La chenille, ce petit animal qui devient un jour un papillon, peut avoir des aspects et couleurs surprenants. Le plus souvent douce au regard, originale et joliment, naturellement torsadée, elle est l'inspiration de cette correspondance avec la posture de cet élégant représenté sur la première gravure intitulée « Le Petit-maître en Chenille ». J'ai déjà défini le petit-maître dans d'autres articles de ce blog ainsi que sa compagne : la petite-maîtresse. Je ne vais pas le refaire, surtout que les deux estampes présentées ici, dont le titre de la seconde est : « Paris. Petite-maîtresse », sont de la première moitié du XIXe siècle, donc bien après les premiers petits-maîtres, et n'ont pas le feu délicat et profond des flots tendres et brillants qui parcourent librement le cours, le Palais royal et les autres endroits à la mode aux XVIIe et XVIIIe siècles. Du reste ces désignations sont de moins en moins employées au siècle des gandins avant de disparaître totalement au cours du XXe. Quant à la posture que l'artiste appelle « en chenille » on la retrouve fréquemment dans des représentations d'incroyables de vers 1800, montant à cheval ou debout s'appuyant parfois sur un bâton ou une canne. Il est à noter qu'au moins déjà au XVIIe siècle on appelle 'chenille' un tissu de soie velouté qui imite la chenille et qui embellit notamment les habits : dans des broderies ou divers autres ornements vestimentaires.
Les deux dernières photographies de cet article sont des détails de gravures déjà présentées dans ce blog avec des petits maîtres en chenille.