L'exposition Images du Grand Siècle : L'estampe française au temps de Louis XIV se déroule du 3 novembre 2015 au 31 janvier 2016 à la Bibliothèque nationale de France (BnF), quai François Mauriac. Plus de cent-soixante pièces y sont à découvrir.
Durant le règne de Louis XIV (de 1643 à 1715), roi mécène très sensible aux arts et aidant leur rayonnement, Paris est « le centre de production le plus important en Europe, à une époque où la gravure est le seul moyen de diffuser l’image. »
Les exemples présentés couvrent de 1660 à 1715. L'objectif est de donner un panorama de l’estampe en France, essentiellement parisien. On peut y admirer différents sujets, formats et apprendre comment les estampes se fabriquaient à travers des outils de l'époque et des exemples concrets. Les amateurs comme les curieux y trouveront leur compte.
C'est une plongée dans une autre manière de vivre. C'est dommage que la mise en scène soit très moderne et les estampes toujours dans des encadrements contemporains. Une seule a son cadre d'origine. Ce genre d'événement mériterait un autre décor que celui années 1990 de la BnF, un décor XVIIe !
L'exposition est loin d'être exhaustive. Par exemple il y a une seule estampe 'd'après Bérain' alors que les gravures de Jean Bérain (vers 1638-1711) et de son fils Jean II Bérain (1674-1726) sont à l'origine d'un véritable style qui influença notamment l'ornementation du début du XVIIIe siècle. Il y a quelques dessins mais pas de peintures permettant de faire le parallèle entre les originaux et leurs représentations gravées. Les photographies utilisées ne suffisent pas.
On aurait pu s'attendre à quelque chose de plus 'grand' de la part de la BnF pour une exposition qui insiste sur le côté « Grand Siècle ». Son département 'Estampes et photographies' possède plus de douze millions de documents. Je ne parle pas du nombre ni de la qualité des oeuvres, celles de cette exposition étant multiples et belles. Une collaboration avec d'autres organismes, comme Le Louvre pour les parallèles avec de réelles peintures ou le Mobilier national pour les cadres, aurait donné plus d'éclat à ce moment. La présence d'objets des arts décoratifs (comme certaines céramiques) aurait aussi permis de mettre en scène l'importance de ces gravures pour la divulgation à grande échelle de motifs par exemple pour créer des poncifs.
Mais l'exposition mérite que l'on vienne la voir afin d'y admirer de nombreuses estampes et un support important dans l'histoire de la diffusion des images.
Photographies : « Anonyme, Le Bal à la françoise [almanach pour l’année 1682], 1681. Eau-forte et burin. BnF, Estampes et photographie. »
Je présenterai prochainement un article avec des photographies que j'ai prises dans cette exposition.