Premières photographies : « Dame de qualité étant à sa toilette ». Gravure, sans doute du XVIIe siècle collée sur un papier plus récent. La partie originale (en photo) fait 27,8 x 22,1 cm.
La dame (ou femme) de qualité est surtout associée au XVIIe siècle. Le plus souvent de condition noble, elle est fine et passe une partie de son temps dans les divertissements. François Grenaille (1616-1680) discourt sur quelques-unes d'entre elles dans son livre intitulé : Les Plaisirs des dames (1641). La femme de qualité apprécie les bals, les concerts, les collations, la promenade. Elle passe du temps à sa toilette. Elle fréquente la Cour. Elle cultive les plaisirs des arts et des sciences, pratique les ruelles (voir Les Précieuses et les femmes de lettres), les cercles (L'art de la conversation) et autres salons ; s'adonne à la lecture et à l’étude. Elle est sage, galante ; aime la mode, l’élégance et les expressions nouvelles. Elle invite, se rend à des dîners, se divertit à l’Opéra, à la Comédie, en allant au Cours (Le Cours) ou dans d'autres lieux à la mode ; pratique la chasse, les jeux, " l’appartement " qui consiste en des amusements accompagnés de musique et de jeux que le roi donne dans ses appartements à Versailles comme l’écrit François de Callières (1645-1717) dans Des Mots à la mode et des nouvelles façons de parler. Avec des observations sur diverses manières d’agir & de s’exprimer (1692) : « ce bel assemblage de divertissements qui se trouvent dans le grand et magnifique appartement de Versailles : la musique, la danse, la collation, les liqueurs, toute sorte de jeux, la conversation, & surtout cette agréable liberté qu’on y a de changer de divertissements, & d’aller de plaisir en plaisir, comme les abeilles vont de fleur en fleur » … La noblesse et les manières de la dame de qualité la différencient de la bourgeoise qui souvent essaie de l'imiter comme le montrent les dernières photographies. La seconde gravure, est en effet très corrosive. Le personnage est certes avec les attributs de la dame de qualité et assez fin d'exécution ; mais la jeune bourgeoise place la couronne de fleurs, symbole nuptial et amoureux, autour de son chien … Quant au texte qui accompagne l'image, il est sans équivoque : « Jeune Bourgeoise assise dans une promenade publique, contrefaisant la Dame de qualité en minaudant avec son chien : elle en grand chapeau en rosettes et grandes boucles à l'Américaine. » Cette estampe est gravée par Nicolas Dupin le Jeune (né en 1753) d'après Watteau fils (François Louis Joseph Watteau :1758-1823) et date du dernier tiers du XVIIIe siècle. Le visage de ce caractère est cependant joli : comme quoi on ne peut pas se fier qu'aux apparences. J'ai déjà parlé de la bourgeoise dans l'article intitulé Les faux élégants. Cette gravure fait partie de Gallerie des Modes et Costumes Français. 52e Cahier de Costumes Français, 46e Suite d'Habillemens à la mode en 1787, parue cette même année.