De nombreuses administrations publiques de domaines anciens font le choix d'y présenter des œuvres contemporaines parfois de manière pérenne. Je vois deux problèmes en cela :
- Dans le choix des œuvres. Certains crient à la censure quand on critique par exemple la décision du domaine de Versailles d'installer certaines 'créations" comme celle que son auteur intitule « Le vagin de la Reine ». Dans un choix y aurait-il obligatoirement une censure ? Ne pas sélectionner cet artiste est-ce le censurer ? Combien d'autres l'ont été pour ne pas avoir été préférés ? Dans le choix il y a aussi un message que l'on fait passer. Quel est-il ici ? Est-ce ce genre de discours que notre service public veut véhiculer auprès des jeunes, des familles, des visiteurs du château ?
- Mais surtout pourquoi vouloir mettre de l'art contemporain au milieu de l'ancien ? Je trouve cela de mauvais goût et 'cassant' pour ainsi dire l'ambiance. Pourquoi pas des lustres modernes dans la galerie des glaces du château de Versailles ? C'est un peu comme si on décidait de moderniser une peinture ancienne. De manière fugitive ce n'est pas très grave, mais de façon permanente beaucoup plus. Chercher à sauvegarder le plus possible l'authenticité du lieu, une atmosphère d'époque permettant de sortir de notre quotidien bétonné et formaté, désirer conserver dans leur authenticité des endroits emblématiques pour pouvoir se baigner totalement dans une autre esthétique appartenant à notre passé, est-ce faire preuve de trop de dogmatisme ? C'est d'autant plus nécessaire aujourd'hui que notre patrimoine, comme notre culture et toutes les cultures du monde se réduisent comme peau de chagrin, comme le fait notre environnement naturel... les espèces animales et végétales. L'écologie culturelle est elle aussi une nécessité. Nous devons conserver des zones de culture les plus intactes, comme on le fait pour certains espaces sauvages. Et ce ne sont pas seulement les lois qui vont nous aider en cela mais la conscience individuelle, en particulier de ceux qui font les choix.