Qu’est-ce que le gandisme ? C’est ce que je vais essayer de définir… peut-être, si tout se passe bien… dans des prochains articles, dont je ne connais pas encore le contenu… n’ayant pas même un plan d’établi… ni au moins une idée… ou juste une vague…
On appelle « gandin » (voir Les Petits-maîtres de la mode), au XIXe siècle, un genre d’élégant, de personnage qui aime se gaudir (se réjouir), l’équivalent du godin ou de la godine du Moyen Âge, un seyant mignon.
Se réjouir c’est aussi être bien dans son esprit, son corps, ses habits, son domicile, son entourage, sa vie, etc. C’est donc être « propre », au sens large et ancien du terme, beau, fin, soigné, urbain, aisé… un kaloskagathos (voir Les Petits-maîtres du style) : une personne belle et bonne, aussi bien faite en apparence qu’en esprit… mais sans avoir peur de passer pour un cacouac (un individu mauvais faisant des couacs, c'est ainsi que certains appellent les philosophes des Lumières au XVIIIe siècle)… car qu’importe le jugement des méchants.
De la neglegentia diligens, une sorte d’empesage aisé, lui donne de la prestance, un air seyant, « ouvert et dégagé » comme on le dit au XVIIIe siècle. Il a de la tenue, une justesse de ton, une ‘droiture d’honneur’ emprunte de confort. Comme un poisson dans le scintillement d’une eau claire et pure, il se laisse porter par l’art de sa tenue, de sa toilette, telle la précieuse dans son lit : de la ruelle où viennent se loger les esprits fins, comme sous l’Antiquité on discourait de pur plaisir sur des couches où le temps s’arrêtait… s’allongeait dans une sorte d’éternité… et dont certains de ces moments se poursuivent toujours depuis des siècles, comme le banquet où il est question de l’Amour, et où participe Socrate…
Le gandin ne parle peut-être plus le grec ancien ou le latin, mais s’exprime toujours en « bon françois », sachant allier les deux grandes notions du français : sa grammaire et la poésie, l’imitation la plus fine jointe à une invention toujours renouvelée.
Le gandin est aussi, sous la Seconde Restauration (de 1815 à 1830), un promeneur du « boulevard de Gand », une des parties du boulevard des Italiens à Paris, où les ‘émigrés’ viennent étaler leur élégance, obligés de fuir sous la terreur de la Révolution et de retour sous la royauté. Ils sont dans la suite des muscadins, sentant le musc, beaux et brillants d’or et de manières ampoulées, grasseyant, sautillant, minaudant, galantisant…, des petits-maîtres frondeurs de la Fronde (de 1648 à 1653), etc. Eux portent un immense chapeau haut-de-forme, sont maniérés…
Voilà pour se faire une idée…
Ci-dessous, cela pourrait être un auto-portrait…