Photographie : Couple dansant en 1802 avec un mirliflor et une inconcevable.
Il y a un phénomène sur lequel je crois tout le monde est d'accord : c'est que nous bougeons. Le mouvement est à la base de la vie. Les premières théories écrites sur le théâtre et la poésie en général partent de cette constatation. La question est de savoir comment rendre ces rythmes harmonieux ? Comment bouger de manière intelligente : avec cette inspiration, ce 'je ne sais quoi' qui transmet ce plus d'âme … qui donne une âme aux choses … qui transcende … offre cette joie profonde si importante dans l'esprit français … que certains appellent le plaisir ?
Apprécier un rythme cela dépend de beaucoup d'éléments : de la condition dans laquelle on se trouve, de la culture et de l'éducation (expérience de vie) que l'on a, des mouvements vers lesquels tend notre âme etc. Il n'y a donc pas de bons et mauvais rythmes mais des adéquats. Tous ne se mélangent pas. C'est une question de multiplicité des rythmes, ce qui en fait leur richesse. Pour vivre en communauté nous avons besoin qu'un mouvement d'ensemble soit donné. Durant l'Antiquité c'est à travers la fête que cela s'exprime de la façon peut-être la plus exemplaire. Le meilleur des poètes de la cité est choisi pour la guider en composant les danses, les chants et la représentation dans son ensemble, en harmonisant, en chef d'orchestre, toutes les qualités mises en oeuvre. Et puis il y a tous les autres mouvements : individuels, familiaux, amicaux, de travail, religieux, intellectuels etc.
Finissons par la vison poétique d'une promenade dans un jardin grec durant l'Antiquité avec deux philosophes conversant en marchant sous des essences odorantes filtrant doucement un soleil distribuant à tous sa lumière.
Photographie 2 : « Le Temps de l'Après dîner. Délicieux jardins, agréable verdure, / Beaux parterres que Flore enrichit de ses dons, / D'un livre ingénieux souvent sur vos gazons / On se plaît à goûter l'amusante lecture. / Plus vif dans mes plaisirs, pour moi j'aime bien mieux / Accompagner Philis, et lire dans ses yeux / Qu'au fond de vos bosquets un solitaire asile, A nos tendres ardeurs deviendrait fort utile. » Gravure de F. Aveline le fils (François- Antoine Aveline : 1718-1780) d'après Mondon. Cette estampe fait partie d'une série d'Aveline et Mondon qui sont à l'origine de très belles gravures baroques ayant une fantaisie charmante, où les perspectives sont tronquées et le merveilleux subtilement amené dans un style rocaille parfaitement plaisant. Dimensions : 33,5 x 41,2 cm.