Le nec plus ultra du calcéophile

bottes-copie-1Le calcéophile est un passionné de chaussures. Le terme est assez récent. Je ne l'ai retrouvé dans aucun des dictionnaires que j'ai consultés. Il est composé de calceus (qui désigne la chaussure en latin) et de  φιλία, philia (qui signifie en grec ancien : une amitié, une vive affection).

Le calcéophile a un goût prononcé pour cette partie du vêtement qu'est la chaussure, non pas par fétichisme mais par inclination pour le bel ouvrage. Personnellement étant végétarien et n'achetant plus de cuir neuf depuis plus de vingt ans, la calcéophilie ne m'intéresse pas, excepté quand il s'agit de collectionner et restaurer des chaussures anciennes de qualité.

Alexis Boniface est un exemple dans ce domaine et peut-être le seul puriste en France pour l'époque qu'il couvre. Il recherche et collectionne les souliers pour hommes de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe (si possible avec leurs embauchoirs et semelles d’origine), les embauchoirs anciens, les manuels de cordonnier-bottier, les catalogues anciens, les informations sur les bottiers du passé (photos, factures, témoignages) et leurs outils. Si vous avez de tels documents n'hésitez pas à le contacter à albo1er@hotmail.com. Il collectionne aussi les chausse-pieds et les tire-boutons (crochets à bottines). Mais comme il le dit : « Ces recherches d'objets sont néanmoins vécues avec une intensité moindre que celles liées aux souliers. Je peux rester des heures devant une paire de souliers à scruter tous les détails, rarement devant un tire-boutons. »

Son goût et ses exigences en matière de qualité et d'authenticité sont admirables, ainsi que la finesse de ses restaurations (il restaure mais ne répare pas afin de garder le plus possible l'état d'origine) et sa connaissance précise du processus de confection. Ce souci de perfection et ce besoin d’approfondir constamment  son savoir dans tous les domaines de fabrication du bel ouvrage le conduisent régulièrement à affiner ses connaissances dans l'arrière boutique d'un cordonnier et auprès des artisans ayant conservé un savoir-faire authentique. Il s'intéresse aux détails les plus infimes afin de collectionner et de restaurer les chaussures dans leur jus : « Un mur de gravure sur une paire prêt-à-chausser n'est pas le même que sur une paire sur mesure, et une trépointe sur une paire sur mesure n'est pas cousue de la même manière aujourd'hui qu'il y a quelques décennies (largeur des points, matière du fil : nylon majoritairement utilisé de nos jours contre fil de lin et de chanvre auparavant). »

Alexis Boniface ne porte pas les souliers de sa collection. Il les aime trop pour cela. C'est une autre qualité qui le distingue de la plupart des collectionneurs de chaussures anciennes (XIXe-XXe).

Il est en train de remettre à jour son site internet dont je parlerai dès qu'il sera à nouveau visible. Dans celui-ci il expose sa démarche de calcéophile ; présente sa collection ; décortique pour le visiteur les étapes de fabrication à travers des photographies ; propose une bibliographie et un lexique ; répertorie par ordre alphabétique, grâce à ses recherches, une grande partie des bottiers parisiens etc. Comme il l'écrit « Il y avait environ un millier de bottiers indépendants à Paris au début du XXe siècle, moitié moins un demi-siècle plus tard et ils ne sont plus que quelques-uns aujourd'hui. »

Je le remercie de m'avoir fait découvrir sa passion et d'avoir passé du temps à me l'expliquer, ainsi que pour les photographies des souliers de sa collection qu'il m'a envoyées et qui illustrent cet article.

Première photographie : Quelques paires de bottes de sa collection : Chesnot, Bunting, Maxwell, Hellstern …

Photographie de droite : Bottes Maniatis « Pied droit : avant nettoyage, pied gauche : après ».

Photographies ci-dessous : « Berluti à boutons ». « Bottines du Bon Marché, vers 1905 ».

BerluttiBottinesBonMarche
Photographies ci-dessous
 : «Richelieu Bunting ». « Capo Bianco ».

RichelieuCapo
Photographies ci-dessous
 : « Bottines à boutons E.Ramat Maire, vers 1910 ». « Bottines à lacets E.Ramat Maire, vers 1910 ».

Bottines
Photographies ci-dessous 
: « Derby 5 œillets à bout droit rapporté ». « Richelieu Pinet ».

DerbyRichelieu
Photographies ci-dessous
 : « Mocassins Tuczek ». « Richelieu Daliet-Grand ».

MocassinsRichelieu
Photographies ci-dessous
 : « Bunting ». « Bottines Unic ».

BuntingBottines
Photographies ci-dessous
: « Paire de bottines à boutons Coquillot, circa 1908 ». « Paire de Richelieu bi-matières Perugia ».

CoquillotPerugia.jpg
Photographies ci-dessous
 : « Bottes Roger Chesnot ». « Bottes René Chesnot».

bottes
Photographies ci-dessous
 : « Embauchoirs bottines ». « Embauchoirs 3 pièces ».Embauchoirs

Y
Magnifique.... les souliers bicolores sont bien ceux que portait André PERUGIA, Raymond MASSARO<br /> m'en avait parlé. Y2L
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F
J'aimerai bien acheté les chaussures Richelieu pinet de Capo Bianco numéro 43/5 si possible
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L
Contacter albo1er@hotmail.com
L
Pour ceux qui souhaitent contacter Alexis Boniface, se rendre sur son site : http://www.lessouliersdalbo.com/
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V
Authentique paire de chaussures de foot des années 30.<br /> “THE Gola Regd – Made in Great Britain”<br /> En cuir, semelle clouée, stuts en rondelles de cuir.<br /> Pointure 8.<br /> Jamais servi !<br /> <br /> Faire offre et renseignements : +32(0)479 877 864 - veriter@belgacom.net
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G
Bonjour j'aurais une paire de bottines femme noire à vendre année a peu prés de 1940 toute faite main ...possibilité de vous faire parvenir des photos ...<br /> cordialement ...
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L
Vous pouvez m'envoyer les photographies à lamesure@lamesure.fr et je ferai passer.
Merveilleuses & merveilleux