Photographies : « Fabrique de crinolines. - La pose des cerceaux, d'après un croquis de M. Bach » Estampe provenant d'une page de L'Univers illustré de 1865, avec pour texte :
« FABRICATION DES CRINOLINES – On se rendrait difficilement compte de l'extension qu'a prise la fabrication des crinolines, ou pour mieux dire des cages, car l'acier a depuis longtemps remplacé complètement le crin dans cet appendice indispensable du costume féminin. Une seule maison, la maison Thompson, l'inventeur de la jupe-cage qui porte son nom, a des fabriques à Paris, à Londres, à New-York, à Bruxelles, enfin à Weipert et à Annaberg en Allemagne. Nous n'entrerons pas ici dans les détails de la fabrication. L'atelier dont nous donnons une vue suffit à en faire comprendre la partie principale, qui consiste à disposer autour du châssis en bois le cercle d'acier que l'ouvrière déroule d'une bobine placée à l'extrémité supérieure du mannequin sur lequel elle travaille. Quelques chiffres satisferont mieux encore les curieux et feront entendre plus clairement que toutes les déclamations des moralistes l'importance d'une des mille et une fantaisies de la mode actuelle.
La maison Thompson fabrique vingt sortes de cages, dont chacune a jusqu'à seize numéros différents. Le nombre des cerceaux varie en quatre et quarante. L'établissement d'Annaberg, le plus important, consomme par semaine un demi-million d'oeillets et de clous rivés, trois cent soixante mille aunes de ruban, et quinze mille livres d'acier laminé et détaillé en bandes fines de manière à former une longueur de neuf cent mille aunes [ce qui équivaut à 1 175 745 km soit plus de 29 fois le tour (périmètre équatorial) de la terre et cela pour une seule fabrique et par semaine] !
En retour, la fabrique produit, dans le même espace de temps, de mille à douze cents douzaines de cages, confectionnées par quatre cents ouvrières travaillant à leurs pièces. Le total des cages fournies par les diverses fabriques de la maison Thompson en France, en Belgique, en Allemagne, en Angleterre et en Amérique, atteint par semaine le chiffre formidable de cinq à six mille douzaines, soit par an quelque trois cent mille douzaines de cages. En vérité, c'est une admirable chose que la mode, et le commerce a beau jeu de spéculer sur me luxe effréné des femmes !
P. Dick. »
Photographie du dessous : « La ville de Paris voulant englober la banlieue. » Le Charivari, série « Actualités ».
Photographies du dessous et de gauche à droite :
« Influence du temps sur les modes de 1860. Les robes comme on les portait cette année à Longchamps ». Le Charivari, série « Actualités ».
« Excellent moyen d'arriver au bal sans être chiffonnée. » Le Charivari, série « Actualités », 1858.
Photographies du dessous :
A gauche : La toilette de Paris, sans date.
A droite : La toilette de Paris, 1851.
© Article et photographies LM