Le mercredi 1er déc. 2010, à 14h00, à Paris (Drouot - Richelieu) la maison Libert Damien présente à la vente un ensemble de dessins et tableaux anciens et modernes, ainsi que des objets d’art et du bel ameublement. J'ai choisi de vous présenter cette « Statuette de SITATARA assise en padmasana sur le lotus en bronze doré, tenant les tiges des lotus. Tibet XIXe siècle. HAUT. : 15,5 cm. » Les photographies ont été faites à partir de celle du catalogue. Sitatara est aussi appelée Tara blanche. Ce nom provient du sanscrit. 'Sita' veut dire 'belle' : 'belle Tara'. Elle symbolise dans la mythologie tantrique tibétaine l'activité de pacification, et accorde plus particulièrement la longévité et la santé tout en étant une manifestation de la compassion. Voici d'autres exemples de ses représentations : XIVe siècle, détail, XVIIe siècle.
L'iconographie tibétaine est très codifiée. Chaque mesure, chaque attribut ont une signification. Parmi les oeuvres d'art tibétaines recherchées sont celles qui au-delà de cette codification ajoutent une finesse, un savoir (non palpable) exprimant une réelle connaissance méditative, une liberté pouvant se dévoiler de différentes manières, par exemple par l'étonnement que son traitement suscite, par l'utilisation de l'or ou des couleurs, dans l'expression d'un mouvement, parfois presque imperceptible, un drapé, une finesse d'exécution, le visage et surtout les yeux généralement 'ouverts' (c'est à dire dessinés) par une personne 'accomplie'. Tous ces objets, ayant un but méditatif, ont une fonction de transcendance. Ils sont aussi 'chargés', non seulement par des personnalités qui placent dans les statues des prières ou autres 'grigris' et bénissent les peintures, mais aussi par les méditants qui les ont sur leur autel, par la lignée de transmission à l'origine de cette représentation, et d'autres éléments qui font que certains de ces objets sont ou ont été de véritables révélateurs. Des personnages tibétains sont connus pour avoir cachés de ces objets ou textes afin qu'ils révèlent plus tard à celui qui les découvre ou les voit une sagesse en adéquation avec l'époque, ou afin que des lignées ou des enseignements qu'ils savent perdus puissent revivre dans des moments plus propices par l'intermédiaire du découvreur attitré de ce ou ces trésors. On appelle ceux-ci des tertöns (voir Wikipedia). La seule vue d'une statue cachée, d'une peinture, d'un texte … peut ramener la mémoire à celui (ou celle ou ceux) à qui cet objet est destiné. Certains de ces trésors peuvent même être cachés dans le rêve d'une personne future ou éloignée, dans son esprit etc.
Iconographies :
Yeux 'ouverts' : Anonyme - Lozang Gyatso - Lobsang Gyatso.
Apparition : Apparition de Tsong-kha-pa (1357-1409) à son disciple mKhas-grub dge-legs dpal-bzang (1385-1438).
Postures : Manjushri, boddhisattva de la Connaissance - Musée Guimet. XIIIème siècle. Cuivre doré et incrusté.
Anonyme. Laiton doré.
Bodhisattva Avalokitésvara. XVIème siècle. Laiton doré. Musée Guimet.
Anonyme. XVIIème siècle Cuivre doré. Musée Guimet.
Pour conclure cet article voici Vaiçravana (le dieu des richesses).
… Tara blanche
Vendredi, 26 Novembre 2010