Je voulais écrire un article dans ce blog, sur les peintures françaises du XVIIe siècle de paysages aux lumineuses teintes et celles du XVIIIe siècle de natures mortes, se trouvant au Louvre. Chaque fois que je vois un beau lever ou coucher de soleil dans la nature, je pense à un tableau de Claude Gellée dit « le Lorrain » (1600 - 1682). Et des moments simples de la vie coutumière me rappellent parfois des peintures mortes, comme celles de Jean-Baptiste Chardin (1699 - 1779), d'où se dégagent une goûteuse paix et une profonde et saine méditation. Ces deux artistes connus en cachent beaucoup d'autres de leur époque, admirables dans ces compositions.
Je me rappelais avoir été émerveillé par des exemples exposés au Louvre. J'y suis donc allé dernièrement afin de revivre ces moments de grâce. Me renseignant à l'accueil du musée sur l'emplacement de cette section, j'appris que toute celle-ci était amputée, suite à l'eau s'étant déversée sur Les Saisons de Nicolas Poussin (1594 - 1665). J'appris aussi que la plupart des tableaux français des XVIIe et XVIIIe siècles sur mon sujet avaient été enlevés, cela jusque sans doute la fin de l'année, et que seuls ceux de Poussin avaient été déplacés. Je pensais donc que le dégât des eaux avait été important, mais appris sur place qu'en fait, ces tableaux avaient été placés en réserve à cause d'une invasion d'insectes.
Cette mauvaise nouvelle m'a laissé quelque peu dubitatif. Pourquoi maintenir ainsi amputée toute une section de l'histoire de la peinture française sans songer à la remplacer par d'autres tableaux ? Comment cela se passera-t-il quand les réserves du musée seront déménagées à Liévin ? À chaque problème de ce type, les œuvres seront-elles envoyées là-bas ?
Les murs laissés vides m'ont rappelé combien le Louvre avait été défiguré depuis les années 1980. Sur le dernier étage, où se trouve cette section, jusqu'aux étages en dessous, il ne reste presque plus rien du palais originel. On est en plein dans ce que j'appelle « de l'architecture RER », avec ses escaliers roulant, ses ascenseurs, toilettes et autres commodités, et ses murs sans âme. Je me suis aussi demandé pourquoi on a creusé frénétiquement en dessous de ce musée pour y installer des salles, garages, boutiques... alors qu'on sait que tout cela est en zone inondable. Du reste il en est de même pour la Bibliothèque nationale rue de Richelieu, dont les bâtiments anciens sont en train d'être ravagés par ces soit-disant restaurations, et dont plusieurs étages de conservation sont en sous-sol.
Alors que je cherchais l'inspiration et la paix de l'esprit dans la couleur et la dextérité de chefs-d’œuvre de la peinture française des XVIIe et XVIIIe siècles, je me suis mis à nouveau à broyer du noir et à maugréer dans cet article. L'inspiration est une chose très importante. Pour qu'elle surgisse, elle a besoin d'un environnement qui la suscite un minimum. Et dans notre environnement pollué à tous les niveaux, ce n'est pas évident d'entrevoir la Muse !
Sur l'administration du Louvre voir aussi cet article, celui-ci ou celui-ci, parmi d'autres dans ce blog.
Photographies ci-dessous :
Si, si... on est bien au palais du Louvre, dans une partie ancienne !
Couloir communiquant vers les peintures.
Non, non, ce n'est pas cela que l'on nomme « un parquet à la française ».
Franchement, en quoi cela ressemble-t-il à un palais ancien ?
Là on est à l'étage en-dessous, car pour accéder à l'endroit il faut désormais faire un détour.
J'y suis !
Je me barre !