Anne Hidalgo a dévoilé ce mardi 15 septembre, lors d'une conférence de presse, son plan de rénovation du patrimoine muséal de Paris aux côtés de Bruno Julliard (premier adjoint « en charge de la culture, du patrimoine, des métiers d’art, des entreprises culturelles, de la nuit et des relations avec les mairies d’arrondissement »... cela donne une idée de la pagaille qu'il doit y avoir dans les services de la mairie), et de Delphine Levy (directrice générale de Paris Musées).
Lors de la conférence de presse, de même que dans le communiqué de presse, la première chose mentionnée est la question pécuniaire. Personnellement je trouve cela vulgaire. Le communiqué de presse indique un « plan d’investissement de cent millions d'euros » permettant notamment d'entreprendre des travaux de restauration et de modernisation de musées parisiens. Le chiffre est rond... mais en réalité la ville n'investira que quatre-vingt-sept millions, cette dernière comptant sur d'autres participations : celles de l’État, de mécénats privés. Il a été créé en mai 2015 un fonds de dotation de la Ville de Paris dont l'objectif est la recherche de mécénat d’entreprise.
Mme le maire a ensuite révélé les principaux 'chantiers' de ce plan, qui concernent les musées municipaux de Carnavalet, de la Résistance, Galliera, le palais de Tokyo et le musée Bourdelle.
- Le musée Carnavalet est consacré à l'histoire de Paris des origines de la ville à nos jours. Il est situé dans deux hôtels particuliers : l'hôtel de Carnavalet (édifié entre 1548 et 1560) et l'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau (construit vers 1690). La cour d'honneur du premier hôtel vient d'être restaurée (j'en parlerai dans un prochain article). D'autres travaux vont être entrepris dans le reste du musée ainsi qu'une réorganisation de la présentation. Voir à ce sujet l'article intitulé Le Cabinet des Arts graphiques du Musée Carnavalet.
- Un nouveau musée de la Résistance va être créé. Il regroupera le musée Général-Leclerc - Jean-Moulin (qui ne date pourtant que de 1994) et le musée de l'Ordre de la Libération. Il sera placé dans les 'pavillons Ledoux' (deux bâtiments néo-classiques identiques construits par l'architecte Claude Nicolas Ledoux en 1787) et sous la place Denfert-Rochereau. L'entrée des catacombes de Paris est actuellement adossée à l'une de ces deux architectures. J'espère qu'on ne va pas une nouvelle fois détruire des murs et des galeries anciens pour cela. J'espère aussi qu'on n'y parlera pas seulement de résistances passées mais aussi des contemporaines... mais cela m'étonnerait. Je rappelle que la France est aujourd'hui un pays occupé par un pouvoir étranger à ses valeurs et des collaborateurs de ce pouvoir (une hydre) n'hésitant pas à pactiser avec les plus infâmes dictatures et les plus veules des marchands de mort.
- Le palais Galliera, musée de la Mode, est le troisième grand bénéficiaire de ce plan. Il va être agrandi et une collection permanente s'y tiendra, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent. Comme précédemment, espérons que cela n'endommagera pas le palais de la duchesse de Galliera (bâti entre 1878 et 1894). Créer un musée de la mode digne de ce nom est nécessaire à Paris, capitale mondiale de cette discipline. Il faudrait que ce musée ne soit pas seulement consacré aux habits mais aussi à tout ce qui constitue véritablement la mode et ses mouvements. Voir les articles intitulés Le musée de la mode du Palais Galliera et La mode de la rue et mon livre sur la mode.
D'autres travaux d'envergure ont été cités concernant le musée d'Art moderne (palais de Tokyo) et le musée Bourdelle.
Voilà pour les prochains grands travaux dans les musées de la mairie de Paris !