Ci-dessus : Image provenant du site ethnofuturisme.com.
Pour faire suite à l’article sur les décroissants, les autonomes, les identitaires, les alternatifs, etc., je présente ici un autre personnage et son mouvement : l’ethnofuturiste et l’ethnofuturisme. Celui-ci se projette dans le futur en utilisant son propre patrimoine comme base. Refusant de se laisser dicter son imaginaire, il se réapproprie le sien et sa complexité inhérente, ballotté par les souffles divers du passé, du présent et du futur et des influences contemporaines multiples dans un souci d’harmonie, de vitalité et de transcendance, reprenant possession de rythmes millénaires fondateurs, de la terre qui le nourrit et qui continue de le faire dans un espace, une action et un temps qui sont dans le présent à tout jamais, tout en étant passés et à venir. On est dans le domaine de la création poétique, de la science et de la transcendance… une ouverture du champ des possibles, celui-ci étant infini, tout en gardant fermement les pieds sur la terre.
Ci-dessous : Œuvre de Fabrice Taieb figurant dans son blog.
D’après ce site, « L’ethnofuturisme est né à la fin des années 1980 dans un milieu littéraire estonien animé par le désir de la liberté nationale et la recherche de la place qu’aurait une culture locale dans un monde mondialisé. Ensuite, le mouvement s’est répandu dans la société finno-ougrienne et particulièrement à l’Est. Les artistes contemporains oudmourtes, mordves, maris, komis, khantys, mansis apportent au mouvement leur touche distinctive et ouvrent de nouvelles perspectives en employant l’imaginaire issu des cultures archéologiques datées entre le 1er millénaire av. J.-C. et le début du 1er millénaire de notre ère. S’inspirant des cultures anciennes de la vaste région de l’Oural située à cheval sur l’Europe et l’Asie, les artistes actuels tentent à leur manière de nouer les liens entre le passé et le présent, ils interrogent la mémoire collective, ainsi que des affinités entre les peuples contemporains et les peuples disparus qui vécurent sur ces territoires. […] Les sources d’inspiration de ces artistes sont multiples, on remarque un mixage de l’imagerie issue de la tradition orale et plastique, un mélange des ornements traditionnels avec des rites et des savoir-faire. Les artistes s’inspirent des sujets mythiques et légendaires conservés dans les cultures locales, cependant, les formes traditionnelles finno-ougriennes se mêlent aux masques africains, se greffent à l’art tribal de l’Inde. C’est la façon bien particulière de l’ethnofuturisme de faire vivre la tradition ancestrale d’un peuple en la projetant dans un futur imaginaire, mais aussi au-delà de lui-même, c’est-à-dire au-delà du temps dans lequel vit ce peuple, au-delà de ses terres et au-delà de ses traditions, afin d’aller toujours plus loin vers une expression dite « ethno » qui est en réalité aussi multifacette que le monde. »
Pour en savoir davantage, on peut lire ceci.
La France doit se tourner davantage vers les pays de l’Est, dont la Russie qui tout en étant très proche de nous fait le lien avec l’Asie. La Russie possède une très profonde tradition culturelle européenne et en même temps est riche de multiples autres traditions.
Il me semble qu’il est important d’être là ou l’on est, sans se projeter ailleurs, mais en prenant en compte tout ce qui nous entoure. Quand je vais me promener dans les forêts d’Île-de-France, je me retrouve dans un RER baigné de gens de cultures très diverses et de technologie. Alors que je suis au milieu de la richesse de la terre et de la culture qui m’ont fait naître, de la culture et la vie des autres que je croise et des espoirs avortés de la technologie, tout cela s’entrechoque en moi dans une solitude : la terre présente avec sa culture tellement malmenées, les gens qui paraissent tellement éloignés de moi et pourtant si près, et la technologie qui semble enfermer la plupart dans un miroir d’écrans, comme dans une bulle, et dans des voies toutes tracées et rigides. Pourtant il est possible que tout cela ne s'entrechoque pas et forme une harmonie, car tout ce que nous voyons et appréhendons n'est qu'une très fine couche de la réalité, le principal étant invisible.
Ci-dessous : Photographie d'un petit-maître parisien prise à Paris cet hiver dans une brocante.