Dans les armoires de l’impératrice Joséphine : La collection de costumes féminins du château de Malmaison.

Le Musée national du château de Malmaison est l’endroit rêvé pour aller fouiner Dans les armoires de l’impératrice Joséphine. Ancienne demeure de cette dernière, on y est un peu comme au temps du Consulat et du Premier Empire ; surtout que cette maison de campagne de Bonaparte/Napoléon et de sa femme Joséphine de Beauharnais vit le Consulat s’y réunir. Je ne connaissais pas cet endroit qui est un lieu à découvrir, meublé Premier Empire, avec de nombreux objets et œuvres d’art d’époque.

C’est tout en haut, dans le grenier, que l’exposition a lieu du 7 décembre 2016 au 6 mars 2017. Elle est constituée de presque la totalité de la collection vestimentaire du musée qui ne possède plus les centaines de vêtements que la première femme de Napoléon porte, en partie parce que l’impératrice suit la tradition des monarques de la « réforme des vêtements » : Deux fois par an elles se rend dans « ses atours », c’est à dire le lieu où sont rangés ses vêtements (robes, bonnets, chapeaux…), en mettant certains « à la réforme ». Son entourage (la dame d’atours et premières femmes) se partage alors ces habits réformés mis en lots composés par le sort.

La collection constituée par le musée est en particulier composée de donations et de quelques achats. Elle n’avait pas été montrée depuis longtemps du fait de l’extrême fragilité de ses items. Parmi les cinquante costumes et accessoires du vêtement féminin du Premier Empire qui sont exposés, beaucoup de mousselines, tulles, crêpes de soie, dentelles... offrent des exemples de la légèreté vaporeuse de ces habits dont certains, malgré leur fragilité, sont pourtant agrémentés minutieusement d’ornements précieux (lames dorées, ivoires, broderies de fils de soie, d’argent ou d’or, perles de verre, etc.). Ce sont de véritables prouesses.

C'est sans aucun doute une prouesse pour les restaurateurs et conservateurs du musée de prendre ainsi soin de ces habits, dont la plupart sont comme neufs et d’une propreté étonnante. Le moindre petit clinquant brille comme au premier jour. Pour cela on regrette de ne pas voir ces robes et manteaux au grand jour, ou mieux encore à la lueur des bougies dont les mouvements lumineux doivent faire scintiller tous ces ornements d’or et d’argent, brodés, et donner aux matières (velours…) d’infinies et changeantes nuances. J’insiste sur le travail des conservateurs et restaurateurs. Manipuler de tels vêtements nécessite une méticulosité extrême, notamment pour que les parties métalliques ne s’accrochent pas aux tissus très délicats (tulle…). De plus, avec le temps, certains éléments deviennent très fragiles, comme les fils de soie qui se casseraient facilement. Les laver doit être assez épique. À noter la conférence gratuite du 9 décembre prochain de Cécile Argenton sur La restauration d’une robe. Le texte de présentation de cette manifestation,  sur la manière de restaurer, me semble très intéressant.

L’exposition est donc située tout en haut du château. Le parcours débute dans la salle des atours, lieu authentique où déjà du temps de Joséphine sont rangés ses vêtements, avec quelques sous-vêtements et autres habits intimes. On poursuit avec les robes et manteaux de cour, et d’autres robes moins solennelles. Louis-Hippolyte Leroy, le « couturier » de l’Impératrice, est évoqué, ainsi que d’autres noms. Mais comme à l’époque on ne pose pas sa griffe sur un vêtement, il est difficile de dire qui est l’auteur des exemples exposés. Puis on conclut avec des : châles, écharpes, voiles, chaussures, bottines, chaussons, bourses (ou réticules) et portefeuilles. Certains châles sont particulièrement raffinés. Les chaussures, aux talons plats ne sont alors sans doute pas portées très longtemps, surtout après avoir dansé toute une soirée la valse !

La suite de l’article, avec des photographies prises sur place, sur mon site www.lamesure.fr consacré à la mode.

Ceux qui ne peuvent pas se rendre à l'exposition peuvent acheter le catalogue de l’exposition (éditions Artlys, 19 €).

Photographie ci-dessus à gauche : Robe de cour à traîne du début du Premier Empire en tulle de soie ivoire brodé de lame et de filé métallique dorés, doublure de satin de soie blanc. Robe H. 1,54 m ; traîne 3 x 1,8 m. Don prince et princesse Napoléon, 1979. Rueil-Malmaison, musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau. © Rmn-Grand Palais (musée national des / châteaux de Malmaison et Bois-Préau) / Photo DR.

Photographie ci-dessus à droite : Manteau de cour attribué à l’Impératrice (détail). Corne d’abondance avec fleurs. Rueil-Malmaison, musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau. © Rmn-Grand Palais (musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau) / Photo Gérard Blot.

Photographie ci-dessous : Manteau de cour attribué à l’Impératrice (vue de profil). Macro sur broderie. Rueil-Malmaison, musée national des châteaux de
Malmaison et Bois-Préau. © Rmn-Grand Palais (musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau) / Photo Gérard Blot.

Merveilleuses & merveilleux