La mode retrouvée, les robes trésors de la comtesse Greffulhe.

La mode retrouvée, les robes trésors de la comtesse Greffulhe est la nouvelle exposition du Palais Galliera, musée de la mode de la ville de Paris, qui se déroule du 7 novembre 2015 au 20 mars 2016.

La comtesse Greffulhe, née Élisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952), était la cousine de Robert de Montesquiou (1855-1921) et l'arrière petite-fille de la merveilleuse du Directoire Madame Tallien (1773-1835). Elle inspira Marcel Proust qui, dans son oeuvre, prête ses traits à la duchesse de Guermantes. Elle est, pour employer des termes de l'époque que l'on retrouve dans mon livre, une lionne fin de siècle, une gommeuse copurchic, une grande dame ayant du vlan, une parfaite genreuse !

L'exposition nous permet de suivre la mode de la fin du XIXe siècle et du début du XXe  à travers une partie de la garde-robe de la comtesse dont une cinquantaine de modèles griffés Worth, Fortuny, Babani, Lanvin... Des portraits, films et de nombreuses photographies, dont plusieurs de Nadar, donnent un peu plus de vie à ces habits de qualité travaillés avec beaucoup de finesse.

En ce qui concerne la critique je conseille de lire l'article intitulé Galliera, Palais des horreurs de la Costumière hystérique.

Photographies ci-dessus : Photographies de la comtesse.
Photographies ci-dessous : Robes de diverses époques.
Photographies ci-dessous : Portrait de la comtesse Greffulhe dans la robe de son arrière grand-mère Mme Tallien. Photographie de Paul Nadar datant de 1883.

Venons-en maintenant au palais Galliera. Dans un précédent article j'ai écrit que ce musée allait être un des grands bénéficiaires du nouveau plan de 'rénovation' du patrimoine muséal de Paris par la mairie. Il va être agrandi et une collection permanente s'y tenir afin de devenir le grand musée qui manque à cette capitale mondiale de la mode. Pour cela il faut espérer que ce réaménagement ne nous offrira pas une vision restreinte aux vêtements. La plupart des expositions organisées par ce musée ne parlaient jusqu'à présent que d'habits, et toutes après 2011 (voir ici) ne sont jamais allées plus en avant que la fin du XIXe siècle.

La mode existait déjà sous l'Antiquité. De nombreux éléments la constituent comme la musique, la danse, les lieux en vogue, le style, les manières (de parler, bouger...), les arts décoratifs... Il est nécessaire d'insister aussi sur le fait que, avant d'être un événement mondain, elle est un phénomène populaire. Je le montre largement dans mon livre sur Les Petits-maîtres de la mode, où l'on constate que les modeux proviennent de tous les milieux, et que, je le répète, les vêtements n'occupent qu'une partie de celle-ci, parmi tous les autres éléments qui la constituent. La mode c'est avant tout les nouveaux rythmes !

Photographie ci-dessous du musée Galliera prise jeudi dernier, le 5 novembre 2015. Elle n'est pas retouchée.
H
A tous les "fans" de la Belle Epoque et de la Recherche du Temps Perdu, je conseille de lire "La comtesse Greffuhe, l'ombre des Guermantes", de Laure Hillerin (Flammarion, 2014). <br /> On apprend une foule de choses dans cette biographie extrêmement bien documentée sur la base d'archives inédites, et qui se lit pourtant avec facilité : un vrai roman ! <br /> Quant aux "proustolâtres, ils se délecteront à la lecture de la partie consacrée à Marcel Proust et la comtesse , "La chambre noire des Guermantes". L'auteur publie notamment un texte inédit de Proust, retrouvé dans les archives de la comtesse.<br /> Pour en savoir plus sur ce livre et son actualité :<br /> http://www.comtessegreffulhe.fr/
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S
Cette exposition donne envie de se replonger dans "La Recherche" !
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L
Oui ce ne sera pas du "temps perdu" !
Merveilleuses & merveilleux