Manufacture de faïence fine bordelaise du XIXe siècle

Du 13 mai au 21 septembre 2015 le Musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux présente une collection particulière de céramiques provenant de la manufacture Jules Vieillard. L'exposition intitulée De David Johnston à Jules Vieillard : L’ivresse Darrigade dévoile donc cet ensemble de faïences fines de cette manufacture bordelaise du XIXe siècle collecté par Jacques et Laurence Darrigade.

« Si par ellipse on évoque communément la faïence fine bordelaise avec le seul nom de « Vieillard », son histoire se constitue en réalité en plusieurs étapes. Elle démarre avec un artiste de génie, Boudon de Saint-Amans, qui découvre en Angleterre les procédés de fabrication de la faïence fine. Il entreprend de les réinventer sur le sol français, à Sèvres tout d’abord puis à Creil, à Montereau et à Choisy. En 1829, il rencontre le négociant bordelais Jean-François Rateau, avec lequel il établit un contrat afin de fonder la première manufacture de faïence fine bordelaise, Lahens et Rateau, qui sera en production dès octobre 1830. Elle ferme ses portes vers 1832-33, mais l’activité sera relancée en 1834 par David Johnston. S’associant à son tour avec le spécialiste Boudon de Saint-Amans, David Johnston, irlandais d’origine, nommé à la magistrature municipale en 1838, ambitionne de doter Bordeaux d’une industrie importante. Mais la manufacture installée à Bacalan se trouve, en dépit de ses succès, dans une situation financière difficile. La liquidation de la société est prononcée en 1844. Dans le courant de la même année, il est proposé à Jules Vieillard, collaborateur technique de David Johnston, de constituer une nouvelle société, créée sous le nom de Jules Vieillard et Cie, ainsi la faïencerie de Bacalan continue de fonctionner. Jules Vieillard, nommé gérant et directeur de la manufacture en 1845, meurt en 1868, en ayant réussi à développer l’entreprise jusqu’à une échelle industrielle. Ses deux fils, Albert et Charles, prennent la suite. La faïencerie fermera définitivement ses portes le 20 août 1895. »

Première photographie : Vénus à la coquille, transportée par deux dauphins. Marque : « JVB » en lettres de fantaisie bleues, imprimées sous couverte, chiffre « 62 » en creux. Manufacture Jules Vieillard & Cie. Collection Darrigade. © Jean-Christophe Garcia. Musée des Arts décoratifs et du Design, Bordeaux.

Photographie de gauche : Œnochoé noire. Manufacture Lahens et Rateau. Collection Darrigade. © Jean-Christophe Garcia. Musée des Arts décoratifs et du Design, Bordeaux.

Photographie de droite : Vue de la salle à manger de Jacques et Laurence Darrigade avec deux pièces spectaculaires issues de la manufacture J. Vieillard & Cie. © Jean-Christophe Garcia. Musée des Arts décoratifs et du Design, Bordeaux.

Photographie de gauche : Ensemble de pièces du service Nella. Manufacture Jules Vieillard & Cie. Collection Darrigade. © Jean-Christophe Garcia. Musée des Arts décoratifs et du Design, Bordeaux.

Photographie de droite : Vue d’un mur de la cuisine de Jacques et Laurence Darrigade. © Jean-Christophe Garcia. Musée des Arts décoratifs et du Design, Bordeaux.

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