Drôles de pistolets XII : La gaieté et l’humour

Merveilleuses et merveilleux

Pour illustrer cet article, rien de tel que des caricatures de drôles de pistolets ‘pas drôles’.

Merveilleuses et merveilleux

« Quand ils ne sont pas bien drôles, ils sont bien tristes. » Dessin de Gavarni, provenant de Les Gens de Paris « En Carnaval » et « Gravé par Brugnot ».

Nombreuses sont les richesses qui ne nécessitent pas d’avoir des biens matériels et de l’argent. C’est le cas notamment de l’humour… dont on ne devrait jamais se passer ! Celui dont je parle ici est bien sûr bienfaisant, ne causant aucun dommage… mais au contraire apportant un sourire, voire de la franche rigolade. Quand il se moque, c'est avec amour.

L’humour est comme une lumière allumée dans la nuit. Lorsqu’il fait sombre et que l’on cherche à y voir, pourquoi voudrait-on s’enfoncer encore davantage dans la nuit ? Éclairons ! Même une petite étincelle, un ver luisant, une étoile ou un clair de lune apporte du réconfort… Ne boudons pas notre plaisir… pratiquons sérieusement la gaieté !

Il existe une très grande diversité de rires, certains exprimant la folie, d’autres la méchanceté… mais je me répète : il n’est pas question de cela ici, car ce ne sont pas des manifestations de richesses. Je parle de la ‘vraie’ joie, qui elle-même possède de multiples nuances, des plus diffuses aux plus franches, des plus fines aux plus directes…

Il s'agit d'un élément important de la mode. C’est pour cette raison que, pour ce qui concerne le XIXe siècle, c’est souvent dans les caricatures que je trouve les témoignages les plus intéressants des tendances du jour. Les ouvrages se destinant exclusivement à la mode manquent souvent d’humour, alors que leurs sujets expriment habituellement une certaine joie de vivre, de la fantaisie voire de la dérision… volontaires ou involontaires… mais toujours présentes… Dernièrement, dans la série ‘Drôles de pistolets’, j’ai présenté dans ce blog plusieurs artistes du XIXe siècle ayant fait des ‘peintures’ humoristiques des modes de leur temps, avec une verve qui du reste ne se limite pas qu’à ce domaine, mais un peu à tous !

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Illustration du Petit journal pour rire, n°387, de 1882 : « CAFÉS-CONCERTS, – par A. Grévin. » « TÊTE D’EXPRESSION. Celui-là, avant n’était pas drôle… Depuis qu’il s’est mis à chanter Petits oiseaux, Petite fleur, il est excessivement drôle. »

L’humour est un élément fondamental de la société française du XIXe siècle… qui semble avoir disparu de celle d’aujourd’hui… Ne cherchons pas pourquoi. L’humour n’est pas non plus une méchante bataille rangée ! Laissons les explications aux ignorants et les conflits aux belliqueux, et montrons quelques drôles de pistolets de carnaval !

Le carnaval est un moment favorable à l’humour gras… comme le mardi du même nom… et au ‘chamboule tout’.

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« Spécimen du vrai Chicard ». Estampe provenant de Physiologie du Chicard par Charles Marchal, « Dessins Par Gavarni, Daumier, Travier et Monier », Paris, 1842.

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« POCHADES DE CARNAVAL. Vois-tu, si ton maître est bien content de toi et si tu as le prix de sagesse cette année ! je te laisserai déguiser en paillasse !… l’année prochaine !!… » Estampe publiée par « La Mode 31 décembre 1841 ».

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Estampe de Le Carnaval de Paris par Guillaumot d’après un dessin de Gavarni.

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« V’là un gueux de petit pékin qui se divertit au bal comme un grain de plomb dans du champagne. » Estampe de Les Débardeurs, par Dujardin d’après un dessin de Gavarni.

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« – C’est un diplomate… – C’est un épicier… – Non ! c’est un mari d’une femme agréable. – Non ! Cabochet, mon ami, vous avez donc bu… que vous ne voyez pas que mosieu est un jeune homme, farceur comme tout, déguisé en un qui s’embête à mort. » Estampe de Le Carnaval de Paris par Lavieille d’après un dessin de Gavarni.

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« C’est d’main matin qu’mon tendre époux va beugler : Ah ! Mais… zut ! Ce soir j’suis Simonienne, enfoncé l’conjugal. » Estampe de Les Débardeurs, par Baba et Gélard et d’après un dessin de Gavarni.

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« LES "PETITS JOYEUX" » : « – Heureusement nous sommes là pour faire revivre la vieille gaieté française. » « Dessin de Gerbault », Henry Gerbault (1863 – 1930), provenant de la revue Le Rire du 2 juin 1900.

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