


Ci-dessus : Passage du chapitre intitulé « La comédie élégante : Le tour de la gomme en quatre-vingts lignes » du livre La Comédie du Jour sous la République Athénienne (1886) d’Albert Millaud (1844 – 1892) avec des illustrations de Caran d’Ache (nom de plume d’Emmanuel Poiré : 1858 – 1909). Albert Millaud a notamment écrit des opéras-comiques, des opéras-bouffes, des opérettes… souvent mis en musique par Jacques Offenbach (1819 – 1880), ainsi que des vaudevilles, des comédies et d’autres ouvrages, comme celui présenté ici et qui possède ce chapitre sur le gommeux et un autre sur le rastaquouère. Caran d’Ache officie dans un autre livre du même auteur, mais cette fois avec deux autres artistes : Job (pseudonyme de Jacques Onfroy de Bréville : 1858-1931) et Trick (pseudonyme de Gabriel Liquier : 1843 – 1887). Il s’agit de Physiologies parisiennes (1886) qui est, à ma connaissance, un des meilleurs ouvrages sur les petits-maîtres de l’époque. On peut voir la première de couverture dans cet article. Cet ouvrage comprend quelques chapitres et illustrations sur les petits-maîtres d’alors, comme le copurchic, le bécarre, le faucheur, le ohé ! ohé !, etc. (voir mes ouvrages sur Les Petits-maître de la mode et les Merveilleuses & merveilleux). Caran d’Ache n’y signe pas ses dessins ; il est donc difficile de savoir lesquels sont de lui.
Ci-dessous : Page provenant d’un autre livre de référence sur les petits-maîtres des années 1880 : La Comédie de notre temps (en trois volumes 1874 – 1876) avec le texte et les illustrations de Bertall (1820 – 1882).





Ci-dessous : Illustration d’Edward Ancourt (1841 – après 1898) de la partition de Les Encadrés. Cette chanson (« gaudriole populaire ») présente quelques personnages dont le genre gommeux et le type cocotte. Elle est « Chantée par Victorin, à l’Eldorado et par Doucé, aux Ambassadeurs. Paroles de Baumaine et Blondelet. Musique de G[usta]ve Chaillier. » Pour d’autres exemples d’illustrations de partitions par Edward Ancourt, voir ici, ici et ici.

Voici les passages de cette chanson sur le gommeux et la cocotte :
« Quand on rencontre un p’tit jeune homme / Frisé, pincé, cosmétiqué, / Ce qu’on nomme un marquis d’ la gomme, / On croirait voir un chimpanzé, / En voyant son œil terne et cave, / Vous pouvez dir’ : c’est un gandin, / De nos usages, c’est l’esclave, / De nos modes c’est le mann’quin !… / Oui, des mannequins, car l’été voyez le crevé il porte des paletots si courts qu’on dirait d’un serin qui a la queue coupée, et l’hiver il les porte si longs qu’on dirait d’un malade qui sort de l’hôpital ! Oh la la ! En v’la des caricatures ! / C’est bon pour encadrer »
« J’aime assez la jolie cocotte, / Avec son visage mutin, / Quand il sent l’huil’ de bergamote, / L’eau d’ Cologne, la rose et l’ lubin, / Ell’ se maquille la figure, / Ell’ s’ met du plâtre et du mastic, / C’est pas un’ femm’, c’est un’ peinture, / Mais faut rien dir’, c’est le grand chic !… / Seulement au premier coup de vent, ça s’écaille, à la gelée, ça craque ! Et à la pluie ça se détrempe ! Eh ! Ben, moi, si j’ai un conseil à donner, c’est de faire comme on fait pour les vieux tableaux et les gravures antiques, pour les garantir de l’humidité, / Faut les faire encadrer »
