J’ai déjà écrit sur l’honnête homme dans cet article et cet autre.
Aditum nocendi perfido praestat fides « Se fier à un perfide, c’est lui donner moyen de nuire « nous dit Sénèque (Ier siècle ap. J.-C.). Cette citation, je l’ai trouvée dans les Essais de Michel de Montaigne (1533 – 1592), un véritable honnête homme et humaniste qui se scrutait et scrutait l’humanité, loyalement, sans faux-semblants, comme le faisait le philosophe Socrate (vers -470/469 – -399). L’honnête homme est un homme nu qui examine le corps de son âme libérée de son habillement. Il n’est pas obligatoirement intellectuel, il peut être tout à fait de nature ‘commune’… simplement il est honnête, d’abord avec lui-même, ce qui lui permet d’accéder à un savoir que l’on peut qualifier à l’échelle humaine de « véritable ». La probité est un élément important, c’est-à-dire d’une manière générale la vertu. L’intellectuel est davantage dans la raison, la pensée, la recherche. Même s'ils résultent d'un certain athéisme, l’honnête homme comme l’intellectuel peuvent suivre une religion ou une ‘structure’, s’en servant comme outil, de la même manière que l’on utilise le langage pour communiquer et même réfléchir. Il s’agit d’un support pour chercher la vérité, et non pas une vérité en elle-même ; et il se libère de ce support dès qu'il le peut. Quant au libre-penseur, il ne suit rien ni personne.
Photographie : Timbre japonais ancien