Bouquets de fleurs

Photographie du tableau : « Bouquet de fleurs, flûte et partition sur un entablement » Huile sur toile (H. 56 cm, L. 43 cm) signée "Bachelier" en bas à gauche sur la partition. Il s'agit d'une peinture de J-J Bachelier (Paris 1724 – 1806) vendue par la galerie parisienne Coatalem. Image Copyright Galerie Coatalem, Paris. 
Le
bouquet de la photographie se compose de diverses variétés de fleurs : lys blanc, bleuet, pivoine (semble-t-il), liseron, oeillet, une graminée, narcisse, rose blanche … Un papillon se cache au milieu. Si de la partition on ne distingue que la signature du peintre et n
on pas les notes cachées sous la flûte et le panier de fleurs, c'est parce que les signes musicaux sont dans la composition même du tableau. En plus de sa beauté d'ensemble l'intérêt de cette peinture réside dans sa musique, chaque élément donnant à écouter ... C'est un air délicat que le peintre a composé dans cette image : formes, couleurs, sujets ... Les fleurs en expriment en particulier les notes et les paroles. Autrefois plus qu'aujourd'hui on s'intéresse au langage des fleurs que la plupart connaît. Si on se réfère à cette langue, ce tableau joue une chanson d'amour tendre qui dit à peu près ceci : « Mon âme [le papillon : Psyché] ne voit que vous, alors que vous ne me voyez pas [le comble pour une représentation visuelle]. Mon amour est timide et sincère mais riche, d'une humble détermination et ardent en mon coeur. » Le blanc (pureté) et un bleu gris-pastel (amitié tendre) dominent avec seulement un ton de rouge (passion) mais au centre et un peu de jaune (richesse) qui est la couleur de la flûte. Wikipedia propose un recensement de ce Langage des fleurs.
Certains disent que la nature est un livre ouvert qui peut se lire si on connaît son langage : formes, sons, odeurs, propriétés culinaires, pharmaceutiques, pratiques …, un ouvrage d'une richesse illimitée. Cette langue n'a pas de frontières ,mais les mots ne sont pas toujours les mêmes puisque les variétés changent d'un pays ou d'une région à l'autre.
Les différentes cultures usent de ces symboliques. En architecture la rosace est une figure récurrente depuis la Haute antiquité jusqu'à aujourd'hui. Celles des églises de Notre Dame de Paris en sont des exemples majestueux. Leurs représentations ainsi que celles que l'on retrouve aux plafonds de nombreux monuments antiques ou néo-antiques s'inspirent de la fleur et plus particulièrement de la rose très présente dans l'art occidental. Dans la Grèce antique ce sont aussi des feuilles qui décorent céramiques et chapiteaux : palmettes des vases à figures noires ou rouges et feuilles d’acanthe des chapiteaux corinthiens. Autant de plantes différentes qui s’épanouissent au gré des civilisations.
Si la rose est importante dans l'art occidental, il n'en demeure pas moins que les contreforts de l’Himalaya ont la plus grande quantité d’espèces de roses sauvages au monde. Pourtant c'est le lotus qui est la fleur emblématique de l'Asie. Les mandalas qui sont le plus souvent des plans de palais divins, ont la structure de cette fleur d’où naît généralement la divinité et sur laquelle elle est le plus souvent représentée.
Pour les indiens du Mexique d'avant la colonisation, « fleurs » désigne aussi des productions, comme les œuvres poétiques.
Les artistes ont représenté dans l’art plastique de multiples personnages tenant une fleur : Tara divinité féminine tibétaine, femme étrusque sur des sarcophages, aristocrates femmes ou hommes de toutes les époques… Ainsi les fleurs parsèment non seulement l’ouvrage de la nature mais aussi celui des hommes. Certaines sont en or et pierres précieuses : couronnes, diadèmes, bijoux ... Durant l’Antiquité, on porte des couronnes de fleurs fraîches mais aussi de finement ciselées dans de l’or ou de l’ivoire. De beaux exemples de couronnes de feuilles et fleurs en or sont conservées au Musée archéologique de Mythilène en Grèce. Au musée de Cluny à Paris sont exposées des roses d’or, au Louvre des sceptres avec des fleurs faites avec ce métal précieux et autres pierres précieuses. Les tapisseries aux mille fleurs sont fréquentes au Moyen-âge. Celle de la Dame à la Licorne en est un exemple. Les fleurs sont un sujet cher aux arts décoratifs, comme sur les décors de céramiques avec des fleurs imaginaires ou connues tels les décors : à la fleur de pomme de terre (ou fleur de solanée ou solanacée), à la fleur des Indes, à l'oeillet, à la jacinthe, à la fleur de chicorée, floraux au naturel, aux barbeaux, aux guirlandes ou corbeilles de fleurs, à la corne fleurie, aux bouquets fleuris, aux semis (ou jetés) de fleurs … Certaines de ces fleurs sont contournées (ou chatironnées) alors que d'autres sont de qualité fine (sans contours).
Enfin voilà pour un rapide survol.

Photographies des céramiques : Deux assiettes, l'une en faïence, sans doute du XVIIIe siècle, et l'autre en porcelaine du XIXe. La première représente une tulipe contournée. Dans la seconde les fleurs blanches du rosier sont de qualité fine.
L
<br /> J'adore les bouquets de fleurs particulièrement en peinture et dans la peinture XVIII , quand ils sont melés à des insectes, c'est pour moi la perfection. Il est bien dommage que nous appelons cela<br /> communément en français : " nature morte" alors que c'est si vivant ( je préfère le terme anglais )<br /> <br /> <br />
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Merveilleuses & merveilleux