Médecine et philosophie

Le chat de mon voisin est magnifique. Il est tout blanc, avec de longs poils. Seul son museau a des reflets d’un délicat blanc brun argenté, couleur que l’on retrouve dans ses yeux cependant davantage bleutés. Il s’est mis à gratter régulièrement à la porte d’entrée de mon voisin qui l’a finalement laissé sortir dans le couloir. Puis il a fait la même chose à ma porte que j’ouvrais dès que je l’entendais. Récemment mon voisin m’a appris que son chat ne mangeait plus depuis une semaine, et qu’il avait essayé pourtant plusieurs sortes de nourritures. Je me suis mis à réfléchir à la question et ai acheté un pot avec de l’herbe à chat que je lui ai donné en disant que cela permettrait à son animal de se purger. Le lendemain il m’a appris que celui-ci avait régurgité et craché une quantité de poils et une sorte d’élastique que sa femme avait laissé traîné. Depuis ce chat ne gratte plus. Dans mon for intérieur je me suis dit que cet animal avait été plus intelligent que bien des gens qui m’entourent et qui suivent les directives médicales suicidaires actuelles. Il a su chercher la solution, ou du moins la personne qui pouvait la lui apporter. Évidemment, cela ne fonctionne pas toujours. Quelques jours avant a disparu une très gentille chatte d’un autre locataire qui la laissait sortir à l’extérieur. Elle était si encline à se laisser caresser que sans doute quelqu’un l’a volée. Tout cela pour dire qu’il faut de la mesure, et qu’une grande partie de chaque guérison passe par soi-même, par une volonté de guérir et une intelligence qui fait sonner ou gratter à la bonne porte.

Des intelligences, il n’en existe pas une seule mais plusieurs. Les animaux ont leurs formes multiples d’intelligences. De même en médecine, pour un même problème, il n’y a pas qu’une seule solution mais plusieurs. Chacune ne fonctionne pas non plus obligatoirement pour tous ou au même moment ou tout le temps. Comme je l’ai déjà dit, en m’intéressant aux plantes médicinales je me suis rendu compte combien il existe de nombreuses plantes pouvant agir sur une même maladie. Savoir utiliser une seule ou en synergie et en fonction du patient, cela est tout un art. La médecine n’est donc pas seulement une science, c’est un art. C’est aussi une philosophie. Autrefois il existait diverses philosophies de la médecine, tellement que certaines discréditaient le métier. On était au temps des médecins critiqués par Molière notamment. Aujourd’hui c’est le contraire, ce qui discrédite la médecine occidentale c’est une vision mondialisée unique, ce qui est pire car ne laissant même pas le choix à l’intelligence du patient, ou du moins si ce dernier ne met pas en branle une volonté farouche. Dans la crise orchestrée autour du coronavirus, on a pu constater que non seulement la majorité suivait les directives les plus nauséabondes de nos dirigeants, mais que même certains martyrisaient ou laissaient martyriser dans leur esprit ceux-là même qui étaient compétents pour les aider : les professionnels de santé les plus compétents et les plus honnêtes.

Cette intelligence est essentielle au médecin bien sûr. Il a étudié la médecine et possède une expérience que ses patients n’ont pas. Il apporte un regard extérieur parfois nécessaire. Sa pratique n’est donc pas simplement technique, elle doit être intelligente.

Aujourd’hui encore les pratiques médicales sont nombreuses. Par exemple, une Tibétaine m’expliquait que dans la médecine tibétaine on considère le symptôme comme le dernier résultat voyant d’une chaîne. Par exemple un mal de tête n’est pas la maladie en soi, mais la conséquence d’un problème dans un endroit qui s’est répercuté sur un autre et ainsi de suite pour arriver au mal de tête. La médecine tibétaine prend donc en compte l’harmonie générale du patient. Elle n’agit pas seulement sur ce qui est directement 'visible' mais aussi sur ce qui l'est moins voire invisible et en particulier sur la racine de ce mal. D’autres médecines sont d’une grande richesse, comme l’ayurvéda indien, la médecine traditionnelle chinoise, la phytothérapie et d’autres. Je m’intéresse beaucoup aux thérapies simples, gratuites et présentes dans mon environnement présent. Celles-ci sont avant tout de l’ordre de la prévention, mais aussi de la guérison. Me concernant, trois domaines me semblent important : un travail sur le mouvement (le yoga a été une véritable révélation), un autre à partir de l’environnement direct (le plus proche) et les médicaments qu’il nous offre gratuitement par exemple à travers les plantes sauvages, et enfin à un niveau plus psychique voire spirituel (au sens d’écoute plus élevée de mon environnement présent). Je cherche d’abord par moi-même les préventions et les solutions. Si j’en suis incapable, je me tourne alors vers des médecins traditionnels. Et si le problème est trop fort je consulte des médecins techniciens. Je ne vois aucune contre-indication à faire comme cela, aucunes de ces médecines finalement ne prenant sur l’autre. Je le répète, le regard extérieur des médecins, leurs études et leur expérience sont très importants, l'intelligence du patient et sa volonté pareillement.

Il est important que chacun conserve ses droits en matière de liberté, notamment en ce qui concerne la santé. Dans cet intéressant article de la revue Alternatif bien-être, le rédacteur en chef explique comment il en est venu à se prendre en main face à l’incurie d’un système médical technicien et déshumanisé. Je rappelle que cette même personne a réussi à rassembler plus d’un million de signatures contre le passe vaccinal (voir ici).

Un des éléments néfastes mis en avant par la crise orchestrée autour du coronavirus c'est la cruauté. On la retrouve présente chez de nombreux êtres humains, et même chez ceux sensés prendre soin des autres comme des médecins et des politiques. Franchement, nous sommes actuellement gouvernés par des prédateurs qui avalent ou détruisent toutes les bonnes choses visibles qui restaient en France et mettent de nombreuses personnes dans l'indigence voire à la rue. Au niveau 'sanitaire', martyriser des enfants, empêcher les gens durement et toutes les mesures prises qui sont davantage sado-masochistes que médicales dénotent un manque d'empathie, de modestie, de compréhension, de discernement et surtout de douceur de ceux-ci. J'écrirai prochainement un article sur l'importance de la douceur dans l'élégance et notre doulce France.

C’est en lisant le passage qui suit d’Esquisses pyrrhoniennes de Sextus Empiricus (IIe siècle) que j’ai appris qu’il existait diverses écoles philosophiques de la médecine.

Le Chapitre XXXIV du livre I est intitulé : « Si la secte des Médecins, que l’on appelle Empiriques, est la même chose que la philosophie sceptique »  : « Il y en a quelques-uns qui prétendent que la secte des Médecins, que l’on appelle Empiriques, est la même chose que la philosophie sceptique. Mais il faut savoir que si cette secte empirique assure dogmatiquement, que les choses obscures sont incompréhensibles, elle n’est point la même chose que la philosophie sceptique ; et que de plus elle ne convient point à un sceptique. De sorte que, selon moi, un sceptique ferait beaucoup mieux de suivre la secte de Médecine, que l’on nomme Méthodique, car cette secte méthodique est la seule de toutes les autres sectes de Médecine, qui paraît ne se point conduire témérairement, et ne point présumer assez d’elle-même, pour prononcer si les choses obscures sont incompréhensibles ou non. On voit qu’elle se conforme aux apparences, et que, suivant cela, elle choisit ce qui paraît utile : en quoi elle suit la même route que les sceptiques. Car nous avons dit ci-dessus, que la conduite commune de la vie, qui est celle qu’observe le philosophe sceptique, consiste à se conformer à quatre choses, savoir aux suggestions de la nature, aux impulsions nécessaires de nos dispositions passives [le pathos : ce qui affecte le sujet par ses perceptions et sentiments], à l’établissement des lois et des coutumes, et à la culture des arts. […] ».

Dans son ouvrage intitulé Bibliothèque, dans lequel Photius 1er de Constantinople (IXe siècle) fait le résumé de livres, il y évoque celui de Galien (médecin grec du IIe siècle après J.-C.) Sur les écoles de médecine : « J’ai lu l’ouvrage de Galien Sur les écoles de médecine. L’auteur, qui discute des écoles qui ont été créées dans la profession médicale, déclare que les trois principales sont : “la logique”, qu’il appelle aussi dogmatique et analogistique ; “l’empirique”, appelée aussi attentive ou mnémoneutique, “la méthodique”.

Elles diffèrent par la méthode de l’invention et à d’autres égards. Le médecin dogmatique fonde son art en recourant à des méthodes de raisonnement pour trouver des remèdes ; l’empirique s’appuie sur l’expérience et l’observation ; le méthodique, tout en professant d’employer à la fois le raisonnement et l’expérimentation, n’en fait aucun usage prudent, et se distingue bien des deux autres.

Le présent travail est divisé en trois parties. La première contient une description des écoles empirique et dogmatique, et énonce la nature de chacune  ; la seconde introduit ces deux écoles en discutant vivement de leurs revendications respectives de supériorité ; la troisième introduit l’école méthodique en querelle avec les deux autres, chacune d’elles mettant en avant ses propres revendications et s’efforçant de rejeter ses rivales. Le troisième livre se termine là-dessus.

Il est évident que cet ouvrage devrait être préféré à tous les autres écrits médicaux, si l’on veut savoir quelle est la meilleure école d’appartenance. Cependant on ne peut pas vraiment le considérer comme un ouvrage médical, mais plutôt comme une introduction philosophique à la médecine. La composition et la diction sont pures et claires ; partout Galien paie une attention particulière à ces qualités, bien que, dans de nombreux ouvrages, il fasse confusion et obscurcisse le sens de ce qu’il a écrit en surchargeant ses traités par des discours hors de propos, des digressions, et des périodes qui n’en finissent pas. Elles semblent, comme c’est le cas, hacher le contexte, et leur ineptie fastidieuse rend le lecteur indifférent. Le présent traité, cependant, est exempt de ces défauts. »

Durant l’Antiquité et depuis beaucoup d’autres écoles de médecines ont prospéré, mais n'en connaissant pas davantage sur le sujet, j’en reste là.

L’expérience actuelle nous montre que l’on ne doit pas trop compter pour le moment sur la division des tâches, et apprendre à connaître soi-même et surtout à se connaître soi-même. Enfin ce que j’en dis… je peux comprendre que vous soyez sceptiques…

Merveilleuses & merveilleux