À Paris, près d’où j’habite en ce moment, on peut voir rue Saint-Maur, à l’angle avec la rue de l’Orillon, un panneau (visible ici) indiquant : « Au XIIIe siècle, la Courtille formait un hameau à l’Est de la rue du Faubourg du Temple, et ce terme désignait des jardins ou des vergers. Au fil des siècles, elle se transforma en lieu de promenade très appréciée des Parisiens qui venaient se divertir dans les guinguettes, et y boire le petit vin vert appelé guinguet. La plus célèbre, le cabaret du Tambour Royal, fut fondée par Jean Ramponaux : “Venez chez moi, Badauds, venez à la Courtille. C’est au Tambour Royal, tout y rit, tout y brille”.
Situé à l’angle de la rue de l’Orillon et de la rue Saint-Maur, il devint dès 1758 l’établissement à la mode. Gens du peuple, artistes et aristocrates s’y pressaient pour déguster un vin excellent “à trois sous six deniers la pinte”. »
Au XVIIIe siècle, on était encore ici à la campagne. Aujourd'hui, la campagne n'est plus même aux portes de Paris, et il faut dépasser plusieurs villes avant de la trouver. Voici quelques liens vers des images montrant ce quartier au XVIIIe siècle et au début du XIXe :
- Rue des filles du calvaire,
- Barrière de Belleville et ici,
- Montagnes russes à Belleville,
- Belleville (dessin).
Ci-dessus : Photographie prise en avril 2020 de l’angle de la rue de l’Orillon et de la rue Saint-Maur, où se trouvait sans doute le cabaret du Tambour Royal, et où le panneau cité ci-dessus est présent.
Photographie ci-dessous : gravure du XVIIIe siècle représentant l’intérieur de la taverne de Jean Ramponaux. J’ai déjà écrit un article où je la présente. Il est visible ici.
Le quartier de la courtille était très réputé chez les jeunes du temps des guinguettes, et jusqu’au XIXe siècle inclus où notamment, pendant le carnaval, se formait le cortège qui descendait jusqu’à l’opéra dans le centre-ville. Vers la fin de cet article, il y a une peinture représentant une descente de la courtille.
Ci-dessous : Illustration du chapitre consacré au Chicard du tome 2 de Les Français peints par eux-mêmes (1841).