un château de style néo-classique construit au XVIIIe siècle abritant « la plus belle collection d'orfèvrerie de Belgique », d'un théâtre, d'une orangerie, d'une volière, d'une glacière et d'un parc à l'anglaise de vingt-deux hectares avec un jardin à la française, un étang et une île reliée à la rive par un pont « très romantique ».

Il s'agit d'un lieu particulièrement approprié pour une exposition temporaire sur Les Plaisirs des Jardins au XVIIIe siècle, se déroulant jusqu'au 6 novembre 2016, qui rassemble plus de cent-cinquante objets sur l'art des jardins au temps des Lumières : « objets scientifiques, tableaux, livres, céramiques, faïences, porcelaines, tapisseries, objets de décoration, éléments vestimentaires ».

Cet événement s'ajoute à la collection permanente « Faste et Intimité » reconstituant la vie quotidienne à cette époque (« Le XVIIIe siècle, le Bijou, la Femme », « La Médecine au XVIIIe siècle ») et aux cinq-cents objets de la collection d’orfèvrerie, tous « mis en scène afin de valoriser au mieux leur fonction ».

Photographie de droite : Buste de Jean-Jacques Rousseau. © Domaine de Seneffe – Rouer R.

Photographie ci-dessous : « Service aux Choux-fleurs, Manufacture de Bradwell, XVIIIe siècle, faïence, Grand Curtius, Liège. © Ville de Liège Grand Curtius. »

Photographies ci-dessous : « Tapisserie La fenaison, Manufacture des Gobelins, entre 1683 et 1691, laine et soie, 348 x 703 cm. © Domaine de Seneffe - Rouer R. » Cette tenture est remarquable dans ses détails. La femme qui tend son tablier est habillée d'un brocart et de dentelles !

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Le Cours de la Reine

CourLaReinerecadre640lmPhotographies : « Prosp[ect] du Cours de la Reine Mère » Un prospect est un paysage que l'on peut voir d'un lieu, une vue, une perspective (qui se dit en latin prospectum). Ici il s'agit de l'entrée du Cours la Reine. CourLaReinefiligranepapier200lmLa photographie de droite représente le filigrane du papier de la gravure qui est en forme de 'roi soleil'.

Il est déjà largement question du Cours de la Reine dans un précédent article nommé : Le Cours : L'empire des oeillades, l'un des lieux de l'élégance française où l'on fauche le persil, le Cours-la-Reine, les Champs Élysées ... Ce lieu est important en particulier pour la mode du XVIIe siècle.

Dans Les Curiosités de Paris, de Versailles, Marly, Vincennes, Saint-Cloud, et des environs (Saugrain, 1742), Claude-Marin Saugrain (1679-1750) décrit le Cours de la Reine (la nouvelle édition de 1771 est visible ici) : « Ce nom lui vient de Marie de Médicis, qui y fit planter dix-huit cents ormes. Il est formé par une grande allée, et par deux plus petites aux deux côtés : ce cours a dix-huit cents pas de long, et vingt toises de largeur ; il y avait d'espace en espace des puits ou réservoirs, d'où l'on tirait l'eau pour l’arroser. Six carrosses de front pourraient se promener dans la grande allée sans se toucher. Le milieu en est marqué par deux demi-cercles, qui forment une espèce de rondeur, que l’on appelle la Lune du Cours, Il y a à l'entrée deux portes grillées, l’une pour entrer, et l'autre nouvellement faite pour sortir : l'autre extrémité est aussi fermée par une porte grillée. C'est un véritable plaisir, et même qui surprend, d'y voir en été un nombre infini de gens de qualité qui s'y promènent en carrosse ; c'est à qui s'y fera le plus remarquer par l'éclat, le faste et la galanterie. Les arbres du Cours étant sur leur retour, on les a renouvelés. » Dans un plan de 1672 visible ici on distingue parfaitement cet endroit.

CourLaReinedetail640lm© Article et photographies LM

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Exemples de tenues du début du XIXe siècle

chapeauxdebutXIXe400Les gravures présentées ici proviennent du site de la galerie Laurencin (www.gravures-laurencin.com) spécialisée dans les estampes et les dessins.

La caricature intitulée 'La Promenade interrompue' (photographie 2 gauche) présente un incroyable marchant sur la traîne d'une merveilleuse ce qui suspend la flânerie de ces musards (pour la définition de ce terme, voir la fin de l'article : La petite maîtresse à la promenade, le petit maître allant en bonne fortune, le museur, la museuse, le musard et la musarde). Le thème de cette image rappelle celui de celle du Bon Genre ayant pour titre : 'L'embarras des Queues' (Récapitulatif de l’exposition Modes anciennes - suite -). 'La rencontre imprévue' (photographie 2 centre) est dans la même veine ;  et l'estampe 'Demoiselle s'amusant avec son Carlin' (photographie 2 droite) est très bien résumée par son titre.

modesdudebutduXIXe3estampes500clairLa 'Suite et effet du Mariage de Mr Richelet' (photographie 3) fait sans doute référence aux épousailles entre une femme jeune et un vieillard. La jeune fille et ses amis sont à la mode de l'époque, alors que le vieil homme l'est à celle du siècle passé.

L'intérêt de toutes ces gravures réside ici dans les costumes : chapeaux et tenues d'incroyables et de merveilleuses. Les jeunes habillés ainsi au début du XIXe siècle suivent la mode d'alors, contrairement aux premiers incroyables et merveilleuses de la fin du XVIIIe siècle qui véritablement créent la mode et lui apportent des changements en étant novateurs. Cependant les grands chapeaux sont caractéristiques de la période concernée. Alors qu'au siècle précédent les coiffures des dames s'élèvent très haut ; au début du siècle suivant les chapeaux de certains hommes surplombent la foule des promeneurs parisiens, alors que ceux des femmes peuvent être très verticals : on en a un exemple à la photographie 3 dans la coiffe à longue visière que tient un des protagonistes. Les personnages féminins ont des tuniques tombant sur les pieds, à taille très haute, découvrant la gorge, et des châles. Les hommes portent la coiffure 'à la Titus' (cheveux courts), une cravate haute, un habit à grand collet, une culotte, des bas, des chaussures plutôt plates ...chapeaugrandbicorne249clair

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Le Musée national de la Marine en chantier

J’ai reçu dernièrement ce communiqué :

« Du 25 au 31 mars 2017, le musée national de la Marine de Paris convie petits et grands à venir profiter d’une semaine de programmation ludique et inattendue avant sa fermeture pour travaux jusqu’en 2021.

Ateliers de matelotage, chasses au trésor, visites théâtralisées ou cours de yoga : toutes les activités sont gratuites et invitent le public à se plonger au cœur des collections et à visiter autrement le musée.

À la veille de sa transformation en grand musée maritime français du 21è siècle, le musée souhaite célébrer cet événement avec le public et lui faire vivre des moments forts et festifs tout au long d’une semaine d’événements dédiés au monde marin.

Grâce à un programme dense et varié, chacun pourra s’amuser, se détendre et bien-sûr se cultiver, dans le cadre exceptionnel du palais de Chaillot au Trocadéro. »

J’y apprend donc que le Musée national de la Marine va être transformé et de manière très significative, puisque le chantier est prévu de durer près de cinq années. Cet  établissement est situé depuis 1943 dans l'aile Passy du Palais de Chaillot à Paris. Donc après la partie de l’aile Passy où se trouve le Musée de l’Homme, c’est au tour d'une seconde partie d’être sans aucun doute dénaturée. Je ne me fais  pas d’illusions ! Voir cet article et celui-ci. Voir aussi ici le dossier de présentation de cette « rénovation ». Dans celui-ci il n'est même pas donné le nom du ou des architectes en charge de ce chantier. Il n'y a pas non plus de plans, ni véritablement d'explications de ce que seront les travaux. On est dans le vent. Bon il vrai que le vent fait avancer les voiliers... mais encore une fois pour notre patrimoine vers une destruction annoncée... dans un bâtiment classé... On a l'habitude maintenant !

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Peupler les cieux : Dessins pour les plafonds parisiens au XVIIe siècle.

afondXVIIe300.jpgPhotographie : « Anonyme français ou « le Maître du demi-plafond », Demi-plafond, Paris, musée du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle. »

Du 20 février au 19 mai 2014 le musée du Louvre présente dans les salles 20 à 23 de l'aile Sully du 2e étage, une exposition intitulée Peupler les cieux : Dessins pour les plafonds parisiens au XVIIe siècle. Elle est consacrée aux dessins de plafonds des années 1640 aux premières années du XVIIIe siècle à travers quatre-vingts dessins et estampes provenant du fonds du musée du Louvre et de quelques collections parisiennes.

« L’exposition présente les évolutions formelles des décors civils de la capitale au cours du siècle, se penche ensuite sur les relations entre projets dessinés et répertoires gravés, et s’achève par l’évocation de quatre chantiers majeurs : l’hôtel Lambert, le palais Mazarin et les palais du Louvre et des Tuileries sous Louis XIV. »

« Se côtoient ainsi dans les salles d’exposition Sully de rapides recherches griffonnées et des études de figures ; des dessins de présentation au commanditaire et des modèles pour les sous-traitants ou les graveurs ; des projets abandonnés et des relevés avant destruction : autant d’œuvres révélant le rôle central que joue le dessin, de la conception à l’exécution des plafonds, voire à leur connaissance par-delà les siècles. »

« Les dessins réunis à l’occasion de l'exposition couvrent toutes les étapes de la création, depuis la recherche de composition et même de format jusqu’aux modèles détaillés et annotés pour les sous-traitants. Certaines de ces feuilles demeurent la seule connaissance possible de décors aujourd’hui irrémédiablement disparus dans les destructions, d’autres renvoient à des lieux toujours existants, comme le palais de l’Arsenal ou le palais Mazarin, sièges de la Bibliothèque nationale de France. »

« Des chantiers prestigieux mobilisent les plus grands maîtres du temps comme Nicolas Poussin, Eustache Le Sueur, Charles Le Brun, Antoine Coypel ... [...] Sont présentés par exemple des projets de Le Brun pour la Galerie d’Apollon du Louvre ou de Le Sueur pour le Cabinet de l’amour à Lambert (dessin, esquisse peinte et œuvre définitive). »

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Exposition. L’Epée : usages, mythes et symboles.

epee-cluny-300Photographie : Epée du sacre des rois de France, dite « Joyeuse » ou « Épée de Charlemagne », en or, pierres précieuses, perles de verre, argent doré, acier et velours brodé. L'ensemble fait 100,5 cm de long sur 22,6 cm.  Elle est conservée à Paris au département des Objets d’art du musée du Louvre. © Service presse Rmn-Grand Palais / Droits réservés. Ce joyau sera visible lors de l'exposition L'Epée : usages, mythes et symboles qui se déroulera du 27 avril au 26 septembre 2011 au musée national du Moyen Âge (musée de Cluny) à Paris. Il sera présenté parmi d'autres épées prestigieuses dont certaines sont des emblèmes nationaux.
Je suis un inconditionnel de la paix. Celle-ci ne peut être sans la justice. L'épée (avec la balance) en est un symbole. Elle l'est aussi dans certaines traditions de la sagesse (voir par exemple en Asie l'iconographie de Manjushri). C'est un emblème de pouvoir comme celle prénommée Excalibur de la légende arthurienne. De nombreuses épées sont associées à des pays telle l'épée dite de Charlemagne à la France. D'après Wikipedia le pommeau daterait de la fin de l'époque carolingienne (Xe siècle), les quillons ayant la forme d'un dragon composant la garde du XIIe siècle et la fusée (poignée) du XIIIe ou du XIVe siècle. La plaque du fourreau ornée de pierreries aurait été fabriquée au XIIIe siècle et le velours fleurdelisé du fourreau remonterai au sacre de Charles X (1825). Elle a le même nom que l'épée de Charlemagne (roi des Francs de 768 à 814) dont elle est peut-être issue avant les nombreux remaniements puisque seul le pommeau est de cette époque. Elle s'appelle 'Joyeuse' : « De l'ancien français Joiel: "joyeux/joyaux", fém. Joiele: "joyeuse", issu du francique Gawi: "joie". » Elle est associée au fameux cri « Montjoie ».
Photographie : 'Lancelot au pont de l’épée'. Détail du coffret : 'L’Assaut du château d’Amour et scènes de romans courtois'. Fabrication parisienne du premier tiers du XIVe siècle, en ivoire et cuivre doré. Ses dimensions sont : 9,7 x 25,7 x 16,7 cm. Il est conservé à Paris, au musée de Cluny - musée national du Moyen Âge. © Service presse Rmn - Grand Palais / Franck Raux.assautduchateaudamour300

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Le gentilhomme

gentilshommesduXVIesiecle300gentilshommesduXVIesiecledetail300Photographies 1 et 2 :  Vignette gravée provenant sans doute d'un livre d'époque du XVIe siècle représentant deux gentilshommes entourés de leur armée. Leurs habits sont caractéristiques de cette époque. Celui ayant une moustache porte : un chapeau volumineux avec des plumes, un collet, un pourpoint avec des manches volumineuses, des hauts-de-chausses à crevés (mode vestimentaire où sont cousues des 'déchirures' laissant voir un tissu intérieur), des chausses etc.
En France, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la noblesse et ses gentils, sont parmi les garants de l'élégance et du bon ton. Un gentilhomme est un noble de naissance au sens antique du terme. nosgentilshommesdetail300On lit dans Le Grand vocabulaire français de 1769 que les gentils aux temps des romains sont des gens de guerre composant « des compagnies de soldats prétoriens, ou destinés à la garde du prétoire ou palais de l’Empereur ». Ils reçoivent des terres à titre de bénéfices. La monarchie française imite les romains. Les gentils ou gentilshommes défendent le royaume et le roi qui leur donne en contrepartie des terres. Cette noblesse a de nombreuses codifications, ne serait-ce que dans ses blasons. Au XIXe siècle, après la Révolution, elle revient à la mode. Les soirées dans les châteaux sont retranscrites dans certains journaux, notamment de mode, et on y parle du Grand Monde (ce sera le sujet d'un autre article).
Photographies 3 et 4 :  Estampe de Cham (1818-1879) intitulée : « Nos gentils hommes » avec pour légende : « Au diable les préjugés » : « - Tu sais mon vieux Crésus de tailleur ? J'ai épousé sa fille .. j'étais décavé, me voilà refait ! … - Je vois que tu as bien su prendre tes mesures ! » Un décavé est une personne s’étant ruinée au jeu ou s’étant faite 'plumer' par une femme de mauvaise compagnie (voir article : Les faux élégants). Cette planche fait partie d'une série de vingt lithographies de Cham (1818-1879) publiées en 1846 (Paris, Aubert) intitulée : Nos gentils hommes : goût, tournure, élégance, moeurs et plaisirs de la jeunesse dorée. Les gentilshommes qui y sont dépeints sont chevelus avec de longues moustaches et d'impressionnants favoris, des habits à carreaux et rayures, des cols hauts, des cravates ressemblant à d'immenses noeuds papillon, des pantalons serrés à pattes d'éléphant et des chaussures garnies d'un noeud sur le devant. nosgentilshommes300

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Merveilleuses & merveilleux