L’esprit et la pornographie

Merveilleuses et merveilleux

Il y a quelques années de cela, des bouteilles de Champagne du XVIIIe siècle ont été découvertes au fond de la mer, je crois du Nord. Elles étaient dans un état parfait de conservation ayant passé plus de deux siècles dans une température d’eau idéale et stable. Les œnologues les plus connus les ont goûtées, mais leurs impressions étaient aussi fraîches que cet alcool. De même, lors d’une exposition (celle-ci), un parfumeur avait reconstitué des parfums du temps de Louis XIV d’après les recettes de l’époque. Là aussi les gens ne semblaient pas très emballés… pas plus que ça, comme on dit…

Notre époque s’acharne sur nos sens, afin de les subjuguer, de leur plaire par mille subterfuges, comme les parfums chimiques de pains et croissants chauds qui sont distillés aux abords de certaines boulangeries-pâtisseries afin d’attirer le client. Une certaine profusion joue aussi ce rôle. Cela fonctionne, transporte nos sens, comme dans la pornographie, mais nos esprits sont complètement inhibés, et les esprits sont comme censurés, c’est-à-dire tout ce qui nous grandit, nous conduit vers des états plus radieux, riches et multiples. La banalité devient le credo pour la plupart et pour les autres la perversion allant toujours plus avant vers l’abject. Ceci est difficile à suivre pour certains comme moi. Comme je l’ai entendu quelque part : « la médiocrité est difficile ». Ce que nos sens ne peuvent appréhender existe pourtant. Seul notre esprit permet d’aller un peu au-delà, notre propension à la spiritualité, une immatérialité pourtant bien réelle et qui s’exprime aussi dans le concret, pour qui sait lire son esprit.

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Merveilleuses & merveilleux