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Le Musée de l'éventail demande de l'aide

MuseeDeLEventail.jpgPour tous ceux qui s'intéressent au devenir du Musée de l'éventail à Paris cliquer ici.

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Le musée Magnin de Dijon

MuseeMagninEscalier.jpgMuseeMagninInterieur.jpgL'exposition Bon Boullogne (1649-1717) : Un chef d'école au Grand Siècle m'a fait découvrir le Musée Magnin de Dijon qui je crois vaut le détour.

Ce musée est situé dans l'hôtel particulier d'Étienne Lantin (1610-1681), acquis en 1829 par Jean-Hugues Magnin. À l'intérieur, ses petits-enfants, Jeanne (1855-1937) et Maurice (1861-1939) Magnin, décident de créer un musée afin de présenter leur collection constituée de mille sept cents peintures, dessins et petites sculptures. À cela s'ajoutent du mobilier et d'autres objets d'art. En 1937 ils lèguent cet ensemble à l'État.

Une visite virtuelle du musée est disponible ici.

Photographies ci-dessus : © RMN/Michel Urtado.

Photographies ci-dessous : prises à partir des images de la visite virtuelle.

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Ici on accède aux dessins de la collection.

Photographie ci-dessous : « Jules Robert AUGUSTE, dit MONSIEUR AUGUSTE. Paris, 1789 – Paris, 1850. Deux fashionables en conquête. XIXe (2e quart). 1938 DF 17. Plume, encre et aquarelle sur papier vélin. H. 13,6 cm ; L. 9,4 cm. Signé et Daté, en bas au centre, à la plume et encre brune : "Auguste 1826". » © Réunion des musées nationaux - Grand Palais 2008.Auguste-1826.jpg

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Le Musée des Automates de La Rochelle

automates_egypte.gifLes automates existent depuis la plus haute antiquité. Au XVIIIe siècle la France est à la pointe dans la création de ces mécaniques donnant du mouvement à des êtres irréels grâce à l'habileté de leurs constructeurs.

« Le Musée des Automates de La Rochelle est le premier musée du genre en France. Il présente des pièces prestigieuses réalisées par les plus grands maîtres en la matière. »

Photographie : Automates de l’Égypte antique. Photo du site (www.museeslarochelle.com).

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Le scandale du Louvre Abou Dabi

LouvreAbouDabi500.jpgDans ce blog je parle de l'actualité de la culture. Je fais l'effort d'insister sur les points positifs de celle-ci, évitant par exemple de donner mon avis sur les expositions qui n'ont selon moi pas d'intérêt. Cependant je ne peux pas faire comme si le reste n'existait pas. Il y a une limite dans le fait de se taire, entre ce qui est de la sagesse ou de la collaboration.

Abou Dabi est un pays des Émirats arabes unis. Le gouvernement des Émirats arabes unis (ou plutôt l'émir à qui appartiendra les oeuvres achetées comme on le lit dans Wikipedia) a demandé au gouvernement français de réaliser et développer un musée dans sa capitale Abou Dabi. Lorsqu'on regarde la fiche qui est consacrée à ce pays sur Wikipedia (voir ici) on remarque qu'il n'y a rien dans la rubrique 'Politique' si ce n'est la succession des émirs. Pour sûr c'est très loin d'être une démocratie. Un pur régime autoritaire. C'est aussi un état islamique avec tout le corollaire d'interdictions. Rappelons que pour cette religion les images sont considérées comme impures.

Pourquoi allons-nous construire un Louvre là-bas ?

Le temps y oscille entre en moyenne 24° en hiver et 30-51° en été. La température idéale pour par exemple conserver le papier est entre 18° et 20° pour une hygrométrie entre 45 % et 55 %. À notre époque où on demande aux citoyens du monde de faire attention à l'écologie, on construit dans des zones arides des tours monumentales et des musées climatisés !!

Que sont donc devenus notre morale, notre sens de la liberté, de l'honneur et même notre sens pratique, notre bon sens ? Nous voyons tous les jours la France se vendre à toutes les dictatures de la terre pour peu qu'elles aient de l'argent : à l'Union européenne imposée par les réseaux d'influence de multinationales et financiers qui est un simulacre de démocratie, à l'impérialisme américain et son OTAN, à la République populaire de Chine, au sionisme, aux musulmans … enfin à toutes les mafias du monde.

La culture ancienne ou présente n'est pas coupée de la vie ... au contraire ... Construire un Louvre à Abou Dabi n'est pas qu'une question d'argent ... cela signifie ...

Photographie prise à l'intérieur du Louvre à Paris au mois de juin 2014.

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Nouvelles salles du Louvre consacrées aux objets d’art du XVIIIe siècle

Le%20Bas%20de%20Montargis grand%20angle650Objets d'art du XVIIIe siècle et lambris de l’hôtel Le Bas de Montargis. Paris, 1705, 1707, compléments modernes. « Artisans de la Société pour les bâtiments du roi (Jules Degoullons et associés). Bois sculpté, peint et doré, glace. Versement des Domaines, 1898. Paris, musée du Louvre © 2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah. »

Cabinet-20Dang-C3-A9_def300.jpgÀ gauche : « Lambris du cabinet de l’appartement sur cour de l’hôtel Dangé. Paris, vers 1750, compléments modernes. Bois sculpté, peint et doré, huiles sur panneau de bois, huiles sur toile, glace. H. sous corniche 470 cm. Versement des Domaines, 1898. Paris, musée du Louvre © 2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah. »

Depuis le 6 juin sont ouvertes au Louvre de nouvelles salles des objets d'art de la période couvrant le règne de Louis XIV et le XVIIIe siècle. « Le musée du Louvre abrite l’un des ensembles les plus riches et les plus complets jamais réunis dans une collection publique, témoignage éclatant du savoir-faire français du XVIIIe siècle. »

« Les collections XVIIIe du département des Objets d’art offrent un large panorama de la décoration intérieure, de la production des grandes manufactures, de l'artisanat et du commerce d'art, principalement français, du règne de Louis XIV à la Révolution. Elles sont constituées de boiseries et de décors peints, de tapisseries et de tapis, de meubles d'ébénisterie et de menuiserie, de bronzes d'ameublement, de marbres et pierres dures, d’orfèvrerie et de bijouterie, d’instruments scientifiques, de faïences et porcelaines européennes, de laques et porcelaines d'importation. L'origine principalement royale et princière de ces collections leur confère un caractère particulièrement remarquable, en comparaison de celles des autres musées d’arts décoratifs, en Europe et aux États-Unis.

Les arts somptuaires des règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI n’ont pourtant acquis droit de cité au musée du Louvre que tardivement, à l’occasion de deux moments-clés. En 1870, lors du sauvetage in extremis de meubles et d’objets historiques retirés du palais des Tuileries et du château de Saint-Cloud avant qu’ils ne soient la proie des flammes. Puis, en 1901, lors d’un versement par le Mobilier national d’un grand nombre de chefs-d’œuvre de l’ébénisterie et de la tapisserie parisienne provenant des demeures royales et impériales.

La générosité de très grands amateurs, tels qu’Isaac de Camondo ou Basile de Schlichting, à l’origine de legs fastueux, respectivement en 1911 et 1914, a ensuite contribué à enrichir la collection au cours du XXe siècle, le musée se portant également acquéreur de pièces remarquables venant de demeures disparues ou modifiées au XIXe siècle. »

Grand%20salon%20Abondant650Salle du Louvre. © 2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP.

2commodesrocaillesCommodes de style rocaille. À gauche : « Commode et encoignure de la chambre bleue de Madame de Mailly au château de Choisy. Paris, 1742. Mathieu Criaerd. Bâti de chêne, placage de bois fruitier, laque occidentale dite « vernis Martin », garniture de bronze argenté, dessus de marbre bleu turquin. H. 85 cm ; L. 132 cm ; P. 63,5 cm. Dation en paiement de droits de mutation, 1990. Paris, musée du Louvre © Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Thierry Ollivier. »
À droite : « Commode « aux palmes et fleurs ». Paris, vers 1740. Charles Cressent. Bâti de bois résineux et de noyer, placage d’amarante et de satiné, garniture de bronze doré. H. 90,5 cm ; L. 149 cm ; P. 67 cm. Don de George Ortiz et Ricardo (dit Jaime) Ortiz-Patiño, 1982. Paris, musée du Louvre © 2012 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Thierry Ollivier. »

Psyche&AmourPsyché réveillant Amour (Eros). « Une des quatre pièces des Tentures de François Boucher, tissées pour la chambre de la duchesse de Bourbon à l’hôtel de Lassay. Paris, vers 1775. D’après François Boucher et Maurice Jacques. Manufacture royale des Gobelins, atelier de Jacques Neilson. Tapisserie de basse lisse, laine, soie. H. 440 cm ; L. 300 cm. Versement du Mobilier national, 1901. Paris, musée du Louvre © RMN-GP (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet. »

Eros.jpg« Complément à la tenture des Mois grotesques : Apollon. Paris, 1696-1697. D’après Noël Coypel Manufacture royale des Gobelins, atelier de Dominique et Jean de La Croix. Tapisserie de basse lisse, laine et soie. H. 280 cm ; L. 221 cm. Versement du Mobilier national, 1901. Paris, musée du Louvre © RMN-GP (musée du Louvre) / Droits Réservés. »

Table-20Dress-C3-A9e-20George-20III650.jpgService en argent de « George III d’Angleterre et de Hanovre. Paris, 1778 -1785. Robert-Joseph Auguste. Argent fondu et ciselé. Paris, musée du Louvre © 2011 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Harry Bréjat. »

Vaiselle« Grand buffet de plats de faïence de Rouen, les plus belles ornées de motifs à l’ « ocre niellé », Rouen, vers 1700-1725. Paris, musée du Louvre. © 2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah. »

Aigui%C3%A8re%20en%20cristal%20de%20roche300« Aiguière et son bassin de cristal de roche de la duchesse de Mazarin, puis de la reine Marie-Antoinette. Aiguière : Paris, 1738-1744. Bassin : Paris, 1731-1732, Jean Écosse. Cristal de roche, or fondu et ciselé. Aiguière : H. 21 cm ; L. 14 cm ; D. 10,5 cm. Bassin : H. 6 cm ; L. 24,3 cm ; P. 19,5 cm. Anciennes collections de la Couronne. Paris, musée du Louvre © RMN-GP (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola. »

Vitrine-20tabati-C3-A8res-20d-27apr-C3-A8s-20Boucher300.jpgTabatière d’après une composition de François Boucher. « Paris, musée du Louvre © 2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah.»

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Architectures RER

PaveBitume300lmPhotographie de gauche : Image prise sur le boulevard Saint-Germain à Paris. Sous le goudron des pavés d'une autre époque.

Je n'aime pas critiquer ... mais voilà je suis inquiet. J'espère que cette inquiétude est irraisonnée et que je me fais des idées. Je l'espère sincèrement. Mais chaque fois que je passe derrière l’Hôtel Salé en vélo, j'ai des doutes. J'ai d'abord vu ce bâtiment parisien du XVIIe siècle consolidé de planches, puis avec des grues, tout le jardin envahi par les travaux ...

Ces travaux ont commencé en septembre 2011 et devaient durer 20 mois, donc se terminer au mois de mai 2013. Puis on a appris qu'ils allaient se prolonger une année de plus jusqu'en juin 2014. Et là, à nouveau c'est repoussé à septembre 2014.

Je voulais attendre de voir de visu à l'intérieur avant de dire quoique ce soit. Mais là cela commence à me sembler long. La directrice du musée a prévenu : le bâtiment « a vécu une révolution. Tout est neuf, tout est repeint, tout est rénové, tout marche ». Il a été prévu la « restructuration, modernisation et restauration » du lieu. Les plans avant et après visibles ici sont sans appel. On a cassé des murs, en fait d'autres, détruit et reconstruit des pans entiers sur plusieurs étages.

Ce genre de ‘rénovation’ c’est un peu comme restaurer un tableau du XVIIe siècle en changeant certaines parties mais en gardant le style, en enlevant d’autres pour les remplacer par des dessins à la Picasso et en l’agrandissant toujours avec de la peinture du style du peintre espagnol. Tout le monde trouverait cela choquant. Mais pour un bâtiment du XVIIe siècle, on ne trouve rien à redire sur le fait qu’on mélange de l’architecture du XXIe siècle à celle du XVIIe. Peut-être est-ce parce que ce n’est pas apparent au premier coup d’œil, le volume extérieur semblant rester le même, et que ensuite le fait d’être dans la ‘toile’ empêche une vue objective et distancée.

C'est invraisemblable ce qu'on peut traficoter dans un bâtiment XVIIe sans que cela semble gêner grand monde. Par contre si le péquin du coin qui habite un petit appartement des années 70 de la mairie de Paris souhaite installer une climatisation pour la conservation de ses livres et gravures anciens on le lui interdit sous prétexte qu'il ne faut pas faire un trou dans le mur et installer une sortie d'évacuation de l'air sur son balcon pour cause esthétique !

L'un des deux architectes en charge de cette 'prouesse' Hôtel Salé est un architecte en chef des Monuments Historiques !

Paris est aujourd'hui noyé dans le béton et le goudron. Ces derniers années le nombre de travaux destructeurs est réel. Dans les journaux on parle de 'rénovations'.

HotelLambert300lmPhotographie de droite : Hôtel Lambert recouvert. Cliché pris au début du mois d'avril 2014. Jusque sa 'réhabilitation', c'était un des rares bâtiments du XVIIe siècle conservé presque intact à l'extérieur comme à l'intérieur (peintures, sculptures ...). Qu'est-il en train de devenir ?

L'Hôtel Tubeuf (site Richelieu de la Bibliothèque nationale) et l'Hôtel Lambert, sont en chantier qui tous s'éternisent étrangement. Là il est prévu de détruire un escalier monumental du XIXe siècle, ici de faire un ascenseur pour voitures (qui n'aura pas lieu grâce non pas aux architectes des monuments de France mais à une association) etc. Tous ces travaux sont soigneusement cachés derrière des échafaudages bâchés.

La Tour Eiffel a été en partie modernisée (suppression et vente aux enchères d'escaliers), mise en place d'un parquet de verre au premier étage etc.

Et puis il y a la Samaritaine, inscrite au titre des Monuments historiques, qui est en train d'être entièrement détruite pour construire « 26 400 m2 de commerce, 20 000 m2 de bureaux, une centaine de logements sociaux, une crèche de 60 berceaux et un hôtel de luxe Cheval Blanc derrière la façade Art déco sur la Seine. » (Source Le Monde).

Plusieurs bâtiments Art-nouveau et Art-déco dans Paris ont déjà été démolis. Les architectes des bâtiments de France demandent que seules les façades soient conservées. Tout est entièrement enlevé et remplacé à l'intérieur. Parfois les façades n'ayant plus leur support d'origine tombent en lambeaux et des filets sont installés pour que cela ne retombe pas sur des passants. De l'extérieur rien n'est visible ; mais à l'intérieur c'est de l'architecture RER.

Les inscriptions au titre des monuments historiques n'empêchent même plus les destructions. L'ensemble du Jardin des serres d'Auteuil y est inscrit, et pourtant le projet est d'en démolir une partie.

Tout cela se fait avec l'aval des ministères successifs de la Culture et de la Mairie de Paris.

FelixPotinFilets300lm.jpgPhotographie de gauche : Image prise le 17 avril 2014 de l'immeuble Félix Potin (situé 140 rue de Rennes à Paris) datant de 1904. Il était composé de six étages décorés en style d'époque Art nouveau. Seules la façade et la toiture ont été classées. Quand il a été vendu à la fin du XXe siècle, tout a été détruit sauf le mur extérieur et la toiture ! L'intérieur est maintenant de style RER. Depuis plusieurs années, des filets ont été déposés afin de maintenir les parties fragiles encerclées d'un trait bleu dans la photographie. J'ai vu un autre bâtiment racheté par la même enseigne situé entre les rues du Pont-Neuf, de Rivoli et de la Monnaie à Paris, démoli de la même manière avec juste l'extérieur de conservé. C'était impressionnant de voir détruire l'intérieur et ne s'élever que le mur de façade avec derrière du vide, avant d'y reconstruire de manière moderne. La piscine Molitor, pourtant inscrite aux Monuments historiques, est un autre exemple. Voir cet article sur cet enfumage (on détruit tout, garde seulement un mur de façade et prétend qu'il s'agit d'une restauration). Après des articles et vidéos sont publiés pour dire que le bâtiment a été sauvé comme ici.

On sait que ces 'aménagements' ne sont pas faits pour durer … mais ils détruisent. Il suffit de voir les Halles, dont les travaux se sont terminés en 1985 (du pur style RER), considérées déjà comme vétustes 19 ans après. Le bâtiment est en train d'être remplacé par quelque chose d'aussi moche.

Il est nécessaire de témoigner de tout cela pour que ça s'arrête. Que va devenir le garde-meubles de Louis XV, ancien Hôtel de la Marine, maintenant que l'avenir du site est confié au Centre des monuments nationaux ?

Son jumeau à côté (Hôtel de Crillon), continuellement en travaux doit être sans doute lui aussi largement bétonné et plein d'ascenseurs, garages ... Certains de ces monuments sont privés comme l'Hôtel Lambert, l'Hôtel de Crillon ou le Lutétia, lui aussi en travaux.

Ces architectures faites pour que le public passe et consomme, et surtout ne s'arrête pas ou se rencontre, discute, s'apprécie, s'aime ... de la seconde moitié du XXe siècle et du XXIe, faisant penser aux couloirs du RER parisien, je les appelle des architectures RER. L’entrée du Musée du Louvre est le type même de ce genre : un hall de gare avec ses escaliers roulants, ses couloirs glacés et ses magasins.

© Article et photographies LM

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Apothicairerie de l'Hôtel-Dieu-le-Comte à Troyes

Apothicairerie650Photographies : Vue de la grande salle de l'apothicairerie de l'Hôtel-Dieu-le-Comte à Troyes, d'époque du XVIIIe siècle, avec ses boiseries de chêne datant de son aménagement, vers 1720. Elle contient une collection de 319 boîtes en bois peint appelées silènes. Ces récipients utilisés avant les céramiques sont rares car fragiles.
« Elles conservaient les plantes médicinales ou "simples". La plupart des silènes sont parallélépipédiques (30 à 60 cm de long, 20 à 30 cm de haut), d’autres cylindriques. Toutes portent un couvercle. Sur les boîtes rectangulaires, un cartouche annonce le nom de la plante ou du produit contenu, encadré d’un cartouche orné de volutes et de fleurs. Pourquoi ce nom de " Silène " ? Ce nom vient de la mythologie gréco-romaine. Une citation du prologue de Gargantua, de Rabelais, nous donne une indication : " Silènes étaient jadis petites boîtes, telles que voyons de présent ès boutiques des apothicaires, peintes au-dessus de figures joyeuses et frivoles, comme de harpies et satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs limoniers et autres telles peintures contrefaites à plaisir pour exciter le monde à rire (ainsi fut Silène, maître de Bacchus) ; mais au-dedans, l'on réservait les fines drogues, comme baume, ambre gris, amomon, musc, civette, pierreries et autres choses précieuses. "  »
« Lors de la restauration de l’ensemble des boîtes, cinq silènes cylindriques ont révélé, sous le dessin du 18e siècle, des couches plus anciennes, datant du 16e siècle. Une des boîtes porte même la date : 1534. Leur décor d’origine a été restitué. Ces silènes cylindriques avaient donc été repeintes au goût du 18e siècle spécialement pour figurer dans la pharmacie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte . »
« Cette salle n'était pas accessible aux malades. Seuls les apothicaires y pénétraient, prenaient les drogues et ingrédients prescrits par les médecins et fabriquaient les remèdes dans la pièce située à côté, servant de laboratoire. » © Musées JM Protte.

Silenes650ApothicairerieRecipientCouvertBois300Photographie de gauche : Silène du XVIe siècle.  « Apothicairerie Boîte 16e © Musées JM Protte. »  C'est un remarquable témoignage des anciennes boîtes contenant les drogues de la pharmacopée.

Ceux qui suivent mon blog connaissent mon amour de la nature et des plantes sauvages. Je m’intéresse en particulier à leurs qualités culinaires et médicinales. La nature est un livre ouvert dont il faut connaître la langue pour le parcourir et y trouver ses trésors infinis. Afin de les utiliser, l’homme a fabriquer des récipients pour les mélanger, les cuire, les conserver … Ces objets sont les témoins de pratiques anciennes liées à la terre et la plupart faits de matières provenant d’elle : métaux, bois, terre …

L'Hôtel-Dieu-le-Comte à Troyes possède une belle apothicairerie dans son écrin d'origine préservée en l’état depuis son aménagement au début du XVIIIe siècle, avec de nombreux pots de pharmacie en céramique et une exceptionnelle collection de plus de 300 boîtes médicinales en bois peint ainsi que d'autres récipients en métal et des livres.

L’Hôtel-Dieu, est fondé au milieu du XIIe siècle par le neuvième comte de Champagne Henri Ier dit le Libéral (1127-1181). À la fin du XVIIe siècle, les bâtiments de bois de cet hôpital deviennent vétustes. Une reconstruction complète est entreprise, conservée aujourd'hui telle quelle.

« À l’origine, au 12e siècle, l’Hôtel-Dieu sert d’asile aux pauvres de passage, aux malades, aux femmes en couche. Au 16e siècle s’ajoutent les enfants trouvés et les incurables, puis au 18e siècle, les soldats malades ou blessés, les prisonniers de guerre et les nouveau-nés abandonnés. »

Photographies du dessous : Deux chevrettes en faïence.
Celle de gauche est du XVIIe siècle, de Nevers, avec un décor dit 'à la bougie'. © Ville de Troyes - D. Le Nevé.
La seconde est de la même ville mais du XVIIIe siècle . © Musées JM Protte.2Chevrettes

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Le plus grand et le plus ancien herbier du monde

Alguesrouges2010CarlosMunozYagueLookAtSciences500Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) est une ancienne institution française. C’est sous Louis XIII qu’est créé en 1635 le 'Jardin royal des plantes médicinales'. Dès le départ il a une double vocation Seancede rietdeselectionCarlosMunozYagueLookAtSciences300de conservation et de transmission. Les plantes cultivées sont conservées, utilisées et étudiées. On y enseigne aussi la botanique, la chimie et l'anatomie aux futurs médecins et apothicaires. Les cours y sont donnés en français et non plus en latin. Il semble que ce soit une première ! Ils sont accessibles au public, obtenant un succès important auprès de la population aussi bien au niveau national qu’international, concurrençant la prestigieuse Faculté de médecine parisienne elle aussi fonctionnant aujourd'hui encore. Dès la fin du XVIIe siècle des collections de plantes sont constituées provenant de voyages lointains. Au XVIIIe l’histoire naturelle prend le pas sur la phytothérapie. Le nom de 'Jardin du roi' lui est donné. Il s’agrandit. Les naturalistes les plus renommés le fréquentent.SpecimenLookAtSciences3-300 Il est à nouveau réaménagé à la Révolution. La ménagerie est créée en 1793 et cette même année il prend le nom de 'Muséum national d’histoire naturelle'. Au début du XIXe siècle l’étude animale acquiert plus d’importance. Les collections deviennent immenses. On construit une nouvelle galerie dédiée à la minéralogie, puis de zoologie, avant une de paléontologie. Les nombreuses expéditions, voyages et le rayonnement international de la France apportent une quantité d’éléments aux collections.
Le Muséum possède par exemple le plus grand et le plus ancien herbier du monde. Ces quatre dernières années des travaux ont été entrepris afin de rénover la Galerie de Botanique et son Herbier national dans le cadre d’un vaste cycle de grands chantiers entrepris par le MNHN. Comme l’écrit son directeur général, Tresorsdelabibliothequedebotanique2011CarlosMunozYagueLookAM. Thomas Grenon : « … grâce à la mobilisation des équipes, ce ne sont pas moins de 8 millions de spécimens qui ont été réordonnés, classés. Le chantier de numérisation, mis en œuvre sur près de 6 millions de planches, est le plus important au monde, constituant une base de données d’une richesse unique. Celle-ci bénéficie de l’apport d’un programme de sciences participatives innovant, “les herbonautes”, associant avec succès néophytes, amateurs éclairés et scientifiques. Avec l’Herbier national, le Muséum se trouve donc à l’exacte articulation de ses missions : conserver, rechercher et transmettre pour sensibiliser  le grand public aux enjeux de la biodiversité. MusahaekkineniiAgathe Haevermans.Illustratrice scientifiqueIl se dote ainsi d’un outil qui, outre un extraordinaire aperçu de la diversité de la flore mondiale, se trouve au cœur même de la recherche contemporaine, à l’intersection de multiples disciplines : de la systématique à la médecine, et jusqu’aux cosmétiques, les applications seront nombreuses, variées – et parfois très concrètes !... Alors que le protocole de Nagoya menace d’entraver la circulation des plantes, la nouvelle impulsion que le Muséum donne aujourd’hui à l’Herbier national illustre une nouvelle fois le génie d’une institution qui unit passé, présent et avenir dans une alchimie unique, se vouant à préserver et enrichir des collections pluriséculaires pour prendre toute sa place dans les débats les plus contemporains. »
Photographie 1 : Algues rouges, nombreuses dans les régions tropicales. © 2010 Carlos Munoz Yague/Look At Sciences.
Photographie 2 : Séance de tri et de sélection d’herbiers anciens, afin de choisir leurs nouvelles destinations après la rénovation © 2011 Carlos Munoz Yague / Look At sciences.
Photographie 3 : Trésors de la bibliothèque de botanique. © 2011 Carlos Munoz Yague / Look At sciences.
Photographie 4 : Musa haekkinenii (bananier). © Agathe haevermans - UMR 7205 MNHN / CNRS.
Photographie 5 : Spécimen. © Look At sciences.

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Preciosa et verrerie au musée du Cinquantenaire de Bruxelles

1nesessairedetoilette400Photographies1nesessairedetoilette300 1 et 2 : « « Nécessaire. Paris, 1755-1756. Agate, rubis et or. Inv. V.2804. » ©  musée du Cinquantenaire de Bruxelles. Ce nécessaire de poche (ou étui-nécessaire) semble contenir entre autres deux flacons avec un bouchon en forme d'oiseaux, une tablette, un crayon, un passe-lacet, une cuillère, un cure-oreille, un étui à messages etc. Voir l'article Les Objets de parfums que l'on porte sur soi au XVIII e siècle.
Depuis le mois de juin de cette année, deux nouvelles salles sont à découvrir au musée du Cinquantenaire à Bruxelles. L'une est consacrée à la verrerie ancienne  et l'autre aux preciosa  selon le terme employé par le musée. En France on utilise l'expression 'objets de vitrine' pour désigner ces carnets de bal, boîtes à priser, drageoirs, boîtes à mouches, flacons à sels, vinaigrettes, nécessaires divers, éventails, portraits miniatures, bijoux précieux ou sentimentaux, petites horloges et montres, lunettes et autres instruments d’optique ... de cette nouvelle collection. Celle consacrée à la « verrerie » constitue d'après le musée : « un des ensembles les plus importants dans le monde. Elle est non seulement vaste, mais elle est également une collection de référence, beaucoup de pièces ayant intégré le musée avant l’émergence des styles néo. Cela est notamment vrai pour les verres à la façon de Venise, réalisés aux XVIe et XVIIe siècles à Anvers, Liège et Bruxelles en utilisant des techniques et des modèles vénitiens.  » « Outre les verres vénitiens ou à la façon de Venise, d’autres techniques sont largement présentées : verre de forêt, verres gravés à la pointe de diamant, à la roue ou au pointillé, verre taillé, etc. Le tout raconte une histoire européenne, avec des centres de production et de décoration situés à Venise, dans les Pays-Bas méridionaux, dans les régions allemandes, en Bohème, en Angleterre, aux Pays-Bas et en France. »
verre1-2Photographie ci-dessus avec détail : « Orphée et Eurydice dans le Jardin des Muses. Cristal de Bohême gravé à la roue. Silésie, 1er quart du XVIIIe siècle. Inv. V 494. » ©  musée du Cinquantenaire de Bruxelles.
verre1-3Photographie ci-dessus avec détail : « Les trois Grâces dansant. Cristal anglais: Newcastle, gravé au pointillé en Hollande: David WOLFF (Bois-le-Duc 1732-La Haye 1798), dernier quart du XVIIIe siècle. Inv. VE 144. » ©  musée du Cinquantenaire de Bruxelles.
Photographie ci-dessous : « Calice à serpents. Verre à la façon de Venise. Liège ou Bruxelles, XVIIe siècle. Inv. 255. » ©  musée du Cinquantenaire de Bruxelles.

4300© Article LM

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Merveilleuses & merveilleux