L'amour

SentimentsdAmourTitre300almEn France la musique de l'amour s'est jouée sur tous les tons, toutes les variations, depuis le libertin jusqu'au religieux versé dans l'amour de son prochain.

Le XIIe siècle est particulièrement connu pour cela, avec ses premiers troubadours qui chantent l'amour courtois, et un foisonnement spirituel qui se répand de France dans toute l'Europe (avec ses ordres monastiques, son gothique ...).

La galanterie remplace la Fin'Amor ('l'Amour fin') médiévale à partir du début de l'époque moderne jusqu'au XIXe siècle avant de disparaître avec la fin des gentilshommes. De même l'amour chrétien est remplacé progressivement après la Révolution par des notions de solidarité.

Dans la politesse aussi il est question d'amour. On apprend à s'effacer face à son prochain, à lui donner la première place.

La politesse, la galanterie, la courtoisie … tout cela nécessite une conscience aiguë de ce qu'est l'amour. C'est pour cela que les manuels de savoir-vivre, de l'honnête femme ou homme, des XVIIe et XVIIIe siècles, font souvent référence à la religion chrétienne qui comme pour le culte de Notre Dame (de la dame de la fin'amor) reprend des thèmes qui lui sont antérieurs.

Certaines précieuses appellent l'Amour : « Le dieu de la propreté, de l’invention et de la galanterie ». Il y a là la notion de propreté qui implique celle du corps, de l'âme et des sentiments, une apparence soignée dans l'accoutrement et les manières, un esprit fin, honnête, clair, exempt de turpitudes. La finesse est l'apanage de l'invention, comme le sont notamment l'intelligence, l'art, la science, la liberté, la nouveauté et la modernité. Quant à la galanterie, elle sous-entend le plaisir, la joie, la courtoisie, le jeu amoureux ... Évidemment la définition que propose ces précieuses est beaucoup plus subtile ; mais aujourd'hui il est difficile de trouver à Paris de tels esprits pouvant éclairer une telle définition.

Voici une jolie photographie d'une peinture du XVe siècle représentant 'Hélène rendant visite à Olivier malade d'amour'.

Photographies : Sentiments d'Amour, Tirés des Meilleurs Poètes. Par le Sieur Corbinelli. Seconde partie. Paris, Charles de Sercy, 1665. La photographie du dessous représente le début d'un poème de Paul Pellisson (1624 - 1693).

SentimentsdAmourPopesiePelissonDebut300lm.jpg© Article et photographies LM

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L'homme sensible

DelassementsDeLHommeSensibleTitre300lmÊtre sensible signifie que l'on est réceptif à ce qui nous entoure. C'est particulièrement important dans les domaines de l'amour et de l'élégance. En Amour tout d'abord car cela nous permet de percevoir l'autre intimement et de pouvoir anticiper ses désirs et lui apporter de la joie. En élégance il faut en avoir pour cultiver la finesse, la beauté, le savoir-vivre … enfin tout ce qui la constitue.

Photographies : Délassements de l'Homme Sensible, ou Anecdotes diverses, Par M. d'Arnaud. Tome premier. Première partie. Paris , Buisson, 1786.

DelassementsDeLHommeSensibleEmpireDeLEloquenceDuCopeur300lm© Article et photographies LM

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Restauration de documents anciens

 

LesMercredisDeBreteuil1-300.jpgDans le cadre des mercredis de Breteuil est organisée, le mercredi 27 Novembre à 18h30, une conférence  de Valérie Nouail ayant pour sujet Art et techniques de l’encadrement et de la restauration de documents anciens. Madame Nouail est restauratrice d'encadrements, dessins, affiches, lavis etc.
Cela se passe au 66 avenue de Breteuil dans le septième arrondissement de Paris. L'entrée est libre, gratuite et sans réservation.

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Les chaises

almanachdegoettingue1788dos300lmPhotographie du dessus : Almanach de Gottingue pour l'année 1788, contenant douze estampes « gravées par Chodowiecki, avec les modes les plus modernes des Dames et des Cavaliers gravées en taille-douce. »

CoiffuresALaMode-1 XVIIIe300lmPhotographies de gauche : « Coiffures à la Mode ». Gravure provenant sans doute d'un almanach du dernier tiers du XVIIIe siècle représentant deux dames en buste de trois-quarts, la première sans doute assise et la seconde sur une chaise.

Photographie de droite : Gravure du début du XIXe siècle « Costume Français . » « Habit à Grand Colet remontant. Cheveux à la Titus. » « Déposé à la Bibliothèque. »

alatitus300lmSi les bancs publics existent depuis peut-être l'apparition des premières villes, ils ne sont sans doute pas aussi nombreux qu'au XIXe siècle. À Paris, le baron Haussmann (1809-1891) et son architecte Gabriel Davioud (1823-1881) en installent fabriqués industriellement. Dans les jardins publics, les lieux très fréquentés pour la flânerie et lors d’événements, des personnes louent des chaises. Celles-ci parfois pas assez nombreuses sont très convoitées. Les 'loueuses de chaises' sont même présentes dans les églises. Aujourd'hui encore certains jardins de Paris, comme celui du Luxembourg, offrent aux flaneurs la possibilité de s’asseoir sur une chaise à disposition gratuitement.

Quelques autres iconographies : Petit Coblentz ou promenade du boulevard des Italiens à la fin du XVIIIe siècle ; Le Bon Genre, N°73. « L’Égoïsme personnifié. » 1814 ; Jeux chevaleresques à l'instar des Preux - Course en chars, secon quart du XIXe siècle ; Première neige, jardin du Luxembourg, en 1955 Un coin du Jardin des Plantes après 1942.

Photographies du dessous : Estampe intitulée « Les Champs Élysées » de 16,2 x 25,5 cm (feuille entière) avec pour signatures : d'après « Eugène Lami » et gravée par « Chas. [Charles] Rolls. » Au dessous est indiqué : « Aubert & Comnie. Place de la Bourse, Paris, Octobre 1, 1842. » Eugène Lami (1800-1890) est un artiste produisant notamment des dessins et peintures représentant la vie mondaine parisienne en particulier durant le règne de Louis-Philippe d'Orléans (roi des Français de 1830 à 1848) puis sous la présidence (1848) puis le règne (1852-1870) de Napoléon III.

champselysees1842montage650lm© Article et photographies LM

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Les vases grecs de la collection de Luynes

1-300PROLONGATION JUSQU'AU 31 OCTOBRE 2015 ! Jusqu'au 4 janvier 2015 le Musée des Monnaies, médailles et antiques de Paris (à la Bibliothèque nationale de la rue Richelieu) présente une exposition intitulée De Rouge et de Noir : Les vases grecs de la collection de Luynes avec cent céramiques provenant des découvertes archéologiques réalisées en Italie au XIXe siècle avec des pièces des ateliers de potiers athéniens des VIe et Ve siècles avant J.-C. Celles-ci ont été rassemblées par Honoré d’Albert, duc de Luynes (1802-1867) dans une collection d’archéologie et de numismatique, dont le don à la Bibliothèque nationale en 1862 est, d'après le communiqué de presse : « l’un des plus prestigieux jamais offert à une institution française.  »

« L’ensemble des cent vases en céramique a été rassemblé par le duc entre les années 1820 et 1850. À cette époque, les plus beaux exemplaires, issus des fouilles d’Étrurie et d’Italie du Sud, sont avidement recherchés par les grands collectionneurs et les musées d’Europe. Reflet du goût de l’homme qui les a choisis, ils offrent tous un intérêt à la fois esthétique et thématique.  »

Si une telle exposition sur l'art grec antique nous plonge dans nos racines, elle nous baigne aussi dans un monde tellement différent de celui d'aujourd'hui que cela en est presque effrayant. Parfois faire le grand écart entre notre époque et celle d'objets d'art ou de littérature anciens c'est un peu comme manger en même temps de la boue et du miel. Le fossé semble se creuser toujours 2-300plus profondément entre ce que peut nous inspirer de positif le passé et la réalité contemporaine  : se remémorer les belles manières et l'esprit du gentilhomme français tout en pianotant sur Internet ou en se promenant dans les rues parisiennes ; essayer d'imaginer des dialogues platoniciens tout en écoutant autour de soi ;  se rappeler les notions de liberté des Lumières et des libres penseurs tout en voyant en France des représentants de pays intégristes voire totalitaires être accueillis à bras ouverts (République populaire de Chine, Israël, Arabie Saoudite …) et des mosquées se construire partout ; lire des poésies et romans pastoraux du XVIIe siècle tout en se rappelant que l'on a sur la tête l'épée de Damoclès du nucléaire et qu'il est difficile de respirer convenablement dans la capitale française etc. Tout cela devient franchement étrange !! Heureusement que l'on peut encore s'abreuver à la source vive d'amis du passé. Mais tout de même.

Photographie 1 : Amphore à figures noires, Assemblée des dieux, attribuée au groupe de Trois lignes, Athènes, 530 - 520 av. J.-C. © BnF, département des Monnaies, médailles et antiques/CNRS - Maison Archéologie & Ethnologie . René Ginouvès.

Photographie 2 : Cratère attique à figures rouges, Poséidon et Thésée, attribué au peintre de Syriskos, Athènes, vers 480 av. J.-C. © BnF, dép. des Monnaies, médailles et antiques.

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L'aimable

lesamusementsdeparisreliurefacedetaila300lmlesamusementsdeparisreliuredos300lmUne personne aimable est un être humain qui suscite par ses actions des élans d'appréciation positive, qui sait se faire aimer. Ce mot 'aimable' est particulièrement gracieux, car il exprime ce qu'est la politesse, c'est à dire un élément dans lequel entre le sentiment, qui n'est donc pas figé. Dire bonjour, ouvrir une porte, ne rend pas le protagoniste poli ou aimable si ne s'y ajoute sensibilité, tendresse, intelligence (sans celle-ci il n'y a pas d'amour, car elle ouvre les yeux et le cœur) … L’amabilité n'a rien de mécanique. Elle use des codes sociaux qu'elle connaît et s'en sert pour l'amour. C'est cela la galanterie. Quel est cet amour ? Il est ce qui lie toutes les définitions que l'on peut lui donner ; le lien qui fait sens et bonheur … plaisir de vivre.

Photographies : Plat de reliure et page de titre avec son frontispice de Les Amusements de Paris, Almanach chantant pour les jolies Femmes qui ont de la raison du XVIIIe siècle. Le frontispice est intitulé « L'Apothéose ». Un portrait de femme est placé sur un autel par Amour et les trois Grâces (les Charites représentant l'Harmonie) et est ceint d'une grande couronne de fleurs, tout cela dans un décors de nues avec derrière un soleil resplendissant. Sur le sol sont posés des symboles des arts, des lettres et des sciences.

lesamusementsdeparisaotheoseBlancDetail300lm© Article et photographies LM

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Le Républicain, le libre penseur et l'intellectuel.

FondationDeLaRepubliqueAssietteCreilDetail300lmLa mode ne concerne pas seulement les vêtements, mais aussi bien d'autres éléments comme les idées. Un petit-maître cherche non seulement le raffinement dans ses habits et ses manières mais aussi dans la subtilité de son esprit. La poésie est un art qu'il apprécie. Certains s'adonnent aux sciences et à la philosophie. Ces disciplines sont des voies vers la liberté. Il en résulte, en France, un foisonnement intellectuel, avec par exemple ce que l'on appelle les libres penseurs.

Avec la Révolution naît en France le Républicain et ses multiples déclinaisons, depuis l'anarchiste jusqu'au partisan d'une royauté parlementaire. Un de ses principaux credo est la liberté. Ces républicains ont leur mode avec leurs habits, cafés, allures, manières … et bien sûr philosophie. Cette liberté s'exprime non seulement dans les révolutions, débats, manifestations etc. mais aussi dans les arts, où les artistes de plus en plus la revendiquent. Évidemment ce que je dis là est très caricatural, car le foisonnement intellectuel que la Révolution de 1789 exacerbe par la suite est vraiment très fort et se décline en une multitudes de courants dont il serait présomptueux de faire le résumé ici.

Un lieu parisien pourtant centralise au XIXe siècle cette émulsion, c'est l’hôtel de ville. Savez-vous que le nom de 'grève' vient de la place de Grève située devant l'hôtel de ville du côté de la Seine ? FondationDeLaRepubliqueAssietteCreil300lmC'est un des principaux ports d'accostage des nautes ravitaillant la ville. Un peu plus loin, les halles sont le ventre de la capitale, le marché de vente en gros des produits alimentaires frais qui alimente toute la ville jusque dans les années 1970 où celles-ci sont déménagées à Rungis qui est le plus grand marché de produits frais au monde. De l'autre côté de l'Hôtel de ville le quartier du Marais est occupé au XIXe siècle principalement par des commerçants et des artisans. Un peu plus loin encore, à la Bastille, la rue du faubourg Saint-Antoine et ses marchands de meubles prennent une part importante dans la Révolution. C'est à l'Hôtel de ville que la Troisième République est proclamée en 1870 ; puis qu'en 1871 s'installe le Conseil de la Commune. Nous sommes en pleine lutte des classes. Ces soulèvements populaires sont soutenus par une multitude d'intellectuels … intellectuels qui jusqu'en 1868 occupent le devant de scène de la pensée à Paris.

Le XIXe siècle c'est aussi la grande époque de la libre-pensée qui refuse la pensée préfabriquée religieuse ou autre. Nous sommes même loin de la conception laïque dont on nous assène médiatiquement les préceptes ; qui se veut non religieuse mais qui n'est qu'une autre conception préfabriquée comme l'est la religion (évidemment ne pas confondre la religion et la spiritualité). Du reste le terme de 'laïcité' n'apparaîtrait qu'à partir de 1870 ; et ce n'est qu'à partir de 1958 que l'article 1 de la Constitution française stipule : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. » Outre le fait qu'il y soit question de 'race' notion assez étonnante, cet article premier insiste sur la liberté de religion et de croyance ; ce qui est au demeurant plutôt surprenant, comme si ces deux notions surpassaient d'autres comme par exemple la philosophie, l'opinion, l'âge, le sexe, la condition etc. N'est-il pas étrange de parler de l'égalité des citoyens sans distinction et d'y ajouter des distinctions ? Le libre-penseur quant à lui refuse tout dogme.

Représentation d'un Républicain : 'L'avenir/ Républicain ami du Peuple'.

Photographies : Assiette de Creil d'avant 1820 : « Fondation de la République ».

© Article et photographies LM

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La mode à l'époque des Alliés (1814-1818).

1818-1816-2-300lm1818-1729blanc-300lm.gifPhotographies : 1816-1596blanc300lmDeux gravures du Journal des Dames et des Modes. À gauche : planche n° 1729, datant de 1818 : « Pantalon à une seule couture, habit façon américaine. ». À droite : planche n° 1596, datant de 1816 : « Chapeau de Gaze. Châle de Tissu. Robe de Perkale. » Elle est signée 'HV.' (Horace Vernet) et 'P' ou 'B'.

Chaque génération apporte à la mode ses nouveautés. Le règne de Louis XVIII (1814-1824) est particulièrement fécond dans ce domaine. C'est l'époque des Alliés (1814-1818). En 1814 Napoléon abdique puis quitte l'île d'Elbe pour les Cent-Jours (1815) avant de clore son épopée. À partir de 1814 une partie de la France est occupée par des troupes autrichiennes, prussiennes, russes, britanniques etc. Ces forces 'alliées' se retirent du territoire français en 1818. Tout cela influence beaucoup la mode française qui prend des allures militaires et s'imprègne de nombreuses influences étrangères. C'est le temps des fashionable et dandys, calicots (1 & 2), bolivars et morillos, mirliflors,  gandins (1 & 2) … Voir aussi les articles intitulés Élégances de 1817 et Indigence.

Photographie du dessous : « Le Bon Genre, N° 96. » « L'Anglaise. ». Gravure de 1816.

lebongenren96LAnglaiseClair328lm© Article et photographie LM

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1875

ToiletteDeDinerOuDeSoireeBlanc500lmaPhotographie : « Toilette de dîner ou de soirée » de Le Moniteur de la Mode du mois d'octobre 1875.

© Article et photographies LM

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Bonnets d'intérieur, robes de chambre et pantoufles.

Dans l'après-midi du mercredi 13 novembre 2013 la maison Daguerre - Thierry Desbenoit et Associés présente à Drouto-Richelieu (Paris) une vente aux enchères dont le catalogue est visible ici, et dont toutes les photographies de cet article proviennent.

BonnetDInterieurEtDetail2-300Photographies du dessus : « Bonnet d'intérieur, milieu du XVIIIe siècle, à quatre quartiers en taffetas crème peint, à la manière des soies peintes de la Chine, de vifs oeillets, roses et pivoines autour desquels évoluent papillons et libellules. Bord relevé, découpé en chevrons, souligné d'un volant de blonde avec rappel sur le pompon sommant le bonnet, doublure de toile. (état de fraîcheur remarquable). La délicatesse du décor de ce bonnet témoigne de l'attention et du luxe que les gentilshommes du XVIIIe siècle accordaient à leurs atours, même pour le vêtement d'intérieur. » © Catalogue Daguerre - Thierry Desbenoit et Associés.

2BonnetDInterieur2-300Photographies du dessus : À gauche : « Bonnet d'intérieur, vers 1720-1730, bonnet à six quartiers dans un lampas dit persienne, façonné soie, filé et frisé métallique argent, fond taffetas vert. Gland frangé sur le dessus, doublure intérieure en chevreau havane, (accident sur la doublure). »
À droite : « Bonnet d'homme, époque Louis XV, bonnet à quatre quartiers en taffetas vert clair, brodé soie polychrome au passé empiétant et point de noeud de fleurs épanouies et grenades fleuries naturalistes; contours soulignés en filé argent, bord relevé en pointes. » © Catalogue Daguerre - Thierry Desbenoit et Associés.

RobeDeChambre300Photographie de gauche : « Robe de chambre ou Banyan, époque Louis XVI, satin liseré crème à décor de rameaux fleuris polychromes; col officier fermé par un bouton en pareil, manches kimono, deux poches fendues. Doublure ouatinée en taffetas vert et deux poches intérieures profondes. (état superbe, peu porté). » © Catalogue Daguerre - Thierry Desbenoit et Associés.

PortePerruque300Photographie de droite : « Porte-perruque en marbre incarnat turquin, il repose sur un socle cylindrique mouluré de marbre blanc. XVIIIe siècle. H. 32 cm Des exemplaires similaires en faïence sont conservés au Musée des arts décoratifs à Paris » On pose non seulement des perruques sur le porte-perruque mais parfois des chapeaux et bonnets. © Catalogue Daguerre - Thierry Desbenoit et Associés.

Les habits d'intérieur sont nombreux. Je vais m'intéresser ici à trois en particulier : le bonnet d'intérieur, la robe de chambre et les pantoufles.

Cet article est de saison. Aujourd'hui, alors que le chauffage central permet de garder une température constante chez soi, on utilise plus rarement la robe de chambre, et plus du tout le bonnet d'intérieur. À des époques où la cheminée est la principale source de chaleur au domicile, on a l'habitude de porter une robe de chambre ou d'intérieur dès que l'on entre chez soi. Elle remplace le manteau. Elle est faite dans un tissu plus ou moins épais et chaud suivant la saison. Elle est parfois très ouvragée (broderies …). C'est un vêtement noble dans lequel on n'hésite pas à se faire représenter. L'expression 'robe d'intérieur' a un sens légèrement différent de 'robe de chambre', la première pouvant être une véritable robe ou étant plus spécifiquement pour se déplacer dans la maison alors que l'autre plus particulièrement pour l'intimité de la chambre. En voici des exemples : XVe siècle, XVIIe siècle (1, 2, 3, 4, 5, 6), XVIIIe siècle (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10), XIXe siècle (1, 2, 3, 4), XXe siècle. On a un exemple de robe de chambre dans la gravure de l'article Post-dandy anglais de 1829 et un autre dans les deux dernières iconographies de Estampes à la mode. Dans l'article Vertugadins, paniers, crinolines et tournures j'indique que sous la Régence de Philippe d'Orléans (1715-1723) on appelle 'robes de chambre' de larges robes 'volantes' ou 'battantes'. 

Les pantoufles sont très utilisées de même que les mules, pour l'intérieur comme à l'extérieur. Il est courant encore de nos jours de porter des pantoufles à la maison. Ce n'est pas le cas pour le bonnet d'intérieur. Voici des exemples de pantoufles et de mules : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14). Il existe de nombreux exemples de pantoufles portées à l'extérieur comme pour le bal (celles de Cendrillon ...). Dans l'article intitulé Le pied mignon et le talon rouge l'iconographie de la gravure intitulée 'La Comparaison des petits Pieds' présente des mules du XVIIIe siècle et la dernière photographie des exemples de pantoufles de danse.

Voici quelques bonnets d'intérieur (certains sont peut-être d'extérieur) : 1, 2, 3. Le bonnet d'intérieur est souvent différent du bonnet de nuit dont voici ici un exemple du XIXe siècle.

Photographie du dessous : « Lit à la polonaise en bois sculpté, mouluré et laqué, les chevets à chapeau de gendarme sculpté d'un motif de chaînage alternant losanges et ovales. Il repose sur des pieds fuselés, cannelés et rudentés, les montants surmontés de plumets. Le baldaquin ovale à frise d'entrelacs ajourés. Estampillé J. B. Boulard. Époque Louis XVI. (légères modifications dans les proportions). H. 345 L. 215 P. 160 cm Jean-Baptiste BOULARD, reçu Maître en 1755. » © Catalogue Daguerre - Thierry Desbenoit et Associés.LitALaPolonaise300

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1813

CarrickACinqPelerines2-300lmPhotographies : « Carrick à cinq pèlerines. » « Le Bon Genre, N°57. » Toute la série ici.

Un carrick est un manteau ample et long, soit à plusieurs collets (appelés pèlerines car couvrant les épaules par dessus le manteau) comme celui présenté, soit avec un seul particulièrement grand : 'le carrick de cocher'.  Cette sorte de redingote est associée à un cabriolet (voiture légère et rapide) du même nom, venant d'Angleterre.

Dès le tout début du XIXe siècle la voiture et le manteau sont appelés en France du nom de 'carrick'. Ce mot est adapté de l'anglais 'curricle' lui-même venant du latin 'curriculum' : 'course, char de course'.

Un exemple dans cet article ou celui-ici. D'autres : 'Carrick de cocher avec pèlerine' du Premier empire ; Études de Carrick de Jean Auguste Dominique Ingres du premier quart du XIXe siècle ici, ici et ici ; 'Domestique de cardinal saluant (Vêtu d'un carrick, le chapeau à la main)' du même auteur. Voici une image de ce cabriolet : 'La promenade en Carrick à Pompe'. En voici sans doute un ici aussi

© Article et photographies LM

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La ruelle

HeloyseRuelle1-300lmPhotographie : Gravure pleine-page illustrant 'Heloyse' (Lettres de deux amants, Habitants d'une petite ville au pied des Alpes : Julie ou la Nouvelle Héloïse) d'Oeuvres de Jean-Jacques Rousseau (1712 - 1778), tome sixième, 1773, d'après Gravelot (1699 - 1773) et gravée par Pierre Duflos (1700 - 1786).

Cet article reprend le sujet de la ruelle développé dans celui intitulé Les Précieuses et les femmes de lettres.

La ruelle est l'espace à côté du lit où une ou plusieurs chaises sont disposées pour la discussion.

Depuis l'Antiquité, le lit, et l'étendue proche qui l'entoure, sont des lieux de grande sociabilité. Comme je le montre dans le texte Au lit au Moyen-âge, l'époque médiévale poursuit cette pratique … jusqu'au XVIIIe siècle. On sait qu'en Grèce et chez les romains on dort, discute et mange dedans. Sans doute existe-t-il alors des lits  'de jour', d'autres pour la nuit, et pour les plus riches des lits d'apparat.

À partir du Moyen-âge on ne mange plus dans des lits mais à table, sur des chaises et des bancs. Mais le lit reste un lieu d'accueil, au niveau de la ruellle, et cela jusqu'à la Révolution. C'est qu'il est le meuble le plus important d'une demeure, l'emplacement où l'on naît, se détend, dort, procrée, se soigne et meurt souvent sur plusieurs générations. Il est donc lié aux 'lares' de la maison, à l'esprit qui l'anime. Il est difficile d'expliquer cet usage dans notre société où la naissance et la mort n'ont la plupart du temps plus lieu à domicile. Le lit se trouve souvent près du foyer, du feu qui apporte chaleur et bien-être lorsqu'il fait froid. On y est au chaud ; et quand il fait beau temps on s'y trouve à l'ombre dans la fraîcheur. C'est le cas aussi pour la ruelle.

Le terme de 'ruelle' est utilisé pour appeler cet endroit déjà au Moyen-âge et souvent pour désigner en général un espace compris entre un mur et un objet proéminent.

Être inviter à la ruelle d'une dame c'est être convié à partager l'intimité de son esprit, son âme. C'est un des lieux majeurs de la galanterie, un endroit magique, presque divin.

HeloyseRuelle2--2-100© Article et photographies LM

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Recension de Goethe de gravures satiriques d'incroyables et de merveilleuses

inconcevableensembleblanc300lmM. Klaus H. Kiefer est le seul universitaire s'intéressant aux incroyables et merveilleuses que je connaisse, ou plus précisément à la recension que Goethe entreprend en 1797 de cinquante-cinq gravures satiriques représentant ceux-ci. Il est aussi le premier à avoir recherché des iconographies de ces estampes. Il ne lui en manque que deux : les n° 44 et 55 : « Les incorrigibles au Palais égalité » (n°44) et « Le Peintre Créateur, que le génie inspire, Par de Savants Tableaux peut Charmer et instruire ; De l’immortalité, il s’ouvre le Chemin, En dépit des efforts d’un Jaloux Écrivain. » de E. le Sueur. Ptre. sculp. (n°55). SI VOUS SAVEZ OÙ TROUVER CES IMAGES, DITES-LE MOI (lamesure@lamesure.fr) ; JE ME FERAI UN PLAISIR DE LUI DIRE.

Vous pouvez lire ici le texte préparé pour son intervention au XXe congrès de l’Association internationale de Littérature comparée (AILC) « Le comparatisme comme approche critique ? » à  l’université Paris - Sorbonne, section : « Comparables et incomparables ? », du 22 Juillet 2013.
Quant au 53 images déjà retrouvées, elles sont visibles ici :  Die „Schmetterlinge“ der Revolution Goethes „Recension einer Anzahl französischer satyrischer Kupferstiche“ 1797 ; ou ici.

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Excellence de la langue française

DictionnaireDAnecdotesPrecieuse300lmSi la langue française est belle, c'est en particulier grâce au XVIIe siècle et un travail approfondi sur celle-ci dans les réunions, ruelles, salons, académies … La langue porte une idée de la vie en communauté et forme l'individu. Au commencement est le verbe … Pour que celle-ci évolue, il est nécessaire de ne pas choisir la facilité et de toujours chercher le mot, l'expression et la tournure de phrase les plus appropriés. Un exercice peut consister à ne jamais employer de mot anglais, en le traduisant systématiquement par un terme ou une expression du français.

Les précieuses n'ont jamais cherché la facilité. Au contraire, comme on peut le constater dans l'article ayant pour titre : Conversations précieuses. Dans son Dictionnaire d'anecdotes, de traits singuliers et caractéristiques, historiettes, bons mots, naïvetés, saillies, réparties ingénieuses, Etc. Etc. (Paris, La Combe, 1766), Honoré Lacombe de Prézel occupe un court chapitre à une précieuse qui remplace toujours dans la langue le mot 'cul' qu'elle trouve grossier :

« Une dame, qui tenait un peu de la précieuse, disait dans une compagnie, qu'elle ne se servait jamais de mots qui pussent laisser une sale idée, & qu'elle disait, avec les personnes qui savent vivre : Un porte-feuille ou un fond d'artichaut, au lieu de cul d'artichaut ; un fond de basse-fosse, au lieu de cul de basse-fosse ; une impasse ou une rue qui n'a point de sortie, au lieu de cul-de-sac. Quelqu'un de la compagnie lui ayant dit que l'on était souvent obligé de parler comme les autres, elle le défia poliment de lui en citer des exemples. On lui demanda pour lors comment elle appelait, dans la conversation ordinaire, une pièce qui valait soixante sols [sans doute l'écu] ? Soixante sols, reprit-elle. - Mais, madame, comment nommez-vous la lettre de l'alphabet qui suit le p ? Elle rougit, & repartit aussitôt : Ho, ho, monsieur, je ne pensais pas que vous dussiez me renvoyer à l'a, b, c. »

Photographie : Bas de la page 547 du Dictionnaire d'anecdotes, de traits singuliers et caractéristiques, historiettes, bons mots, naïvetés, saillies, réparties ingénieuses, Etc. Etc. (Paris, La Combe, 1766) d'Honoré Lacombe de Prézel.

© Article et photographie LM

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Post-dandy anglais de 1829

JournéeDeDandysAnglais300lmPhotographies : Gravure peinte représentant une journée d'un anglais à la mode depuis le matin (Morning) jusqu’à la nuit (Night) en passant par le midi (Noon). Cette estampe est signée « Esq. » (pour William Heath : 1795-1840) et publiée à Londres par Thomas McLean (« London, Published by Tho-s McLean, 26 Havmarket »). Le British Museum date une caricature semblable de 1829 (voir ici).

La mode masculine anglaise portée dans cet exemple est celle qui suit le dandysme. Le matin l'élégant lit le journal (Literary Gazette) en buvant du thé ou du café. Il porte une robe de chambre colorée, un pantalon large sur des dessous rayés de rouge et blanc et des pantoufles. A midi son pantalon est plus large et son manteau à gros boutons. Il est coiffé d'un haut-de-forme. Il est debout en train de fumer, avec une cravache dans sa main gauche. Le soir sa redingote se ferme sur un côté et son pantalon est serré. Il joue de la guitare en chantant. Il porte de petits souliers à rubans. Dans les trois cas il a autour du cou un ruban chaque fois différent et formant un nœud volumineux, et de larges cols. Il a une petite moustache et de grands favoris (rouflaquettes) bouclés comme ses cheveux qu'il porte longs sur les côtés.

JournéeDeDandysAnglais2-650lmAutres caricatures dans le même style : La Poule, Hat Boxes, The Dress Circle, The Great Boa Tippet, The Beau Monde, 1812 or Regency a la mode, Belle's and Beaus or a scene in Hyde Parke, Hobbies or Attitude is every Thing, The New Long Back'd Hobby made to carry three without kicking, Going to the Races, Town - Country, Much Ado about Nothing, The Sleeves Curiously Cut - Ay there the Villainy, Can such Things be ! And Ourcome us like a Summer's Cloud, without our Special Wonder ? Voir aussi la première photographie de l'article intitulé Modes féminines sous Charles X.

© Article et photographies LM

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Antica Namur : 37e édition.

Du 9 au 17 novembre, Antica Namur réunit en Belgique, pour sa 37e édition, 120 antiquaires principalement belges, néerlandais et français, présentant des objets d'art de toutes les époques, depuis les « antiquités classiques jusqu’à l’art moderne ».

Photographie du dessous : « Étui en or et argent, contenant quatre flacons en cristal taillé. Travail français, circa 1820. © Galerie Véronique Malaise. »5816 Etui-flacons(c)Veronique Malaise300

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Faire le persil

1778PersilRecadre300lmDans l'article sur Le Cours, j'explique ce que signifie 'faucher' ou 'faire' 'le persil'. Cela consiste à marcher avec ostentation de la meilleure manière qui soit dans les lieux à la mode. C'est un des ancêtres des défilés de mode.

La gravure présentée ici, datée de 1778, décrit cette manière de parader dans les endroits du bon ton de l'époque : au Cours, sur les Champs-Élysées, au Bois de Boulogne ...

1778PersilDetail500lm© Article et photographies LM

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Chapeaux masculins volumineux

TantQuaPorterUnChapeau3-300lmPhotographies : Collage mural photographié à Paris le 30 août 2013.

J'ai écrit un article intitulé Incroyables chapeaux dans lequel il est question des chapeaux des incroyables et merveilleuses. La découverte d'un collage mural près de chez moi avec cette inscription « Tant qu'à porter le chapeau autant le parer haut » m'a donné l'envie d'en écrire un nouveau, car je regrette que la mode masculine des grands couvre-chefs soit passée. On ne voit pas même un seul original avec en ce moment à Paris.

L'article sur Le mirliflore présente trois immenses bicornes. On en trouve d'autres dans Exemples de tenues du début du XIXe siècle. Voir aussi : Chapeaux du début du XIXe siècle : les bolivars et les morillos. Les derniers sont les Chapeaux très hauts de forme (voir aussi l'article Le haut-de-forme). La mode des grands chapeaux pour les hommes ne date pas spécifiquement de ces périodes. Le XVe siècle raffole de multiples sortes de couvre-chefs. En voici quelques exemples : Panneau de cassone : le cheval de Troie ; La Bataille San Romano ; Portrait des époux Arnolfini ; Le Livre des Conquestes et Faits d'Alexandre ; Le triomphe de l'Amour.

© Article et photographies LM

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Merveilleuses & merveilleux