La place grandissante qu'occupe la langue anglaise dans celle de Molière marque un déclin de la culture française. Préférer un mot anglais à son synonyme français ou à l'invention d'un terme nouveau, témoigne d'un manque d'inspiration, d'esprit créatif … pour dire plus simplement : de poésie. C'est aussi un signe de faiblesse. Prenons le mot 'mode'. Aujourd'hui on le remplace parfois par celui de 'fashion', car la mode française n'a plus la résonance qu'elle possédait, et les gens qui la portaient comme les petits-maîtres.
Au XVIIe siècle, face à la déliquescence du bon ton, les précieuses entreprennent d'affiner les mœurs et la langue. Elles en rajoutent, mais sont suivies par de nombreux beaux esprits qui le font avec encore plus de grâce et de subtilité. La finesse (la Fin'Amor médiévale) est de retour, et avec lui l'Esprit ! Grâce à eux et à cette nouvelle émulsion le XVIIe devient le Grand Siècle. L'excellence en est l'aspiration.
Photographie : « Le Français à Londres, Comédie, Par Mr. De Boissy, À La Haye, Chez Jean Neaulme, 1747 ». Cette comédie, en un acte et en prose, jouée pour la première fois semble-t-il le 19 juillet 1727, est de Louis de Boissy (1694-1758).
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