Jusqu'au 24 juillet 2016, le musée du quai Branly nous offre une exposition dont l'intitulé Matahoata : Arts et société aux îles Marquises, résume le sujet. Comme avec l'exposition sur l'Équateur précolombien visible jusqu'au 15 mai 2016, ou de plus anciennes comme celles sur les sociétés autour du fleuve Amour, les arts de Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Mayas ou les Incas nous avons un véritable travail de recherche exhaustif mis en scène avec de très nombreux objets révélés dans leur contexte historique.
Comme d'habitude nous voyageons dans une contrée éloignée de Paris et un autre temps. Cette fois nous somme en territoire d'Outre-mer. « Matahoata est un motif de tatouage et un mot puissant qui évoque un œil ou un "regard éclairé" ». L'exposition commence par le thème de la mémoire à travers les « généalogies des visages » : « Lors des événements protocolaires, deux femmes âgées scandaient alternativement les noms des hommes et des femmes de chaque génération. Mata est le mot marquisien pour le visage, les yeux et la généalogie. Mata ènata ou mata ènana renvoie aux parents et aux ancêtres... » Cela me rappelle les imagines antiques (voir ici), masques de cire moulés sur les défunts d'une famille et conservés par celle-ci dans un présentation spécialement aménagée se trouvant souvent à l'entrée de la demeure. Les visages des objets d'art des îles Marquises sont généralement celui du Tiki, terme qui signifie aussi bien dieu, qu'homme ou homme-dieu. On apprend aussi dans cette exhibition que l'on y pratiquait le cannibalisme, et que l'art du tatouage, très présent, était particulièrement douloureux. Du coup je ne pense pas que je me serais plu dans ce genre de société. Mais la société actuelle me semble loin d'être civilisée et elle particulièrement barbare... Mais cela est un autre sujet. Cependant dans chacune des expositions du musée du quai Branly résonne en moi le mot 'civilisation'. Qu'est-ce qu'une civilisation digne de ce nom ? Un sujet important sur lequel réfléchir aujourd'hui.