Articles avec #l'amour catégorie

Les tapisseries de la Dame à la Licorne

MonSeulDesirInscriptionLes six tapisseries de la Dame à la Licorne viennent d'être restaurées. Elles sont présentées dans leur nouvel écrin au Musée de Cluny à partir du 18 décembre.

MonSeulDesir500Photographies : « Tenture de La Dame à la licorne : « Mon seul désir ». Vers 1500. Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge. © RMN-Grand Palais / Michel Urtado. »

On remarque que le bas de la tapisserie est beaucoup plus clair que le reste. Il s'agit de la partie restaurée au XIXe siècle. Comme quoi les couleurs employées au XVe siècle sont de bien meilleure qualité ! « Les analyses réalisées en cours de restauration ont permis de mesurer le gain d’intensité et  d’identifier les colorants naturels : la garance pour le rouge, la guède pour le bleu, la gaude pour le jaune, ou bien encore l’orseille, variété de lichen, pour les violacés.  »

Les personnages sont debout sur un tertre clos placé au milieu d'un fond rouge aux mille fleurs reconnaissables : pâquerettes, compagnons blancs, pensées, véroniques etc. Des animaux s’ébattent, des lapins, une chèvre, un agneau, un chien avec un collier, un oiseau dans une étrange position et un faucon attaché à la tapisserie. Le tertre est lui aussi parsemé de fleurs. Le sol est bleu ainsi que la tente sur laquelle est inscrit en lettres d'or : « Mon seul désir ». La Dame semble en sortir. Elle est blonde avec une coiffure à houppe (sa servante aussi). Elle porte une robe cramoisie au dessus d'une autre en brocart. Un voile enveloppe le brocart de ses manches. Elle est couverte de bijoux et une profusion d'autres sont placés par elle dans un coffre tenu par sa suivante. Un chien regarde droit devant. Il est sur un coussin de brocart posé sur un banc. Aux pieds de la Dame est assis un petit singe. Un lion et une licorne tiennent le blason (qui permet d'identifier le commanditaire) et gardent ouverte la tente. Quatre essences d'arbres sont présentes : chêne, pin, houx et oranger.

Les cinq autres tapisseries représentent les sens : le Goût, l'Ouïe, la Vue, l'Odorat, le Toucher.

MonSeulDesir2-1-300.jpgCette allégorie aurait été commandée par Antoine II Le Viste (vers 1470 -  1534), magistrat et administrateur français issu d'une vieille famille de Lyon originaire de la vallée de la Bresle en Picardie. Il est possible qu'elles fassent partie originellement d'un ensemble plus conséquent.

La lyonnaise Dame à la Licorne est une des trois grandes dames de Paris, avec la Joconde du Louvre, une italienne, et Notre Dame (l'église bâtie sur un temple semble-t-il dédié à Isis l'égyptienne : Paris = Bar Isis = La barque d'Isis).

MonSeulDesir2-2-300.jpgCet ensemble de six tentures est dans la tradition courtoise médiévale où on n'établit pas de différence entre l'amour spirituel et le charnel. La Dame est la conséquence tangible de l'Amour divin et les sens son exaltation. A travers eux se révèlent l'infini et la profusion, l'abondance créatrice. Les sens sont l'expression de la divinité. Pour vivre cette extase pleinement sont nécessaires l'apprentissage du plaisir courtois et de la grandeur d'âme emprunte de finesse qui permet de déceler en toutes choses son bonheur et rendre grâce par la beauté à la beauté et à travers elle à la magnificence de la création. On est dans la communion de l'esprit avec les sens et ce qu'ils appréhendent. À travers l'autre, la Dame, c'est l'esprit qui se réalise et se voit. La matière et l'autre font office de révélateurs de l'esprit en soi-même et en retour celui-ci devient matière : « à mon seul désir », et profusion. Le concept même de différence s'est évanoui. On est une seule âme. La Dame et son Ami et/ou son environnement ne sont plus qu'un. Les différences physiques ne sont là que pour exalter l'Amour.

Dans l'article intitulé Le bas Moyen-âge : Fin amor et Art français ou francigenum opus j'écris sur la Fin'amor.

Photographies ci-dessous : « Tenture de La Dame à la licorne : La Vue. Vers 1500. Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge. © RMN-Grand Palais / Michel Urtado.  »LaVue3-2-300

Voir les commentaires

L'embrasseur

ReconciliationNormandeRecadre650lmVoici le troisième article sur le baiser (les précédents : Les baisers, Bicher et baiser). Celui-ci présente le chapitre 112 de Tableau de Paris (plus de mille chapitres en douze volumes publiés de 1781 à 1788) de Louis-Sébastien Mercier (1740 - 1814) intitulé 'Baisers, embrassades.'

« CXII.
Baisers, embrassades.

L'on embrasse très-facilement à Paris, rien de si commun que cette marque extérieure d'affection. Il y a de ces embrasseurs auxquels on ne s'attend pas, qui vous provoquent ; et c'est quelquefois un homme indifférent, oublié, presqu'inconnu, qui vous serre entre ses bras au détour d'une rue.
ReconciliationNormandeRecadreDetail1a-300lmTantôt il y a incertitude, tantôt il y a suspension, et tantôt l'accolade se fait pleinement et de bonne grâce. Cependant on ne sait trop quand et qui l'on doit embrasser : tout cela se règle par le caprice ou l'appel. L'un sollicite une accolade que l'autre esquive ou retarde, parce qu'il n'y songeait pas ou parce qu'il a quelque chose dans l'âme, qui s'y oppose.
On s'embrasse dans les rues, dans les maisons. Parmi la bourgeoisie, on court embrasser les femmes qui s'y attendent. Une mère se présente, on la baise sur la joue, et la jeune fille n'a qu'une révérence. Une autre fois on serre bien fort la mère, pour avoir le droit de poser sa joue contre celle de sa fille.
Il est des embrasseurs impitoyables, qui épouvantent les demoiselles avec leurs baisers appuyés, tandis que l'homme délicat, craint d'effleurer cette jeune peau ; il redoute l'approche, c'est-à-dire, l'étincelle ; il est trop sensible pour imiter ces museaux épais, qui vont tomber sur ces visages de roses : c'est une pierre qui tombe sur un pot de fleurs. L'homme sensible ne craint rien tant que d'embrasser une femme sur la joue en public. Il vaut mieux ne pas toucher sa main, que dis-je ! le bout de sa robe, que d'avoir un témoin.
Les femmes se baisent toujours vivement en présence des hommes, mais c'est une agacerie ; elles veulent montrer leur tendresse et combien elles sauraient rendre douce cette faveur. Ces baisers redoublés sont artificiels ; l'œil n'est pas d'accord avec la bouche : le baiser a beau crépiter, il n'est ni abandonné ni dérobé.
ReconciliationNormandeRecadreDetail2-300lmIl devrait être défendu d'embrasser de jeunes enfants. Des physionomies bourgeonnées, des nez barbouillés de tabac, des barbes dures s'emparent de ces visages délicats, sans craindre de ternir le velouté d'une peau douce et fraîche. On ne porte point la main sur les meubles d'un homme, et l'on applique la bouche sur la joue de sa fille âgée de cinq ans ! Les gens qui se précipitent sur les enfants, m'ont toujours paru manquer d'une sensibilité délicate. On croit presque voir le vice qui embrasse l'innocence.
En Angleterre, les hommes ne s'embrassent point ; ils se prennent la main, se la serrent, sans ôter le chapeau ni faire des courbettes, comme nous voyons dans les rues, où les deux personnages semblent jouer un rôle. Mais lorsqu'on est présenté une femme, on la baise, non sur le visage, mais sur la bouche ; c'est un vrai baiser qu'on lui donne. Une Anglaise, accoutumée à être ainsi saluée, trouverait insignifiant et même insultant le salut de l'étranger, qui se contenterait de poser sa joue contre la sienne.
Le premier jour de l'an est marqué chez nous pour tous ces baisers d'usage et d'étiquette. Que de caresses on se fait en public ce jour-là ! Mais voyez ces embrasseurs : plus ils étendent les bras, moins ils sentent.
Toutes ces froides embrassades, images imparfaites d'une faveur précieuse, quand le cœur la donne et la reçoit, devraient être à jamais supprimées. On dirait que le Parisien est très-chaud en amitié ; et presque toujours l'homme qu'il embrasse avec tant de zèle, n'est ni ne peut être son ami. »

Photographies : Gravure provenant de la revue révolutionnaire de la fin du XVIIIe siècle (journal publié de 1789 à 1794) Révolutions de Paris (« N° 157 Pag. 49 ») titrée « Réconciliation Normande » avec pour légende : « Le 7 juillet 1792 sur la motion perfide de M. Lamourette Évêque de Lyon qui proposa d'oublier toute haine d'opinion ; aussitôt une grande partie des membres s'embrassent. » Elle est gravée par « Dalencour ».

© Article et photographies LM

Voir les commentaires

L'amour

SentimentsdAmourTitre300almEn France la musique de l'amour s'est jouée sur tous les tons, toutes les variations, depuis le libertin jusqu'au religieux versé dans l'amour de son prochain.

Le XIIe siècle est particulièrement connu pour cela, avec ses premiers troubadours qui chantent l'amour courtois, et un foisonnement spirituel qui se répand de France dans toute l'Europe (avec ses ordres monastiques, son gothique ...).

La galanterie remplace la Fin'Amor ('l'Amour fin') médiévale à partir du début de l'époque moderne jusqu'au XIXe siècle avant de disparaître avec la fin des gentilshommes. De même l'amour chrétien est remplacé progressivement après la Révolution par des notions de solidarité.

Dans la politesse aussi il est question d'amour. On apprend à s'effacer face à son prochain, à lui donner la première place.

La politesse, la galanterie, la courtoisie … tout cela nécessite une conscience aiguë de ce qu'est l'amour. C'est pour cela que les manuels de savoir-vivre, de l'honnête femme ou homme, des XVIIe et XVIIIe siècles, font souvent référence à la religion chrétienne qui comme pour le culte de Notre Dame (de la dame de la fin'amor) reprend des thèmes qui lui sont antérieurs.

Certaines précieuses appellent l'Amour : « Le dieu de la propreté, de l’invention et de la galanterie ». Il y a là la notion de propreté qui implique celle du corps, de l'âme et des sentiments, une apparence soignée dans l'accoutrement et les manières, un esprit fin, honnête, clair, exempt de turpitudes. La finesse est l'apanage de l'invention, comme le sont notamment l'intelligence, l'art, la science, la liberté, la nouveauté et la modernité. Quant à la galanterie, elle sous-entend le plaisir, la joie, la courtoisie, le jeu amoureux ... Évidemment la définition que propose ces précieuses est beaucoup plus subtile ; mais aujourd'hui il est difficile de trouver à Paris de tels esprits pouvant éclairer une telle définition.

Voici une jolie photographie d'une peinture du XVe siècle représentant 'Hélène rendant visite à Olivier malade d'amour'.

Photographies : Sentiments d'Amour, Tirés des Meilleurs Poètes. Par le Sieur Corbinelli. Seconde partie. Paris, Charles de Sercy, 1665. La photographie du dessous représente le début d'un poème de Paul Pellisson (1624 - 1693).

SentimentsdAmourPopesiePelissonDebut300lm.jpg© Article et photographies LM

Voir les commentaires

Piasa : Mobilier Haute-Époque.

sarcophage640Photographies : « Sarcophage à strigiles en marbre blanc. Cupidon et Psyché. La face est sculptée au centre, entre deux pilastres cannelés, d'une scène représentant Cupidon nu, ailé, enlaçant Psyché, jambes croisées, vêtue d'un drapé, entre deux panneaux latéraux de strigiles. À chaque extrémité, un Éros de face, nu, ailé, tenant une corne d'abondance. Chaque côté est gravé de deux boucliers croisés ornés de volutes. Art Romain, IIIe siècle. Longueur : 202,5 cm. Hauteur : 49 cm. Profondeur : 59 cm. […]
sarcophagedetail-300Le mythe de Cupidon et Psyché apparaît dans le roman d’Apulée, Les Métamorphoses ou l’Âne d’or (ca. 150 de notre ère). Psyché était la fille d’un roi, et avait deux sœurs, toutes trois d’une extrême beauté, celle de Psyché supérieure. Tandis que ses sœurs avaient trouvé des maris, personne n’osait la demander en mariage. Vénus, jalouse de la beauté de la jeune fille, ordonna à Cupidon de la rendre amoureuse du mortel le plus méprisable. Remplissant sa mission, le jeune dieu, se blessant avec l’une de ses propres flèches, en tomba lui même amoureux. Désespéré de voir sa fille sans époux, le père de Psyché consulta la pythie de Delphes. Celle-ci conseilla de parer la jeune fille comme pour un mariage et de l’exposer au sommet d’une montagne où un terrible monstre en prendrait possession. Résignés, ses parents suivirent l’oracle. Psyché, seule au sommet du rocher, se sentit emportée par les airs ; soutenue par le vent Zéphyre, elle fut déposée sur une pelouse de gazon tendre. Lorsqu’elle se réveilla, elle se trouvait dans le jardin d’un magnifique palais d’or et de marbre. Dans la nuit, son mystérieux époux (Cupidon) la rejoignit, caché par l’obscurité. Toutes les nuits, il lui rendit visite et lui demanda de ne jamais chercher à voir son visage, ni à connaître son identité. Les deux sœurs de Psyché, folles de jalousie face à la richesse et au bonheur de leur sœur, la persuadèrent que l’inconnu n’était autre qu’un monstre qui finirait par la dévorer. Terrifiée, elle profita du sommeil de son amant pour allumer une lampe ; mais une goutte d’huile tomba sur l’épaule du dieu, qui se réveilla et s’enfuit, furieux d’avoir été trahi. Psyché partit alors à sa recherche, en errant de temple en temple. Au palais de Vénus, celle-ci la soumit à différentes épreuves comme esclave, la dernière la plongeant dans un profond sommeil pareil à la mort. Cupidon, toujours épris de Psyché, la réanima de la pointe d’une de ses flèches et la conduisit devant Jupiter qui annonça leur mariage. En buvant l’ambroisie, elle devint immortelle, l’Amour (Cupidon) et l’Âme (Psyché) furent ainsi réunis pour l’éternité. » © Piasa.

La maison Piasa, assistée de l'experte Laurence Fligny, disperse le 2 octobre 2013 à Drouot Richelieu (Paris) un ensemble de mobilier, objets d'art et de bel ameublement principalement de Haute Époque provenant en particulier de la succession de l'antiquaire Jean Rimbault-Joffard. Le catalogue est visible ici.

Photographies du dessous : « Cassone [coffre] de mariage de forme tombeau à décor a pastilla, doré et en partie polychromé. Façade à deux panneaux longitudinaux présentant les bustes des époux se faisant face dans des médaillons sur fond d'arabesques ; au centre, armoiries entourées d'une guirlande de laurier cantonnée de grandes rosaces ; frises à décor de candélabres, de rinceaux feuillagés et de volatiles ; côtés reprenant le même décor munis de poignées en fer forgé ; pieds griffes en façade. Italie, Toscane, XVIe siècle. Hauteur : 74,6 cm. Longueur : 183,5 cm. Profondeur : 53 cm. » © Piasa.CASSONE2-500

Voir les commentaires

L'art d'aimer au Moyen-âge

carole300La bibliothèque de l’Arsenal à Paris nous a gratifiés jusqu’à la semaine dernière d’une très belle exposition intitulée L’Art d’Aimer au Moyen-âge. Celle-ci est toujours visible ici.

Voir les commentaires

Dais du trône de Charles VII

Dais Charles VII 300Photographies : Dais du trône de Charles VII (1403-1461). Tapisserie du deuxième quart du XVe siècle, de laine et soie, de 292 x 285 cm, acquise récemment par le musée du Louvre. © Alain Speltdoorn. Il s'agit d'un travail très fin comme le montre le détail des drapés et d'une aile. Les couleurs sont particulièrement bien conservées. Du reste beaucoup de tapisseries médiévales sont d'une qualité polychrome exceptionnelle. Les tapisseries de la Dame à la licorne du XVe siècle en sont une preuve : seules les restaurations du XIXe ont des couleurs passées par le temps alors que celles originelles sont d'une fraîcheur remarquable (comme on le voit très bien ici  la partie inférieure étant une restauration du XIXe).
Dais Charles VII detail1 gauche 300Voici un extrait du communiqué de presse concernant l'acquisition du dais du trône Charles VII par le musée du Louvre :
« Ce dais, inconnu jusqu’en 2008, semble être l’unique vestige médiéval d’une tapisserie surmontant un trône royal.
Unique par son iconographie et sa destination primitive, exceptionnelle par son intérêt historique, cette tapisserie, classée trésor national, est un des chefs-d’œuvre de la tapisserie française. Elle rejoint au Louvre le portrait de Charles VII par Fouquet, dans l’ancienne résidence des rois de France, au cœur de ce Paris que Charles VII reconquit en 1437. Réalisé probablement par Jacob de Littemont, le Maître de la verrière de l’Annonciation, pour Charles VII, le dais présente, sur un fond rouge vermeil orné d’un grand soleil d’or et d’une multitude de petits soleils, deux grands anges en vol, vêtus d’une tunique bleue semée de fleurs de lys, et tenant une couronne gemmée sommée de l’emblème royal. Ainsi, lorsque le roi était assis sur son trône, apparaissaient derrière lui deux anges qui descendaient du ciel pour le couronner, affirmant l’essence divine de sa royauté. La tapisserie illustre ainsi la légitimité royale de Charles VII, le « petit roi de Bourges », sacré à  Reims sur les injonctions de Jeanne d’Arc en 1429.
L'acquisition de ce « trésor national » a été rendue possible grâce à la Société des Amis du Louvre ... »
Le Louvre possède d'autres exemples de tapisseries du XVe siècle comme L'Offrande du coeur. L'offrande du coeur est une symbolique courtoise de la fin amor médiévale.
Le musée des Arts décoratifs de Paris a aussi de très belles oeuvres telle la tapisserie représentant Charles d'Orléans et Marie de Clèves. Charles d'Orléans (1394-1465), père de Louis XII de France (1462-1515), est un poète très intéressant car sa poésie fait le lien entre l'ancien français et le français actuel. Elle est plus lisible, bien qu'encore difficile, pour ceux qui n'ont pas de notions d'ancien français, que celle des poètes de la fin'amor des XIIe au XIVe siècles. On peut la lire sur www.gutenberg.org ; mais il existe des éditions contemporaines proposant des traductions des mots ardus permettant une parfaite lecture.
Le musée national du Moyen-âge de Paris (Hôtel de Cluny), possède aussi de très nombreuses tapisseries avec par exemple ces thèmes qui restent chers aux beaux-arts français par la suite comme : Scènes galantes ;   La Promenade ;   Le Bain.
Enfin des musées du monde entier conservent des teintures médiévales du XVe siècle.

Voir les commentaires

Objets de l'art populaire offerts lors de mariages

marmite de mariage du XVIIIe siecleLes cadeaux offerts lors de mariages portent en eux une richesse qui dépasse la simple valeur de l'objet en lui-même. Ils sont les témoins de la vie de couples, de familles, de communautés, de terroirs, de traditions. J'en parle dans l'article Symbolique des iconographies des cadeaux de mariage aux XVIIe et XVIIIe siècles. En voici présentés quelques-uns du site de l'experte en art populaire Mme Marine Houze : www.folkcollection.com.

Photographie 1 : « Marmite de mariage tripode en fonte de fer, portant l’inscription : « ie suis a sieur iean ribaucour marchand demeurant a naney et margueritte mulnotte 1726 ». Décor de deux oiseaux, d’une croix de Lorraine, d’un soleil et d’un cœur enflammé. (Fêlure réparée.) Début du XVIIIe siècle H : 24,2 - D : 26,6 cm »

heureux ce jour deux coeurs unis par l’amourPhotographie 2 : « Plat circulaire en étain gravé de deux cœurs flamboyants couronnés et d’emblèmes de peintre en bâtiment : peintre au travail en haut d’une échelle double, trophée d’instruments dont bidon de peinture, brosses, couteau à enduire. Légende “heureux ce jour deux coeurs unis par l’amour” “edouard pira et jeannette vervoort maries à lambersart le 5 février 1870”. Poinçon d’Albert et Mullié à Lille. XIXe siècle D : 35 cm »

gobelets de mariagePhotographie 3 : « Deux gobelets de mariage en cristal taillé et gravé. Sur l’un, autel de l’Amour surmonté de deux colombes tenant une couronne, et le chiffre « GC ». Sur l’autre, un autel de l’amour, le chiffre « DC » ainsi qu’un angelot et une colombe tenant une guirlande surmontée d’un cœur flamboyant. XIXe siècle H : 9,5 cm »

coffret vers 1800Photographie 4 : « Coffret en épicéa, assemblé à queues d’aronde découvertes à décor sculpté rehaussé de polychromie. En façade, cœur couronné entre deux fleurs stylisées. Sur les côtés, un cœur. (Fente.) Savoie, circa 1800 H : 26,6 - L : 61,5 cm ». Ce genre de coffret n'est pas obligatoirement offert pour un mariage mais il peut être celui dans lequel on met une partie du trousseau de la jeune mariée.

Voir les commentaires

Pour fêter le Printemps : Les simples, trésors de notre patrimoine.

saponaire.jpg

Certains trésors faisant partie de notre patrimoine sont disponibles gratuitement en quantité. Les plantes sauvages sont de ceux-ci et abondantes. On les utilise depuis des millénaires pour leurs propriétés. On les appelle ‘simples’ lorsqu'on veut accentuer leur caractère médicinal. Comme pour les objets d'art, il faut avoir certaines connaissances pour les aborder. Il y en a de communes ; d'autres sont rares. Envisageons une partie d’entre elles : les plantes dédiées à l’amour, et trois en particulier. Aux doses adéquates et moments appropriés, elles apportent équilibre et joie. Il s’agit de la berce, de l’orchis mâle et du tribule terrestre. La BERCE (Heracleum sphondylium) est emblématique. Elle se rencontre en quantité en région parisienne. Son effluve et son goût sont caractéristiques. Il est conseillé d'en user avec intelligence, car il est contrindiqué de s’exposer au soleil après l’avoir ingurgitée. Les orchidées, moins fréquentes, ont de multiples variétés qui parsèment l’hexagone. Il ne faut pas les ramasser, car la plupart sont rares. De plus elles ne fleurissent que quelques semaines par an. Souvent discrètes, on les remarque peu parmi les autres fleurs de la fin du printemps et du début de l’été. Mais quand on le fait, c’est réjouissant. L’ORCHIS MALE (Orchis mascula L.) est une plante à protéger particulièrement car très peu fréquente, poussant lentement et ne résistant pas au pillage. Mais on peut essayer de la cultiver. Des orchis, on utilise les tubercules pour en faire une farine alimentaire : le salep. La troisième plante, parmi beaucoup d’autres, est le TRIBULE TERRESTRE ou croix de Malte (Tribulus terrestris) que l’on rencontre dans les Landes du sud-ouest et dont certaines pharmacopées chinoises emploient les fruits. Et si ces frêles végétaux peuvent nous offrir l’amour, donnons leur le notre, en respectant tout simplement la terre et ses simples ; en nous rappelant qu’elle est là, à nos pieds ; que nous devons chérir les éléments qui la constituent. Un petit geste d’amour pour rappeler que nous faisons partie d’un tout et que certaines choses ne doivent pas se monnayer comme l’air ou l’eau.

Photographie Wikipedia de la Saponaire officinale (Saponaria officinalis). Il y a des siècles, voir des millénaires que la saponaire est utilisée pour se laver : le corps, le visage, les cheveux, l’intérieur de l'organisme et les vêtements. Aujourd’hui on s’en sert pour les mêmes usages et notamment pour nettoyer les tissus anciens les plus fragiles. Il s’agit d’une plante avec de très jolies fleurs aux teintes variant du blanc crémeux au rose pourpré. On la trouve en France dans de nombreux endroits comme en région parisienne, dans les champs ou sur les bords des chemins. Un grand nombre (pas toutes) des fleurs sauvages que l’on croise dans la nature sont les mêmes qu’il y a des millénaires. De les voir, de les reconnaître, de les aimer, c’est communier avec notre patrimoine comme on le fait avec les œuvres d’art anciennes.

Voir les commentaires

L’Eventail et l’Amour au XVIIIe siècle

lesfleursdelamour300.gif
Les fleurs de l'Amour, France, Circa 1780.
Éventail en soie peinte à la gouache d'un cartel central représentant un couple "uni" et heureux. Les plis latéraux sont agrémentés d'espaces libres traités en catgut. Monture en ivoire, sculptée et repercée, panaches à cliquant de nacre et de feuilles métalliques de couleur.

L’éventail a de nombreuses fonctions. Il distrait, permet de se rafraîchir, de communiquer, de dissimuler (un sourire, une impatience …) ... Le vent que par son intermédiaire on crée est souvent celui de l’Amour. Les effluves qu’il transmet sont celles du plaisir et de la joie. Des exemples d’une grande beauté nous ont été transmis, comme ceux présentés ici, proposés par :

Le-Curieux.jpg

lasaisondesamours300.gif
La saison des amours, France, Circa 1780.
Eventail plié. Feuille de parchemin peinte à la gouache d'une scène de liesse dans le parc d'un château. De nombreux couples s'affairent, les bouquets fleurissent... Revers peint à la gouache sur papier d'une invitation galante. Très fine monture en écaille, repercée, sculptée et appliquée de feuille d'or. Au centre un cartel présente un couple se faisant face avec au centre un grand bouquet de fleurs.

Voir les commentaires

Les Baisers

HYMNE AU BAISER

Don céleste, volupté pure,
de l'univers moteur secret,
doux aiguillon de la nature,
et son plus invincible attrait,
éclair, qui, brûlant ce qu' il touche,
par l' heureux signal de la bouche,
avertit tous les autres sens ;
viens jouer autour de ma lyre ;
qu'on reconnaisse ton délire
à la chaleur de mes accents.
Tu vas sur tes sujets fidèles
dispersant des flèches de feu :
tu nourris de tes étincelles
le flambeau de l'aveugle dieu...
Dorat, Claude-Joseph (1734-1780),
Les Baisers, suivis du mois de mai, Poëme, Genève (Paris, Cazin), 1777.
baisers.jpg
 

Voir les commentaires

Merveilleuses & merveilleux