Le Musée national de la Renaissance d'Écouen fête la naissance de la Renaissance française avec le double millième anniversaire de l'accession au trône de France de François Premier et de la bataille de Marignan en 1515. Mieux vaut tard que jamais.
Le choix a été fait de mettre à l'honneur une femme : la mère du roi, dans une exposition intitulée Une reine sans couronne? Louise de Savoie, mère de François Ier, se déroulant depuis le 14 octobre 2015 jusqu'au 1er février 2016.
S'il y a un point d'interrogation à « sans couronne ? » c'est que Louise de Savoie (1476-1531) fut deux fois régente du royaume de France qu'elle gouverna notamment pendant les campagnes italiennes de son fils : en 1515 !
L'intérêt de cette exposition ne réside pas seulement dans son sujet mais aussi dans la présentation de divers objets d'art révélant la qualité des arts décoratifs à cette époque : tapisseries, orfèvrerie, céramiques etc., intérêt que l'on peut prolonger en visitant le reste du musée et sa collection exceptionnelle présentée dans un lieu qui ne l'est pas moins... mais j'en reparlerai.
Cependant dans toutes les expositions que j'ai vues sur François Premier et la Renaissance française cette année, je ne retrouve pas la modernité de cette époque, son élan humaniste, l'Influence de l'Italie sur tous les arts décoratifs français, la nouvelle impulsion créée par cette découverte, le développement important des arts et des lettres, les choix pris par le nouveau souverain (tolérance religieuse mais refus de l'iconoclasme...), le faste, la mode, les fêtes somptueuses etc. Au sujet des fêtes, cette année aucune n'a été envisagée pour commémorer ce millième anniversaire... Enfin tout cela est franchement morne...
Mais l'exposition vaut le détour ! On suit la vie de Louise de Savoie. La première partie commence avec son mariage en 1488 avec le comte d’Angoulême, et se poursuit jusqu'en 1504. La seconde la présente comme la mère de l’héritier du trône de France (1505-1515). La troisième commence avec le règne de son fils, et la distingue comme une femme politique d'envergure, deux fois régentes en 1515-1516 et 1525-1516. La quatrième (1526-1531) se poursuit jusqu'à son décès. Soixante-douze œuvres sont ainsi présentées.
Première photographie : Tenture commandée vers 1530, de l'Histoire des Gaules avec Hercule de Libye, dixième roi des Gaules.
Photographie de gauche : Buste en terre cuite émaillée de François Premier par Girolamo della Robbia (1488-1566) datant d'avant 1529.
Photographie de droite : Épée de François d'Angoulême, futur François Premier, d'avant 1514, en acier forgé, gravé et doré, bronze, or ciselé et émaillé.
Photographie de gauche : Enluminure par Robinet Testard, en pleine page, de Les Héroïdes d'Ovide, d'après une traduction d'Octovien de Saint-Gelais. Ce manuscrit a été commandé en 1597 par Louise de Savoie.
Photographie ci-dessous : Ces médaillons en pierre sculptée, provenant des décors de la cour de l'hôtel d'Alluye construit à Blois entre 1498 et 1508, révèlent que, comme au Moyen-âge, à la Renaissance les statues de pierre étaient peintes comme certains autres des éléments des décors architecturaux. C'est important de le dire, car aujourd'hui les restaurations s'attachent à nettoyer les façades des bâtiments de ces époques et leurs sculptures en détruisant les dernières traces de polychromies, soustrayant la possibilité de les retrouver dans le futur.
Photographies ci-dessous : Quatrième salle de l'exposition.