On entend beaucoup parler d’autonomie de nos jours. D’un côté il y a des gens qui cherchent à vivre le plus possible en toute indépendance et en harmonie avec leur environnement, de l’autre on constate qu’une grande majorité des gens se vautre dans le contraire. Que l’on se roule parfois dans l’insalubrité… pourquoi pas… chacun fait ce qu’il veut quand cela n’a pas d’incidence sur les autres qui n’en veulent pas. Le problème c’est quand cette insalubrité devient la règle et pollue.
Les autonomes revendiquent la liberté de bien faire… d’abord pour eux… car la vie est un continuel apprentissage personnel dans laquelle il n’existe pas de maîtres… bien évidemment puisqu’elle est un apprentissage continuel, même les ‘maîtres’ apprenant constamment !
Personnellement, mon cœur a toujours penché entre deux extrêmes : la vie sauvage et la vie civilisée (dans le bon sens du terme). Je me suis tout le temps demandé pourquoi, et crois aujourd’hui que c’est ma vision de la société actuelle qui m’a poussé à être aussi extrême. On peut être à la fois finement urbain (dans le sens d’urbanité), en harmonie avec l’environnement naturel et autonome… au moins libre en esprit ! Seulement autour de moi je constate surtout le contraire.
L’autonome a remplacé l’alternatif des années 1980 qui cherchait des solutions aux difficultés de son temps et aux hippies/babas des années 1960-70… Tous, comme la plupart des petits-maîtres de tous les temps, sont en quête de liberté.
Si la devise de la République française est « Liberté, égalité et fraternité », la liberté venant en premier, dans les faits cette dernière est loin d’être effective aujourd’hui, et les libertaires très loin d’être appréciés par le commun. Si on a fait de l’anarchisme quelque chose de démoniaque à travers quelques personnages violents, pour des raisons politiques bien sûr, dans la réalité le libertarisme est très loin de prôner le désordre, ou ce qu’on appelle de nos jours « l’anarchie »… au contraire ! J’aime beaucoup ces mots, déjà cités dans ce blog, de Pierre-Joseph Proudhon (1809 – 1865) : « L’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir ». Les autonomes en sont un exemple, et tous les mouvements prônant une harmonie avec la nature et l’environnement en général. Personne ne doit prendre le pouvoir sur personne, ni même sur les autres êtres vivants. Par contre un partage, des échanges sont nécessaires, afin de créer un monde harmonieux.
Le libertarisme est d’autant plus d’actualité que nous sommes dans un monde social dominé par des organisations internationales politiques, financières, économiques, religieuses, humanitaires, d’obédience, écologiques… qui ne peuvent que dialoguer avec d’autres du même genre, perdant souvent toute humanité et surtout facilement manipulables. Elles n’aboutissent qu’à la maladie, comme celle (ou plutôt devrais-je dire « celles ») du monde contemporain. Même le mutualisme est aujourd’hui phagocyté par la finance ! L’ordre sans le pouvoir c’est au contraire l’harmonie. C’est aussi la liberté, l’égalité et la fraternité. Cela conjugue le bien vivre et l’être ensemble à la liberté individuelle.
En France, à partir de la Révolution de 1789, une grande partie de l’élégance a accentué son caractère intellectuel et politique… dans la suite des libertins, précieuses, modernes, auteures ou cacouacs, ils sont devenus romantiques, bas-bleus, bousingots, libres-penseurs, vésuviennes, humanitaires, féministes, libertaires, montparnos, existentialistes, etc. Il en est question dans mon livre sur Les Petits-maîtres de la mode.