Jupe plissée et chaussettes : Quand la guerre rationne le fil et en donne à retordre !

Merveilleuses et merveilleux

On pourrait se demander pourquoi j'écris sur des sujets aussi futiles que les chaussettes, la mode ou les petits-maîtres, à une époque contemporaine marquée quotidiennement par la folie générale, qui mériterait peut-être que l'on se penche sur des sujets plus sérieux. Autrefois, et plus particulièrement au Moyen Âge, les apothicaires conservaient les médecines dans des boîtes en bois sur lesquelles étaient peints des sujets colorés et fantaisistes, d'une grande gaieté, légèreté, singularité, voire bizarrerie... complètement hors normes, sur lesquelles l'intelligence et l'entendement ne pouvaient 's’agripper'. Pourtant, ces récipients contenaient des herbes, résines et autres produits et préparations guérissant... très sérieux dirons-nous... Les sujets de mon blog sont gais, joyeux, étranges aussi... superficiels, colorés...

Mais retombons sur nos pieds, et revenons-en au sujet de cet article : Pendant la seconde guerre mondiale, tout manque… en particulier dans les villes où tout est rationné. Même trouver des bas est difficile. On se fabrique soi-même des vêtements avec moins de tissu. Les jeunes femmes portent des jupes simples, plissées et s’arrêtant aux genoux. Leurs jambes sont nues, ou avec une paire de chaussettes tombantes sur des chaussures à grosse semelle de bois ou de liège, quand elles n’en portent pas de plus grossières ou de simples sandales. Certaines se maquillent les jambes afin de faire croire à des bas. Les robes ou les chemisiers ont des épaulettes et s’ouvrent généralement sur le devant par des boutons. Les vestes ont de larges épaules et sont ceinturées. Les coiffures sont crantées, élevées en chignon et se dispersant sur les épaules en boucles. Toutes sortes de hauts turbans leur donnent encore davantage de volume.

Merveilleuses et merveilleux

La tenue jupe plissée et chaussettes marque aussi la fin du chic à la française. La Révolution de 1789, les suivantes, la guerre de 1870 et les deux guerres mondiales mettent à mal ce pays, sa culture et l’élégance.

Merveilleuses et merveilleux
Merveilleuses et merveilleux

Chez les hommes, au contraire, la mode vestimentaire est au large ! Mais la simplicité est présente. Le faux-col disparaît, remplacé par un col de chemise, parfois même ouvert et alors sans cravate. Le gilet est beaucoup moins fréquent qu’auparavant. La taille du pantalon est haute et le tombé droit.

Chez les deux sexes, le costume est souvent coupé dans un même tissu. On réemploie largement ; rien n’est gaspillé. Ceci est vrai jusqu’au milieu du XXe siècle et la dominance du prêt-à-porter. C’est une des raisons pour laquelle il nous reste très peu de vêtements antérieurs au XIXe siècle.

Merveilleuses et merveilleux

Ci-dessous : On note la coupe du Monsieur, ramassée en boucles sur un côté du haut du crâne, comme c’est la mode alors chez certains hommes.

Merveilleuses et merveilleux

Ci-dessous : « Consommations du jour. – Garçon ! Deux soucoupes ! » Signé « Vichy – 43 J. SENNEP ». Autrefois, dans les cafés, chaque verre avait sa soucoupe, et on payait en fonction du nombre de soucoupes. Pendant la guerre, tout est rationné. L’humoriste montre ici que même les boissons manquent. La zazou est ici blême, famélique.

Merveilleuses et merveilleux
Merveilleuses & merveilleux