La nouvelle exposition du Musée départemental de Flandre à Cassel intitulée Teniers indémodable ! l'œuvre gravé de David Teniers a lieu du 24 octobre 2015 au 24 janvier 2016.
Plus de soixante gravures témoignent de la popularité de l'oeuvre de ce peintre anversois qui fut copié par de nombreux graveurs européens des XVIIe et XVIIIe siècles reproduisant plus ou moins fidèlement les originaux peints. Certaines de ces estampes sont mises en relation avec les tableaux.
Originaire d'une famille d'artistes, David Teniers dit le jeune (1610-1690) était le fils de David Teniers (1582-1649)dit le vieux, le neveu de Juliaen Teniers (1572 -1615) et le père de David Teniers III (1638-1685), tous peintres nés à Anvers. Sans doute afin de ne pas perdre son inspiration flamande il épousa en premières noces une fille de Jan Brueghel l'Ancien (1568-1625).
Anvers est depuis le XVIe siècle un grand centre culturel et artistique. De nombreux artistes et artisans y vivent comme les peintres Rubens, Van Dyck, Jordaens…, aux œuvres très recherchées et largement diffusées grâce aux estampes imprimées.
Une vingtaine de graveurs de différentes nationalités ont ainsi copié l’œuvre de David Teniers II, comme Jacques-Philippe Lebas (1707-1783), un graveur parisien du XVIIIe siècle à l'origine du plus grand nombre de gravures d’après Teniers le jeune.
Le musée de Flandre possède plusieurs tableaux de ce peintre. Parmi le corpus gravé elle a acquis en 2008 un album composé d’après ses oeuvres par Adolphus Frédéric (1774-1850) réunissant cent-cinquante-trois estampes réparties sur cent-neuf planches. « Les gravures ne sont pas toujours des reprises fidèles de l’œuvre peinte ; on note des modifications soit dans la composition soit dans le traitement du motif qui témoignent d’une évolution du goût ou d’une volonté d’apposer une note personnelle. D’autre part l’origine très diverse des graveurs interfère sur le style qui s’éloigne parfois de la facture de Teniers. L’œuvre gravé d’après Teniers ne reprend pas de manière exhaustive la production peinte de l’artiste. Nombreux sont les tableaux qui n’ont pas été gravés ! En outre, plusieurs gravures ne correspondent à aucun tableau connu. »
Cette exposition nous permet donc non seulement de mieux connaître cet artiste mais aussi d'envisager la diffusion des beaux-arts depuis le XVIIe siècle jusqu'au début du XIXe à travers des exemples concrets et des parallèles entre les originaux et leurs répliques gravées.
Photographie du haut : « 4me fête flamande À Madame la Marquise de Pompadour ». D’après David II Teniers (Anvers, 1610 - Bruxelles, 1690). Gravé par Jacques-Philippe Le Bas (Paris, 1707 - 1783). Cassel, musée départemental de Flandre. © Jacques Quecq d'Henripret. »
Photographie ci-dessous : « Le Chimiste ». D’après David II Teniers (Anvers, 1610 - Bruxelles, 1690). Gravé par Jacques-Philippe Le Bas (Paris, 1707 - 1783). Cassel, musée départemental de Flandre. © Jacques Quecq d’Henripret.