Après la vente d'hôtels particuliers du XVIIIe siècle par l’État (voir cet article), les travaux étrangement longs dans d'autres, etc. (voir mes nombreux articles sur la manière dont les instances publiques interviennent irrémédiablement sur un grand nombre de nos bâtiments anciens), voilà que maintenant je viens d'apprendre que Madame le maire de Paris vient d'autoriser la création d'un complexe hôtelier dans un hôtel particulier du XVIIe siècle, emblématique de la capitale, où de nombreux artistes habitèrent : le Grenier des Saint-Augustin au 5-7 rue des Grands-Augustins. Tout cela se fait non seulement sous les louanges de la mairie de Paris mais aussi du ministère de la Culture et du service Architecture de la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles).
Malgré la mobilisation contre (voir cet article du Figaro, le projet aura tout de même lieu toujours avec la société Helzear, mais avec la participation de la Fondation Maya Picasso pour l'Éducation Artistique servant de paravent.
Comme la façade est classée et les étages supérieurs inscrits au titre des Monuments Historiques, on peut s'attendre à de l'architecture RER ou au moins à un bétonnage intensif de tout le rez-de-chaussée et sans doute des sous-sols afin d'y aménager garages à voitures et autres joyeusetés, comme c'est aussi sans doute le cas à l'Hôtel Lambert, l'hôtel de Crillon et d'autres bâtiments historiques en travaux depuis des années (comme l'hôtel Tubeuf du site Richelieu de la bibliothèque nationale de France) avec grue etc., tout cela certainement pas pour rénover de la vieille pierre. Encore une fois, je ne comprends pas comment on peut se permettre cela dans des bâtiments classés.
D'abord arrêtons de classer des parties d'édifices mais des bâtiments entiers ! L'idée avait été prise autrefois de protéger seulement certaines façades car il n'existait pas encore les moyens modernes qui permettent de garder même ne serait-ce qu'un toit classé en détruisant tout le reste. On pensait permettre la conservation de tout un bâtiment en classant seulement une façade.