Le 21 juin à l'Assemblée nationale a eu lieu le vote sur le Projet de loi relatif à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine. L’ensemble du texte a été adopté. Le compte-rendu intégral indique : sous les « Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain. » Mercredi prochain, 29 juin, ce sera au tour du Sénat de voter.
Tout est question de point de vue. Du mien, simple spectateur, ce projet de loi est une chose... Oui une chose, une sorte de truc, sans forme et gluant qui, comme une gelée, garde sa consistance molle tout en épousant la forme du terrain où il se déplace, un bidule immangeable... une sorte d'oeuvre d'art contemporaine du n'importe quoi, avec laquelle se sentent à l'aise, et que défendent, ceux qui font n'importe quoi.
Cet honni ONI (objet non identifiable) va bientôt être une loi. Le texte a été conçu par une ministre de la Culture, présenté par une autre et clôt par une troisième. Au départ avec ses 46 articles cousus côte à côte, comme l’habit d'Arlequin, c'était un véritable foutoir. Maintenant avec ses dizaines d'articles supplémentaires il est devenu une chose, un machin, une gl!ur?p ! qui se pose nonchalamment devant la réalité et la cache de son obésité.
La réalité en France c'est, dans le désordre :
- La continuité de la baisse des services culturels publics ;
- Un environnement culturel français en déliquescence (tout autant que l'environnement naturel) ;
- D'innombrables nominations dans le secteur public à des hauts postes culturels de personnes n'ayant aucun bagage culturel ;
- Un raz-de-marée des cultures américaine et musulmane ;
- Des partenariats public-privé qui privent ce pays notamment d'un élan culturel source d'emplois et de rayonnement ;
- Une marchandisation de la culture soutenue par l'Union européenne, imitée de l’américaine, à travers notamment une aide publique au développement des fondations privées ;
- Des partenariats scandaleux, comme avec le Louvre Abu Dhabi (vive la liberté de création artistique hum ?)
- L'utilisation de plus en plus de l'anglais pour parler de la culture française en France (un ministre s'offusquait il n'y a pas si longtemps que l'on ne puisse pas en France enseigner dans le supérieur Proust en anglais !?!), mais aussi dans la vie courante ;
- Une réorganisation faite en catimini dont le Louvre-Lens et les réserves de Liévin sont un exemple ;
- La défense d'un art contemporain particulièrement décadent à travers les institutions et centres culturels publics ;
- Une vente continue du patrimoine public ancien français en France et à l'étranger, et cela souvent en toute opacité ;
- Une destruction de monuments publics anciens et une construction anarchique ;
- Des constructions publiques plus que douteuses qui sont des gouffres financiers, comme les Halles à Paris ou le nouveau Palais de Justice ;
- Une pollution qui abîme irrémédiablement les monuments, bâtiments et autres objets d'art ;
- Un retard phénoménal de la France en ce qui concerne Internet (si on ne possède pas les machines, au moins on pourrait faire un effort au niveau des idées, mais là aussi c'est le désert).
De ces quelques exemples parmi d'autres ce projet de loi ne s'occupe pas ou fait semblant !