Dans Les Mouvements de mode expliqués aux parents (Éditions Robert Laffont, 1984), les auteurs (Hector Obalk, Alexandre Pasche et Alain Soral) occupent tout un chapitre au minet. Ils en distinguent diverses sortes, dont la plupart sont présentées ci-dessous. Il s’agit de photographies de la réédition de 1985, dans la collection Le Livre de poche, 1985.
La « Minette pop » (photographie de gauche)
Un « Couple minet-pop anglophile »
« Le Minet-minet »
Le « Minet-funky »
« La Minette-chic »
« Le Minet des campagnes »
Le minet-disco est mis dans la catégorie minet-pop
Au début du long métrage Saturday Night Fever, le minet John Travolta fauche le persil dans les rues de Brooklyn, ainsi que la jeune femme en robe saumon.
Ici le personnage de John Travolta est celui d’un ouvrier. Une personne me disait que dans les années 1971 – 1974, dans son école, il y avait des minets « de milieu très populaire et dans des classes dites “techniques” ou “de transition” qui formaient des travailleurs manuels… » Il s’agit là de minets que l’on peut dire plus « prolétaires », très éloignés de ceux des Champs-Élysées à Paris présentés sur ce site. Je sais, je me répète, mais on croit souvent que le petit-maître est toujours né avec une cuillère en argent ou en or dans la bouche, ce qui est tout à fait faux. Dans la petite-maîtrise, on trouve de toutes les origines. En affirmant un style, le petit maître se démarque de l’emprise parentale en rentrant progressivement dans plus d’indépendance. Non seulement cela lui donne de l’autonomie, mais lui permet aussi de sortir de son milieu… de se grandir. Pour revenir à ces jeunes minets de « classes dites “techniques” ou “de transition”… », ils avaient des « chaussures à semelle épaisse, cheveux ondoyants et pantalons de tergal si moulants qu’ils n’avaient pas de poches, obligeant à ranger dans les chaussettes le peigne et le paquet de cigarettes… » « Filles et garçons portaient des pantalons marrons ou noirs, en tergal, à pattes d’éléphant, des pulls moulants à côtes en polyamide dits « italiens » (qui venaient bien d’Italie) et des blousons en skaï avec des côtes les resserrant à la taille, voire en peluche longue de couleur vive pour les filles. Les chaussures à semelle épaisse étaient généralement en griffine, un simili-cuir très bon marché, vendues chez Eram. Pour la coiffure, il faut penser à Daniel Guichard pour les garçons, et à Sylvie Vartan pour les filles. Pour la musique, c’était C. Jérôme, Claude François, Sylvie Vartan, Stone et Charden. »
Depuis le Moyen Âge au moins, on retrouve de ces minauderies, de ces jolies mines, de ces mignons et mignonnes aux allures minaudières, minaudant avec leur joli minois et des manières qui minent, mine de rien, les grises mines ! On leur donne des noms liés à leur agréable minois : mignons, mignonnes, mignards, mignaudes, mignots, mignotes, minaudiers, minaudières, midinettes, minets, minettes… et autres belles et beaux, merveilleuses et merveilleux de toutes sortes.
Évidemment, les minets du XXe siècle restent éloignés de ceux qui parcourent les rues du Moyen-Âge au XVIIIe siècle. On peut même dire que le feu de la petite-maîtrise n’est plus qu’à l’état de minuscules étincelles à partir de la Révolution de 1789. Aujourd’hui, il me semble inexistant, et je ne le vois plus que dans mes écrits…
Pour conclure cet article, ceux qui me suivent savent que je développe une philosophie à travers la petite-maîtrise. Ne voulant pas m’encombrer des déplaisants, j’ai placé les petits-maîtres fauchant le persil devant la caverne de Platon. Du coup, je me retrouve très seul ;-) Cette philosophie est très simple : Comme le dit Aristote dans son Art poétique, la première chose que fait l’être humain, avant même de naître, est de bouger. Le mouvement est à la base de toutes vies. Étudier et chercher les meilleurs rythmes, comme le font les poètes de l’Antiquité, est important. Le mouvement étant partagé par tous, je ne pense pas que l’on doive dramatiquement écarter la ‘haute’ ‘musique’ classique de la ‘basse’ populaire. D’après moi, le lieu où s’exprime le plus démocratiquement le mouvement est la rue. Chacun fait avec ses moyens. L’important est l’énergie qu’on utilise, l’objectif que l’on se donne, la volonté… Nous sommes tous égaux mais tous différents. Il n’y a pas de règles précises, si ce ne sont celles qui nous permettent de vivre en liberté, sans entraver celle d’autrui. Au moment où j’écris ces lignes, dans les rues de Paris les gens portent un masque de façon obligatoire. C’est vraiment une grande tristesse pour moi de voir toutes ces personnes uniformément bâillonnées par une dictature mondiale, et la souffrance qui découle de tout cela. Ce que je fais est un peu ce que Gilles Deleuze appelle de la « pop’philosophie », c’est-à-dire une philosophie qui, à la manière des Sceptiques de l’Antiquité, ne s’encombre pas de théories, de dogmes, de savoirs péremptoires ; car la vérité ne se cache nulle part ; elle ne se cache jamais. Elle est partout présente, et donc en chacun. Il y a assurément quelque chose d'autre au-delà du mouvement et de son corollaire : l'inanimé (le sans-mouvement). Mais cela, l'être humain ne peut l'appréhender, car l'appréhension est mouvement, ici mouvement de l'esprit. Par contre, la création est sans fin, et finalement, tout est possible ! Cette philosophie de la petite-maîtrise et de l'élégance n'est pas une invention de ma part. Elle a toujours été présente en tous ceux cherchant les meilleurs rythmes... à leur mesure... qui est alors excellente !