Dans l’article intitulé L’armure : L’ancêtre du vêtement moderne, je montre que le vêtement moderne a une origine médiévale suivant le développement de l’armure. Vers le XIIIe siècle, en Occident, l’habit antique est progressivement abandonné au profit du moderne, taillé et plus complexe. Cependant, des éléments du costume antique sont conservés jusqu’à aujourd’hui à travers certains costumes ecclésiastiques du monde entier.
Dans la religion catholique, la chape peut être comparée à des manteaux antiques et médiévaux tenus par une agrafe, de même que d’autres formes de manteaux, le mantelet, etc. La chasuble, à deux pans et sans manches avec une ouverture pour la tête, rappelle un autre genre de manteau ou de tunique de dessus. La soutane, non seulement est une réminiscence de la tunique antique mais aussi de la robe médiévale qui est portée par les deux sexes, de même que pour l’aube. La coule, aussi appelée cuculle (du latin cucullus), est un habit à capuchon déjà porté chez les Romains et surtout par les Gaulois et pendant tout le Moyen Âge. Chez les protestants, on compte la robe pastorale, chez les orthodoxes le manteau (mantiya), chez les musulmans la djellaba (aussi vêtement laïque), etc. En Asie, tuniques et vêtements drapés comme durant l’Antiquité sont nombreux, comme ceux utilisés par les religieux bouddhistes, et en Inde même par les laïques, comme pour le sari.
Les multiples robes ecclésiastiques rappellent que la robe était autrefois un vêtement en usage chez les deux sexes. Dans le Paris d’aujourd’hui, on voit de nombreux Africains (aussi des Pakistanais…), souvent musulmans en porter. Est-ce que ceux-ci vont remettre au goût du jour la robe chez les hommes ? Dans les années 1980, Jean-Paul Gaultier (né en 1952) n’est pas vraiment arrivé à imposer la jupe chez ceux-ci. Pourtant, elle est une réminiscence de vêtements antiques aussi portés par les hommes, notamment des drapés couvrant parfois seulement la taille et les jambes, le drapé permettant une grande variété de compositions ; elle rappelle aussi certaines sortes de pourpoints et de courts manteaux du XVe siècle et du début du XVIe.
C’est avant tout pour des raisons pratiques que, dans son histoire, le costume change et notamment se féminise ou se masculinise, dans ce cas non pas pour des raisons de différence entre les sexes, mais par commodité. Dans les religions, l’aspect pratique est moins mis en avant que le confort, d’où la conservation de vêtements antiques et médiévaux. De même, l’habit religieux se démarque profondément des modes, les religions condamnant souvent celles-ci ou les 'méprisant'. L'habit rapiécé du Bouddha Shakyamouni et la robe de bure de moines en sont des exemples. Pourtant, même si les vêtements religieux sont souvent très sobres, ils peuvent être très nombreux, suivant les offices, les congrégations, les échelons ecclésiastiques, etc., et parfois très travaillés et précieux. Depuis au moins le XVIe siècle, de nombreux ouvrages illustrés sont publiés répertoriant ces divers costumes. On peut en voir un ici datant de 1658 et ici un autre sans doute du début du XVIIIe siècle.