« On nomme corps, un vêtement qui se pose immédiatement par-dessus la chemise, & qui embrasse seulement le tronc depuis les épaules jusqu'aux hanches : c'est, pour ainsi dire, une cuirasse civile ; car il ne doit pas plier, mais cependant avoir assez de liant pour se prêter aux mouvements du corps qu'il renferme, sans altérer la forme, & en même temps le soutenir & l'empêcher de contracter de mauvaises situations, principalement dans l'enfance, âge faible & délicat, dans lequel les ressorts ne sont pas encore parvenus au degré de force qu'ils auront par la fuite. Il s'applique encore à un objet aussi intéressant, celui de conserver la beauté de la taille des femmes, agrément qu'il joint à tous ceux qu'elles ont en partage. Le maître tailleur qui a choisi cette branche de son art, se nomme tailleur de corps de robes & corsets ... » (Art du tailleur ... voir photographie 3) Il est chargé de fabriquer toutes les sortes de corps, corsets et quelques autres habits en rapport. Ses matériaux sont la baleine, différentes sortes de toiles et de lacets. Les baleines sont des lames dures et flexibles provenant de la mâchoire de « la grande baleine » (Descriptions des arts et métiers …).
Photographies 1, 2 et 3 : Texte et dessins de corsets provenant de l'Art du tailleur, Contenant le Tailleur d'habits d'hommes, les Culottes de peau, le Tailleur de corps de femmes & enfants, la Couturière, & la Marchande de modes de M. de Garsault (édition du XVIIIe siècle). Cette partie provient du tome XIV de Descriptions des arts et métiers : Contenant l'art du perruquier, l'art du tailleur, renfermant le tailleur d'habits d'hommes, les culottes de peau, le tailleur de corps de femmes & enfants, la couturière & la marchande de modes, l'art de la lingère, l'art du brodeur, l'art du cirier … de Jean-Élie Bertrand édité par l'imprimerie de la Société typographique en 1780. Photographie 1 : Détail d'une feuille avec de gauche à droite quatre profils de corps - « vu en-dedans, pour voir la disposition des garnitures. » - « à demi-baleine, ou corset baleiné. » - « plein de baleines » - « avec la mesure prise par le tailleur de corps, marquée par des lignes doubles sur un corps vu de profil. ». Photographie 2 : La moitié haute de la feuille représente, de gauche à droite et de haut en bas, des profils de corps - « ouvert par les côtés, pour les femmes enceintes. » - « pour les dames qui montent à cheval. » - « de cour, ou de grand habit. » - « de fille. » - « de garçon. » - « de garçon à sa première culotte. » La moitié basse présente divers autres corps et vêtements. Photographie 3 : « Le tailleur de corps de femmes et enfants. »
Au XVIIIe siècle, le corps à baleines est à différencier du corset qui lui n'en possède que parfois. Si l'on s'en réfère au Dictionnaire de l'Académie française de 1762, il y a au XVIIIe siècle deux sortes de corsets : le « Corps de cotte de Villageoises » et le « petit corps ordinairement de toile piquée & sans baleine, que les femmes mettent lorsqu'elles sont en déshabillé ». Dans cette définition, le corset se porte sur le déshabillé et ne contient pas de baleines ; ce qui n'est évidemment pas le cas du corps à baleines. Au XIXe siècle, il semble que l'on ne fait plus vraiment la distinction entre les deux : la sixième édition du Dictionnaire de l'Académie française de 1832-5 donne cette définition du corset : « Partie du vêtement des femmes qui enveloppe et serre exactement la taille, et qui se met d'ordinaire sur la chemise. » Dans son Essai sur l'influence des modes et des habillements sur la santé des hommes de 1798 (photographies 4 et 5), J. J. Brunet mentionne seulement le corps à baleines qu'il présente comme le prolongement de la ceinture : « les femmes s'en servirent pour rétrécir la taille : ce que l'on a fait depuis avec plus de succès par le moyen des corps à baleine ». Dans cet essai d'une trentaine de pages sont aussi évoqués : les bains, les habillements, la mode grecque, les bas, les jarretières, les colliers, les anneaux, les bagues, les chaussures, les chapeaux, les voiles, les cheveux, les coiffures, les poudres, les perruques, les cosmétiques ... Cette thèse étant soutenue en 1798 (à l'École de Médecine de Montpellier ville très réputée dans l'art de soigner pendant longtemps), il y est fait de nombreuses fois des allusions à la mode de l'époque s'inspirant de l'Antiquité initiée par les inconcevables et les merveilleuses comme les habillements à la grecque, les chaussures plates, les cheveux courts … C'est aussi à cette époque que l'on abandonne les corps à baleines et corsets avant d'en reprendre l'usage assez rapidement.
Photographie 6 : Illustration du chapitre intitulé : 'Le corset' de Bertall, La Comédie de notre temps : La civilité - Les habitudes - Les moeurs - Les coutumes - Les manières et les manies de notre époque, P. Plon, 1874, 2° édition.
Photographie 7 : Détail d'une gravure de la seconde moitié du XVIIIe siècle provenant d'un magazine de mode de l'époque. On remarque la silhouette de la personne sculptée en grande partie par son corset mais aussi par ses autres habits.
Photographies 1, 2 et 3 : Texte et dessins de corsets provenant de l'Art du tailleur, Contenant le Tailleur d'habits d'hommes, les Culottes de peau, le Tailleur de corps de femmes & enfants, la Couturière, & la Marchande de modes de M. de Garsault (édition du XVIIIe siècle). Cette partie provient du tome XIV de Descriptions des arts et métiers : Contenant l'art du perruquier, l'art du tailleur, renfermant le tailleur d'habits d'hommes, les culottes de peau, le tailleur de corps de femmes & enfants, la couturière & la marchande de modes, l'art de la lingère, l'art du brodeur, l'art du cirier … de Jean-Élie Bertrand édité par l'imprimerie de la Société typographique en 1780. Photographie 1 : Détail d'une feuille avec de gauche à droite quatre profils de corps - « vu en-dedans, pour voir la disposition des garnitures. » - « à demi-baleine, ou corset baleiné. » - « plein de baleines » - « avec la mesure prise par le tailleur de corps, marquée par des lignes doubles sur un corps vu de profil. ». Photographie 2 : La moitié haute de la feuille représente, de gauche à droite et de haut en bas, des profils de corps - « ouvert par les côtés, pour les femmes enceintes. » - « pour les dames qui montent à cheval. » - « de cour, ou de grand habit. » - « de fille. » - « de garçon. » - « de garçon à sa première culotte. » La moitié basse présente divers autres corps et vêtements. Photographie 3 : « Le tailleur de corps de femmes et enfants. »
Au XVIIIe siècle, le corps à baleines est à différencier du corset qui lui n'en possède que parfois. Si l'on s'en réfère au Dictionnaire de l'Académie française de 1762, il y a au XVIIIe siècle deux sortes de corsets : le « Corps de cotte de Villageoises » et le « petit corps ordinairement de toile piquée & sans baleine, que les femmes mettent lorsqu'elles sont en déshabillé ». Dans cette définition, le corset se porte sur le déshabillé et ne contient pas de baleines ; ce qui n'est évidemment pas le cas du corps à baleines. Au XIXe siècle, il semble que l'on ne fait plus vraiment la distinction entre les deux : la sixième édition du Dictionnaire de l'Académie française de 1832-5 donne cette définition du corset : « Partie du vêtement des femmes qui enveloppe et serre exactement la taille, et qui se met d'ordinaire sur la chemise. » Dans son Essai sur l'influence des modes et des habillements sur la santé des hommes de 1798 (photographies 4 et 5), J. J. Brunet mentionne seulement le corps à baleines qu'il présente comme le prolongement de la ceinture : « les femmes s'en servirent pour rétrécir la taille : ce que l'on a fait depuis avec plus de succès par le moyen des corps à baleine ». Dans cet essai d'une trentaine de pages sont aussi évoqués : les bains, les habillements, la mode grecque, les bas, les jarretières, les colliers, les anneaux, les bagues, les chaussures, les chapeaux, les voiles, les cheveux, les coiffures, les poudres, les perruques, les cosmétiques ... Cette thèse étant soutenue en 1798 (à l'École de Médecine de Montpellier ville très réputée dans l'art de soigner pendant longtemps), il y est fait de nombreuses fois des allusions à la mode de l'époque s'inspirant de l'Antiquité initiée par les inconcevables et les merveilleuses comme les habillements à la grecque, les chaussures plates, les cheveux courts … C'est aussi à cette époque que l'on abandonne les corps à baleines et corsets avant d'en reprendre l'usage assez rapidement.
Photographie 6 : Illustration du chapitre intitulé : 'Le corset' de Bertall, La Comédie de notre temps : La civilité - Les habitudes - Les moeurs - Les coutumes - Les manières et les manies de notre époque, P. Plon, 1874, 2° édition.
Photographie 7 : Détail d'une gravure de la seconde moitié du XVIIIe siècle provenant d'un magazine de mode de l'époque. On remarque la silhouette de la personne sculptée en grande partie par son corset mais aussi par ses autres habits.