Dans ce blog, j’écris sur l’élégance, comme un homme voulant réaliser une œuvre d’art : Il peut être laid, cela ne l’empêche pas d’essayer de sculpter une belle jeune femme ! En plus, cela me permet de m’extirper d’un quotidien particulièrement glauque ; et il suffit de sortir dans les rues de Paris en ce mois d’avril pour comprendre ce que je dis, avec tous ces gens masqués, suivant des rites sadomasochistes dictés par leur propre misère et leur lâcheté et par ceux qui les dirigent. Notamment, cela m’épouvante de voir que des parents bâillonnent ou laissent bâillonner leurs propres enfants. On a perdu la beauté du caractère romain, sa fermeté mâle, virile, et la libre pensée antique revue par les Lumières et le libertarisme. Peut-être que les ondes électromagnétiques rendent les gens plus stupides. Et la 5G ne fait qu’amplifier cette situation (voir par exemple cette vidéo).
Ce bâillonnement général est très large, et se retrouve sur Internet, et pas seulement par de la censure pure, mais d’une manière beaucoup plus insidieuse qu’il n’y paraît et peu connue, que je vais expliquer avant de commencer sur le sujet de cet article. Je l’ai vécue, et peux donc en parler. J’ai créé ce blog en 2007. J’aurais pu le faire bien avant, l’idée mettant venue avant l’an 2000 (et oui, au siècle dernier !), mais j’attendais un motif pour entreprendre la démarche. À certains moments, j’ai décidé de beaucoup moins travailler dessus. La raison en est que, malgré tous mes efforts, celui-ci ne décolle pas… au contraire… Avec le temps, j’ai compris la cause : les algorithmes (et ceux qui les ont créés bien sûr) ! Comme souvent sur Internet, on n’est pas dans un monde juste… et voilà une des raisons… J’ai écrit plus de 1 500 articles dans mon blog. C’est beaucoup, surtout que la plupart sont des articles de fond sur l’art et les objets d’art anciens, en particulier ceux liés à la mode. On m’avait dit que plus on en composait, plus on se retrouvait référencé sur Google, le moteur de recherche qui monopolise Internet, et donc avec de plus en plus de visiteurs uniques ! Pendant plusieurs mois, j’en ai même écrits un par jour ! Mais rien n’y a fait… encore une fois : au contraire ! Au tout début, dès mes premiers articles, le nombre journalier de visiteurs uniques était conséquent. Les mois passant, et quelques années, ce chiffre restait à peu près le même. Il m’a fallu du temps pour comprendre ce qui se passait, car je suis d’un caractère naïf, mais opiniâtre quant à ma soif de vérité et de savoir. Un jour, un lecteur de mon blog me dit qu’il avait fait de la publicité pour celui-ci sur son compte Twitter auquel plusieurs milliers de personnes étaient abonnées. Je suis allé voir mes statistiques et, en effet, le jour même le nombre des visiteurs de mon blog monta vraiment en flèche. Mais le lendemain, je me suis retrouvé avec un tiers de moins de visiteurs qu’avant, et ce chiffre continua ainsi les mois suivants. J’en ai déduit que les algorithmes de Google classaient les sites dans des catégories que ceux-ci ne devaient pas quitter ; et que si des visiteurs venaient en quantité d’une autre source, les algorithmes réajustaient présentant moins d’articles dans les recherches Google. Par la suite, j’ai eu plusieurs fois des signes de ces réajustements… et notamment à chaque fois que je faisais de la publicité pour mon travail en envoyant des centaines de courriels, ou en faisant d’autres démarches sur Internet, comme écrire dans un autre blog d’une personne ayant une certaine notoriété. Systématiquement, alors que les visiteurs directs (hors Google) de mon blog augmentaient, ceux du moteur de recherche diminuaient drastiquement. Les statistiques de mon blog sont claires, et je peux même savoir les articles que Google présente aux internautes lorsqu’ils font des recherches. Donc, plus je faisais des efforts pour faire connaître mon blog, moins j’avais de visiteurs ! Un autre élément qui montre à quel point les sites sont enfermés dans une catégorie, et un nombre de visiteurs que les algorithmes de Google cherchent à fixer, c’est que pendant plusieurs mois j’ai suspendu mon blog, arrêtant d’écrire des articles. Pourtant, à cette période, le nombre de lecteurs est resté le même ; et quand j’ai repris l’écriture, il n’a pas augmenté, et même un peu baissé ! Ceux qui travaillent sur Internet sont complètement dépendants de quelques mastodontes comme Google et de ses algorithmes. La démocratie y est inexistante, et les lois et les protections viennent de ces compagnies, celles de l’extérieur étant totalement inefficaces. L’utilisateur n’est donc pas protégé et ne peut pas compter sur un système juste. On comprend mieux une des manières de fonctionner de la censure contemporaine. Un dernier exemple : Dès le début de la crise covid orchestrée par nos ‘dirigeants’, à partir de mars 2020, j’ai mis dans la colonne de droite de mon blog des liens temporaires critiquant cela. Depuis, le nombre des visiteurs venant de Google n’a cessé de chuter, et je me retrouve parfois avec davantage de gens venant directement sur mon blog en faisant www.lamesure.org qu’en passant par le moteur de recherche. Du coup, j’ai trois à quatre fois moins de visiteurs aujourd’hui que j’en avais lors de l’écriture de mes premiers articles ! Mais je poursuis, car je n’ai pas l’esprit bourgeois obnubilé par la quantité, et puis, comme dit au début de cet article, parce que cela me distrait d’un quotidien crasseux.
Après cette digression, j’en reviens à mon sujet !
Dans les articles sur la philosophie de l’élégance présentés dans ce blog, la principale référence est Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres (deux tomes, 1965, éd. GF-Flammarion) de Diogène Laërce (IIIe siècle). Je m’inspire aussi un peu de l’oeuvre de Platon (Ve – IVe av. J.-C.) et de Commentaire sur Les Vers d’Or des Pythagoriciens (traduction, notes… de Mario Meunier, 1979, éd. De la Maisnie), de Hiéroclès (Ve siècle). Une autre source importante est Esquisses pyrrhoniennes (1997, éd. Du Seuil ) de Sextus Empiricus (IIe – IIIe siècles). Ce dernier ouvrage se termine par un chapitre expliquant pourquoi les Sceptiques émettent des arguments à dessein parfois ayant un faible pouvoir persuasif. Il est dit qu’ils adaptent la force de leurs arguments persuasifs, en fonction de l’auditoire. Si celui-ci comprend vite, il n’est pas alors besoin d’arguments forts, ce qui est différent par exemple avec les dogmatiques. Selon moi, ce qui est dit là est plus profond qu’il n’y paraît. Non seulement il n’est pas besoin de proposer des arguments ‘forts’ à une personne réceptive, mais lorsque cette dernière a ‘compris’, il faut qu’elle se libère de l’enseignement même et de celui qui l’a émis. ‘L’attachement’ est sans doute le dernier obstacle vers la libération. Rappelons l’importance de la liberté. Tout enseignement devrait tendre vers ce but. Il peut bien sûr rester de l’amitié, et les Pythagoriciens insistent beaucoup sur ce point. Comme déjà dit, beaucoup de philosophes de l’Antiquité sont aussi des médecins… pas seulement de l’âme mais du corps. Du reste, le chapitre dont je parle ici commence ainsi : « Le Sceptique, du fait qu’il aime l’humanité, veut guérir… ».
DROITURE et SOUPLESSE. Lorsque l’on regarde le corps d’un être humain, on voit un mammifère qui fait des efforts pour se dresser. Cette recherche d’élévation fait tout l’être humain, il me semble. Dans l’Occident de l’Ancien Régime de l’époque Moderne (à partir de la Renaissance), être droit est un signe d’élégance. Je ne sais plus dans lequel de ses livres, Gyp (comtesse de Martel : 1849 – 1932) écrit que, dans l’Ancien Régime, un homme élégant peut faire plus d’un millier de kilomètres dans un carrosse en restant constamment droit. Plusieurs éléments vestimentaires aident à garder une telle posture : corsets, paniers, amidon, etc. J’en ai déjà parlé. De même, comme dit aussi ailleurs, cette rigidité doit s’unir à de la souplesse, à une dose équivalente. Je trouve que la mode vestimentaire au temps de Louis XIV exprime avec délicatesse un tel mélange harmonieux.
LA POSTURE. En élégance, la posture a du sens. Il ne s’agit pas obligatoirement de prendre une pose, mais de jouer plaisamment avec les éléments du moment. Le visage notamment est un reflet de l’âme. Les jeunes femmes et jeunes hommes sont particulièrement doués pour faire des mines, et on donne à de nombreux petits-maîtres un nom venant de « mine » (« minois » = « visage »), comme « mignard », « mignaude », « mignon(ne) », « mignot(e) », « minaudier(e) », « minet(te) (voir Les Petits-maîtres de la mode). D’autres noms viennent des postures qu’ils prennent, comme pour le galbeux et la galbeuse (au XIXe siècle, « avoir du galbe » c’est avoir du chic), le faucheur, le gaillard et la gaillarde, le plastronneur, le fringant, la fringante et le fringuereau, le poseur et la poseuse, etc.
Évidemment, je ne fais ici qu’effleurer de ma plume très légère ces sujets.